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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« La femme d'après » d'Arnaud Friedmann a l'originalité de présenter l'histoire d'une non-agression, a contrario de nombreux autres livres. Sur une période de deux ans, toujours à Montpellier, on évolue avec l'héroïne principale, jamais nommée, marquée par une convergence fortuite, qui se termina en drame pour une jeune fille.

L'auteur a choisi de se concentrer sur le choc, sur le traumatisme psychologique engendré par une rencontre imprévue qui se conclut pour l'une en une agression verbale et en un meurtre pour une autre.

Lorsqu'un auteur masculin se met à la place d'une héroïne pour en conter son histoire, c'est toujours un peu dangereux car les sentiments risquent d'être exacerbés ou à l'inverse minimisés au regard de la réalité, surtout si le lecteur se trouve être une femme.

Pourtant, Arnaud Friedmann s'interroge avec pudeur et empathie quant au destin de ce qui peut arriver à une femme et à la façon dont elle doit continuer à vivre. Ce qui ne dure qu'un faible éventail de minutes occasionne une obsession lancinante modifiant son destin et ce, malgré le fait qu'il n'y a aucune trace visible.

Roman noir sur le regard de soi mais aussi quant à la force et à l'impact de celui des autres sur un individu, Arnaud Friedmann traite – au travers d'un fait divers – la mécanique de l'agression avec une plume efficace, sans détails inutiles. C'est toute une réflexion qui est mise en place avec comme point d'orgue, la condition féminine d'une héroïne mature.

Les dernières pages du récit vous feront connaître une accélération soudaine, menant à un dénouement fou, vous permettant enfin de reprendre votre souffle.
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Échapper à un prédateur n'évite pas le traumatisme

Arnaud Friedmann se met dans la peau d'une femme agressée la nuit à Montpellier en rentrant à son hôtel. Un épisode traumatisant qui va faire basculer sa vie. La femme d'après ne sera plus jamais la même qu'avant.

En 1986, quelques jours avant la catastrophe de Tchernobyl, la narratrice a eu une brève liaison avec Jacques. Vingt ans après, cette mère célibataire revient à Montpellier pour le retrouver. Peu après minuit, alors qu'elle regagne son hôtel, elle est interpellée par quatre jeunes hommes qui lui expliquent qu'elle ne devrait pas sortir ainsi seule. Si les phares d'une voiture qui passe poussent les jeunes à fuir, le choc est violent, le traumatisme entier. D'autant qu'elle apprend un peu plus tard qu'une jeune fille de 20 à 23 ans a été agressée durant cette même nuit avant d'être assassinée non loin de là où elle marchait. Elle se torture l'esprit, cherche une explication, croit comprendre qu'elle était trop vieille aux yeux des quatre jeunes hommes. La demi-journée qu'elle va passer à la plage avec Jacques ne lui mettront pas de baume au coeur, bien au contraire. Ces retrouvailles ne sont pas celles espérées. Elle décide alors de regagner Besançon où l'attendent ses deux filles.
Mais au kiosque de la gare, c'est le choc. À la une du Midi-Libre cette Une «L'assassin a avoué» accompagnée d'une photo de son agresseur. Elle défaille.
Quand elle revient à elle, son TGV est déjà parti. Elle décide alors de regagner son hôtel et de prolonger son séjour d'une semaine supplémentaire. Mais elle ne retrouvera l'apaisement ni dans les bras de Jacques, ni en regagnant la Franche-Comté. Peut-être aussi parce que ni sa mère ni ses filles ne lui prêtent une oreille attentive.
Un an plus tard, après avoir reçu l'autorisation de rendre visite à l'assassin dans sa prison de Villeneuve-lès-Maguelone, elle revient séjourner à Montpellier. Elle pense alors qu'affronter cet homme pourra l'aider à comprendre.
Arnaud Friedmann réussit à parfaitement mettre en scène le traumatisme subi et sa transformation en un trouble obsessionnel qui va finir par emporter la raison de cette femme dans un épilogue glaçant. En la suivant au fil de ses séjours montpelliérains, on voit son esprit dériver vers un besoin incessant de rejouer la scène de l'agression, de l'analyser sans cesse, d'essayer de trouver des réponses à ses interrogations. Et comme elle ne peut les obtenir, elle va finir par sombrer. Une trajectoire que l'auteur restitue dans son implacable logique, dans sa troublante et terrifiante vérité.

