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3,66

sur 235 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Les Conviviales, résidence pour seniors hyper-sécurisée flambant neuve dans le sud de la France, accueille son premier couple de retraités. Martial et Odette (surtout Odette) se sont laissé convaincre par un agent immobilier aux dents longues et une brochure sur papier glacé rutilante.
Et tout semble parfait : les maisons, le mobilier, le jardin, le gardien, le club-house et sa panoplie d'activités épanouissantes.
Tu parles… Pendant de nombreuses semaines, Martial et Odette sont seuls, et l'attrait de la nouveauté laisse bien vite la place à un désoeuvrement aussi pesant que les nuages qui cachent le soleil vanté par le catalogue.
Enfin, l'arrivée d'un 2ème couple est annoncée, et c'est l'excitation. Maxime et Marlène débarquent, et les deux couples font connaissance et s'emploient à se lier d'amitié malgré les différences sociales. Puis c'est Léa qui vient, seule, s'installer dans ce petit paradis. Elle intrigue les 4 autres : célibataire, veuve,… ?
Maintenant qu'ils sont 5, ils vont pouvoir réclamer l'ouverture du club-house. On leur parachute Nadine, animatrice « cannabisée » et pas vraiment enchantée de son nouveau job. La galerie de personnages est complétée par le gardien, plus inquiétant qu'aimable, mais bon, on ne lui demande pas de vendre des aspirateurs…
On assiste alors à un huis clos dans un décor de rêve où, par petites touches, par petits riens, lentement mais sûrement, des tensions naissent, des comportements bizarres apparaissent… La pression monte jusqu'au dénouement, quasiment apocalyptique.
Une phrase pour illustrer l'ambiance: "Oui, c'était comme de vivre en vacances, à la différence près que les vacances avaient une fin alors qu'ici il n'y en avait pas. C'était un peu comme s'ils s'étaient payé l'éternité, ils n'avaient plus d'avenir. Preuve qu'on pouvait s'en passer".
Livre court, facile à lire. L'humour est noir, le ton cynique, et la critique de nos peurs féroce (peur de vieillir, peur des étrangers,…). L'air de rien, l'auteur dépeint le glissement d'une apparence de normalité vers une folie pas si douce.
La brièveté du livre est aussi son défaut : je reste un peu sur ma faim, tant de choses auraient pu être approfondies, les personnages en auraient été moins caricaturaux.
Malgré tout, c'est une lecture agréable, parfaite pour les vacances.

Lien : https://voyagesaufildespages..
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Les "Conviviales", c'est le nec plus ultra en matière de résidences seniors : sécurité, clôture, gardiennage, club de rencontres et d'animation, piscine...c'est l'endroit rêvé pour tout retraité en attente d'un endroit où passer sereinement sa fin de vie...
Du moins c'est ce que pensaient Martial, Odette et les trois autres propriétaires de cette résidence aussi déserte qu'uniforme, avant que l'isolement, l'ennui et la peur ne mettent le feu aux poudres et fassent exploser leur petit paradis.

Les romans de Garnier sont comme ces bonbons acidulés, doux et sucrés à l'extérieur et explosifs dès qu'on les croque.
Ne pas se fier à "son air de ne pas y toucher" et son faux flegme de série noire, Garnier aiguise ses couteaux et nous concocte un cocktail détonant qui fera boum avant qu'on ait pu dire ouf.
Ici, ce sont les seniors qui vont trinquer sévère en croyant se la couler douce dans leur petite résidence !
Pétage de plombs assuré, gare à la sénilité car chez Garnier, paradis égal enfer !

