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EAN : 9782253122326
187 pages
Le Livre de Poche (16/01/2008)
3.96/5   177 notes
Résumé :
On ne saurait dire pourquoi l'univers de Pascal Garnier nous est si proche.
Pourquoi il nous envoûte avec des histoires plutôt simples, des personnages a priori ordinaires et malmenés par la vie, des mots familiers et des silences qui le sont encore plus. Ainsi Bernard, crétin solaire qui pose sur le monde un doux regard écarquillé. C'est ce qui séduit Simon, le cynique et élégant Simon, "éradicateur de nuisibles" en préretraite, autant dire tueur à gages au ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (39) Voir plus Ajouter une critique
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Il est temps pour Simon Marechall, spécialiste en dératisation et extinction des nuisibles, rats, souris, pigeons, puces, cafards..., de raccrocher. Un dernier contrat à honorer et l'homme veut tirer sa révérence... définitivement. Pour ce faire, il a besoin de l'aide de Bernard, un grand gaillard amputé de deux doigts, un brin benêt et naïf.
C'est à Vals-les-bains que Simon, vieillissant et malade, rencontre par hasard Bernard, venu rendre visite à sa maman, Anaïs, qui végète dans une sorte de boutique, en compagnie de son meilleur ami, le Négrita. Les deux hommes sympathisent aussitôt, Simon étant touché par la naïveté touchante du jeune homme. Il l'engage alors pour deux jours en tant que chauffeur pour le conduire au Cap d'Agde, où il doit effectuer une ultime mission...


Simon et Bernard, deux personnes que rien ne semblait réunir. Un sexagénaire blasé, cynique, malade et au métier qui demande beaucoup de sang-froid et un benêt de 22 ans qui prend la vie comme elle vient. Leur petite escapade vers le sud va prendre une tournure inattendue. Sur leur route, ils croiseront Fiona, une jeune maman célibataire, et la petite Violette, deux âmes aussi blessées et égarées qu'eux. Pascal Garnier nous entraine dans une sorte de road-movie déjanté et noir, à la fois cynique et jouissif en compagnie de Simon et Bernard, deux héros modestes cabossés et malmenés par la vie. Deux hommes très attachants et fragiles, les femmes n'étant pas en reste comme Anaïs, dont la vie trépidante prête à sourire, Fiona qui reste collée à leurs basques ou encore Rose, cette taxidermiste belge. Un roman aux dialogues percutants et savoureux, à la plume incisive et à l'humour teinté de noir.
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Troquons donc notre coutumier «comment ça va?» pour un «comment va ta douleur?» que les africains affectionnent. Original troc comme entrée en la matière où il est bien question de douleur dans ce roman.
Tout d'abord, Simon qui n'est plus tout jeune, plus en grande forme non plus et qui a passé sa vie à l'extermination des nuisibles. Chacun est ici libre d'imaginer dans quel camps se trouvent ces nuisibles... Simon est cynique, froid, désenchanté, en fin de vie en somme.
Anais ensuite, la mère de Bernard, plus vraiment jeune ni belle, un brin démente, esseulée dans sa solitude et qui cuve au Negrita à toute heure. Faut bien noyer son chagrin.
Voici Fiona, jeune mère célibataire de la toute petite Violaine, orpheline et complètement paumée.

Simon a une dernière mission à accomplir avant sa retraite. Il a besoin d'un chauffeur pour le conduire à bon port et c'est ainsi que Bernard pointe le bout de son nez. Bernard, l'estropié de la main, est ce type qui « avait un don pour la vie, un peu comme ces nouveau-nés qu'on retrouve vivants dans une poubelle ».
Certains le trouveront benêt et simplet, moi je l'ai trouvé attendrissant et d'une sincérité à fleur de peau.

Tout ce petit monde finira par se rencontrer. Pas toujours évident de cohabiter ensemble entre jeunes et vieux surtout quand la mort rôde pas loin et que pour des jeunes ça pue, la mort.

