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3,51

sur 525 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Tout commence par un récit très factuel, froid et distant : presque un rapport de police. Pour enfin après un long moment d'écoute comprendre de qui on parle et pourquoi on en parle.
Un deuil n'est jamais chose facile, mais quand le deuil est entravée par la police, la justice et de vieilles histoires de famille ; ça doit être l'enfer.
C'est touchant. C'est aussi assez inquiétant quant à la façon dont peuvent fonctionner la police et la justice.
J'ai apprécié ce récit.
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L'autrice qualifie à raison de « mastodonte » notre système judiciaire lent et déconnecté. Son témoignage est touchant et révoltant :
— après quatorze mois d'enquête, le rapport de police n'est toujours pas remis à la justice qui ne peut donc nommer de juge d'instruction.
— entre-temps la maison est cambriolée et la scène de crime vandalisée, la rendant inexploitable.
— la justice parle de « décès » et non de « meurtre » lorsqu'elle daigne répondre à un courrier de la demandeuse médiatisée (l'écrivaine et soeur de la victime) : elle ignore tout simplement les demandes d'un anonyme (un fils de la victime).

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Dans cette enquête que relate Irène Frain, elle tente de trouver des réponses, de rompre le silence qui entoure l'assassinat de sa soeur Denise, 79 ans, en sept 2018. 7 semaines après l'agression violente, Denise decède a l'hôpital, sans avoir émergée du coma. Ce décès est même considéré comme mort naturelle, sans faire le lien avec l'agression subie. Irène, de 11 ans la cadette de cette grande soeur et marraine Denise qui a aussi remplacée la mère dans les yeux de la fillette, veut comprendre. de la vie de Denise mariée et mère, Irene ne sait pas grand chose, les liens ont été rompus, liés à la bipolarité de sa soeur, et aux  relations  peu aimantes avec la mère. 

Ce récit d'Irene Frain est le témoignage poignant d'une quête de réponses, de compréhension face à un mur de silences. le manque d'échanges au sein de la famille, mais aussi les défaillances des systèmes judiciaire et policier contraints, par manque de moyens humains, de prioriser certaines enquêtes, et d'en ajourner  d'autres,  au point que les délais et les absences de réponses deviennent insupportables pour les proches des victimes. 

Je suis admirative des mots qu'Irene Frain a su trouver pour rendre compte de son désarroi, de sa tristesse, de sa colère, et pour redonner toute son importance a ce crime brutal dont a été victime cette grande soeur qui a beaucoup compté pour l'autrice et pour laquelle elle garde des sentiments profonds.

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Sans réponse.

La soeur d'Irène Frain a été tuée par un inconnu dans son pavillon de banlieue. La lenteur de la justice risque de laisser ce crime impuni.

Lecture intéressante. Irène Frain mène l'enquête sur le meurtre de sa soeur. le contact était rompu depuis de nombreuses années. Denise souffrait d'un trouble bipolaire et avait pris ses distances. L'auteure n'a été prévenue qu'au dernier moment par les enfants de sa soeur.

Cette très grande soeur (14 ans d'écart) fût un modèle pour Irène Frain dans son enfance. C'est elle qui a amené la culture et les livres dans ce foyer modeste. C'est elle qui a encouragée l'autrice a entamer des études de lettres. La coupure brutale de communication à l'âge adulte reste une déchirure pour l'autrice.

Aujourd'hui, la justice et la police semblent avoir mis de côté le meurtre de Denise. Irène Frain se bat pour que l'enquête suive son cours et que le dossier ne soit pas classé. Elle dénonce la lenteur et l'incompétence des services de police et de la justice. J'ai bien aimé cette enquête alternative. Elle montre l'évolution sociologique d'une petite ville à priori sans histoire. C'est également un joli portrait de Denise.

