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4,05

sur 1094 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Les jumeaux al et Trip sont invités par leur père pour une dernière aventure : effectuer un périple d'un mois dans le sud Canada en canoë. Descendre lacs, rivières et bivouaquer sur les différentes plages rencontrées. Ils savent faire, ils l'ont déjà accompli à de multiples reprises en été, quand ils étaient plus jeunes. Sauf que c'est l'automne et que leur père paraît moins bien préparé que d'habitude. Et la virée qui semblait être une belle occasion de se retrouver tourne vite au cauchemar entre secrets dévoilés et météo peu clémente…
Ce n'est pas mon titre préféré de Pete Fromm (trop de détails sur le canyoning), mais c'est un récit de nature writing efficace, avec des paysages canadiens plus vrais que nature. Et j'ai clairement apprécié la fraîcheur ambiante du texte alors qu'il fait près de 40 degrés sur mon lieu de villégiature…
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Le pitch : Trig et Al, frère et soeur, jumeaux, n'ont plus de nouvelles de leur père, depuis 2 ans, quand ce dernier réapparait dans leur vie pour les embarquer dans une « dernière aventure »: naviguer en canoë les lacs du Canada pendant un mois. Dès leur arrivée, les tensions apparaissent et un malaise quant aux réactions du père s'installe.

La citation "Chaque matin, nous propulsons le canoë sur la glace, le coeur battant à tout rompre. »

Pourquoi j'ai aimé ?
En relisant le paragraphe ci dessus, je me disais que ça pourrait évoquer un roman de David Vann. Sauf que Pete Fromm a un univers beaucoup moins sombre et qu'il consacre une place beaucoup plus importante aux dialogues qu'à l'introspection.

N'ayant pas du tout accroché à son tout premier roman réédité récemment Indian Creek (et ses histoires de chasse), j'avais peur que le côté « nature writing » surpasse le reste et que cela m'ennuie. Dès les premières pages, Pete Fromm a balayé très vite toutes mes réticences.

Si les paysages du parc national canadien sont présents comme les scènes de pêche et de camp, ce sont les relations familiales qui sont au coeur du lac de Nulle part comme dans le très beau Mon désir le plus ardent.

Je ne vais pas trop spoiler mais comme cela tourne mal, le suspense augmente au fur et à mesure alors que les personnages principaux oscillent entre doutes, colère, rancoeur, peurs, courage et espoir.

Le Lac de nulle part est un huis clos à ciel ouvert, écrit dans une langue organique.

Une fois de plus, la plume de Pete Fromm m'a embarqué et j'ai eu bien du mal à refermer ce roman pendant que je le lisais. Dans le cadre majestueux des ter res sauvages près de la frontière canadienne, Pete Fromm nous livre un formidable roman sur le fragile équilibre familial.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Trig, un peu à la dérive, sa soeur jumelle, Al, et leur père, Bill, proposant, comme au bon vieux temps, une expédition sur les lacs canadiens. Bill a toujours été un peu fou et les jumeaux ne se rendront pas compte de suite de l'état mental du père, l'oubli du matériel, des cartes et une fin octobre qui s'annonce nettement moins clémente que notre été indien.

Pete Fromm, très intelligemment, ajoute les réflexions du jeune ranger qui, subjugué par le sourire d'Al, les a aidé à embarquer et les recherches de Dory, la mère inquiète sans nouvelle des jumeaux et de son ex-mari.