Pascal Garnier brosse un portrait cinglant de la vieillesse, de la mort, de la jeunesse, des cabossés où certains s'en sortent mieux que d'autres... Un zeste d'humour noir, une pincée de poésie, un reflet étourdissant de la vie, voici ce qui signe ce roman soigné et percutant.
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Une histoire qui commence de manière peu banale : à peine a-t-on eu le temps de faire la connaissance du premier personnage que le voilà suicidé et pendu. Circulez, rien à voir et bonjour chez vous... Au bout de six pages ? Sérieusement, ce ne sont pas des façons !

C'est pourtant sur cette scène que commence le roman de Pascal Garnier "Comment va la douleur ?", où l'on fait la connaissance de Simon le “dératiseur”, tueur à gages de son état (nous le découvrirons peu à peu), dandy cynique et à bout de souffle, et de Bernard, une sorte de candide qui pose sur le monde en toutes circonstances un regard bienveillant, serein et un peu niais.

Une rencontre fortuite sur un banc, un dîner, quelques confidences… très vite se nouent entre les deux hommes, le vieux tueur à gages fatigué et malade et le simplet plein d'innocence, les fils d'une relation quelque peu incongrue teintée d'affection réciproque. Car “ce qui était étrange chez ce jeune crétin c'est qu'il n'était pas bête. Il faisait preuve d'un bon sens ingénu qui rafraîchissait Simon, le ramenait à l'évidence d'une vie simple comme bonjour. C'était comme découvrir une fontaine d'eau vive après une longue marche au soleil. Sa vulnérabilité le rendait invincible.”

S'ensuit un périple improbable, à mi-chemin de la farce et du drame, en compagnie d'une jeune mère désemparée rencontrée par hasard, sur les routes du Sud de la France où Bernard, au volant de la Mercedes de Simon, le conduit sans le savoir vers sa dernière mission de tueur à gages…

Avec "Comment va la douleur ?" j'ai retrouvé l'univers de Pascal Garnier, dont j'avais lu et beaucoup aimé “Cartons”, son humour décalé, son écriture légère et vive et cette forme de pudeur qui lui permet d'aborder les plus grandes détresses sans s'y appesantir, sans même s'y attarder, avec beaucoup de sensibilité et de drôlerie.

Un livre plein de tendresse, d'une lecture agréable, et avec lequel j'ai passé un bon moment.
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Ça commence par la fin. Comme ça on est prévenu. Pas de surprise. On sait où on va. Comment va la douleur, c'est la question qui contient sa réponse aussi.

Mais ce serait bien léger de résumer Pascal Garnier par cette sorte de pirouette ou de tête à queue. 

Simon , un homme bien sous tous rapports,  est un tueur à gages. Y a plus sympa comme heros auquel s'identifier. Pourtant ca marche. On aime Simon. Cruel, pourtant,  "éradicateur de nuisibles" sans états d'âme. Malade aussi. Il n'a plus beaucoup de temps. Pour vivre, ni pour aimer.

Bernard est un doux crétin,  naïf, confiant, docile, gentil. Il aime sa maman, boulimique, velléitaire, alcoolique, looseuse de haut vol. Il aime aussi les bagnoles. Et conduire celle de Simon. Il sera son chauffeur dans ce "Thelma et Louise" pour mecs...

Avant le dernier round, ces deux-là vont faire la paire.

Histoire d'une amitié et d'une rencontre sur fond de détresse humaine.

Fort et violent. Comme l'espoir dans la débine, comme le phare dans la tempête,  comme la mort dans la douleur.

Justement: comment va-t-elle, la douleur?

Avec Pascal Garnier, elle est toujours supportable, parce qu'elle se shoote à la fraternité.
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Un beau jour de déprime
à Vals les Bains, en Ardèche
Simon sexagénaire cynique et mal en point rencontre Bernard un jeune benêt de 20 balais sans boulot
d'un optimisme à toute épreuve
ce qui l'horripile un brin...
Le bougon décide malgré tout avant d'accomplir son dernier contrat de dératisateur et de tirer sa révérence
d'embaucher le jeune blaireau à son service..comme chauffeur
un peu de béatitude, ça ne peut pas lui faire trop de mal...
Un duo de choc mal assorti qui va peut-être bien finir par s'accorder...

