J'avais déjà lu il y a quelques années
Où on va, papa ? du même auteur. J'avais beaucoup aimé le ton, le style et le refus de l'auto-apitoiement (pour ceux qui ne savent pas, ce texte est également autobiographique et parle des enfants de l'auteur, dont deux sont handicapés).
Je pense qu'en plus, sur le plan professionnel, il m'avait aussi permis de me mettre un peu à la place des familles que je côtoie, ce qui est loin d'être évident.
J'étais donc assez confiante en demandant ce livre et j'ai eu bien raison puisque notre rencontre s'est extrêmement bien passée.
Commençons par le commencement : j'ai adoré le principe de cette autobiographie dans la forme. Figurez-vous que l'auteur est mort. Mais pas enterré puisqu'il fait don de son corps à la science. Un étudiante, qu'il nomme Egoïne, va donc le disséquer. Il est tout à fait conscient de tout ce qui se produit et du moindre geste de son étudiante, et chaque coup de scalpel va donner lieu à une anecdote.
Les chapitres sont tous très courts et tournent en général autour d'un thème. Certains se recoupent, d'autres sont à peine effleurés, mais une chose est sûre : ils sont variés.
On va découvrir l'auteur sous de multiples facettes. Charmeur, Don Juan, désireux de plaire et d'être aimé, égoïste, égocentré, drôle, cynique, agaçant, affectueux, jaloux, repentant, doté d'un incroyable besoin d'attirer l'attention. À tel point qu'il va parfois être difficile pour le lecteur de s'attacher à lui ou de lui trouver des excuses, mais il a en tout cas le mérite de l'honnêteté. Et celui de l'auto-dérision, puisque ses pulsions jalouses envers Egoïne sont diablement bien mises en scène.
On va décortiquer l'humain caché derrière ses grands airs, et dans tous les sens du terme.
Il s'agit au final d'une lecture agréable, facile dans sa forme, parfois moins dans le fond puisque certains sujets peuvent être assez durs. Heureusement, l'auteur est plein d'humour et ne crache jamais sur un bon mot, ce qui aide à faire passer la pilule.
Je recommande donc allègrement cette lecture qui pourrait sembler morbide mais est au final plutôt réjouissante malgré des moments un peu plus difficiles. J'ai d'ailleurs très envie de découvrir certains des ouvrages auxquels
Jean-Louis Fournier fait allusion dans ce roman.
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