Domicilié dans un petit village ardéchois où il s'adonnait également à la peinture, Pascal Garnier, décédé en Mars 2010, laisse une oeuvre abondante, souvent comparée aux écrits de Simenon par ce sens aiguisé de l'observation des travers du genre humain, par cet humour noir et incisif néanmoins dépourvu de méchanceté, par cette faculté à la fois simple et lumineuse de camper décors et atmosphères, par cette volonté de mettre en scène des personnages ordinaires confrontés aux dures réalités de la vie, enfin par cette capacité pleine de finesse à nous faire entrevoir un monde certes désenchanté, mais aussi baigné de poésie…
Le romancier disait : « Ne s'évadent que ceux qui sont incarcérés, et d'une certaine manière c'est mon cas. Je n'ai plus le choix, ma seule issue c'est le format 21 x 27 d'une page blanche. J'y creuse laborieusement mon trou sur un coin de table de cuisine. Je meuble mon vide. »
Alors…évadons-nous avec lui….
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Pascal Garnier brosse ici le portrait d'une génération à qui on vend le bonheur et la quiétude. Ca, je ne l'invente pas, c'est écrit aussi dans la 4e de couverture. Par contre, ce qui n'est pas dit, c'est le talent indéniable de Pascal Garnier pour brosser ce portrait ! Ses personnages sont criants de vérité. On y reconnaît forcément un de ses proches.
Le malaise est omniprésent dès les premières pages : Martial, qui entame ce livre, n'est pas à l'aise dans sa nouvelle demeure. Et les nouveaux arrivants ne sont guère mieux lotis. Chacun joue l'hypocrisie à fond, tout sourire devant les voisins mais la langue prompte à critiquer une fois chez lui. Les personnages ici décrits sont acides, mais comme le dit le gardien-régisseur, on finit par s'y attacher.
Puis, tout part en cacahuète. Ça commence doucement avec Odette en permanence dérangée par une mouche qu'elle seule peut voir. Au début, le lecteur ne comprend pas ce que vient faire cette mouche dans l'histoire. En fait, elle rythme la narration de la folie qui ressurgit de tous les personnages. Chacun a une fêlure, qui amuse le lecteur, et qui fait monter la tension jusqu'au point final.

Une lecture originale et dans laquelle je me suis bien amusée. Mais j'en suis ressortie avec une légère impression de malaise. Je m'attendais aussi à quelque chose de plus drôle. Là, c'est surtout corrosif. Comme quoi, il n'est pas bon de partir sur une lecture avec une idée préconçue de ce qu'elle sera.
Lien : http://nourrituresentoutgenr..
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Beaucoup d'humour dans ce petit livre pour dénoncer une société qui court vers le "tout" sécuritaire ; où, derrière l'apparence de l'idéal, ressortent les dérives des systèmes, qui, sous prétexte de vous amener le mieux, entraînent parfois le pire. Où, dans des lieux dits conviviaux, la solitude pèse encore plus.
J'ai trouvé la fin un peu alambiquée, mais ma foi, la lecture de ce récit a été globalement agréable.
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Lune captive dans un oeil mort est un beau titre. Poétique et noir, il est à l'image du livre de Pascal Garnier.
Avec humour noir, on y découvre les "Conviviales", résidence pour jeunes seniors relativement aisés à la recherche d'un cadre ensoleillé, sécurisé et doux pour y couler une retraite tranquille.

Martial et Odette sont les premiers résidents, ils sont seuls plusieurs semaines voire quelques mois dans ce village clôturé, sous la responsabilité d'un gardien bourru et peu loquace. Il pleut tout le temps, on se les gèle, la piscine est vide et personne n'anime le club house. Puis arrivent deux autres résidents et une troisième encore.

Dans ce décor artificiel, les masques vont finir par tomber, les carapaces se lézardent, les véritables natures des seniors commencent à s'exprimer, démence légère, affaissement des corps, dépression, violence. En gros tout va partir en sucette aux conviviales.

Nul n'est à l'abri.

8 février 2012
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Lune captive dans un oeil mort ou comment réinventer une histoire autour du thème "l'enfer c'est les autres"....

C'est un huis clos que nous présente ici Pascal Garnier. Un huis clos au sein d'une résidence pour retraités ( heu...pardon, "seniors"!), sécurisée, tout juste sortie de terre.

En guise de paradis, les nouveaux propriétaires découvriront les joies de la vie en communauté dans un endroit clos (la sécurité a un prix: l'isolement) et seront confrontés les uns aux autres.