Comment va la douleur est un roman noir
façon duo road movie à coté de ses pompes.
Une fois n'est pas coutume
l'auteur délivre dès les premières pages
le fin mot de l'histoire.
Une fin noire tirée sur la corde raide
aidée par un petit coup de pied ...pas que du destin.
l'épilogue digéré
on peut suivre en toute quiétude
les pérégrinations de
nos deux compères aux antipodes qui vont
tout en s'apprivoisant
croiser des nuisibles à abattre...
et des invisibles abattus par leur douleur quotidienne.
Pas très bavards mais vases communicants
Simon bien pâle va reprendre quelques couleurs (pas pour longtemps)
au coté du solaire Bernard qui va en perdre...puis en reprendre
après un coup de foudre et des cris de bambins.
Pascal Garnier sait enrober d'une fine couche d'humour noir ses personnages en rupture
à l'instar d'une mère reine du Négrita
et d'une taxidermiste belge affolée du popotin
Encore un très bon Pascal Garnier !
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critiques presse (1)
Telerama
16 septembre 2015
L'essentiel est dans le regard poétique de l'écrivain, lorsqu'il se pose sur ses héros modestes, cabossés de la vie.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (64) Voir plus Ajouter une citation
L'apparition qui suivit fut tout aussi insolite. Anaïs s'était faite belle, c'est-à-dire qu'elle avait superposé sur sa silhouette aux contours indéfinis ce qu'elle possédait de plus clinquant, soieries dévastées par les mites, dentelles fanées, satins ravagés aux reflets d'huile de vidange, colliers de verroterie à multiples rangs, bracelets tintinnabulants, boucles d'oreilles grosses comme des mappemondes, babouches éculées, turbans croulants et maquillage à la truelle que le plus maladroits des plâtriers n'aurait osé soumettre à un aveugle.
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Je serai là-haut, tout là-haut, là où il y a un grand trou à la place du bon Dieu et je m’assoirai sur son trône à ce vieux con et c’est moi qui me mettrais aux commandes, je pourrai pas faire pire que lui. Ce sera mon tour de me fendre la poire en tirant les ficelles, ça oui !… Et puis non, tiens, je laisserai tout tomber. Je ferai des chapeaux à plumes pour les anges et ceux qui voudront pas les porter je les enverrai griller en enfer, comme des poulets ! Et que je te tournerai la broche et que je tournerai, tournerai…
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Par les fenêtres ouvertes on percevait la musique du générique d'une série allemande qui à cette heure engourdissait les cerveaux déjà bien éprouvés des retraités occupant villas et résidences aux noms odoriférants : des Acacias, Mimosas, Pins, Tamaris. Pour dire vrai, ça sentait le cimetière avec ça et là des effluves de pommade révulsive de bandages herniaires et de barbecue.
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la grimace qui crispait le visage des jeunes époux évoquait une furieuse envie de pisser ou bien la douleur insidieuse provoquée par le port de chaussures neuves. Le costume du marié semblait taillé dans du contreplaqué et les kilomètres de tulle enrobant sa promise sortir d’une bassine de barba à papa. Cramponnées à la traîne comme des morpions, les demoiselles d’honneur se tordaient les chevilles sur leurs premiers escarpins à talons. Les mères se tamponnaient les yeux, les pères bombaient le torse, les gosses jouaient à s’attraper en soulevant des tourbillons de poussière.”
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-Ça fait chaud au cœur, tout ça.
-Vous trouvez ?
-Oui, tous ces gens heureux, c’est bien, non ?
-Comment savez-vous qu’ils sont heureux ? 
-Ça se voit.
-Il faut se méfier de ce qui est trop voyant. En général c’est du toc. 
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