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La narratrice du nouveau roman d'Arnaud Firedmann, la femme d'après, n'est jamais nommée.

On sait en revanche car le roman commence ainsi, qu'un soir d'août 2009, à Montpellier, où elle est venue retrouver son amour d'il y a vingt an, elle s'apprête à regagner sa voiture lorsque quatre jeunes types la croisent.

"C'est pas prudent de se balader toute seule, comme ça, la nuit, Madame", lui lance l'un d'eux, visiblement le leader du groupe . "Tu me réponds, connasse ?" insiste-t-il. Elle ne perd pas contenance, engage le dialogue, ils passent leur chemin.

Mais le lendemain, notre quadragénaire apprendra qu'une jeune fille a été poignardée à mort cette nuit-là dans le même quartier.

Et que l'assassin est bien "le meneur" qui l'avait interpellée avant.

Pourquoi en a-t-elle réchappé ? Est-ce à cause de son âge ? Ce drame qui aurait pu être le sien va l'obséder au-delà du raisonnable, charriant culpabilité et questionnements, ravivant aussi des blessures anciennes.

L'auteur démonte la mécanique de l'agression et ses répercussions sur la psyché de son personnage à l'aide d'une écriture dénuée de tout gras mais qui ne refuse pas l'empathie.

Un texte qui aborde des thématiques tabous avec beaucoup de finesse psychologique et une plume précise et percutante. suite de l'article sur le blog
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Comment la vie et la psychologie d'une femme peut soudainement basculer suite à un fait divers?
L'auteur Arnaud Friedmann se met dans la peau d'une femme d'une quarantaine d'années , divorcée avec deux enfants, qui, a décidé de renouer avec son amour de jeunesse vivant à Montpellier le temps de quelques jours d'été . Après le dîner elle décide de regagner sa chambre d'hôtel à pied mais se fait alors assaillir verbalement par un groupe de jeunes hommes en mal de conquêtes féminines faciles . Son étonnant sang froid et une voiture passant par là lui permet d'échapper à une agression sexuelle probable. le lendemain, elle apprend dans le journal qu'une jeune femme a été retrouvée morte à proximité du lieu où les jeunes l'ont prise à partie.
Cette nouvelle provoque un choc psychologique irrésistible en elle. Un choc émotionnel à rebours s'empare alors d'elle , inextinguible, qui va la mener à se questionner sur le “ pourquoi en a-t-elle réchappé et pas cette jeune fille ?” Une réflexion complexe sur sa condition de femme mature , sur sa place dans la société , sur ses relations à sa famille et notamment avec sa mère . Une angoisse sourde qui dicte ses futures actions , même les plus étonnantes et même les plus dramatiques. Cette femme tombée dans un questionnement existentiel profond , qui se considère comme une victime par procuration, une blessée collatérale d'un non-évènement et non comme une survivante. La loi de l'univers l'a choisi malgré elle .
Étonnant roman qui nous plonge dans cette âme en perdition avec finesse , dans cet ébranlement psychique détaillé avec beaucoup de sensibilité.
Comme un prétexte à réfléchir sur la force des sentiments malgré les années envolées. L'amour résiste-t-il au temps qui passe ? Aux regards qui changent ? Peut-on encore s'aimer si personne ne vous prête plus la moindre attention, le moindre désir ?
Vastes questions que l'auteur touche du doigt sans vouloir pour autant nous donner une réponse précise. Mais était-ce vraiment le propos de ce livre qui est là pour nous interroger sur nous-mêmes et ,peut-être, d'ouvrir tout simplement nos horizons.