Bref, une lecture agréable.
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Ce livre est le parfait exemple du fait qu'il faut toujours finir un livre, même s'il ne nous plait pas ou nous agace. Et de l'agacement, j'en ai eu pendant toute la première partie. Un agacement, voir même de la colère. Comment peut on être aussi peu empathique, être égocentrée et froide ?
Le récit, limite chirurgical du crime d'un être cher, sans trop d'émotions, sauf l'auto apitoiement.
Et puis, la suite, l'explication de cette froideur, de cette distance, et tout bascule. Et l'agacement fait place à la tristesse.
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Une violente agression physique aboutit au décès de la soeur de l'auteure.
Cette soeur, dont la police et la justice en ont fait une statistique, revient dans la mémoire et c'est l'occasion de dérouler ce qui fut des instants de bonheur. Puis les raisons de la rupture. C'est un combat qui s'engage. Un combat pour ne pas oublier. Un combat pour obtenir la justice. Mais également un combat pour être en paix avec ses convictions.
Certains écrivent des chansons, d'autres se murent dans le silence, Irène Frain a couché sur des carnets ses sentiments et nous offre une part d'elle-même.
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J'ai découvert ce livre à la librairie et je n'avais pas eu conscience jusque là qu'Irène Frain avait écrit à partir de sa vie (ce qui m'a fait penser par moments à Annie Ernaux, dans le rapport complexe de l'écrivain à la famille aussi).
C'est le récit d'une écorchée vive mais aussi un tombeau (au sens poétique du terme" pour la soeur qu'elle idolâtrait, petite.
Le début est un peu perturbant parce que le lecteur ne sait pas trop comment se positionner avant de comprendre que la fameuse "femme en manteau bleu-noir" en narration à la troisième personne est en fait l'auteur - mais dans son passé.
C'est l'histoire d'une femme qui se bat pour que l'assassinat de sa soeur soit reconnu par la justice et c'est horrible de lire l'absurdité du système, l'inhumanité des procédures et la longueur administrative qui tend vers l'oubli sans tenir compte de la souffrance des proches des victimes.
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«  Cette mort ne peut pas rester sans voix » .

«  Prenez un carnet, un stylo et écrivez tout ce qui vous passe par la tête » .

«  le ravage a changé de forme » .

«  Je dois aux livres ma victoire contre le silence » .

Quelques passages de ce récit - enquête et que dire après tant de critiques?
Au début , j'ai eu du mal, nous n'apprenons qu'à la page soixante l'identité de la victime , un récit froid qui s'animera progressivement ….

Les faits , rien que les faits …..L'auteure enquête à propos de l'assassinat sauvage de sa soeur aînée , soixante - dix neuf ans , massacrée à l'aide d'un marteau dans sa paisible maison de banlieue en grande région parisienne , alors qu'elle était en train de confectionner de jolis sachets de lavande …

L'agresseur se serait introduit en plein jour dans la maison de l'impasse et l'on ignore à quelle heure .

Face à l'opacité de ce fait divers —— peut - être l'oeuvre d'un serial killer —— l'auteure reconstitue en cinq parties bien construites , l'envers de cette ville de banlieue ordinaire : silence , attente , conjectures, «  zone de l'effroi » , l'intenable , l'innommable ,l'angoisse nocturne l'improférable, , le silence de la justice , de la police , son mépris surtout , la lenteur, l'indifférence crasse , l'absence de réaction de sa famille , elle se doit de réparer ce que la justice a ignoré superbement , négligé, oublié…
Elle veut savoir LA VERITÉ .

Rage et ravage : reconstitution ——-dans des phrases mêlant l'intime et le social , poignantes , éprouvantes , émouvantes , douloureuses , drôles , talentueuses,——— cela lui donne aussi l'occasion de relire au grand jour, faire le point , rappeler ses souvenirs d'enfant , ses rapports houleux avec sa mère , la gentillesse de son père , expliciter l'histoire de sa fratrie dont elle s'est toujours sentie exclue .

