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EAN : 9782757890172
816 pages
Points (22/09/2023)
3.83/5   221 notes
Résumé :
Russ Hildebrand est pasteur et vit avec son épouse et leurs quatre enfants dans une banlieue de Chicago. Il est confronté à des difficultés conjugales tandis qu'un jeune homme tente de l'évincer de Crossroads, son association. Au même moment, les Etats-Unis traversent également une période agitée entre la guerre au Vietnam, la montée de la contestation et les attentes de la jeunesse.
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Critiques, Analyses et Avis (38) Voir plus Ajouter une critique
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1971 New Prospect, banlieue bourgeoise de Chicago.
- Bonjour madame… vous avez appris la nouvelle ? -
- Quelle nouvelle ? madame…
( coup d'oeil à droite et à gauche) -
- j'ai appris par madame… que notre pasteur Russ aurait eu une liaison avec une de nos paroissiennes, -
- vous voulez dire monsieur Russ Hildebrandt lui que l'on donnerait le bon dieu sans confession incroyaaabbble !!!!!!
- Chutt moins fort
- Et son épouse Marion comment l'a t'elle pris ?
- au dernière nouvelle elle suit des cours de gym à cause de son poids .
- Pauvres enfants vivre dans le péché ne doit pas être évident
- pensez-vous madame Becky et Perry sont entrés à Crossroad depuis que leurs père c'est fait évincer par ce gourou hippie de Rick Ambrose, et on dit même que Perry consomme et vend de la marijuana et pour finir Clem l'aîné des enfants de Russ et de Marion arrête ses études pour partir au Vietnam.
Voilà le contexte, une famille qui part en vrille c'est du Franzen pur jus, après les corrections et freedomJonathan Franzen commence sa trilogie par cette descente aux enfers de la famille Hildebrandt , les personnages sont savoureux dans la façon d'aborder les problèmes et la façon qu'ils ont de croire que leurs religiosités va les sauver. Un roman admirablement bien construit,des personnages plus tordus les uns que les autres et des passages hilarants comme Marion chez sa psy .
Un excellent roman que je vous recommande.
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Roman de la famille éclatée, de la tension morale et religieuse entre bien et mal, Crossroads s'ancre dans l'Amérique des années 1970, celle qui a vu grandir Jonathan Franzen. Ses cinq focalisateurs sont tous aux prises avec des crises existentielles minimes qui, pourtant, menacent de mettre en péril leur vie entière. L'auteur, en se glissant dans leur tête, moque ses héros tout en leur portant une attention extrême qui témoigne de sa compréhension de satiriste de l'âme humaine (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/10/02/crossroads-jonathan-franzen/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Comment une famille dont le père est pasteur, se débrouille avec Dieu, son existence, sa présence, chacun en son for intérieur, avec sa conscience, sa psychologie et ses relations avec les autres.
L'histoire se passe dans les années 70, pendant la guerre du Vietnam, dans une banlieue aisée de Chicago. le père, Russ, est en conflit ouvert avec un jeune pasteur qui lui a ravi sa place à la tête d'une association de jeunes créée par ses soins. Il est, par ailleurs, très attirée par une jeune veuve qui s'implique dans les activités de la paroisse. Marion, son épouse est une mère au foyer s'occupant des quatre enfants, dont trois d'entre eux sont adolescents ou presque adultes. Insatisfaite, elle sent son mari s'éloigner, n'a pas confiance en elle, ayant consacré sa vie aux autres.
Pendant sept cent pages, nous allons suivre, dans une construction fort habile, les pérégrinations et partager les états d'âmes respectifs des membres de cette tribu, dont les fondations, malgré les apparences, paraissent bien fragiles. Nous découvrons progressivement, sans que rien ne nous soit donné à l'avance, l'histoire familiale de chacun des parents, assez tragique en ce qui concerne Marion et expliquant le mal-être longtemps caché sous ses kilos superflus, profondément religieuse pour Russ élevé dans une communauté mennonite peu ouverte ur le monde.
Dans une période marquée par la contestation, la montée du féminisme, l'apparition des drogues, l'équilibre précaire des Hildebrandt vacille. Ils traversent individuellement une crise, et s'éloignent les uns des autres, malgré les tentatives de rapprochement, crise conjugale, professionnelle, pour les parents, crise d'adolescence ou plus métaphysique pour les plus jeunes. Ils se questionnent et livrent souvent leur interrogation et leur culpabilité à Dieu, lui demandant de les aider à trouver un équilibre entre leur quête narcissique et leur besoin d'ouverture aux autres.
Chronique au scalpel des Etats-Unis de la fin du flower power, Crossroads, sous des dehors de comédie, nous livre une belle réflexion sur les ressorts et les enjeux d'une famille, sur les ambiguïtés et les ambivalences des relations que les protagonistes, en proie au doute, entretiennent.
Si le personnage du père ne s'en sort pas très bien, falot et égocentrique, qui passe à côté des siens, uniquement préoccupé par son conflit avec son collègue et par la conquête de la jeune paroissienne, celui de Marion, en revanche est magnifique. Malgré son surpoids, son passé douloureux, ses sacrifices, elle irradie et maintient à bout de bras l'équilibre précaire de l'édifice.
Ajoutons le fil rouge de la maladie psychiatrique qui fait son apparition au fil des générations et que l'auteur sait parfaitement décrire.
Un roman dense, intense, qui conjugue, comme savent le faire si bien les romanciers américains, la sociologie d'un pays et les destinées individuelles.

