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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ah ! Quelle merveille !! Comment peut-on être déçu(e) par Elizabeth Gaskell ? L'une de mes romancières favorites (avec Jane Austen et les soeurs Brontë) m'a de nouveau charmée grâce à Cranford. Ce roman est particulièrement touchant, et très original, puisqu'il traite de la vie des habitants de Cranford, qui ne sont (presque !) que...des femmes ! La narratrice, Miss Mary Smith, nous décrit son retour dans ce petit village si cher qu'elle a quitté, et les petits évènements qui animent le quotidien de ces vieilles dames, parmi lesquelles, Miss Deborah et Miss Matty Jenkyns, Mrs. Forrester, Miss Pole, Mrs. Jamieson ou encore Mr. Hoggins, l'un des seuls hommes du village !

Le récit est sublimement raconté, dans une écriture toujours passionnante, où l'on ne s'ennuie pas une seconde, et qui nous permet de redécouvrir avec plaisir la vie en Angleterre au XIXème siècle...

Que dire de plus ? Bien évidemment, j'ai beaucoup aimé ces vieilles dames, fidèles, dévouées, adorables et finalement, très humaines, qui nous enchantent par leurs réunions de "Préférence", leur mépris du mariage, et leur fierté pour leur Cranford bien aimée...

Je ne peux donc, encore une fois, que vivement conseiller cette auteure talentueuse, qui ne cessera jamais de m'émerveiller !

A lire !!
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Je découvre la prose d'Elizabeth Gaskell avec ces Dames de Cranford. Il aurait pu prendre le titre très balzacien de Scènes d'une vie de province.

Cranford est une petite bourgade du Nord-Ouest anglais, un peu en dehors des routes principales. Comme l'indique d'entrée la première phrase "Cranford appartient aux Amazones". En fait d'Amazones résident dans ce charmant endroit désuet des veuves et autres vieilles demoiselles s'efforçant de maintenir leurs rang et dignité avec, il faut bien l'avouer, peu de moyens (et pas que financiers...).

La narratrice, Miss Mary Smith, a grandi à Cranford mais l'a quitté. Elle y retourne cependant chaque année en visite chez l'une ou l'autre de ses chères vieilles amies, toutes ses aînées. Peu d'histoire à proprement parler mais la peinture de la vie calme et surannée qu'on mène dans la bourgade entre tricot et rumeurs (plus ou moins... terribles, plus ou moins... avérées...), parties de préférence et de cribbage, thé et derniers potins (qui souvent datent un peu... comme la mode vestimentaire de ces dames).
Elizabeth Gaskell nous offre un panel de délicieuses anecdotes, truculentes, piquantes ou grotesques (comment récupérer une fort belle dentelle avalée par un chat...).
En toute affabilité, on échange modèle de bonnet et petites piques et allusions, entre deux tartines beurrées. L'oeil de Miss Smith est grand ouvert et ne résiste pas à pointer les petites mesquineries et les ridicules de la féminité cranfordienne. Sans pour autant masquer l'affection qui lie toutes ces femmes.