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Arnaud Friedmann est un passionné de tennis. Quel rapport avec la littérature ? Je vais y venir. Il est aussi un maître de l'ambiguïté, capable de se glisser avec une justesse captivante dans l'esprit d'une femme et d'en décortiquer minutieusement les impulsions électriques qui le traversent. C'était déjà le cas dans le tennis est un sport romantique, le roman par lequel j'ai fait sa connaissance et d'où on ressortait sans être sûr de rien quant à la version de l'histoire proposée par son héroïne. Ici, il franchit un cap supplémentaire dans la plongée psychotique, l'air de rien. Ça se fait progressivement, à la première personne du singulier. le lecteur est directement projeté dans l'esprit de la narratrice, d'abord primesautier avant que la tension et le malaise ne gagnent, sans ostentation, mais sur un fil que l'on sent prêt à se rompre au gré d'un crescendo bien maîtrisé. Arnaud Friedmann est un joueur de fond de court. Patient. Méthodique. Il construit son point pas à pas, gagne méthodiquement du terrain avant d'asséner le coup fatal. Imparable.

Tout se joue en quelques secondes. A Montpellier, alors qu'elle quitte le domicile d'un amour de jeunesse revu vingt ans plus tard et que flotte le doux parfum d'une promesse de renouveau, la narratrice croise la route de quelques jeunes en goguette qui l'interpellent, un poil menaçants. Elle fait face, ils s'éloignent. Mais le charme est rompu. le lendemain elle apprend dans la presse qu'une jeune fille a été retrouvée morte à quelques mètres de ce même endroit, a priori l'oeuvre de ceux qu'elle a croisés. Un drôle de sentiment s'empare d'elle. Pourquoi est-elle passée entre les mailles ? Pourquoi n'ont-ils pas "voulu" d'elle ? Leur a-t-elle paru trop vieille ? C'est le début d'un questionnement obsessionnel qui va l'amener à revenir deux étés de suite sur les lieux et à faire face aux failles encore béantes sur lesquelles elle s'est construite. Pourquoi cette "non-agression" bouleverse-t-elle autant cette femme de cinquante ans, mère de deux adolescentes, à l'apparence solide et sans histoire ? Que remue cet événement au plus profond d'elle-même ? C'est tout l'objet du minutieux travail d'Arnaud Friedmann qui vient saisir la fragilité de la psychologie d'une femme au milieu du gué, soumise à tant d'injonctions contradictoires depuis l'enfance et dont la vulnérabilité est soudain exposée dans toute sa complexité. C'est très finement observé, mené. La bascule est progressive, le malaise diffus. Cette femme intrigue, agace, émeut, effraye. On marche sur des oeufs, la folie affleure, on ne sait jamais très bien ce qui se joue exactement. Jusqu'à la rupture. Ou pas.

Les dernières pages sont haletantes, une ultime accélération de coup droit laisse le lecteur sur place. le match est plié, avec la manière.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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"Tu me réponds, connasse?"

En rentrant à son hôtel, après avoir passé la soirée avec Jacques, son amour de jeunesse, qu'elle n'avait pas vu depuis 20 ans, elle se fait agresser par quatre jeunes gens. Trois sont spectateurs, le quatrième est le meneur. Elle entame un pseudo dialogue, parle de ses filles, lui montre même des photos d'elles... Elle sait ce qui l'attend. Mais le destin en décide autrement et ils passent leur chemin...

Cet homme, cette agression la hantent...

Et elle est d'autant plus bouleversée que le lendemain, elle apprend qu'une jeune fille de 20 ans a été retrouvée assassinée, à quelques rues de là...

Pourquoi elle? Pourquoi elle et pas moi?
Est-elle fautive, dans la mesure où elle a essayé de les dissuader?
Elle s'est sentie agressée, mais au final était-ce une agression?
Qu'aurait-elle dit en allant porter plainte?

Tout tourne en boucle dans son esprit : les mots du meneur, son haleine, les effluves d'alcool, le timbre de sa voix qu'elle ne saurait décrire mais reconnaîtrait sans douter une seule seconde.

"D'où vient que ces idées nouvelles se multiplient depuis ce qui n'est pas arrivé, l'autre soir?"

