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Une enquête de Joseph Laflamme tome 3 sur 6
EAN : 9782764811139
Libre Expression (02/09/2015)
3.73/5   33 notes
Résumé :
Montréal, janvier 1836. Un livre bouleverse la ville : il relate de sordides histoires de fornication entre les Hospitalières de l'Hôtel-Dieu et les Sulpiciens, évoquant au passage profanation, assassinats et débauche. La bonne société montréalaise est en émoi, et l'évêque de Montréal doit défendre la réputation de son diocèse.
Montréal, septembre 1892. Un charnier d'enfants est découvert fortuitement, rue Le Royer. Puis, le corps mutilé d'un banquier est ret... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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J'avais hâte de retrouver la petite équipe entourant le journaliste Joseph Laflamme « plus ou moins alcoolique » du journal le Canadien : Emma Laflamme, sa soeur modiste, George McCreary « retraité de Scotland Yard équipé d'une jambe de bois », l'Irlandaise Mary O'Gara, ex-prostituée et Marcel Arcand, inspecteur du service de police de la ville de Montréal. Auquel groupe s'est ajouté le jeune constable Alfred Tremblay. Les protagonistes imaginés par Hervé Gagnon qui côtoient des personnages ayant réellement existé, tels que Jean-Jacques Lartigue et Édouard-Charles Fabre, évêques de Montréal, James McShane, maire de la ville et le docteur Jacques Lapaix.

Et de me retrouver dans la cuisine des Laflamme, dans leur maison de fond de cour sur la rue de Lorimier « là où tant de mystères avaient été discutés, analysés et disséqués depuis un an » (en référence aux deux premières enquêtes du journaliste sur l'Éventreur et le Ku Klux Klan) et où on boit à profusion du thé et du gin.

Tout en me replongeant dans l'ambiance de la ville de Montréal à l'automne 1893 :

« Dans la rue Sainte-Catherine, l'activité battait son plein et la grande artère était noire de monde. En cette fin d'après-midi, l'air de septembre commençait déjà à se rafraîchir. Les dames à joli chapeau avaient troqué l'ombrelle contre un châle ou un manteau léger pour courir les boutiques, bras dessus, bras dessous. Les hommes en costume trois-pièces ou en redingote, chapeau mou ou gibus sur la tête, marchaient d'un pas pressé, mallette à la main et cigare aux lèvres. Des ouvriers des deux sexes et de tous les âges sortaient des usines environnantes ou s'y dirigeaient, se mêlant indistinctement aux bourgeois. »

L'auteur nous convie cette fois dans une fiction glauque dans laquelle il est question de débauche, de charnier d'enfants, de perversion, de viols, de caprices sexuels de prêtres, d'assassinats, voire de pornographie. Des sujets encore d'actualité ! Au point où un avertissement qui s'affiche parfois avant la présentation d'une série télé aurait pu annoncer, en page liminaire, que « des descriptions et des mises en situation dans ce roman pourraient ne pas convenir à certains lecteurs ». Un sujet qui trouve de nombreuses références encore de nos jours.

Au coeur de cette sombre histoire : le livre Awful Disclosures of Maria Monk publié en 1836, un récit autobiographique vendu à 26 000 exemplaires qui a suscité l'indignation dans la communauté protestante anglo-américaine. Un ouvrage qui « ferait passer un manuel de l'Inquisition espagnole pour un conte de fées ». Une « supercherie s'inscrivant dans un vaste mouvement de réaction contre les catholiques provoqué par l'immigration massive d'Irlandais aux États-Unis ».

Il va sans dire que le récit imaginé par Hervé Gagnon fait l'objet de quelques articles que Joseph Laflamme rédige à l'aide de sa machine à écrire Remington modèle No 2, articles que les Montréalais liront « avec un plaisir à la fois glouton et coupable ». le déroulement de l'action permet également à l'auteur de rappeler l'enfance du journaliste à l'orphelinat et les agressions récurrentes que des soutanes criminelles lui avaient fait subir, « cauchemars dont il se réveillait en sueur et le coeur serré ».