De même que 'Dans la forêt' de Jean Hegland, le côté survie m'a moins captivé que les caractères des jumeaux, leur belle entraide, leur émouvant courage.
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On peut dire que ça ne commence pas très bien… Les jumeaux (Al, la fille, et Trig, le garçon) ont reçu un texto de leur père qu'ils n'ont pas revu depuis deux ans. Bill leur propose une randonnée, « une dernière aventure » dit-il : un mois sur les lacs canadiens, au milieu de nulle part, alors qu'octobre est plus qu'entamé. Surprenant, quand même, pensent les jumeaux. Et voilà que, à l'aéroport de Minneapolis, ils retrouvent leur père furieux, recherchant désespérément ses bagages. le pauvre employé qu'il malmène ne réussit pas même à en retracer l'enregistrement. Qu'importe, dit le père, nous achèterons ce qu'il manque. La complicité des jumeaux renaît instantanément, mais ils s'accordent à trouver leur père différent. Les voilà partis, pourtant, avec une voiture de location, deux canoës et le matériel de remplacement. À leur arrivée au parc, le ranger les met en garde : au Canada, fin octobre, tout est possible… Au tout début, on pourrait croire qu'ils renouent avec la joie et l'insouciance de leurs vacances d'enfance, mais de vraies tensions s'installent rapidement.
***
Le Lac de nulle part emporte le lecteur dans une nature sauvage, magnifique, généreuse et accueillante qui ne tarde pas à se transformer en milieu hostile avec l'arrivée du froid. Dans ce décor majestueux, Pete Fromm s'attache à reconstituer les relations passées entre les membres de la famille. Au fil du récit, on découvrira deux nouveaux personnages. Si Trig est le narrateur de tous les chapitres numérotés, un narrateur à la troisième personne nous présente et nous fait suivre Chad, le ranger, et Dory, la mère des jumeaux et ex-compagne de Bill, dans les chapitres titrés de leur nom. J'ai beaucoup aimé la découverte progressive des liens entre les personnages. La complicité des jumeaux, moins profonde qu'on ne le croit au début, mais doublée d'une affection sans faille, l'amour inconditionnel de Dory, la duplicité de Bill que ces récents ennuis de santé n'excusent en rien, autant d'aspects qui sont traités par petites touches, d'idées instillées progressivement dans l'esprit du lecteur. Je regrette seulement certaines longueurs : j'ai fini pas me lasser des installations pour la nuit et des départs matinaux (le café !), et j'avoue en être arrivée à redouter un nouveau récit de portage. Il n'en reste pas moins qu'il s'agit d'un beau roman, nettement plus réussi, je crois, que Mon désir le plus ardent, le seul autre roman de cet auteur que j'aie lu jusqu'à maintenant.
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Petits conseils amicaux à ceux qui auraient décidé de faire une randonnée en canoé en Amérique en imaginant vivre une aventure inoubliable . Inoubliable , certes mais pas toujours dans le sens qu'on imagine ...

- ne pas se trouver sur le chemin d'autochtones sauvages et peu accueillants comme dans Délivrance de James Dickey, admirablement adapté par John Boorman et dont la vision à l'époque de sa sortie me hante encore comme son air de banjo...

- ne pas s'aventurer sur une rivière au milieu d'une forêt en feu comme dans La rivière de Peter Heller .

- ne pas partir avec un guide inconnu, ce n'est pas du canoé mais du rafting dans le Montenegro dans le Sourire du scorpion de Patrice Gain

- ne pas partir en Octobre alors que l'automne se métamorphose en hiver, c'est ce qui se passe dans ce très beau roman ...

Les jumeaux al et Trigo , jeune adultes, acceptent l'invitation pressante de leur père qu'ils n'ont pas vu depuis deux années, de retourner sur les traces de leurs expéditions en canoé lorsqu'ils étaient les enfants d'une famille encore unie .
La saison automnale est un choix qui les interpelle mais leur père tient tellement à faire cette dernière sortie qu'ils lui font confiance comme lorsqu'ils étaient petits.
Dès le départ, ils se rendent compte que quelque chose ne tourne pas rond dans la tête du paternel mais la perspective de passer un moment d'intimité et de retrouvailles au milieu d'une nature magnifique les font passer outre leurs inquiétudes.

Une grande complicité lie ces jumeaux et ils retrouvent rapidement leur entente et leurs manies d'enfants, comme les rites qui accompagnent leurs randonnées , la pêche, l'installation du campement, la petite goutte de whisky ...
Les premiers jours se passent dans l'harmonie d'une nature encore sereine mais le froid et la neige compliquent vite leur avancée même si le spectacle des aurores boréales illuminent leur nuit.
Combat pour leur survie où vient s'entrechoquer l'indicible .

Comme à son habitude Pete Fromm conduit la danse et fait valser les émotions de ses lecteurs. c'est fort et palpitant dans un paysage d'une beauté à couper le souffle mais sans pitié pour les égarements des humains ...

Si après cela , vous avez encore envie de pagayer, je vous aurai prévenus !
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Avant de lézarder au soleil cet été ou préférer l'ombre des pins parasols ; naviguer à vue dans le froid, le vent et la neige, au coeur des forêts, ça vous tente ? Soyons givrés, allons-y ! et plongeons dans le bleu de la couverture…

Dans ce roman, Pete Fromm nous fait découvrir les grands lacs et les étendues sauvages du Canada à travers l'aventure de Trig et Al, frère et soeur jumeaux, et leur père revenu les embarquer dans une « dernière aventure » après avoir disparu de leur vie depuis deux ans.

