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4,12

sur 129 notes
Le livre a pour sujet le cancer et le deuil, deux thèmes extrêmement durs que je connais malheureusement bien, c'est pourquoi j'ai été autant touché par ce roman autobiographique, il me parle directement. Malgré ces sujets durs, le livre est beau, poétique, la plume est légère et enchanteresse. L'auteur dédie ce livre à sa mère et c'est d'autant plus beau une fois qu'on a fini le récit. Il nous parle de cette femme qu'il a perdu, de sa maman comme un enfant égaré ou cherchant un sens à sa vie, cette perte qui le hante, qui lui fait peur mais toujours avec cette vérité douce-amer. Il y a mis son coeur, toute son âme et c'est avec une grande sincérité qu'il nous livre ses sentiments parfois enfouis. Il y parle aussi d'autres femmes de sa vie, dont sa fille avec il entretient une relation complexe car la mère de sa fille est partie du jour au lendemain.
Les drames s'enchaînent mais c'est toujours avec une influence poétique, une prose douce que l'auteur nous entraîne dans sa tête et son coeur. J'ai bien aimé cette lecture mais elle m'a fait monter les larmes aux yeux par moment, j'ai besoin d'une petite pause littéraire pour m'en remettre.
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Je découvre René Fregni avec ce livre court, mais dense.
C'est un livre sur l"amour.
C'est dans le temps de sa perte que l'auteur évoque la nécessité, l'intensité, la vitalité de l'amour . Quitté par sa femme ( pour un autre) il retraverse en pensée les mois qui ont précédé la mort de sa mère. Une mère discrète, timide aimante sans être pesante à laquelle il rend hommage, qui continue à l'accompagner grâce à cet amour maternel sublimé par l'amour filial. Car dans le même temps, il dit l'amour inconditionnel qu'il éprouve pour sa fille Marilou, âgée de six ans. Il parsème son récit, à la fois intime mais qui touche à l'universel de scènes fortes avec ceux qu'il accompagne dans l'écriture, les détenus de la prison des Baumettes.
Dan ce moment de détresse où il vit et retraverse l'abandon, il ne cache pas sa propension à boire, il reste cependant réceptif à des rencontres de hasard qu'il fait partager à son lecteur.
Sa plume est poétique, tout en restant simple, accessible.
Ce livre m'a touchée, il m'a donné envie de connaître l'homme qui se livre ainsi avec authenticité tout en restant pudique.
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Roman autobiographique de cet auteur, salué par moult récompenses, qui a reçu le prix Paul Léautaud en 1998.
Infirmier psychiatrique de formation, René Frégni s'est ouvert aux mots lors d'un passage case prison, depuis, l'écriture ne l'a plus quitté et il vient de sortir La fiancée des corbeaux dont l'admirable prose m'a donné envie de mieux le connaitre.
Elle danse dans le noir, est une ode à sa mère morte, une remontée dans les souvenirs douloureux du cancer qui la rongeait et le balayait en même temps, souvenirs émouvants car celle qui allait mourir pensait encore à lui apporter un goûter,
Sa femme l'a quitté, sa mère est morte, il est seul. Et à force d'attendre une autre, improbable, il hurle sa douleur. "Danse de guerre" qui terrorise les voisins."
Heureusement il y a les mots. "Les mots nous sauvent de tout. Ils remontent de si loin. Ils nous viennent de nos mères."
Et le lien se recrée, perdure,revit,vit, transporte,guérit..
On écrit sa souffrance,sa culpabilité.
Heureusement il y a sa fille Marilou, tendre innocente.
Hereusement il y a quelques rencontres qui réchauffent les sens et le coeur, comme la fille au cafard, un tatouage confiant le poids qui l'oppresse.Sensuelle danse indienne au creux de Paris où de passage,il s'égare,s'épanche, prend et se donne avant de retomber à sa lancinante douleur.
Alors les mots déroulent leur tissu soyeux pour enrober la vie d'espoir.
"A ma mère morte.A ma mère vivante."
Une belle dédicace pour celle qui continue à vivre dans les nuages,le pollen,les quartiers d'ombre et de vent.. Et le livre s'enclenche!
La mère est elle la seule, l'unique, la mieux aimée des fils?
Voilà une question qui nous taraude après le mot fin de ce livre touchant!
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René Frégni aime les femmes. Trois comptent par-dessus tout. Sa mère, sa fille Marilou et Eve la mère de sa fille. Elles sont sa joie et son bonheur. Tout s'effondre le jour où la maladie mortelle de sa mère fait irruption. Elle entrainera dans son sillon la disparition de l'une et la rupture avec l'autre. La mort d'un être cher, la fin d'un l'amour, chaque souffrance est personnelle et universelle. Autant de blessures que seul le baume des mots peut apaiser.
René Frégni marche dans la vie avec deux béquilles qui le maintiennent en équilibre : l'amour et les mots. Quand l'amour vient à manquer la marche devient bancale, si ce n'est impossible. Il s'appuie alors sur les mots. Avec réalisme et pudeur, ils les déposent sur son cahier et nous les lisons par par-dessus son épaule, dans un partage de souvenirs simples et intimes qui touchent le lecteur et le renvoient à sa propre existence.
Elle danse dans le noir sur une musique qui nous transporte dans l'enfance dont René Frégni a tant de mal à sortir, depuis ses dix ans. Sa partition est un hymne à l'amour, émouvant comme une suite pour violoncelle, en attendant de rejouer celle du bonheur.
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Je suis bien embêtée....
Car, que puis-je rajouter aux excellentes analyses et lumineux billets remplis de sensibilité et d'émotion qui défilent sur l'écran concernant ce livre de René Frégni ?
Qu'une maman aimante qui nous quitte, c'est un monde qui s'écroule, un monde de caresses, de rires et de gronderies, d'odeurs de cuisine et de linge frais, de larmes retenues et de colères factices, de goûters et de berceuses, de conseils avisés et de sacrifices gratuits, en somme, juste un amour qui peut tout donner et tout pardonner.
À te lire René, on ne désespère pas de l'homme s'il a été aimé d'une telle femme, parce que, quel que soit son destin, elle l'a rendu meilleur. Et que pour lui seul et l'éternité, elle danse dans le noir.
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Découverte de René Frégni avec ce récit qui lui permet de rendre hommage à sa mère avec qui il entretenait des rapports fusionnels.
Dans "Elle danse dans le noir" il fait référence à sa tombe et au fait qu'elle est toujours présente dans son coeur.
Je n'ai pas été très sensible à la façon d'écrire de René Frégni mais ce qui est intéressant c'est la construction de son texte. Il saisit un moment de crise, le départ de sa femme Ève et de sa fille de six ans Marilou, qui le plonge dans le désespoir. Dans sa déprime, il se souvient du passé et surtout de sa mère. Il raconte la douleur de sa fin de vie avec une culpabilité exacerbée, aveuglé par la peur de la perdre. D'ailleurs, il en profite pour régler ses comptes avec la clinique Sainte-Caroline à Avignon qu'il accuse d'avoir tué sa mère.
Je préfère quand il évoque le témoignage des détenus de la prison des Baumettes durant les ateliers d'écriture qu'il anime, comme pour se souvenir que d'autres personnes souffrent et canaliser sa tristesse.