L'auteur met en scène encore une fois des francs-maçons, cette fois-ci associés à la loge Royal Albert dont une grande partie des membres sont des hommes d'affaires comme la décrit un de ceux-ci :

« Une grande partie de nos membres sont des hommes d'affaires. Comme les affaires requièrent des comptables et des avocats, nécessairement, ceux-ci les suivent jusqu'ici puis, à leur tour, ils entraînent d'autres hommes d'affaires et des fonctionnaires. Au fil des décennies, la loge a acquis une identité propre, au point où ceux qui demandent leur admission correspondent à un certain profil. Sinon ils vont s'ennuyer et nous quitter. »

Comme toujours, Hervé Gagnon excelle dans la description de ses personnages, à preuve :

« Il était très âgé et semblait porter sa chair plissée comme un manteau trop grand. On aurait dit que sa peau avait coulé sur sa charpente telle de la cire chaude avant de se refroidir. Il était frêle et son dos extrêmement voûté donnait l'impression qu'il était plus petit qu'il ne l'était réellement. Ses rares cheveux blancs étaient ébouriffés. Son visage parsemé de taches de vieillesse était couvert d'une barbe blanche de trois jours qui lui donnait l'air encore plus vieux. Il portait des lunettes rondes cerclées de fer qui avaient connu de meilleurs jours et se tenaient bancales sur le nez. le vieil homme braquait […] un regard enfiévré, voilé par un film laiteux. »

Et de lieux tels que le square Saint-Louis :

« Ils atteignirent la maison, semblable à toutes les splendides demeures qui bordaient le parc sur trois côtés. Collées les unes aux autres, avec leurs façades de trois étages en pierre grise, leurs toitures mansardées et leurs escaliers qui venaient s'aligner uniformément sur le trottoir, elles donnaient l'impression d'une muraille encadrant la cour intérieure d'une forteresse. Tout, dans cet endroit, dégageait une expression de richesse tranquille et assurée. »

À quelques reprises, le lecteur est en mesure de suivre les déplacements en voiture à cheval des personnages dans le dédale des rues de Montréal :

« le véhicule […] rebroussa chemin sur Saint-Catherine vers l'est puis tourna à droite sur Bleury. Il croisa Dorchester, La Gauchetière et Craig. Bleury devint Saint-Pierre avant qu'il ne traverse Notre-Dame. Il tourna à droite sur William, à gauche sur King puis à nouveau à droite sur Wellington. »

On apprend, entre autres, qu'à Griffintown, quartier du sud-ouest de Montréal, un marché au foin pour l'alimentation des milliers de chevaux à Montréal occupait Haymarket Square. Que la « nouvelle cathédrale Marie-Reine-du-Monde, dont la construction traînait depuis 1875 […] allait finalement être consacrée d'ici un an ou deux ».

Il est aussi question du « tout nouveau tramway électrique, appelé le Rocket […] dont tout Montréal parlait avec enthousiasme » :

« L'étrange véhicule s'arrêta en grinçant sur ses rails. le conducteur annonça l'intersection et des passagers excités en descendirent et d'autres y montèrent avec la fébrilité un peu apeurée que cause la nouveauté. Puis il repartit sous le regard ébahi des piétons. »

Certains détails de la vie quotidienne des Montréalais sont soulignés au passage :

« … il se rendit à la voiture et décrocha une des deux lampes à l'huile que les policiers, comme les cochers, allumaient la nuit afin de signaler leur présence. »

« La femme se dirigea vers la porte de la cuisine qui donnait sur le modeste carré clôturé qui tenait lieu de cour. Au milieu trônait un tas d'immondices [aux effluves écoeurants] qui devait bien atteindre quatre pieds de haut. »

J'ai découvert une expression qui m'était inconnue : « faiseur d'anges » pour qualifier les médecins qui pratiquaient des avortements illégaux.

Le rythme de l'action dans ce thriller historique est entretenu par de nombreuses chutes en fin de chapitre qui incitent à poursuivre la lecture. le tout assorti de plusieurs scènes angoissantes, comme celles qui se déroulent à la raffinerie de la Canada Sugar Refining Co. Et au « couvent de l'ordre de la Sainte-Face ». Sans compter une finale qui nous réserve des surprises.

En terminant, je ne peux garder sous silence le clin d'oeil qu'adresse Hervé Gagnon à un de ses collègues montréalais, auteur de plusieurs dizaines de romans jeunesse et pour un public adulte en introduisant un personnage dénommé Laurent Chabin, secrétaire de la loge franc-maçonnienne des Coeurs-Unis. Quand un connaît ce romancier prolifique, la description qu'en fait Hervé Gagnon ne laisse aucun doute :

« ténébreux Français » d'« origine berrichonne » et sa « grosse moustache en fer à cheval […] grognon que pour la forme ».

