Crossroads

Cette saga familiale de 700 pages se déroule au cours de l'année 1971/72 et nous plonge dans le quotidien de la famille Hildebrand : Russ, le père pasteur, vit dans une banlieue aisée de Chicago, entouré de sa femme Marion, de ses 4 enfants. le livre décrit la désintégration de ce groupe familial et chaque chapitre est raconté selon le point de vue d'une des membres : Russ, qui n'a pas digéré d'être évincé du groupe de jeunes paroissiens (dénommé Crossroads) qu'il avait mis sur pied par un jeune collègue et qui, en outre, est frappé par la démon de midi, fasciné par une de ses jeunes paroissiennes. Marion, son épouse, confrontée à un passé tu et violent, se confie auprès d'une thérapeute sans trop de succès, Clem, le fils ainé, qui méprise son père en raison de ses faiblesses, va abandonner l'université, résilier son sursis pour partir au Vietnam, Becky, au Collège, fait tout pour être « populaire » , et gravite autour d'un groupe de jeunes musiciens, Perry, adolescent en High School, deale de la marijuana et va s'enfoncer gravement dans ses addictions. le petit dernier Judson, assiste en spectateur à ce jeu de massacre.
L'auteur met très bien à jour les failles de chacun en prenant le temps de remonter à la source quelques décennies plus tôt, de creuser le passé de Russ et de Marion pour mieux faire apparaître le monceau de non-dits sur lequel repose leur famille dans un climat d'extrême frustration sexuelle. C'est une des forces de ce roman mais aussi sa grande faiblesse car J. Franzen se perd dans les détails, analyse chaque geste, chaque action de ses personnages, ? Bref ce roman est beaucoup trop bavard et on perd très facilement le fil de l'histoire. Se rajoute à cela le fait que, l'action se déroulant au sein d'une paroisse protestante, les introspections de chaque personnage sur ses rapports à la foi chrétienne sont décrites par le menu. Ils sont tous hantés par cette question : Dieu et /ou le Diable existent-ils ? le mélange de leur questionnement philosophique et de leur vie quotidienne m'est apparu filandreux et carrément insupportable