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sur 1480 notes
L'exil en hiver au coeur des Rocheuses est un défi.
Jeune blanc-bec indécis Pete Fromm, sur un coup de tête, accepte un poste de "gardiennage d'oeufs de saumon" au fond de l'Idaho à Indian Creek.
Néophyte il n'en mène pas large. Il faut dire qu'il y a de quoi se faire du mauvais sang pour lui. Sa seule expérience consiste à aligner des longueurs de piscine. Il ne sait pas faire un noeud demi clef, ignore la mesure d'une corde de bois et n'a jamais utilisé une tronçonneuse.
Son ignorance crasse, cette sensation envahissante de ne jamais être à la hauteur a de quoi faire peur.
Généralement peu d'aventuriers font preuve d'une telle autodérision voire honte d'eux-mêmes. Son honnêteté, sa modestie nous le rendent sympathique et attachant. Il est presque pathétique.
En s'appuyant sur des lectures emportées dans sa retraite et avec une énergie du désespoir il va s'acclimater. Aucune envolée lyrique, aucun esprit pionnier conquérant ne l'incite à poursuivre, juste une volonté quotidienne de vaincre solitude et l'ennui.
Petit à petit il va être obligé de faire preuve de débrouillardise. Son acharnement à survivre et à trouver des solutions prend le pas sur son angoisse. Si on a pu s'assimiler facilement au jeune citadin naïf on passe à une autre dimension, on admire son adaptabilité au milieu hostile et on tremble lorsqu'il frôle le pire. Les scènes difficiles avec le lynx, les cerfs, le puma, les virées dans la neige et le froid sont éprouvantes et troublantes.
Pete Fromm complète son aventure initiatique par les péripéties pour écrire et faire éditer ses fluides chroniques. Il est, là encore, un amateur à la merci des uns et des autres et nous semble proche.
Sa riche et belle expérience nous fascine comme le biologiste et sa femme ont été attirés par sa vie d'ermite mais finalement ne sont pas venus dans son refuge. On a toujours l'impression qu'il  est arrivé là un peu par hasard, et qu'on pourrait - à tort - en faire autant.
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Indian Creek, c'est le nom d'un ruisseau des Rocheuses auprès duquel un jeune étudiant va passer un hiver pour surveiller des eaux de saumon implantés dans ses eaux. Merveilleux cadre des montagnes, température glaciale, inexpérience de ce jeune gardien d'oeufs dont le travail est de briser chaque jour la glace qui pourrait priver d'oxygénation l'eau où reposent les oeufs. le reste de son temps est libre et il va donc découvrir cette nature hivernale, apprendre à chasser pour sa nourriture, voir la nature avec des yeux nouveaux, émerveillés, comme ceux du lecteur de ce joyau.
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Avec ce livre captivant – qui traînait pourtant dans ma PAL depuis un bout de temps –, j'ai redécouvert le plaisir du nature writing. Pete Fromm nous invite à passer en sa compagnie trois saisons dans une vallée des Rocheuses. L'automne, l'hiver et le printemps. Bon, surtout un long hiver pour être honnête.
Son talent de conteur nous donne à voir et à sentir la neige qui recouvre le paysage, le froid mordant, le dégel de la rivière, une éclipse solaire, les rencontres avec les animaux sauvages, la complicité avec sa chienne… le roman est parcouru d'instants forts, éphémères et magiques qui ont gravé de belles images dans mon esprit. J'ai pris un immense plaisir à découvrir ces paysages grandioses. Ce livre est un véritable moment de partage au cours duquel Pete Fromm prend vraisemblablement plaisir à nous faire découvrir cette terre qu'il a tant aimée.