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Famille des États-Unis des années 70 : sexe, drogue et religion, un pavé de 700 pages qui décrit la société et plonge dans les tourments de l'âme.

C'est le roman d'une famille du Midwest où chacun a ses propres problèmes et où les chapitres présentent les points de vue des différents protagonistes tour à tour.

Le père est pasteur, il est frustré d'avoir été supplanté auprès des jeunes par un collègue qui a beaucoup plus de succès que lui. Malgré son ministère et sa grande foi, il a des vues sur une de ses paroissiennes.

La mère a pris beaucoup de poids et perdu ses ambitions. C'est pourtant une femme efficace, c'est elle qui peaufine les sermons de son mari et crée des liens sociaux. En plus d'être frustrée par l'attitude de son mari, elle a ses propres tourments et un passé tumultueux qu'elle confie à une psychologue féministe.

Le fils aîné vit sa première aventure amoureuse. Il est étudiant, ce qui lui a évité d'aller au Vietnam. Mais tout n'est pas plus simple pour lui. Partagé entre différents idéaux, il a du mal à trouver sa place.

La fille est celle qui a tout, populaire « pom-pom girl » qui a du succès dans ses études et pourrait réaliser son rêve d'aller dans une grande école grâce à un héritage. Mais elle a aussi ses hésitations amoureuses, sa virginité et sa religion, ses sentiments et rancoeurs envers ses frères et ses parents.

Quant au fils plus jeune, s'il possède un haut quotient intellectuel, c'est aussi celui qui consomme et fait même le trafic de la drogue. Il est de plus en plus perturbé et déconnecté de la réalité.

Ce roman présente différentes facettes de la société américaine des années 70 et propose donc une variété de thèmes : relations de couple et de famille, adolescence et découverte de l'amour, maladie mentale et dynamique des groupes, interrogations sur la foi et les religions et même les drames des peuples autochtones.

Et lorsqu'on arrive à la dernière page, une fin abrupte qui laisse vraiment sur sa faim. J'ai appris ensuite que c'était le premier tome d'une trilogie, c'est donc une histoire « à suivre »…
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Quoi de mieux que l'approche de Noël pour explorer le thème de la famille ? Et connaissant Jonathan Franzen, on se doute que le choix n'a rien d'anodin. Par contre on est encore loin d'imaginer la façon dont l'écrivain va nous décortiquer la famille Hildebrandt, nous la hacher menue jusqu'à mettre au jour les connexions entre les neurones et les sentiments qu'elles génèrent. Sept cents pages plus loin, on les connaît mieux que si on les avait faits et on en redemande.

