Tales from the Crypt, tome 1 : Plus morts que vivants !

Des cheveux filasses, la bouche spumescente, baveuse, arborant verrues pustuleuses sur nez et menton...ce charmant personnage est le gardien de la crypte qui invite, de sa voix doucereuse, à entrer dans chacune de ces huit histoires d'horreur.


Avant d'être traduits et re-édités en albums, par Albin Michel fin des années 1990, "Tales from the Crypt" était un bimestriel américain (de mai 1950 à mars 1955), édité par EC Comics et qui compilait dans chaque numéro, quatre histoires d'horreur de la main illustratrice de Jack Davis (alors déjà remarqué comme dessinateur dans le magazine "Mad")
Un certain nombre de ces récits s'inspiraient (parfois librement) de nouvelles fantastiques d'auteurs comme E.A. Poe, Lovecraft, Robert Bloch ou encore Ray Bradbury.
Davis s'était, des après-guerre, fait connaître comme illustrateur publicitaire dans l'Amérique mercantile de tous bords. Mais ses dessins à la plume et à l'encre noir, facilement reconnaissable et son humour noir caractéristique le destinaient rapidement aux comics d'humour, de guerre et d'épouvante...des petites histoires qui procuraient des frissons mais ou le clin d'oeil malicieux faisait toujours une apparition.


Les contes morbides dans ce premier tome tournent autour des thèmes comme la vengeance, les secrets de placard, l'homme qui, se croyant supérieur à l'animal peut tout se permettre, et
...qui va là ?.....y'a quelqu'un ? (Grmbl, on n'entend rien avec ce p***** d'orage, dehors !)...qui Non, non ! Pitié, non !! .... Aaaargh

Voici, avec ces Tales from the Crypt (Contes de la Crypte), huit histoires d'horreur présentées, et parfois racontées, par le mystérieux Gardien de la crypte, personnage facétieux magnant l'humour noir comme s'il était né dedans.

À l'heure où Akiléos publie d'autres tomes de cette longue série de comics, j'ai pu, grâce à Verdorie une nouvelle fois, découvrir les épisodes écrits dans les années 1950 par Jack Davis et publiés par Albin Michel en 1999. À la fin des années 1990, la branche « bande dessinée » d'Albin Michel publiait quelques épisodes des histoires horrifiques de chez EC Comics datant des années 1950. Ici, sont surtout concernées les histoires scénarisées par Jack Davis. Et c'est l'humour noir, le glauque et le fantastique scabreux qui mènent la danse. Si tout cela ne vous dérange pas, vous serez accueillis les bras ouverts.
Sans détailler chacune des intrigues qui nous sont proposées dans ce recueil captivant, retenons que certaines (dont la deuxième qui est sûrement la plus relevée) sont particulièrement piquantes et vraiment bien menées, en misant sur de l'épouvante concrète et un peu gore. Traquez les petits détails car les planches sont vraiment denses, pardonnez la répétition de certains ressorts scénaristiques, enfin plongez-vous dignement dans l'horreur, et inévitablement vous passerez un bon moment.

Nous avons là un bon divertissement, qui ne pâtit pas des années qui ont passé depuis la première publication de ces Contes de la Crypte. Grâce à une utilisation du noir et blanc vraiment efficace et un goût très prononcé pour le macabre, Jack Davis a dignement tenu cette série.

Le dessin de ces "tales" est fabuleux et efficace! Les histoires se ressemblent parfois, mais sont d'une délectable atrocité!... Quant aux onomatopées, elles peuplent et déchirent certaines cases d'un son hideux.
La bande dessinée francophone, serrée et asphixiée par une censure tatillonne et imbécile, ne recelait pas de ce genre de trésors.
Le lecteur du populo américain, en avait pour ses quelques cent!

Voici, le premier des 10 tomes de cette série de comics horrifiques dessinés par Jack Davis, artiste américain de talent qui se "reconvertira" dans l'humour dans le célèbre (?) magazine "Mad",et influencera nombre de dessinateurs dont Gotlib et Coyote. En fait d'influences, Tales from the crypt, fait partie des "EC Comics", éditeur mythique des années 50, qui publiera moult titres d'horreur, et de science fiction, révélant des artistes comme Wallace Wood, grand nom de la bd US. Ces comics, qui connaitront les foudres de la censure marqueront durablement la culture populaire américaine, en influençant des écrivains et des cinéastes, dont Stephen King n'est pas le moindre. Ces comics, ont certes un peu vieilli, et sont un peu bavards, mais ils restent une référence en la matière.

Un très chouette retour dans le passé avec une des séries qui a marqué l'histoire de la bande dessinée, et je comprends mieux pourquoi.

Le format est très original, avec des personnages mémorables comme le gardien de la crypte.

Les petites histoires sont très gore et cruelles, violentes, parfois philosophiques, mais cherchent toujours plus à explorer la crasse de l'être humain dans toute son horreur. Certaines illustrations en font sans doute un peu trop sur le gore.

Ce n'est pas pour tout le monde, et surtout pas pour les enfants, mais c'est très drôle avec le recul. J'ai eu beaucoup de mal à imaginer la tronche des enfants qui tenaient ça dans leurs mains à l'époque tellement certaines histoires sont poussées à l'extrême (une mention pour le papa steak hâché).

Une bonne découverte !