«  le talent d 'Irène Frain , c'est la vie, le temps jamais perdu ni vaincu » .
YANN QUEFFELEC.


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Un jour de septembre ensoleillé, un ou des hommes ont pénétré un pavillon de banlieue. A l'intérieur, une vieille femme cousait des sachets de lavande. Massacrée, selon les dires du policier en charge de l'enquête, elle décède six semaines plus tard.
Un article dans la presse locale, quelques déclarations louablement outrées des édiles, et puis la chape d'un silence dense et opaque.
Cette vieille dame était la soeur aînée de l'auteure, sa fée-marraine, un être essentiel dans la construction d'Irène Frain qui a évoqué dans d'autres livres son histoire familiale chaotique.
Double silence. Celui de sa famille qui ne l'a prévenue que lorsque le décès est survenu, et celui de la justice. Ce silence, c'est une porte ouverte sur une réalité fantasmée ; c'est un spectre en souffrance exigeant réparation de sa mal-mort ; c'est une immobilité qui annihile le deuil.
Par ce texte que l'on peut trouvé distancé, froid, factuel, Irène Frain s'essaie à mettre en mots l'indicible. L'indicible d'une mort violente et effroyable frappant le quotidien d'une personne âgée sans histoire et sans bruit, l'indicible d'une justice qui dérape, freine, s'embourbe dans un dédale kafkaïen ; l'indicible, enfin, d'une histoire familiale construite en négatif.
Au fil des pages, le lecteur est convié dans une intimité qui se dénude. Les phrases s'adoucissent, composent une ode à cette disparue de l'impasse, lui rendant dignité. Irène Frain se fait couturière pour ce livre. Chaque mot est un point piqué sur le tissu de souvenirs enfouis. Elle ravaude et rapièce jusqu'à fabriquer un linceul de dignité à celle partie dans l'indifférence.
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Avec ce récit, Irène Frain revient sur le crime de sa soeur aînée, Denise, 78 ans, agressée dans son pavillon de banlieue en plein jour. La septuagénaire décède des suites de ses blessures à l'hôpital quelques semaines plus tard.

Irène Frain apprend le décès de sa grande soeur sans préalablement avoir été informée de l'agression par sa famille. Elle est sous le choc, «interdite» abasourdie et ne peut admettre que l'on meure «comme ça».

Les liens avec sa soeur et le reste de sa famille ont été rompus il y a une dizaine d'années. Pourtant, Irène et Denise se sont beaucoup aimées. Denise était tout pour Irène, un modèle d'indépendance, sa «maraine-fée», en atteste la photo en noir et blanc sur laquelle on la voit agripper son bras.

Au fil de la lecture, on comprend mieux la complexité de la relation entre ces deux-là. Les pages qui font revivre Denise sont pour moi les plus belles et les plus touchantes du livre.

Une grande partie est consacrée aux lenteurs de la police et de la justice. Irène est confrontée au temps long du système judiciaire. La police n'ayant pas remis l'enquête au main du juge d'instruction, le crime en reste à l'état de «décès» et aucun accès au dossier n'est possible. Pour Irène, cette attente est insupportable. Elle rumine, ressasse, revit mille fois cette journée ensoleillée, en vain, car l'enquête piétine.

Un texte bien évidemment poignant, bien que le style presque journaliste, empêche peut-être une empathie plus profonde. Je salue la démarche de l'auteure, qui par l'écriture, tente de faire son deuil, 14 mois après les faits.

En plus des lenteurs de la justice, Irène Frain nous propose une réflexion sur ces quartiers périurbains sans âme, rongés par les zones commerciales. le capitalisme et notre société individualiste ne seraient-ils pas le terreau parfait à cette violence froide et gratuite ?

Une lecture que je recommande. La plume de l'auteure est efficace, tour à tour factuelle et mélancolique. Mais le texte peut désarçonner par le contraste entre l'horreur des faits et la distance apparente de l'écriture. Sans doute une manière de se protéger...
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