Elle devient alors obsédée par ce non-événement et par le meurtre d'une autre. Elle développe non seulement de la culpabilité, mais aussi une obsession de son corps et de son âge, ressassant à l'infini le fait qu'elle ait échappé au pire probablement parce qu'elle n'est plus aussi jeune qu'elle le pense, plus assez désirable.

C'est là que le malaise intervient, on la suit dans ses interrogations, ses obsessions, ses provocations, les réponses qu'elle se fait, les regards qu'elle interprète, l'envie puis le dégoût qu'elle ressent pour le corps des hommes. Elle sombre petit à petit dans une sorte de folie douce et de désespoir jusqu'à l'uppercut final!

C'est finement observé, finement écrit, à aucun moment je n'ai senti que la plume était celle d'un homme. J'ai été happée par cette lecture, que j'ai dévorée et que j'ai beaucoup aimée!

Bravo Arnaud Friedman! Et merci à la Manufacture de livres pour cette découverte et pour cette couverture magnifique!
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« Ils sont quatre, trois derrière, un qui se tient devant, qui met le cap sur moi comme si je n'existais pas. Ou que si, justement. Comme si j'existais trop. » Montpellier 2009, un soir d'été. Une femme revient d'une soirée passée chez un ex-amour de jeunesse. Elle se fait apostropher par un groupe d'hommes : « C'est pas prudent de se balader toute seule, comme ça, la nuit, madame. » Menaces à peine voilées, rires inquiétants… Elle a peur. Pourtant, elle occupe l'espace, elle parle, amorce la discussion et ces paroles déstabilisent ses potentiels agresseurs. Ils passent leur chemin. Elle a échappé à l'agression. le lendemain, le corps d'une jeune femme est retrouvé dans le même quartier. Persuadée qu'il s'agit là des mêmes attaquants, elle se met à développer le syndrome du survivant. Elle se sent coupable d'avoir survécu. Pourquoi ne lui ont-ils fait aucun mal ? Commence alors une lente descente aux enfers pour « La femme d'après », victime d'une non-agression.

Si l'on peut facilement évaluer, imaginer les conséquences d'une agression de rue, comment appréhender les pensées, les émotions, les sensations d'en avoir réchappé ? Quand le cerveau se met à tourner en boucle, à envisager tous les possibles de ce qui aurait pu mal tourner, « Elle » entreprend de décortiquer ce qui reste de cette soirée. Une agression est une attaque physique brutale qui atteint l'intégrité physique, mais peut aussi attaquer l'intégrité mentale. C'est cette atteinte à l'intégrité psychologique qu'Arnaud Friedmann va décortiquer.

« Je m'éponge le front, je n'avais pas ces pensées délirantes avant l'agression dont je n'ai pas été victime. » « Elle » se souvient… de la résonance du mot connasse, de l'odeur de menthe, de la voix du meneur, de Jacques chez lequel elle avait passé la soirée. Elle ne se souvient pas des visages, elle souffre de prosopagnosie, mais tout le reste demeure bien vivant dans son esprit et le restera durant 3 ans. Pendant 3 années, à la même période de l'année, au même endroit, « Elle » reviendra presque en pèlerinage, pour comprendre, pour accepter, pour tenter de faire taire sa culpabilité de survivante, pour essayer de passer à autre chose. Une seule question l'obsède : pourquoi ? Une seule réponse est trouvée : « Ils m'ont épargnée parce que j'étais trop vieille pour me faire violer. » L'engrenage infernal est lancé : est-elle réellement trop vieille ? Cette obsession de l'âge, du corps qui vieillit, du désir de l'autre qui s'éteint cannibalisent toutes ses pensées. Des réflexions délirantes naissent qui l'emmènent vers une forme de folie, une fixation impossible à raisonner. le seul moyen d'y remédier est de rencontrer le Meneur, celui qui n'a pas voulu de sa peau.