A l'origine poussé par des rêves nés des histoires de trappeurs couchées dans les livres, le narrateur déchante face à la réalité de cette mission assez folle une fois abandonné dans sa tente. Régulièrement, il partage ses doutes, ses erreurs, ses angoisses et sa solitude. L'isolement est parfois difficile à supporter ainsi que l'éloignement avec ses amis et sa famille (pas si éloignés que ça en réalité, mais la neige forme une barrière quasiment infranchissable). Toutefois, les périodes d'abattement ne durent pas vraiment, remplacées par des moments d'allégresse et de joie où il apprécie la beauté grandiose qui l'entoure ainsi que sa solitude empreinte de liberté, allant jusqu'à regretter l'intrusion de chasseurs sur son territoire.
L'étudiant qu'il était n'était pas préparé à un hiver en solitaire, il n'était pas un chasseur ou un passionné de survie et son expérience se limitait à un peu de camping en famille. Ainsi ses lacunes et son apprentissage sur le tas donnent lieu à bon nombre de bourdes et de scènes plutôt cocasses (mais sans moquerie évidemment), Pete Fromm étant de toute évidence doté un fort sens de l'autodérision. J'ai beaucoup aimé ce ton, à la fois drôle, humble et complice.

Un récit initiatique jubilatoire qui je conseille à tous les amoureux des grands espaces et des aventures en solitaire. Un roman savoureux et enivrant qui raconte aussi comment, de hasards en hasards, ce livre est finalement né.
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Etudiant en biologie à Missoula, dans le Montana, Pete Fromm est engagé pour passer sept mois seul en pleine nature dans l'Idaho, à surveiller deux millions et demi d'oeufs de saumon implantés dans un bras entre deux rivières.

« Indian Creek » relate avec humilité cette expérience vécue par l'auteur, que rien ne prédestinait véritablement à une telle aventure. Seulement accompagné d'une chienne, Boone, il va découvrir une vie dont il ignore à peu près tout, et va devoir s'adapter (apprendre à chasser, par exemple). Il va aussi faire l'apprentissage d'une vie en solitaire, notamment au cours des mois d'hiver, les conditions climatiques particulièrement rigoureuses empêchant généralement toute personne extérieure de rejoindre son camp de base. Il attendra ainsi vainement la venue de son père et son frère pour Noel, ces derniers étant finalement obligés de faire demi-tour face au froid polaire et à la neige…

Ce témoignage attachant est une véritable ode à la nature, se déroulant dans un environnement que l'on imagine à la fois sauvage et majestueux.
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Pour un roman biographique d'une étape de sa vie, M Fromm nous partage ses sentiments et sa vie d'étudiant et de sportif avant d'aller s'isoler 6 mois dans la nature hostile mais merveilleuse des Rocheuses. Il doit faire une pause et essayer de trouver sa voie professionnelle. le récit est convivial, du genre qu'un ami nous raconterait assis au bout de la table de la cuisine. C'est fluide, très agréable à lire, il y a de l'humour, beaucoup de sentiments, l'isolation, le retour des amis ainsi que celui dans le monde civil. Au milieu de son séjour il aimerait bien repartir tellement la nature lui en fait voir de toutes les couleurs, il souffre de l'isolement. Mais il est sans le savoir happé par son sentiment d'appartenance à cet endroit, sa solitude, la nature. Bien qu'il apprécie les rares rencontres humaines, il a toujours hâte de se retrouver seul sur son territoire. Il vit des moments d'exaltation qui nous font vibrer, la quête au début de son périple de voir sa famille arriver est pleine d'émotion, il partage sa débrouillardise et son émerveillement. Il découvrira au retour dans la vie civile son goût pour l'écriture et atteindra le succès. J'ai beaucoup aimé, c'est rafraîchissant, émouvant et laisse un sentiment de plénitude.
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A l'âge de 20 ans à peine, Pete Fromm est embauché par l'office de réglementation de la chasse et de la pêche de l'Idaho pour rester seul dans les montagnes à surveiller l'éclosion d'oeufs de saumon. Il n'a aucune expérience à part quelques vacances sous la tente avec ses parents. Et pourtant, les Rangers le lâche en pleine nature, seul avec son chien, avec comme recommandation de débiter suffisamment de bois pour tenir l'hiver : Salut mon gars, essaie de ne pas bousiller la tronçonneuse !

Pete Fromm racontera ses aventures des années plus tard et c'est ce récit que nous pouvons suivre dans Indian Creek. La personnalité de Pete Fromm est assez remarquable, mais quelle inconscience quand même de la part de ces gardes de laisser un jeune homme, seul pendant des mois, sans téléphone ni autre moyen de communication ! Je me demande si la chose serait encore possible aujourd'hui.