Hors saison estivale, l'automne s'installe et l'expédition d'un mois s'annonce pleine de surprises périlleuses et d'étrangeté mystérieuse dès le départ.

Un horizon fait de lacs et de forêts, et une immersion dans les souvenirs de chacun ; une exploration des liens.
« Il n'y a que des secrets entre nous ».

En pleine nature, noyés à n'en plus finir dans un environnement magnifique et sauvage aux aurores boréales et températures glaciales, des endroits au milieu de nulle part ; en canoë, pagayer, pêcher, camper, s'interroger, se remémorer.
« Qu'est-ce qu'on fait là ? »

Plonger la pale dans l'eau, en fendre la surface, reflet de nos espoirs, nos doutes et nos peurs, explorer ses pensées, sa solitude…

Naviguer sur des eaux d'apparence calmes, en secouer les fonds troubles, secrets enfouis et tourbillons…
Voguer, intranquille… Guetter le danger… Attentifs aux froids remous de la mémoire qui affleurent et inquiètent.

La nature est omniprésente dans ces paysages grandioses, au-delà d'un simple décor, je l'ai ressentie comme un personnage omniscient, en plus des jumeaux et des parents dans l'histoire.
Dans ce roman, se conjuguent aventure dans la nature sauvage et relations humaines.

Comment ces quatre personnages très seuls finalement vont-ils se reconnecter entre eux ?
La famille peut être vue aussi comme un lieu d'aventure à part entière.
*
Pete Fromm, que j'ai eu la chance de rencontrer dernièrement dans ma région, confie « la nature c'est tout pour moi ». Romancier référence en « nature writing » il confirme « j'écris sur ce que je connais (…) »
« La rivière est la métaphore parfaite qui convient le plus à la vie ; dans les rapides on doit continuer, on ne peut pas revenir en arrière…comme la vie… ». C'est tout à fait ça.

Un excellent moment passé avec cet auteur américain originaire du Wisconsin et vivant dans le Montana lors d'une rencontre-lecture-dédicace à Banon - Librairie le Bleuet, des échanges fructifiant pour un éclairage complémentaire à la lecture d'un roman.
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Avis mitigé pour ce roman de Peter Fromm, que je préfère dans d'autres romans qui illustrent mieux sa singularité d'écrivain humaniste et naturaliste. Nature et hommes sont bien là, mais mitonnés ici dans une sauce survivaliste qui na cessé de me donner l'impression que l'auteur cherchait la recette du thriller qui cartonne. Avec en prime la très agaçante insertion dans l'intrigue du drame familial très en vogue dans les romans américains ces derniers temps...
Ceci dit, cela fonctionne plutôt pas mal , la ballade familiale en canoë qui vire à la "Délivrance" dans les splendides paysages de lacs canadiens. Trig et Al, le frère et la soeur embarqués dans l'aventure par un père en dérive sont des personnages suffisamment incarnés et complexes pour qu'on s'y intéresse et qu'on compatisse et tremble pour eux à mesure que le froid gagne et la sortie du tunnel s'éloigne..;
Le paradoxe le plus réjouissant du roman restant que l'évocation parfaitement maîtrisée (la patte Fromm) d'une nature extraordinairement belle et puissante donne autant envie de s'y plonger que de fuir à jamais le camping, les lacs et les virées en famille.
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Al et Trig, frère et soeur jumeaux presque trentenaires, acceptent avec étonnement la proposition de leur père qu'ils n'ont pas vu depuis quelques années.
Une dernière aventure comme ils faisaient dans leur jeunesse, quand la famille était unie.
Et quelle aventure, faire les lacs canadiens en canoë, alors que l'automne est déjà là.
Plutôt risqué !
Et effectivement, tout ne se déroulera pas au mieux, d'autant qu'ils réalisent que leur père est atteint d'Alzheimer.

