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3,66

sur 235 notes
Les Conviviales... La brochure vantait moult avantages : le soleil à longueur d'année, un club-house, une piscine, un gardien-régisseur, de la tranquillité, des maisons de plain-pied pour plus d'accessibilité... Comme des vacances toute l'année ! Odette s'est aussitôt enthousiasmée, Martial a cédé. le marché conclu en à peine un mois et voilà ce jeune couple de retraités installé dans cette résidence. Pour ce qui est de la tranquillité et de la sécurité, ils n'ont rien à craindre, étant les premiers résidents et le gardien, un certain monsieur Flesh, veillant au grain. Des résidents impatients d'accueillir de nouveaux voisins car, il faut bien se l'avouer, ils s'emmerdent un peu. Pour ce qui est du temps, Martial déprimerait presque à voir toute cette pluie tomber depuis plusieurs jours.
Enfin arrive le mois de mars, ses quelques rayons de soleil et les Node... Maxime et Marlène. de nouveaux voisins avec qui le couple sympathise aussitôt. Léa, une femme assez mystérieuse, viendra, peu de temps après, s'installer. Une ambiance pour le moins étrange et pesante s'installe alors...


Bienvenue aux Conviviales... Dans cette résidence pour jeunes retraités, l'on fait la connaissance de personnages hauts en couleur, que ce soit Maxime et son sourire ultra-bright, la taciturne Léa, l'énigmatique et presque terrifiant monsieur Flesh et une animatrice blasée. Des personnages qui se dévoilent petit à petit, des blessures et des peurs qui se font jour. Pascal Garnier nous offre un huis-clos oppressant où les caméras de surveillance scrutent les moindres faits et gestes de ces résidents coupés du monde. Après les sourires jusqu'aux oreilles, les embrassades chaleureuses, les apéros dinatoires et les discussions animées, s'ensuivent des regards en coin, des messes basses, une ambiance plombante et paranoïaque. L'auteur décortique, non sans un certain humour, l'âme et les relations humaines. Un roman saisissant, acide, cynique et malin, un style direct et maîtrisé et des dialogues aux petits oignons...
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Bienvenue à la résidence Les Conviviales
Une résidence ultra sécurisée dans le sud de la France, le soleil...et l'ennui toute l'année.
C'est là qu' Odette et Martial ont décidé de poser les premiers leurs valises
rejoints très vite par un autre couple Marlène et Maxime
puis Léa une femme seule que l'on dit veuve...
Pour assurer leur sécurité, un vigile bourru et pour mettre l'ambiance dans cette branlante équipe Nadine, la pétillante animatrice du nouveau club senior qui va rallumer... leurs braises.

D'une plume acide, Pascal Garnier signe là un huis clos des plus cinglants et déjantés dans une maison de retraite de haut standing.

Une belle retraite dorée au soleil du midi, c'est ce que vantent les agences.
Mais tout ne va pas se dérouler paisiblement
Au fur et à mesure les personnages se précisent,
les langues se délient, les comportement se délitent
et composent une palette basse en couleurs
avec leurs travers et leurs peurs
y'en a qui chopent la mouche presque qu'à tout les coups, qui planent , prennent des râteaux, mangent des gâteaux hallucinants, pètent les plombs, portent des chaussettes avec des sandales, perdent peu à peu la boule, radotent ou encore sont allergiques aux chats ou aux étrangers...
Forcément ce mélange explosif ne peut que mal finir...

Lune captive dans un oeil mort, un roman noir...super convivial
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Changer de vie , là,  juste avant de mourir.

Oublier qu'on va bientôt décrépir - et se payer un nouveau départ , là,  juste avant le dentier, juste avant les protheses auditives,  juste avant le syndrome frontal, juste avant le grand plongeon dans le néant..

Les couples Sudre et Node - déjà, je rigole: ne manquent que les Oste et les Eueste...- ont acheté,  fort cher, le droit à la tranquillité, à la sécurité et au loisir à perpétuité dans une seniorerie  de luxe, avec piscine, gardien et animatrice dédiés, quelque part au soleil et au bord de la mer.