Le récit est bien écrit et passionnant, on découvre son environnement, comment il cuisine, comment il chasse pour se nourrir, combien les lettres de sa famille le font pleurer d'émotion, et comment il échappe à toutes sortes de dangers et mésaventures. Il apprend beaucoup par la lecture de récits d'aventures, comme tanner la peau des bêtes et dépecer le gibier.

J'ai surtout apprécié ce récit pour la personnalité de Pete Fromm : le voir rebondir, s'accrocher, vaincre les difficultés. Par contre, je n'ai pas du tout aimé les récits de chasse et de dépeçage du gibier, racontés avec beaucoup trop de détails à mon goût.



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Ce roman d'aventure est une vraie bouffée d'air frais. L'auteur nous embarque dans l'hiver du Montana avec sa rudesse, mais surtout la beauté de ses paysages et de sa faune. Il y a une vraie magie qui se dégage et on prend un vrai plaisir à suivre les aventures de l'auteur et de son chien. Après des débuts difficiles, dues à sa méconnaissance de la nature, il finit par faire complètement corps avec la nature pour atteindre un sentiment de béatitude. L'auteur présente cette aventure comme une expérience unique et nous la fait partager. Alors n'hésiter pas et visiter le Montana en hiver. A ne pas râter.

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Tout d'abord j'aime Pete FROMM, ce livre qui est autobiographique et également un conte au fond du Montana dans les montagnes en hiver. l'auteur nous emmène avec lui dans son inexpérience mais au fur a mesure des mois il s'adapte très bien a sa vie dans ses grands espaces silencieux et blanc,
Il a mis plus de 12 ans a écrire se livre et encore plus pour retourner sur les lieux de son habitation pendant ses longs mois d'hiver. Et heureusement qu'il nous livre son récit drôle et touchant.
Il me reste qu'un seul livre de Pete FROMM à lire. Vivement qu'il écrive des nouveaux romans.
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Les descriptions de la nature sont captivantes, on a l'impression d'être à ses côtés, c'est assez saisissant.
On expérimente avec lui ce qu'est la solitude, être sept mois seul dans les rocheuses avec pour seule compagnie, son chien et la nature gigantesque et dangereuse. Il doit vivre au rythme de la nature, c'est elle qui fixe les conditions de leur cohabitation. Au gré des tempêtes, des grands froids, de la venue du printemps, Pete adapte sa vie.

J'ai un peu moins aimé les scènes de chasse. Je ne prends pas vraiment de plaisir à voir des animaux mourir. Je peux comprendre qu'il chasse occasionnellement des oiseaux ou un élan pour se nourrir. La viande de l'élan durera d'ailleurs quasiment le temps de sa mission. Mais par contre, les chasseurs qui sont payés pour emmener leurs clients à la chasse au couguar ou au lynx, très peu pour moi. Pete Fromm décrit avec beaucoup de justesse la beauté de ces animaux qui sont abattus lâchement, juste pour le plaisir d'avoir maté un félin de ce gabarit et d'obtenir une superbe peau.

J'ai été très surprise par l'humour qui se dégage de ce texte. L'auteur a beaucoup d'autodérision. Il se décrit comme un jeune homme assez sûr de lui qui se voyait déjà vivre de grandes aventures dignes des récits des trappeurs dont il se nourrissait. La réalité et les jargons techniques utilisés par les gardes forestiers le rattraperont vite. Il y a des scènes très drôles.
Et aussi des scènes de grandes frayeurs. Notamment celle où il recherche son père et son frère en vain dans la montagne, et celle où il frôle la mort.

On sent aussi sa déchirure entre la ville et la nature. Quand il est en ville, entouré de ses amis, il ne souhaite qu'une chose : se taire et être seul dans la forêt. Et quand il est dans la nature seul : il ne pense qu'à revoir ses proches et faire la fête.
On suit son évolution, il mûrit au cours de ces sept mois. On sent de plus en plus son décalage avec les autres lors des rares fois où il revient en ville.