« Grand et maigre hormis une petite bedaine, les cheveux poivre et sel portés courts, abondamment moustachus, cynique à souhait et un brin iconoclaste, mange-curé convaincu, il n'était rien d'autre qu'un nounours qui aimait plaire. »

Vivement la lecture des trois prochaines enquêtes rééditées chez Hugo Québec (Benjamin, Joseph et Adolphus) auxquelles, selon les confidences de l'auteur et du distributeur s'ajoutera à l'automne un 7e tome dont je connais déjà le titre…


Merci aux éditions Hugo Québec pour le service de presse.


Originalité/Choix du sujet : *****

Qualité littéraire : *****

Intrigue : *****

Psychologie des personnages : *****

Intérêt/Émotion ressentie : *****

Appréciation générale : *****

Lien : https://avisdelecturepolarsr..
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Décidément, la société est perverse et sordide. Notre Joseph Laflamme va le découvrir une fois de plus, aux côtés de l'inspecteur Marcel Arcand, en enquêtant sur des morts horribles.

Heureusement que toutes ces affaires sordides et glauques sont contrebalancées par des petites touches d'humour ou de scènes de la vie quotidienne, ce qui allège l'ambiance sombre de ce récit.

C'est avec grand plaisir que j'ai renoué avec notre petite troupe d'enquêteurs, avec ce groupe hétéroclite que je prends plaisir à suivre depuis maintenant trois romans.

Âmes sensibles, attention, ce roman est assez glauque dans ses crimes et dans les situations décrites. J'ai quelques fois fermé les yeux et respiré un grand coup. La perversion des Humains est sans limite, comme la connerie, et dans ce récit, on pourrait y aller à grands coups de #BalanceTonPervers.

Si dans ce troisième roman nous n'avons rien de neuf sous le soleil, c'est la palette des personnages qui m'a fait passer un bon moment de lecture.

Joseph, notre journaliste, commence à diminuer la boisson, il est amoureux, sa soeur est heureuse, elle sort progressivement de la misère noire et l'inspecteur Marcel Arcand est un policier dont j'apprécie la droiture.

L'auteur prend aussi le temps de nous décrire la ville de Montréal en 1892 ainsi que sa société bien pensante d'un côté et miséreuse de l'autre. L'Angleterre victorienne n'est jamais très loin tant les mentalités coincées des Canadiens ressemblent à celle des Anglais. La misère étant internationale (sans mauvais jeu de mot), elle est cousine de celle qui régnait dans les bas-fonds de Londres.

Une enquête sans temps morts, sans pour autant que l'on court partout, mais l'auteur a monté son histoire de sorte que le lecteur (lectrice) ne s'ennuie pas durant les moments plus calmes, les tranches de vie de notre groupe d'amis venant les meubler agréablement. Ils évoluent tous, ce qui est agréable.

Les meurtres sont sordides, ce qui va en ressortir aussi et l'Humain n'en ressort jamais grandi (du moins, certains). À la fin du roman, le culot d'un personnage m'a même donné envie de le guillotiner, mais hélas, je n'ai pas pu le faire…

Si cette enquête n'amène pas de nouveauté dans le polar, elle reste néanmoins efficace, addictive et une partie du mérite en reviens aux personnages principaux qui sont les moteurs de toute cette aventure.

Une nouvelle fois, c'est une LC réussie avec Bianca. En 3 ans de LC, nous avons eu des abandons, des déceptions (parfois nous n'étions pas en symbiose), mais dans l'ensemble, si on devait tirer un bilan, il serait positif ! Un peu de vert dans tout ce rouge dû au covid, ça fait du bien.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Cette enquête de Joseph Laflamme est déclenchée par la découverte d'un charnier de nouveau-nés; rien de très ragoutant dès le départ. Et on avancera dans divers degrés du sordide au fur et à mesure de la progression de l'histoire. Celle-ci connaitra des rebondissements intéressants et des conclusions plus ou moins satisfaisantes selon les valeurs du lecteur. En soi cette enquête journalistique, sans rien casser, est agréable à suivre et comporte son lot de surprises.