Mais quel voyage !
On en ressort frigorifié, transi, grelottant.
D'autant que des révélations sur l'enfance vont encore rafraîchir l'ambiance.
Pas facile de créer un huis-clos au milieu des immensités désertiques et glaciales.
Et bien pari réussi.
J'étais complètement embarquée avec ce frère et cette soeur si proches et si complices, si perturbés aussi.
Et finalement, je suis bien contente de me retrouver en plein été, loin de la neige et de la glace. C'est dire si j'étais bien en communion avec ce beau roman.
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Faut-il le confesser, les treks au grand air, visage boucané et dos cassé à suivre les traces boueuses d'une bestiole quelconque, ce n'est pas ma tasse de thé habituelle. Voilà des années que je n'ai pas vu une toile de tente et que la perspective des vêtements moisis de pluie, des ampoules au pied et des itinéraires approximatifs ne me manque pas. Même en livre, je vais rarement vers ce genre d'aventures. Elles incarnent à mes yeux un continent tout masculin et si je refuserais qu'on les cantonne à ce sexe, il n'empêche que, que ce soit pour cette raison genrée ou pour toute autre, elles ne m'attirent a priori pas.
J'avais tenté il y a peu une incursion dans un univers en partie similaire avec Impossible d'Eric de Luca. Il s'agissait alors de randonnée en montage ayant mal tourné, du sens de l'amitié et de ce qu'est la justice. L'âpreté et l'épure qui se dégageaient du roman m'avaient assez rebutée, j'y avais vu une forme d'esthétisation de l'idéologie bien loin de la réalité et de ses vérités incarnées. Encore un truc de mec, m'étais-je dit…
Dans le lac de nulle part, on retrouve l'aridité des éléments : une tempête de neige, de la pluie, du vent, des lacs interminables et désertiques. On renoue également avec l'idéal d'une vie au grand air, les poissons pêchés à travers la glace, les feux de camps, les bivouacs qu'on monte chaque nuit. de quoi me faire apprécier un peu plus ma couette bien chaude et une bonne tasse de thé.
En souvenir du bon vieux temps, Bill, gentil illuminé, propose à ses deux enfants, des jumeaux désormais âgés de 27 ans, de partir avec lui sillonner les lacs d'une réserve naturelle au Canada en canoë. Les liens s'étant distendus, c'est l'occasion pour chacun de recomposer famille et de faire revivre les heureuses années de l'enfance.
De portage en portage, de lac en lac, on suit la trajectoire incertaine de cette famille étrange. Et on se prend à frissonner avec eux dans le grand froid qui s'installe, à chercher à comprendre les motivations de chacun. A faire coïncider le passé trouble avec ce présent incertain. On n'est pas dans un thriller mais ce n'est pas facile de lâcher cette lecture pour autant.
Le roman se déroule selon le point de vue de Trig, l'un des jumeaux. Pourtant, on a le sentiment de pouvoir vivre cette aventure avec chacun des personnages. Comme si la narration, fluide et aisée, nous offrait tout ce qu'il était possible de savoir, de comprendre des relations entre ces trois là sans pour autant être jamais définitive.
Et le canoë sur les lacs alors, l'abandon de la civilisation pour les vertus d'un retour aux sources ? Sommes-nous dans un de ces nombreux romans actuels où l'évocation de la nature sert une (nécessaire peut-être mais parfois lourdingue) argumentation pro-écologie ? Un de ces livres où, dans un éclair de lucidité, les personnages abandonnent leur vie passée néfaste pour se consacrer exclusivement à la défense des bergeronnettes et l'environnement ? Eh bien non ! Les ours et les aurores boréales ne sont pas un personnage du livre, il n'y a aucun mysticisme exalté devant la force et la beauté des éléments. Grâce en soit rendu à l'auteur !
Je ne vous raconterai rien de l'intrigue. Elle mérite qu'on la découvre par soi-même. D'autant que, tout comme ce n'est pas un roman mystico-écolo, ce n'est pas un roman à thèse, ce n'est pas un dispositif narratif visant à mettre en scène telle ou telle problématique sociétale contemporaine. C'est beaucoup plus brumeux et subtile que cela. Bref, ça m'a beaucoup plu.
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Al et Trig, frère et soeur jumeaux, acceptent l'invitation de leur père Bill, qu'ils n'ont pas vu depuis plusieurs années, de partir une dernière fois à l'aventure, comme dans leur enfance à travers lacs et forêts en plein mois de novembre.
Que cache cette demande particulière après tant d'absences et de non-dits? Trig et al acceptent néanmoins et vont rapidement se rendre compte que leur père n'est plus tout à fait le même.
Dans ce "huis-clos" parmi les grands espaces canadiens, le lecteur est embarqué sur les canoës, voguant d'une lac à l'autre, d'un camp à un autre. Les descriptions de ces paysages, de leur périple aux gestes répétés sont précises sans être redondantes ou ennuyeuses. Peu à peu on devine, puis Pete Fromm confirme les hypothèses du lecteur tout en douceur, sans jugement..
Premier livre de cet auteur que j'avais hâte de découvrir, j'ai beaucoup apprécié être immergée dans ce parc naturel immense et désert que j'ai pu facilement me représenter, Cela me donne envie de retrouver cet auteur bientôt et de repartir dans la nature.
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