Arnaud Friedmann dresse ici le portrait d'une femme sur le fil du rasoir. Entre remises en question, délires, rêves éveillés, et dérives mentales, « Elle » dont l'auteur tait le prénom, un peu vous, un peu moi, est dans sa quarantaine. Comme toutes les femmes qui ont connu ce passage, elle redoute l'altération de sa beauté et du désir qu'elle provoque chez les hommes. « Elle est portée sur la chose, avait dit ma mère. » Si les hommes ne vous désirent plus, que veut encore dire être une femme ? Cette idée fixe prend toute la place. Provoque les affabulations les plus tordues. Lui fait prendre tous les risques. La liberté du corps contraste alors avec l'emprisonnement de l'esprit et chaque pas qui résonne sur les pavés du passé de cette non-agression remet en cause les actions du présent.

J'ai trouvé ce texte à l'atmosphère glaçante d'une grande finesse. D'une part, parce qu'il explicite parfaitement les conséquences d'un non-événement qui finit par occuper tout l'espace psychique et démontre avec pertinence à quel point le cerveau peut disjoncter. D'autre part, et c'est sans doute le plus remarquable puisque « La femme d'après » est écrit par un homme, l'aptitude de l'écrivain à comprendre et à retranscrire les marques du passage du temps sur le corps d'une femme. Il ne s'agit pas simplement de vieillissement, il s'agit du regard de l'autre, des répercussions psychologiques que cela engendre, de la perte des repères dans ce qui faisait la féminité, et disons-le, du sexe. Ne plus désirer une femme parce que son corps a vieilli est sans doute le pire des outrages et la plus dégradante des insultes. Les dommages causés peuvent être irrémédiables. Je vous laisse apprécier et juger de ces ravages dans la toute fin du roman.

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Il est une heure du matin.
Une femme seule traverse des rues désertes. Une femme dans la quarantaine. Encore séduisante. Et séduite ce soir-là par un amour de jeunesse.

En face d'elle, quatre jeunes hommes.
Le danger, elle ne le sent pas tout de suite. A cause d'une légère ivresse peut-etre. Celle du vin et celle du flirt. En tout cas, elle avance sans crainte...

De cette agression, qui s'achèvera par un "connasse" retentissant, elle s'en sort indemne. Sans savoir ni comment, ni pourquoi.
Une agression dont elle est incapable de se plaindre à la gendarmerie. Elle était menacée, elle le sait. Pourtant ils ne l'ont pas touchée. Pas molestée.
Il faudrait des plaies, des injures un peu plus virulentes. Un vêtement déchiré. Quelque chose qui raconterait la violence réelle de cette rencontre.

Le lendemain, elle apprend qu'une jeune femme a été tuée. Violée et tuée. Quelques rues plus loin. Elle avait vingt ans. Quatre individus. Et en double page, le portrait de celui qui a articulé connasse. Connasse. Connasse. Connasse.
Le mot claque. Résonne. Comme un coup de feu.

Le traumatisme et la culpabilité se teintent bientôt d'ambiguïté. Cette question, affolante. Affligeante dans cette situation. Pourquoi elle et pas moi ?

Je n'ai pas pu lâcher ce livre. Je l'ai lu d'une traite, le souffle retenu, suspendu aux mots de cette quadra aux prises avec sa conscience. Dans tous les sens. L'auteur s'emploie à nous retranscrire les contacts, les bruits, les voix, les odeurs... avec une acuité parfois presque douloureuse.
Cette agression révèle ou réveille quelque chose d'animal chez elle, qui prend racine tellement loin, dans son corps de fille. de mère. de femme.
Subjuguée.
Incapable de refermer le roman, même quand l'atmosphère devenait vicié, une atmosphère tellement bien rendue.
Mais quel talent !
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Ce roman psychologique, à l'ambiance moite et malaisante, nous immisce dans la tête d'une femme perturbée suite à une agression avortée.
Culpabilité ? Remise en question ? Considération malsaine ?
Je vous avoue que ce n'est pas très clair et j'en ressors donc avec un avis mitigé.
J'ai tellement détesté ce personnage pour lequel je n'ai ressenti ni compassion ni empathie que cela m'a dérangée !
Il m'a manqué des éléments sur son passé et son présent pour comprendre ses faits et gestes et appréhender son mal-être.
L'ensemble est resté trop nébuleux pour que j'apprécie réellement ce roman noir qui a réussi malgré tout à me marquer et à me perturber.
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