Mais pour qui suit la série, ceci étant le troisième tome, la complicité grandissante entre les principaux acteurs récurrents constitue un bonus; plus ils apprennent à se connaître, plus ils s'apprécient et arrivent à se faire confiance. L'époque est aussi bien recréée, n'oublions pas que l'auteur est historien, autant dans son aspect sociologique, notamment la place des femmes et l'omniprésence du clergé, que politique. Il émane du tout un charme bon enfant qui me rejoint. Je ne suis pas expert du roman policier historique québécois mais celui-ci semble sortir du lot et possède des qualités qui me touche.
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Excellent

Troisième tome de la série des Joseph Laflamme (mais peut se lire indépendamment même si ...)

J'ai, sincèrement, vraiment tout aimé dans ce livre.

L'histoire, l'intrigue, est bien menée de manière subtile et intelligente. Les raisonnements et les déductions suivent la logique avec aucun lapin tiré du chapeau.

Le style d'écriture est redoutablement efficace. Même s'il est précis et factuel, il est bourré de sentiments mais surtout ... d'humour.
J'ai adoré les pics d'humour de la chamaillerie plus qu'amicale et bienveillante entre les canadiens français et les canadiens anglais. Entre les catholiques et les protestants. Entre les francs maçons et les profanes. Mais tous ces pics d'humour ne sont jamais lourds ou répétitifs. Juste un mot ou une phrase au bon moment.

Tant qu'au thème de fond ... ce secret, ces horreurs commises dont tout le monde commence enfin à parler. Mais faut souligner que ce sujet est traité avec beaucoup d'intelligence, de subtilité voir même de pudeur. Un sujet qui aurait pu être une vraie planche à savonnette mais dont l'auteur se tire à merveilles. Et on apprend qui est cette Maria. Merci de cet hommage à cette victime inconnue.

Et enfin les personnages... Notre petit groupe hétéroclite et improbable est vraiment au top à tous les niveaux. Ils sont tellement complémentaires entre eux. Je les aime tous autant. Chacun à ses particularités, ses défauts et qualités, son passé... mais ils sont tous autant attachants et humains les uns que les autres.