 Bizarre, quand même, on ne se bouscule pas au portillon électrifié de leur petit paradis ...

Qu'importe si l'animatrice est portée sur le pétard à quatre feuilles.Qu'importe  si le gardien a plus de points communs avec un pitbull qu'avec un être humain.

La piscine est si bleue, et les invitations des Node-Sudre  arrivent si bien à  meubler le vide intersidéral de leur nouvelle vie.

Qu'importe si Odette Sudre chasse obstinément  des mouches que personne d'autre ne voit. Qu'importe si les Node trimbalent le piano d'un fils prodige bien mystérieux qui ne vient jamais les voir.Qu'importe si le doux monsieur Sudre n'est peut-être pas le gros nounours indolent qu'il paraît être.

Une " nouvelle"  va venir! Les imaginations vont bon train. Surtout celles des messieurs...

L'arrivée d'une cinquième pensionnaire, encore bien jeune, bien élégante, bien appétissante, et même pas veuve, va tout bouleverser.

Le paradis pour 3eme âge va se muer en enfer.

Tonique, caustique, cash et trash.

 Exactement ce qu'il me fallait, chère Michelle- alias Nameless, si tu me lis! Bonne pioche, cette lune captive dans un oeil mort! Merci à toi! J'en rigole encore, et c'est bon d'en rire quand on a entendu claquer les mâchoires du piège tout près de ses chevilles!
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Littérature refuge

Comme beaucoup, j'ai toujours dans ma PAL un exemplaire en attente d'un de mes auteurs prolifiques préférés : Rash ou Thompson côté US ; et pour les Français, Ravey et Garnier. P'tit coup de mou littéraire la semaine passée et hop, j'attaque Lune captive dans un oeil mort de Pascal Garnier.

Bienvenue aux Conviviales, asile décoré pour vieux friqués ou résidence séniors telles qu'on les appelle maintenant. Martial et Odette en rêvaient et ils y sont bien. Un peu seuls certes au début car premiers emménagés, avec M. Flesh le gardien acariâtre pour seule compagnie.

Vite rejoints par Maxime et Marlène, puis Léa, l'organisation de la petite communauté se met en place, sous la houlette de Nadine, l'animatrice débutante du club-house. Faut dire qu'apprendre à ne rien foutre de la journée, c'est pas inné, faut s'faire aider !

« C'est trop calme, j'aime pas trop beaucoup ça. J'préfère quand c'est un peu trop plus moins calme. »

C'est probablement ce qu'aurait dit Numérobis en débarquant aux Conviviales. Mais c'est mal connaître son Garnier, qui une fois posée l'installation paisible de son roman dans sa première partie, va se faire un plaisir jouissif de la dézinguer dans la deuxième.

Jalousie, intrigues, angoisses, violence et tir à balles réelles, Les Conviviales vont rapidement perdre de leurs charmes. Leurs occupants aussi.