Un très beau récit d'initiation et d'aventures.
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Des bons livres, on aime à parler.
Les excellents, on aimerait les crier.
Les distribuer tout autour de nous,
en enivrer notre entourage,
et les laisser bien en évidence dans tous les arrêts de métro de la ville.
Indian Creek de Pete Fromm est de ces romans.
Un de ces livres qui ne va pas par quatre chemins. Qui t'embarque et t'emporte dans une aventure extraordinaire, sur le dos d'une plume admirable, au coeur d'un univers inoubliable.

Indian Creek, c'est l'histoire (autobiographique) d'un jeune gars, Pete Fromm, de sa chienne Boone et de ses sept mois d'hiver passé seul, sous une tente, dans une réserve inaccessible du Montana. Sept mois entièrement isolé, ou presque, au coeur des montagnes rocheuses, sous quatre mètres de neige, avec pour unique mission de surveiller des oeufs de saumons au fond d'une rivière.
C'est un récit drôle et sincère, haletant et frais, livré avec une honnêteté et une humanité incomparable et un hymne magnifique aux grands espaces sauvages.
C'est aussi un superbe roman d'initiation qui se dévore et se savoure. Un livre qui donne envie de partir dans l'Idaho, de courir les montagnes, de s'enfoncer dans la neige, de se confronter à la « vraie vie » et de se plonger dans une nature que l'on perd trop souvent de vue.

Je peine à chroniquer ce roman tant les mots me manquent.
Et si ce livre a été unanimement salué, que les critiques ont été dithyrambiques, que François Busnel a fait de Pete Fromm son chouchou, et que tous les chroniqueurs s'en sont donnés à coeur joie au sujet de cet admirable roman, chantre du « nature writing », il a eu dans mon coeur une résonance toute particulière, unique. Serait-ce parce que je sortais d'une semaine de marche sur le toit des montagnes et dans le creux des forêts? Que je portais encore dans mon ventre de très belles émotions liées à ces paradis de nature ? Je ne sais, mais toujours est-il que sans avoir vécu le quart du tiers de ce que Pete Fromm a vécu (et en sachant pertinemment ne jamais en être capable), je me suis sentie infiniment proche de ses exaltations face à aux merveilles environnantes.

Pete Fromm nous entraine sous sa tente, emplie de ses réserves de riz et de haricots, dans ses chasses à la grouse ou à l'élan, dans ses marches interminables sur les pics et les monts, par -30°. Pendant ces sept mois, le jeune citadin qu'il était a tout appris : se nourrir, se chauffer, se couvrir, en prélevant ce qui se trouvait autour de lui. Il nous raconte avec une ironie mordante et une belle humilité ses ratés, ses découvertes, ses erreurs et ses peurs (voire terreurs). Il nous livre aussi des passages d'une exceptionnelle beauté. Quand a-t-on décrit pour la dernière fois une éclipse de soleil avec une telle intensité ? La fonte des glaces avec un tel bonheur ? La saveur d'une orange après des mois de viande d'élan avec un tel plaisir ? On sent dans ce roman toute la reconnaissance que Pete Fromm a pour cette période de sa vie, sa simplicité, son humanité. Malgré le froid, malgré la solitude et les mètres de neige obstruant tout, Indian Creek rayonne et nous bouleverse.

Ce livre, c'est une succession de menus détails de vie qui en transforment les pages en un grand roman d'aventure.
Un livre sur une solitude qui n'en est plus vraiment une avec le temps, sur l'apprentissage d'une vie, la découverte d'un monde. Un livre qui nous parle de la nature comme on aimerait en lire tous les jours et des animaux comme des êtres humains en puissance, un livre qui nous bouleverse et nous émeut ; qui nous tient en haleine aussi sur 250 pages et nous ramène à notre condition d'homme, au coeur d'un monde dans lequel nous sommes bien petits et c'est tant mieux !

Un roman qui fleure bon la neige, le froid et les grands espaces vierges du Montana peuplés d'animaux sauvages et majestueux à découvrir de toute urgence !
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