Évidemment, tous ces gens très comme il faut ont des failles, des problèmes de santé qui relèvent parfois de la psychiatrie et la situation dérape. Ragots, clan, rancoeurs...et pétages de plomb garantis!


Si dans l'ensemble, ce petit roman est plutôt réussi, se lit bien et captive l'attention, je regrette un peu de ne pas avoir davantage senti la tension monter .J'ai été légèrement déçue de voir une farce un peu burlesque quand je m'attendais à plus de suspens et de noirceur.



Lien : http://lesgridouillis.over-b..
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Avec quelle insistance Odette entraîne-t-elle son retraité de mari, Martial, à quitter leur commune de la banlieue parisienne pour le "midi" et une résidence idéale, ultra-sécurisée, avec piscine et animations à volonté. Avec quelle impatience, attendent-ils leurs premiers voisins, se sentant malgré tout un peu seuls dans ce lotissement spécialisé en mal de résidents. Avec quelle rapidité, se concluent les premières alliances, se déchaînent les premières jalousies, s'insinuent les premiers symptômes de la paranoïa ? Au travers de l'histoire à la fois réaliste et fantastique de ces retraités et de la microsociété qu'ils recréent, Pascal Garnier dresse un portrait cinglant, social et psychologique de notre société et des forces parfois maléfiques qui y sont à l'oeuvre.
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Ce roman est un des derniers romans paru avant le décès de Pascal Garnier en mars 2010. J'avais lu et beaucoup apprécié "lune captive dans un oeil mort" aussi j'ai eu envie de lire d'autres titres de cet auteur.

"Le grand loin" n'est pas un roman policier mais plutôt un roman noir, il est donc évident que ce n'est pas de l'eau de rose que contiennent ces pages, mais plutôt du vitriol !!

Pourtant tout commence bien quand, sur un coup de tête, Marc décide de partir à l'aventure avec sa fille Anne, plutôt que de la ramener dans son hôpital psychiatrique comme prévu à la fin de son week-end de sortie.

Pour cela, il achète un camping car, et voilà le père et la fille et leur chat Baudu partis sur les routes pour un road movie un peu expérimental et bien étrange. En effet, Marc n'est pas d'accord avec les traitements administrés à sa fille, il a envie de lui montrer autre chose que la camisole chimique dont elle est dépendante.

Au fur et à mesure que les kilomètres défilent, des faits étranges apparaissent. et ce road movie étrange va devenir infernal. Tout commence avec une énigmatique statue vaudou qui semble posséder des pouvoirs, et puis il y a ces morts suspects à chaque étape où s'arrêtent Marc et Anne.

Quelle est le rôle de la folie dans cette histoire ? Si on sait que Anne a des problèmes psychologiques qui rendent son comportement particulier, on peut se poser la question pour son père qui a quand même une attitude un peu laxiste dans cette histoire ?

On avance dans cette histoire, comme on s'enlise dans la boue. Ce road movie devient étouffant, il se transforme en une fuite vers nulle part, avec à bord de ce camping-car, deux personnages dont les relations deviennent de plus en plus inquiétantes et malsaines.
Je ne raconte pas la fin de ce roman, je laisse la surprise aux futurs lecteurs.
J'ai trouvé cette histoire un peu trop glauque à mon goût, mais j'ai aimé la grande qualité d'écriture et le style vif pour mener ce thriller psychologique en seulement 157 pages.
Si vous voulez des renseignements sur cet auteur il y a un entretien intéressant sur le site : Encres Vagabondes
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Martial et Odette cèdent aux avances d'un agent immobilier, quittent leur banlieue parisienne et s'installent, pour une retraite bien méritée, dans une résidence ultramoderne, avec voisins triés selon leur compte en banque, piscine, animatrice pour après-midi con­viviaux, tranquillité garantie sous haute surveillance d'un gardien.
Enfermés les uns avec les autres, coupés du monde, couvés par le regard placide des caméras de surveillance, ces seniors voient leurs jours paisibles tourner à la mauvaise téléréalité.
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Un roman qui se passe dans une résidence senior où les personnes âgées déraillent ... Un peu d'humour noir et pas vraiment un polar.
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