Comme toujours avec Garnier, c'est délicieux, drôle, décalé et grinçant, tout comme j'aime. de la littérature refuge pour repartir à l'assaut d'autres découvertes plus aléatoires…
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Les Conviviales, résidence pour seniors hyper-sécurisée flambant neuve dans le sud de la France, accueille son premier couple de retraités. Martial et Odette (surtout Odette) se sont laissé convaincre par un agent immobilier aux dents longues et une brochure sur papier glacé rutilante.
Et tout semble parfait : les maisons, le mobilier, le jardin, le gardien, le club-house et sa panoplie d'activités épanouissantes.
Tu parles… Pendant de nombreuses semaines, Martial et Odette sont seuls, et l'attrait de la nouveauté laisse bien vite la place à un désoeuvrement aussi pesant que les nuages qui cachent le soleil vanté par le catalogue.
Enfin, l'arrivée d'un 2ème couple est annoncée, et c'est l'excitation. Maxime et Marlène débarquent, et les deux couples font connaissance et s'emploient à se lier d'amitié malgré les différences sociales. Puis c'est Léa qui vient, seule, s'installer dans ce petit paradis. Elle intrigue les 4 autres : célibataire, veuve,… ?
Maintenant qu'ils sont 5, ils vont pouvoir réclamer l'ouverture du club-house. On leur parachute Nadine, animatrice « cannabisée » et pas vraiment enchantée de son nouveau job. La galerie de personnages est complétée par le gardien, plus inquiétant qu'aimable, mais bon, on ne lui demande pas de vendre des aspirateurs…
On assiste alors à un huis clos dans un décor de rêve où, par petites touches, par petits riens, lentement mais sûrement, des tensions naissent, des comportements bizarres apparaissent… La pression monte jusqu'au dénouement, quasiment apocalyptique.
Une phrase pour illustrer l'ambiance: "Oui, c'était comme de vivre en vacances, à la différence près que les vacances avaient une fin alors qu'ici il n'y en avait pas. C'était un peu comme s'ils s'étaient payé l'éternité, ils n'avaient plus d'avenir. Preuve qu'on pouvait s'en passer".
Livre court, facile à lire. L'humour est noir, le ton cynique, et la critique de nos peurs féroce (peur de vieillir, peur des étrangers,…). L'air de rien, l'auteur dépeint le glissement d'une apparence de normalité vers une folie pas si douce.
La brièveté du livre est aussi son défaut : je reste un peu sur ma faim, tant de choses auraient pu être approfondies, les personnages en auraient été moins caricaturaux.
Malgré tout, c'est une lecture agréable, parfaite pour les vacances.

Lien : https://voyagesaufildespages..
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Je découvre cet auteur au hasard d'un achat groupé sur un célèbre site dont le nom commence par "V" et finit par "ed", et c'est un coup de coeur (j'en ai un par mois environ : c'est mon troisième en 2023, sur 38 livres lus, pas tous recensés sur Babelio, enfin bref, peu importe mais c'est juste pour dire que je n'utilise pas cette expression à la légère ^^).

J'ai beaucoup apprécié la plume pleine de sensibilité et d'humanité de cet auteur, sa façon de nous immerger dans ce petit enclos de résidences pour personnes d'âge mûr, son humour aussi, et la lente descente aux enfers des différents protagonistes... assez génial !
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Odette et Martial ont décidé de finir leurs jours dans une résidence pour seniors, "les Conviviales". Ils ont quitté leur pavillon de banlieue où ils n'avaient plus guère d'attaches. Mais la résidence reste désespérément vide alors que les journées pluvieuses se succèdent dans la fin d'un hiver interminable. Enfin, avec les premiers beaux jours, arrivent un nouveau couple de propriétaires... Pascal Garnier entraîne, avec ce petit roman, ses lecteurs dans une histoire qui ne semble pas beaucoup sortir de l'ordinaire mais c'est mal connaître le talent de cet auteur disparu trop tôt. Alors que pourrait-il arriver à ces personnages âgés venus chercher la paix dans cette résidence de rêve ? Je vous propose de le découvrir dans une critique acerbe de cette vieillesse dorée que l'on nous vend à longueur de publicités vantant l'éternelle jeunesse.
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(Un coup d'oeil à la toute fin, avant de lire, pour l'inspiration musicale essentielle ici)

Dans un lotissement surprotégé, inhabité encore.
Quelques personnages…


Le gardien :

Gardien d'infortune
Répand les ragots
Selon la coutume
Un p'tit air facho
Et ce qu'il colporte
Peut mettre le feu
Le diable l'emporte
Vers de nouveaux cieux



Le premier couple de vieux :

Vivre au pied des dunes
Tous les deux au chaud
Évitant les rhumes
Maintenant il le faut
Vieillesse les exporte
Très loin de chez eux
Il est temps qu'ils sortent
Vive les autres vieux



Le deuxième couple de vieux :

Très fier de leurs thunes
Ils ont un piano
Elle vit dans la brume
Pour lui c'est pas d'pot
Quoiqu'il se comporte
Souvent comme un gueux
Son courage avorte
Quel con prétentieux



