Très intéressant ce one-shot, et même très amusant.
J'avoue que l'idée de base me semblait plus prétexte à une débauche orgiaque qu'à un scénario réfléchi, et pourtant j'ai eu le droit à une BD plutôt soft sur le plan sexuel, mais par contre plus approfondie que je ne pensais sur le plan scénaristique.
Ce qui est bien fait, c'est déjà l'ambiance du récit, parfois sombre et qui part un peu dans le gore au bout d'un moment (je vous laisse la surprise), mais avec des touches d'humour très bien apportées.
Et j'ai beaucoup aimé l'idée de ce type frustré depuis 4 ans qui voit un fantasme lui échapper à chaque fois qu'il tente de se l'approprier. Je pense qu'il y a une réflexion derrière, sans doute propre à la société japonaise (et que j'ai donc, moi petit français, du mal à comprendre). Mais j'ai trouvé plusieurs idées vraiment intéressantes.
Le fait aussi de rajouter la légende à la fin pour permettre la comparaison est très intéressant, et je crois qu'un parallèle entre les deux est assez net au niveau de la notion temporelle (mais je vous laisse le découvrir).
Et enfin, j'ai trouvé le dessin sympa, même si il est simple. C'est efficace, et je n'ai pas trouvé qu'il collait bien au récit (notamment en restant très soft vu le cadre, et bien entendu : flou pour les parties génitales).
En bref, un manga bien sympa dans le genre érotique, mais qui sait rester très soft. C'est de l'érotisme, pas du pornographique (ne l'oublions pas). Par contre je ne mets que 3 étoiles car deux choses m'ont embêté : le fait de ne pas avoir tout compris, et la fin qui est très abrupte. J'ai été déçu que le manga se finisse si brusquement sans une petite page supplémentaire. Dommage.
Mais le tout est d'excellente facture. Lisez-le, il en vaut la peine.
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Désespéré et seul sur la plage, Urashima Tarô se demanda ce qui lui arrivait et voulut savoir ce que contenait le coffre que Otohimé lui avait donné. Mais à peine ouvrit-il le coffre qu'Urashima Tarô, de plein de jeunesse et santé, se transforma instantanément en vieillard décrépi.
Alors qu'il avait cru que quelques jours à peine s'étaient écoulés, il était resté cent ans au fond des mers. Et c'est son grand âge que Otohimé avait enfermé dans le coffre.
De nos jours, on raconte l'histoire de Urashima Tarô pour apprendre aux enfants qu'il ne faut pas maltraiter les animaux ou les gens plus faibles que soi, et aussi qu'un bienfait n'est jamais perdu. Il fut sans doute un temps ou la morale de cette histoire était plus profonde : qu'on ne gagne rien à chercher à savoir de quoi le bonheur est fait, ou qu'un bonheur que l'on paye du prix de la séparation d'avec ses proches n'est qu'une illusion.
D'Urashima (l'île sur la grève) à Uroshima (l'île-illusion), la distance est peut-être celle qui va des valeurs de communauté et de famille aux frustrations de l'individualisme.