Challenge Riquiqui 2021
Challenge XXème siècle 2021
Challenge ABC 2021-2022
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Elle danse dans le noir est un roman qui m'a beaucoup fait penser à L'étranger d'Albert Camus. Il commence d'ailleurs presque de la même manière « Depuis que ma mère est morte je ne tue plus les mouches ». Il prend aussi des airs de la promesse de l'aube de Romain Gary quand il évoque la mort de sa mère « J'ai toujours été persuadé depuis que j'ai compris que ma mère mourrait un jour, à l'âge de quatre ou cinq ans j'imagine, que je ne pourrais plus rester vivant à la surface de la terre alors qu'elle, désormais, serait toute seule dessous. À cet ensevelissement dans le royaume des vers et de la nuit, j'étais convaincu de ne pouvoir survivre. ».

C'est un roman autobiographique dans lequel l'auteur parle majoritairement de sa mère, aimante, timide et généreuse. Elle combat un cancer. Il l'assiste dans ses derniers instants. ous sommes spectateurs de cette intimité pudique dans laquelle le fils dévasté, qui voit son monde s'écrouler, peine à trouver les bons mots. Il tente des gestes tendres mais il semblerait que l'indélicatesse du temps éloigne souvent ces deux êtres : une mère et son enfant. Il y raconte aussi comment il a vu sa femme le quitter « Je n'ai plus de désir pour toi » en emportant leurs souvenirs et leur fille de six ans, Marilou. Sa fille, c'est le soleil de sa vie, son sourire quotidien. C'est grâce à elle, malgré la lente agonie de sa mère, qu'il se lève tous les matins.