La petite vieille toute seule :

Il en manque plus qu'une
Pour faire le trio
Peut-être qu'elle rallume
Un ou deux vieux beaux
Pas besoin d'escorte
Jusqu'au désaveu
Sa tête qui transporte
Un mal insidieux



L'animatrice :

Et une opportune
Qui flaire le magot
Pourtant qu'est-ce qu'elle fume
Et même le bédo
Ses projets avortent
Elle s'arrache les ch'veux
Pas dit qu'elle supporte
Tous ces cinglés d'vieux



L'intrigue est menée lentement d'abord, puis s'accélère. C'est bien écrit. C'est fin, ça se lit sans appétit.





Mais au fait, qui plume la lune ?

« Au clair de la lune
Mon ami Pierrot
Prête-moi ta plume
Pour écrire un mot
Ma chandelle est morte
Je n'ai plus de feu
Ouvre-moi ta porte
Pour l'amour de Dieu »

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Les "Conviviales", c'est le nec plus ultra en matière de résidences seniors : sécurité, clôture, gardiennage, club de rencontres et d'animation, piscine...c'est l'endroit rêvé pour tout retraité en attente d'un endroit où passer sereinement sa fin de vie...
Du moins c'est ce que pensaient Martial, Odette et les trois autres propriétaires de cette résidence aussi déserte qu'uniforme, avant que l'isolement, l'ennui et la peur ne mettent le feu aux poudres et fassent exploser leur petit paradis.

Les romans de Garnier sont comme ces bonbons acidulés, doux et sucrés à l'extérieur et explosifs dès qu'on les croque.
Ne pas se fier à "son air de ne pas y toucher" et son faux flegme de série noire, Garnier aiguise ses couteaux et nous concocte un cocktail détonant qui fera boum avant qu'on ait pu dire ouf.
Ici, ce sont les seniors qui vont trinquer sévère en croyant se la couler douce dans leur petite résidence !
Pétage de plombs assuré, gare à la sénilité car chez Garnier, paradis égal enfer !

Domicilié dans un petit village ardéchois où il s'adonnait également à la peinture, Pascal Garnier, décédé en Mars 2010, laisse une oeuvre abondante, souvent comparée aux écrits de Simenon par ce sens aiguisé de l'observation des travers du genre humain, par cet humour noir et incisif néanmoins dépourvu de méchanceté, par cette faculté à la fois simple et lumineuse de camper décors et atmosphères, par cette volonté de mettre en scène des personnages ordinaires confrontés aux dures réalités de la vie, enfin par cette capacité pleine de finesse à nous faire entrevoir un monde certes désenchanté, mais aussi baigné de poésie…
Le romancier disait : « Ne s'évadent que ceux qui sont incarcérés, et d'une certaine manière c'est mon cas. Je n'ai plus le choix, ma seule issue c'est le format 21 x 27 d'une page blanche. J'y creuse laborieusement mon trou sur un coin de table de cuisine. Je meuble mon vide. »
Alors…évadons-nous avec lui….
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le titre vaut le détour, non ?

J'ai encore une fois beaucoup aimé être immergée dans le monde terrible créé par Pascal Garnier.

Cette fois-ci, nous sommes dans le Sud de la France, dans une résidence sécurisée, quelques personnes âgées (est-on âgé à soixante ans ?) viennent s'y installer pour y finir une vie tranquille…

Ce roman est un huis clos étouffant (la chaleur ! mais pas que…), la tension monte peu à peu, tout doucement, par petites touches… On sent bien pendant toute la première partie du livre que cela va mal finir mais on ne sait pas de quelle manière. Et bien sûr, la fin s'embrase comme une torche ! Normal, avec cette chaleur !

C'est aussi l'occasion pour l'auteur de nous livrer une réflexion quelque peu désespérée sur le vieillissement, sur l'existence en général et toujours avec ce ton si délicieux, oscillant entre humour noir et cynisme.
Lien : http://krolfranca.wordpress...
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