La belle de l'étoile

J'ai été saisie par la poésie et la douceur de l'écriture de Nadia Galy, la maîtrise des mots simples qu'elle choisit pour nous raconter l'histoire de cette femme au bord du gouffre et qui doit se reconstruire.

Divers sentiments sont explorés tout au long des pages dans la première partie c'est plutôt la tristesse, le chagrin, le désespoir et la folie qui priment et petit à petit l'espoir, la renaissance, la reconquête de soi.

J'ai été très touchée par ce portrait de femme dans lequel on peut toute retrouver quelques choses de nous-mêmes, touchée par son amour inconditionnel qui va la pousser à se faire expédier la correspondance de son amour décédé et lui répondre comme s'il était encore là.

J'ai aimé découvrir cette île où elle va renaître à la vie, reprendre pieds , une île dont on peut sentir les embruns tellement l'auteur réussi à nous la décrire par petites touches délicates.

VERDICT

Un très beau roman de cette rentrée littéraire dont on ne parle pas assez selon moi.

Laissée à bout de force par la mort de son amant, terrassée par le deuil, elle s'oblige à un exil sur un caillou balayé par les vents, le froid, la pluie verglaçante et la neige, et se fait réexpédier une à une chacune des lettres de son amants auxquelles elle va répondre.

Sur ce bout de France du bout du monde où chacun se connait, elle va réapprendre à vivre, et à aimer ; elle va surtout, contre toute attente aller à la rencontre d'elle-même et d'un passé qu'on lui avait jusque- là refusé de connaître.

Nadia Gally offre dans ces pages un très beau portrait de femme cabossée qui effectue, en quelque sorte, le voyage de la dernière chance, et qui ballotée par les éléments va trouver matière à se reconstruire. Cette femme fragile et forte à la fois, faible et pourtant dotée d'une volonté de fer séduit et attendrit.

L'écriture est à l'image de la météo : chaotique et bousculée, violente parfois, mais sur le fond, apaisante et harmonieuse. Tout comme le caractère particulier de cette île, dont on perçoit finement chaque grain, chaque souffle, elle se laisse apprivoiser avec le temps.

Au fil des pages, le vécu de l'auteur sur cette île se ressent fortement. le lecteur est à son tour imbibé des vents, et du froid. On se surprend parfois à greloter avec les personnages, et à vouloir se lover bien confortablement au chaud.

« J'aimais les Saint-Pierrais, ces matelots couverts d'algue et de pluie, au corps gercé par le vent de noroît, qui seuls savaient comment panser les âmes au fond des brasseries.»

Ne dit-on pas que plus une terre est inhospitalière, plus ses habitants sont hospitaliers ?
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La narratrice de la Belle de l'étoile doit faire face à la mort tragique de son amant, Sorj. Au moment où il quitte sa compagne pour pouvoir vivre au grand jour son histoire d'amour, elle ne peut se résoudre à faire de même. Il se suicide. Après un moment passé en hôpital psychiatrique, et pour tenter de se reconstruire, l'héroïne s'exile à Saint-Pierre et Miquelon. Là-bas, elle décide de se faire envoyer de Paris les lettres que Sorj lui avait écrites, à intervalle régulier, et d'y répondre, chose qu'elle n'avait jamais faite de son vivant.
Malgré un résumé accrocheur en quatrième de couverture, ce roman m'a beaucoup déçue. Il promettait d'explorer des thématiques intéressantes (le deuil, la culpabilité, la reconstruction de soi après un évènement tragique..), mais elles ne sont finalement que seulement esquissées. A la fin de la lecture, on se pose encore une foule de questions : pourquoi l'héroïne n'a-t-elle pas répondu aux lettres de Sorj de son vivant ? Pourquoi Sorj en est-il arrivé à une telle extrémité ?
Paradoxalement, bien que l'épreuve qu'elle traverse soit terrible, je n'ai ressenti que très peu d'empathie pour le personnage principal. le personnage de Manu, le compagnon officiel de l'héroïne, est rapidement évacué du récit, alors qu'on aurait aimé en savoir plus sur ses réactions et son ressenti après la révélation de la liaison. Certains rebondissements narratifs m'ont semblé peu crédibles, comme les retrouvailles inattendues de l'héroïne avec sa mère, jamais connue, sur l'île.
L'idée d'une relation épistolaire « post mortem » semblait très intéressante, mais malheureusement il n'y a que très peu d'extraits de lettres de la narratrice dans le livre. L'héroïne se contente de faire mention de ses allers-retours à la Poste. A la fin du livre, seule la lettre de la compagne de Sorj apporte un autre point de vue, intéressant, sur le drame.

Florence (Le Vésinet)