Le même été, René
Fregni perd sa mère, le grand amour de sa vie, et devient père d'une petite Marilou: un amour nouveau, puissant, qui le maintient en prise avec celui de la vie.
Écrit à la lumière du souvenir, quelques années après cet été de toutes les émotions, à l'heure où un divorce le menace d'une séparation nouvelle avec sa fille adorée, "
Elle danse dans le noir" est la chronique bouleversée- et bouleversante- de tous ces déchirements, passés et présents, de tout cet amour , filial et paternel, amours inconditionnels s'il en est.
Le sujet serait banal s'il ne s'agissait pas de
René Fregni :
Fregni, un monde en soi, qui a ses aficionados sur ce réseau -ils se reconnaîtront !- et donc pour moi, la bleusaille, une terra incognita, où le pied ne se pose qu'en tremblant- aimera?aimera pas? - , un baptême du feu , une initiation...
Pourtant, pas la peine de s'en faire un monde:
Fregni, tu l'adoptes immédiatement , comme un chien perdu, un chaton mouillé, un enfant rebelle, un clochard céleste...
Et après tu le suis, dans les collines de Manosque, dans les ruelles popu' de Marseille, aux terrasses des cafés- tu essaies de boire un peu moins de pastis que lui, pour qu'il s'appuie sur une épaule ferme au retour- .
Et enfin tu partages tout, comme avec un vieux pote que tu connaitrais depuis toujours:
- la boule dans la gorge quand c'est pas ton week end de garde, quand tes gosses te demandent pourquoi tu viens pas avec l'autre parent, pourquoi vous partiriez pas tous ensemble en vacances, comme avant.
- la culpabilité quand tu quittes ta vieille maman toute affolée par le soir qui vient et qui ne veut plus lâcher ta main - elle qui etait si forte et protectrice avant, te voilà dans le rôle du parent de ta mère, c'est difficile- et cette garde de nuit que tu n'as jamais vue et qui est aussi avenante qu'une gardienne de prison...
- la terreur de la voir souffrir, à chaque effort pour inspirer, l'envie que ça s'arrête et la honte de le souhaiter.
- la furieuse envie de vivre, de sentir les odeurs du printemps, la tiédeur du soleil, la caresse prometteuse d'un regard, de marcher surtout, de marcher partout, d'un pas élastique, pour arpenter ton désir et libérer tes rêves, échapper aux exhalaisons morbides de l'EHPAD, au noir cafard de la vieillesse et de la mort.
Il y a tout ça, dans
Fregni, et plus encore, mais je viens d'en lire quatre d'affilée et il faut que j'en laisse un peu pour la bonne bouche...