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EAN : 9782864242000
287 pages
Editions Métailié (30/04/1985)
3.71/5   17 notes
Résumé :
Symbole et miroir de l'histoire de l'Indochine, l'hôtel Continental fut le point d'ancrage de tous les aventuriers, les rêveurs et les ambitieux. Son salon, sa terrasse bruissaient des intrigues et des illusions tissées par ces hommes qui ont cédé aux charmes de l'Extrême-Orient, ses promesses de fortune, le parfum du pastis et des tamaris, la fumée brune de l'opium puis celle des canons. À travers l'histoire de la famille Franchini - un père corse propriétaire du f... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Dans ce livre dédié à l'ancien hôtel familial, le Continental Palace de Saïgon, Philippe Franchini reconstitue la vie au Viet-Nam de l'entre-deux-guerres aux années 70. L'occupation japonaise, la guerre avec le Viet-Minh, la corruption, la prostitution, l'offensive du Têt en 68, l'arrivée finale de l'armée du Nord, servent tour à tour de toile de fond au récit. L'auteur ne se limite pas à nous émouvoir en remontant le temps. A la fois nostalgique et lucide, il rend compte de la difficulté de vivre à travers deux cultures. Il dresse aussi de nombreux portraits de Vietnamiens contraints au système D, à la prostitution ou à l'enrôlement dans un combat douteux. Un livre étonnant et remarquablement bien écrit, où Philippe Franchini met en scène les contradictions d'un pays infesté par l'esprit de guerre. Cette exploration fine de l'Histoire n'a rien d'anodin à l'heure où de nombreux pays sombrent dans la guerre totale.
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Une histoire du Vietnam ,une histoire qui commence quand le Vietnam s'appelait encore Indochine , histoire contée (et très bien ! ) par un franco vietnamien ,métis ,fils du propriétaire de l'hôtel mythique Continental .Philippe Franchini .
C'est l'histoire d'un homme aussi , écartelé entre ses origines diverses ,française ,vietnamienne, corse ,qui souffre de sa double identité , et de ne pas être reconnu par le pays où il est né .
C'est une critique du colonialisme ,des français arrivés en pays conquis ,suivis par la suite par les Américains.
L'histoire d'une guerre vue de l'intérieur , subie par le petit peuple ,où des femmes furent contraintes de se prostituer .et la corruption s'étendit à tous les strates de la société.,
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Un récit qui sent le vécu. le décalage culturel est omniprésent. Cette Indochine vue de l'intérieur par le "métisse" Philippe Franchini est à la fois attachante, belle, enivrante, triste, insouciante, envoûtante et cruelle. Ces adjectifs que l'on retrouve souvent dans la bouche des étrangers lorsqu'ils parlent des femmes vietnamiennes...
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Surprenant livre que celui-ci : on s'attend à un mono-thème ( le fameux hôtel Continental ) mais Philippe Franchini (l'auteur) nous offre bien plus : l'histoire de sa famille, ses parents ( son père était propriétaire de l'hôtel à la grande époque ), et sa propre expérience ( devenu héritier de l'hôtel au décès de son père, problématique dans la société d'alors d'être métis, père corse et mère indochinoise ). En toile de fond, très bien décrite, l'évolution de la société de Saigon , jusqu'à l'arrivée des Américains.
Interessant donc, je recommande !
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Belle description de la vie à saigon.
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critiques presse (1)
LeFigaro
18 juin 2015
L'occasion de découvrir ce lieu mythique de Saïgon où sont passés politiques, militaires et journalistes.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Occupée à un va-et-vient incessant, une foule compacte manipulait à longueur de jour les marchandises les plus variées. D'où sortaient-elles ? Où allaient-elles ? On aurait été bien en peine de le dire. Mais on les voyait s'amonceler sur les trottoirs en gigantesques pyramides incertaines ; tandis que, jusqu'à la tombée du crépuscule, les véhicules à l'allure de ferraille et à la limite de l'effondrement couraient le long des ruelles. Et quant le couvre-feu sonnait on se demandait par quel miracle chacun réussissait à s'éclipser aussi rapidement. (p. 310)
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Dans l'esprit des Vietnamiens, les Tay, les Occidentaux, ne prennent femmes, concubines, servantes, que pour utiliser leur docilité et assouvir des besoins sexuels qu'ils supposent considérables. On les sait prêts à les abandonner dès qu'ils rentrent en France. Celles qui acceptent de s'unir à des Blancs sont méprisées. Jalousées aussi. A l’époque du mariage de ma mère, nul n’a compris pourquoi cette fille de famille se mésalliait de la sorte. Si encore son mari avait été administrateur des colonies ou riche banquier, mais jeune commerçant à ses débuts, cela frisait la déchéance.
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A son arrivée, le nouveau venu est salué avec une familiarité non dénuée de respect. Cheng shi fu, Me Cheng, vient diriger la séance quotidienne de tai ji quan, qui permet à l'esprit et au corps de s'adapter aux mutations et d'intégrer son énergie individuelle à l'univers. Sous sa conduite et pendant une heure, hommes et femmes, jeunes et vieux, vont respirer et se mouvoir selon un rythme aussi lent que puissant, une arabesque déroulée sans fin, imitant les eaux du fleuve et de la mer. (p. 240)
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Brutalement, il en veut à tous ces Annamites de leur politesse réservée, de leurs sourires de convention. D'instinct, et depuis longtemps déjà, depuis qu'il a épousé la douce Tam, il a décelé sous cette déférence apparente le rejet fondamental de tout ce qui est étranger. Aujourd'hui, plus qu'un autre jour, le Corse venu de l'île lointaine et farouche, aurait souhaité trouver un écho différent à l'exubérance de sa joie. Au pays natal on a l'habitude des embrassades chaleureuses. (p. 20)
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Un jour de 1934, la famille vint me trouver : « Ta maman est montée au ciel. » Dès lors, il fallut partager ma vie entre une tante corse, entièrement dévouée à mon éducation, et une famille vietnamienne qui avait reporté sur moi l'affection qu'elle avait pour ma mère. Ce cadre familial heureux allait me protéger quelque temps encore des premières fissures de la société coloniale. (p. 88)
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