C'est un récit très court, empreint de douceur et de poésie. Il ressemble à un poème en prose tant les mots ont l'air choisis avec précaution. Très émouvant, l'auteur nous transporte dans ses pensées les plus secrètes. Malgré le sujet qui peut sembler sombre, c'est un roman très lumineux qui rappelle le cycle inévitable de la vie. Il nous rapproche les uns des autres par le biais de ce sentiment universel : le deuil. Il met des mots sur les angoisses ressenties et le chagrin expérimenté. C'est le triste lot de chaque être humain, de perdre l'auteur de ses jours et pourtant, René Frégni, arrive à nous montrer que les êtres aimés ne meurent jamais : ils vivent éternellement dans la lumière de nos coeurs. Ce livre raisonne comme un immense cri d'amour.

Ce roman est éblouissant car c'est dans le noir le plus profond d'où, désormais, se trouve sa mère, que René Frégni la voit danser pour toujours.
Lien : https://littecritiques.wordp..
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C'est comme de lire un long poème en prose. Vous vous attardez sur chaque phrase, vous vous répétez certaines des images pour vous en imprégner.

C'est comme si René Frégni écrivait à la fois avec ses tripes et avec une maîtrise acérée mais paraissant naturelle de la langue. Comme s'il était investi d'un don permettant de trouver le mot parfaitement juste pour exprimer ce qui bouillonne, hurle, pleure, ou rayonne en lui. Lui qui pourtant détestait l'école, sa quasi cécité l'empêchant de saisir les mots écrits au tableau, malgré sa volonté de s'asseoir près de la fenêtre pour avoir plus de lumière...

Mais ce n'est pas de son enfance qu'il est ici question. Quoique...

Quitté par sa compagne Ève, après vingt ans de vie commune et une petite Marilou âgée de six ans, il subit sa douleur et sa nouvelle solitude sous la chaleur caniculaire d'un été, qui lui en rappelle un autre : celui, quatre ans auparavant, de l'agonie de sa mère.

Il mêle ainsi, en ce récit très bref mais très riche, les souvenirs de cette fin de vie qu'il a accompagnée, liés au vibrant hommage rendu à cette mère adorée alimenté de réminiscences enfantines éblouies par cet passion filiale, et les émotions que suscite le départ de sa compagne.

L'ensemble retentit d'un immense cri d'amour, celui qu'il éprouve et qu'il manifeste, mais aussi celui dont il a un poignant besoin. Amour de fils, inconditionnel et structurant, amour galvanisant d'amant, amour de père, enfin, chastement charnel, serein et émerveillé...

"Elle danse dans le noir" est ainsi une rencontre immensément touchante avec un homme à la sensibilité exacerbée, loyal, sincère et généreux, aimant sans mesquinerie ni compromission, dont la capacité à l'introspection n'empêche pas l'ouverture aux autres et une profonde empathie.

Avec simplicité et éloquence, il sait dire les petits gestes qui expriment beaucoup. En rythmant son texte d'une musicalité harmonieuse, comme s'il avait trouvé l'accord parfait entre sa plume et ses pensées, le fil de ses douleurs et de ses réflexions, il évoque la souffrance de la perte et la maladie, la trahison du corps qui décline et se dessèche, ses manifestations malodorantes, la laideur de cet étiolement, et c'est pourtant, à travers le prisme de son irréductible affection, beau à pleurer.

A la violence de la souffrance provoquée par ces deux pertes, contrebalancée par ce recommencement que représente sa relation si forte avec sa fille, succède peu à peu une acceptation qui l'apaise, comme si d'écrire sa détresse lui permettait de l'apprivoiser.

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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La lecture récente de « Un dernier arrêt avant l'automne » m'avait incité à courir chez mon libraire trouver un autre livre de cet auteur qui m'était inconnu. Ce fut celui-ci. Bien sûr, une gourmandise littéraire comme le premier appelle une repasse mais qui dit repasse, dit risque d'indigestion. Il n'en fut rien. Au contraire, ce récit d'un homme pour qui trois femmes comptent : la sienne qui le quitte, sa mère qui le quitte aussi mais du fait de la maladie incurable et sa petite fille de 6 ans qu'il ne voit plus qu'une semaine sur deux. Un récit qui aurait pu être triste et poignant, qui l'est certes mais en partie seulement car les pages sont si belles sur ces relations d'amour, de tendresse ou de bienveillance. Tout au long du livre, même au détour des prisons que l'écrivain fréquente comme maître de lettres, on déambule en poésie et humanisme. Des pages de toute beauté donc, qui donnent à penser que tout espoir en humanité est encore permis
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Un roman très personnel et émouvant. Une ode à la mère. René Frégni raconte les derniers jours de sa mère avec une langue qui chante qui émeut qui touche juste. Ce court roman questionne la place de la féminité dans la vie du romancier. C'est complexe et tragique. très beau.
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