Nous sommes à la fin de l'année 1971 et Russ Hildebrandt pasteur de New Prospect, une banlieue de Chicago se débat avec ses pensées contradictoires à l'encontre de Frances Cottrell, une veuve encore jeune et nouvellement établie dans la paroisse. Cela fait un bail que sa femme, Marion ne l'attire plus et que ses fantasmes le hantent. Longtemps que les états d'âme de ses quatre enfants lui pèsent et que l'incompréhension s'installe. Au sein de la paroisse, il a été écarté de la gestion du groupe de jeunes au profit de Rick Ambrose, plus cool ou en tout cas perçu comme tel. Les années 70 transforment la jeunesse entre mouvements hippies et guerre du Vietnam, sexe, drogue et rock'n roll, des influences qui n'épargnent pas les enfants de Russ, adolescents qui se débattent avec leurs propres démons. La famille c'est un peu comme un jeu de Mikado : si on bouge la mauvaise pièce, tout peut s'effondrer...

D'une facture assez classique à première vue, ce roman se révèle bien vite addictif grâce à la dextérité de l'auteur à fouiller les caractères et la psychologie des protagonistes. Dans ce qui est le premier volet d'une trilogie, il met à jour les failles de chacun en prenant le temps de remonter à la source quelques décennies plus tôt, de creuser le passé de Russ et de Marion pour mieux faire apparaître le monceau de non-dits sur lequel repose leur famille dans un climat d'extrême frustration sexuelle. Un équilibre précaire et un cocktail explosif qui influent sur les trajectoires de leurs descendants. C'est minutieusement construit, ligne à ligne, dans une démonstration implacable qui a pour toile de fond l'Amérique de l'après-guerre avec toutes ses contradictions et des casseroles qui font encore trop de bruit. 

Jonathan Franzen est un sacré romancier, mais ça on le savait déjà. Très curieuse de découvrir ce qu'il réserve aux membres de cette famille, personnages si bien campés qu'ils me collent à l'esprit plusieurs jours après avoir refermé le roman. le talent quoi.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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critiques presse (4)
Telerama
25 septembre 2023
Dans le décor précis d’une Amérique post-sixties précisément et savoureusement dépeinte, Jonathan Franzen dose à merveille empathie, gravité et discrète ironie.
Lire la critique sur le site : Telerama
LeMonde
18 octobre 2022
Crossroads est une traversée exaltante – le premier volet d’une trilogie familiale – dont on sort, comme les personnages, désorienté et peut-être un peu plus lucide
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeFigaro
28 septembre 2022
Franzen explique chaque pensée, dissèque toutes les émotions de ses personnages, jusqu’à rendre sa lecture irrespirable.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeFigaro
22 septembre 2022
Les péripéties de la famille Hildebrandt au cours de l’hiver 1971 n’ont pas vraiment captivé le critique du Figaro, lequel a rendu les armes un peu avant la moitié du livre.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Quand Jésus nous dit de tendre l’autre joue, que nous dit-il vraiment ? Que celui qui nous agresse est irrémédiablement mauvais et que nous devons nous résigner ? Ou nous rappelle t’il que notre agresseur est une personne comme nous, qui ressent la même souffrance que nous ? Je sais que c’est parfois difficile à voir, mais cette perspective est toujours possible, et c’est celle que nous devons tous tenter de privilégier.
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Le père de Clem tint la porte à Mme Cortrell, qui sortit avec une pile de vieux disques. Tout en elle était délicat et désirable, et cela mit Clem mal à l'aise. Il avait prévenu Becky que les hommes comme leur père, les hommes faibles qui avaient besoin qu'on flatte leur ego, étaient susceptibles de tromper leur femme, mais penser que c'était effectivement ce qui était en train de se passer - que son père, n'ayant pas réussi à être aussi branché que Rick Ambrose, avait mis la main sur une femme plus proche de l'âge de ce dernier - lui faisait horreur. Ne voyait-elle pas à quel point il était faible?
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Il ne la comprenait pas. Il n’arrivait pas à élucider ce mélange d’assurance et de peur, de narcissisme et de remise en question. À sa façon, elle était tout aussi bizarre que Marion. Il se demanda si toutes les femmes étaient bizarres ou seulement celles qui l’attiraient.

