Citations sur Des choses fragiles : Nouvelles et merveilles (22)
Le combat était ancien. C'était le combat de l'homme contre le monstre, aussi vieux que le temps. Thésée face au minotaure, Beowulf face à Grendel, tous les héros s'étant jamais tenus entre la lumière et l'obscurité en essuyant sur leur épée le sang d'un être inhumain. (Le monarque de la vallée)
Vous regrettez amèrement votre jeunesse? Les plaisirs de la chair sont pour vous ensevelis et oubliés? La Vitae de Victor apporte la vie là où elle a disparu depuis beau temps : le plus vieux destrier peut redevenir un fier étalon!
"Une étude en vert"
Les histoires, tels les gens et les papillons, les oeufs d'oiseaux et les coeurs humains, les rêves, sont aussi des choses fragiles ne se composant de nul matériau plus solide ou plus durable que vingt-six lettres et une poignée de signes de ponctuation. Ou bien de paroles faites de sons et d'idées - abstraites, invisibles, disparues sitôt prononcées -, et saurait-on imaginer plus fragile?
Certaines d'entre elles, pourtant, simples et minuscules, mettant en scène des personnages qui partent à l'aventure ou qui accomplissent des merveilles, des miracles et des monstres, ont survécu à tous ceux qui les ont racontées. Certaines ont même survécu aux pays dans lesquelles elles ont été créées.
Elle t'indiquera le chemin du château. A l'intérieur, il y a trois princesses.
Ne te fie pas à la plus jeune. Poursuis ta route.
Dans la clairière au-delà du château,
les douze mois sont réunis autour d'un feu,
à se chauffer les pieds, à se narrer des contes.
Si tu es poli, ils te rendront service.
Tu cueilleras des fraises dans le gel de Décembre.
Les contes de fées, bien entendu, sont contagieux. On peut les attraper, en être contaminé. Ils sont la monnaie que nous avons en commun avec ceux qui foulaient la Terre avant même notre naissance. Raconter à mes enfants des contes que je tiens de mes parents ou de mes grands-parents me donne le sentiment de participer à un phénomène étrange et merveilleux, au courant inexorable de la vie.
[...]
Je pense que nous avons les uns envers les autres le devoir de raconter des histoires. C'est ce que j'ai de plus proche d'un credo, et je soupçonne que ce sera toujours le cas.
Les histoires, tels les gens, les papillons, les oeufs d'oiseaux, les coeurs humains et les rêves, sont des choses fragiles faites d'un matériau aussi peu solide ou durable que vingt-six lettres et une poignée de signes de ponctuation. Ou des paroles faites de sons et d'idées, abstraites, invisibles, disparues sitôt prononcées. Et pourtant certaines, simples et minuscules, ont survécu à ceux qui les ont racontées.
Comment peut-on vendre sa mère ? Voilà ce qu'ont dit les premiers habitants quand on leur a proposé d'acheter la terre qu'ils foulaient.
1. Le Bateleur (Le Magicien)
On demanda au valet du conte de Saint Germain si son maître vivait bien depuis mille ans comme, selon la rumeur, il le prétendait.
"Comment le saurais-je ? répondit l'interpellé. Je ne suis au service du maître que depuis trois cents ans."
Ainsi donc, comme toutes les irruptions de l'étrange et du bizarre dans mon univers, ces évènements restent inexpliqués. Ils ne sont pas en forme d'histoire.
Dans ma mémoire ne demeurent qu'un sourire jaune et noir - et l'ombre de la peur qui l'a suivi.
Tout ce qu'il avait jamais fait et qu'il eût été préférable de ne pas faire. Tous les mensonges qu'il avait proférés - à lui-même ou à d'autres. La moindre petite douleur, et tout les grandes. Tout cela lui fut soutirée détail par détail, lambeau par lambeau. Le démon arracha la couverture de l'oubli, arracha encore et encore jusqu'à dénuder la vérité - et ce fut plus douloureux que tout le reste.