En conclusion, un livre captivant qui est difficile à lâcher une fois notre nez mis dedans. Une histoire intelligente, une intrigue bien construite, une thème de fond fort, des personnages humains et qui ne peuvent pas laisser indifférents, le tout saupoudré à juste dose d'humour...
What else ?
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J'ai dévoré cette troisième enquête de Joseph Laflamme
en quelques heures .
Même si , cette fois-ci , le journaliste est plongé , avec son entourage , dans un monde de corruption , de perversions sordides
où d'infâmes personnages violent et tuent des adolescent(e)s ,
ce nouvel opus m'a fait passer quelques heures très agréables
avec une intrigue captivante , de l'ironie et un peu d'humour noir .
J'ajoute que les lecteurs anticléricaux se régaleront ....
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
La série noire se poursuit :
Deux nouveaux cadavres
Le mort du marché à foin identifié.
Nos lecteurs se souviendront certainement que, vendredi dernier, l’éclatement fortuit d’une conduite d’égout et l’effondrement d’une portion de la rue Le Royer ont révélé la présence d’un charnier contenant les restes de nouveau-nés. Cinq jours plus tard, ce mystère n’est toujours pas élucidé et l’enquête du Département de police piétine. Voilà maintenant que, tôt hier matin, une passante sonnait l’alerte après avoir aperçu les corps de deux jeunes filles échouées sur la berge, rue de la Commune.
Déposées à la morgue municipale, rue Perthuis, les dépouilles ont subi un examen post-mortem par le docteur Baptiste Herbert. D’une part, il appert que les deux petites victimes, âgées d’une douzaine d’années, ont séjourné dans l’eau plusieurs jours. La première fillette a été étranglée tandis que la seconde est vraisemblablement morte de saignements internes. D’autre part, les deux inconnues portaient aux parties intimes des marques de sévices et d’agressions sauvages que la décence nous interdit de décrire plus en détail en ces pages. Qu’il suffise de dire que les pauvres enfants ont été outragées de toutes les manières que la perversité peut imaginer.
Chose encore plus choquante, il semble que, malgré leur très jeune âge, les victimes avaient toutes deux accouché au moins une fois. S’il est trop tôt pour établir un rapprochement avec le contenu du charnier de la rue de Le Royer, la coïncidence demeure néanmoins intrigante.
Par ailleurs, un heureux hasard a permis d’identifier le cadavre retrouvé avant-hier au Haymarket Square. Il s’agit de M. Charles Alexandre Coderre, banquier de soixante et un ans, disparu de son domicile depuis quelques jours. Si les raisons et les circonstances de sa mort restent nébuleuses, on sait que le défunt s’absentait plusieurs soirs par semaine pour une destination inconnue qui a peut-être quelque chose à voir avec sa mort. Des sources nous laisse entendre qu’une fouille effectuée au domicile de l’homme a permis de recueillir des indices susceptibles d’orienter l’enquête du Département de police de Montréal.
L’avenir dira si tous ces cadavres sont liés entre eux ou le triste fruit du hasard. D’ici là, ils laissent entrevoir des aspects cachés de notre ville que ses bons citoyens préféreraient sans doute continuer à ignorer.
Joseph Laflamme
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Comment pouvait-il se fier à celui qui n’arrivait pas à maintenir son emprise sur lui-même ? Comment pouvait-il avoir la certitude que, lorsqu’il serait devant une situation délicate, celui-ci ne craquerait pas ? Le groupe maintenait sa cohésion parce que tous ses membres étaient loyaux. Et leur loyauté était assurée par la toile de crime toujours plus vaste que le patron avait tissée autour d’eux. Chacun y était si bien entortillé qu’aucun ne pouvait dénoncer les autres sans se perdre aussi. Ils y étaient tous pris comme des moucherons sans défense et, au besoin, l’araignée pouvait les dévorer à petit feu.
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En silence, il l’entraîna vers le lit. Ils s’assirent côte à côte sur le bord et, pour la première fois deux sa vie Joseph Laflamme raconta son enfance à l’orphelinat. Le dortoir et les frères surveillants. Parfois un seul. Parfois plusieurs. Les coups. La peur, mille fois pire que les coups. La douleur et sa chair qui se déchirait parfois. Ce qu’on le forçait à mettre dans sa bouche. Ce qu’il devait avaler. La nausée et les vomissements qui le prenait ensuite. Les pleurs, la difficulté à s’asseoir. Et surtout la honte, terrible et cruelle, qui l’avait dévoré de l’intérieur depuis lors et que seul l’alcool apaisait un peu. Les cauchemars dont il se réveillait en sueur et le cœur serré.
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J'allumerai un incendie qui fera chauffer toute l'Eglise catholique, jusqu'à Rome. Leon XIII lui-même maudira le diocèse de Montréal. Ce n'est pas un enculeur de petits garçons qui m'intimidera, même s'il porte la soutane et le col romain.
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Les filles plus jeunes, plus belles et plus fermes accaparaient le gros de la clientèle, comme elle-même l’avait fait jadis, avant que le temps n’émousse ses charmes. Pour les vieilles loques de sa trempe, usées par la vie et l’alcool, il ne restait que les matelots étrangers. Ils n’étaient jamais très regardants quand il s’agissait de satisfaire une envie qui leur tourmentait l’entrecuisse depuis des mois. Et puis elle avait de l’expérience et savait y faire.
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Vidéo de Hervé Gagnon
Trois entre­vues en solo et en rafale avec des auteurs autour d'un même sujet: la musique dans la lit­téra­ture. Quand des auteur·rice·s men­tion­nent des titres musi­caux ou ajoutent des paroles dans leurs pages, cela ampli­fie notre com­préhen­sion de l'univers du livre et nous amène sou­vent vers la nos­tal­gie. Pour dis­cuter de musique dans la lit­téra­ture québé­coise, le Salon a invité Hervé Gagnon (Cross­roads: la dernière chan­son de Robert John­son), Richard Ste-Marie (Stig­mates) et Marie Hélène Poitras (La désidéra­ta) à des entre­tiens express. Ani­ma­tion: Valérie Roberts.
Avec: Hervé Gagnon, Auteur·rice Marie Hélène Poitras, Auteur·rice Richard Ste-Marie, Auteur·rice Valérie Roberts, Animateurrice
Livres: Désidérata (La). Stigmates Crossroads
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