(De l’Olivier, p.569)
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(...) quand on aime vraiment quelqu'un, on l'aime tout entier et on accepte les petits détails qu'on aurait voulus différents.
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Sa peur des prêtres à l'extérieur des églises, qui remontait à ses années catholiques, était liée à une peur atavique de tout ce qui était monstrueux, y compris le fait supposé louable d'être à demi humain et à demi consacré à Dieu : de vivre dans la chasteté.
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Videos de Jonathan Franzen (17) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jonathan Franzen
C'est l'un des mots de la langue française qui a le plus de synonymes dans le langage courant. Et pourtant, c'est bien souvent un sujet tabou dans notre société, dans la vie publique mais aussi dans la sphère privée.
Notre invitée du jour a pris le sujet de l'argent à bras-le-corps, en l'étudiant sous le prisme des inégalités hommes-femmes. Dans son ouvrage "Le Couple et l'Argent", en partant du constat que les hommes sont plus riches que les femmes, Titiou Lecoq montre que cela commence dès l'enfance et que le couple accentue encore les inégalités. Au fil de son enquête, elle démonte les mécanismes qui font que l'argent n'est pas neutre, et propose des solutions concrètes pour tout changer.
Elle nous en parle au fil d'un entretien où il sera question, entre autres, de son parcours, du féminisme, d'Honoré de Balzac et de quelques propositions de réformes. Et à l'issue de ce dialogue, nos libraires du rayon Sciences Humaines nous livreront quelques suggestions de lectures complémentaires.
Bibliographie :
- le Couple et l'Argent, de Titiou Lecoq (éd. L'Iconoclaste) https://www.librairiedialogues.fr/livre/21394690-le-couple-et-l-argent-pourquoi-les-hommes-sont--titiou-lecoq-l-iconoclaste
- Les Morues, de Titiou Lecoq (éd. le Livre de poche) https://www.librairiedialogues.fr/livre/4060997-les-morues-titiou-lecoq-le-livre-de-poche
- Honoré et moi, de Titiou Lecoq (éd. le Livre de poche) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18464064-honore-et-moi-parce-qu-il-a-reussi-sa-vie-en-p--titiou-lecoq-le-livre-de-poche
- Les Grandes Oubliées, de Titiou Lecoq (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18955203-les-grandes-oubliees-pourquoi-l-histoire-a-eff--titiou-lecoq-l-iconoclaste
- Crossroads, de Jonathan Franzen (éd. L'Olivier) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20911355-crossroads-jonathan-franzen-editions-de-l-olivier
- le Genre du capital, de Céline Bessière et Sibylle Gollac (éd. La Découverte) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20926495-le-genre-du-capital-comment-la-famille-reprod--sibylle-gollac-celine-bessiere-la-decouverte
- le Coût de la virilité, de Lucie Peytavin (éd. le Livre de poche) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18362655-le-cout-de-la-virilite-ce-que-la-france-econom--lucile-peytavin-anne-carriere
- le Prix à payer , de Lucile Quillet (éd. Les Liens qui libèrent) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20915509-le-prix-a-payer-ce-que-le-couple-heterosexuel--lucile-quillet-editions-les-liens-qui-liberent
+ Lire la suite
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