Le ton du récit pétille d'énergie et de fine ironie. Il n'est pas sans rappeler la plume de Jane Austen. Même s'il se passe peu de choses à Cranford, on ne ressent aucun ennui à lire ces scènes du quotidien. La lecture - accompagnée cela va sans dire d'une tasse de thé - procure un moment très réjouissant. Et donne grande envie de retrouver rapidement la belle vivacité de Mme Gaskell.
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Scènes de la vie de province, tel pourrait être le titre de ce petit bijou plein d'humour qui croque avec beaucoup d'élégance et de bienveillance la vie de dames veuves ou célibataires dans une petite ville. La psychologie des personnages est détaillée, les situations sont bien rendues et chaque scène semble se dérouler réellement sous les yeux du lecteur. Un film ne rendrait que difficilement l'humour très fin et l'humanité profonde inhérents à chacune d'entre elles, mais pourquoi pas ?
Il y a bien quelques longueurs, le style peut sembler quelquefois un peu surranné, mais l'ensemble se lit avec un plaisir que ne bouderont que les grincheux, les révolutionnaires et les pisse-vinaigre.
Personnellement j'ai adoré..
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Cranford est un charmant petit village dans lequel vivent presque uniquement des femmes, sorte d'Amazones rejetant et craignant les hommes. le lecteur est invité à entrer dans un décor fait de cottages, de rues pavées, de dentelles, de thés et de scones par une narratrice, extérieure au village mais logeant chez Miss Matty. Nous nous retrouvons donc dans un groupe de vieilles filles de bonne famille mais pauvres. Leur vie quotidienne est animée par des parties de cartes et de thés fumants pendant lesquels les commérages vont bon train. Un rien surprend ces femmes qui ne sont jamais sorties de leur village et qui fuient les hommes. Leur excitation est à son comble lorsqu'un magicien débarque à Cranford et leur effroi est à son apogée lorsqu'une série de cambriolages a lieu dans le village. Et que dire de leur stupéfaction lorsqu'elles remarquent que leurs domestiques fricotent avec des garçons du village ou lorsqu'elles apprennent qu'une dame de leur groupe prévoit de se remarier! La narratrice, Mary Smith, est parfois aussi crédule que ces dames mais elle s'amuse aussi avec le lecteur de leur ridicule. le lecteur sourit, rit parfois devant les réactions et répliques de ces vieilles dames tendres et étonnées par toute chose. Malgré leur peur des hommes et malgré l'image aristocratique qu'elles tentent de défendre, ou qu'elles font semblant de défendre, elles deviennent amies avec tous ceux qui ont le coeur bon, à l'image de Monsieur Brown qui les choque tout d'abord par son peu d'éducation et par ses goûts littéraires ou le docteur Hoggins véritable rustre selon elles.

Ce roman est délicieux de bout en bout. Chaque chapitre nous plonge un peu plus dans ce petit univers que l'on voudrait visiter véritablement. Petit à petit, le lecteur rencontre de nouveaux personnages et il s'imagine finalement très bien à la table de ces dames et échangeant des ragots avec elles. Nous ne pouvons que nous attacher à ces personnages tendres, drôles (parfois malgré eux), modestes et généreux. La pudeur est également l'un des beaux sentiments de cette communauté: l'attachement entre deux personnages se lit plutôt à travers un serrement de main plus intense que par de longs discours. Tout est infiniment joli dans ce roman qui ne ressemble à aucun autre. Elizabeth Gaskell montre sa grande maîtrise de l'ironie (qui n'est pas sans nous rappeler celle de Jane Austen) et de l'émotion calculée au millimètre près. Son écriture est magnifique et très élégante.
J'avais adoré Nord et Sud et j'ai tout autant aimé Cranford même si les deux romans sont incomparables. Vous l'aurez compris, Cranford est un chef-d'oeuvre plein d'humanité et d'une tendresse contagieuse. Elizabeth Gaskell est un auteur à lire et à relire au plus vite !
Lien : http://lecottageauxlivres.ha..
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Cet ouvrage est pour moi un livre « doudou », une espèce particulière qu'on aime croiser de temps en temps sur sa route lorsque certains aspects de notre vie laissent à désirer.
Il n'y a pas vraiment d'intrigue dans ce livre ni d'histoire palpitante qui nous tient en haleine. C'est plutôt une collection d'anecdotes de la vie quotidienne au sein d'une communauté bien précise qui est les dames « respectables » de Cranford.
Je me suis tout simplement évadée loin du XXIème siècle et de ses urgences, loin des impératifs de la vie pour déambuler dans le petit village de Cranford. Ce fut un moment de lecture particulièrement délicieux : quel plaisir de suivre ces vieilles dames un peu sottes, poltronnes, souvent à cheval sur des broutilles! Qu'est-ce que je me suis marrée durant le chapitre « La grande panique » en imaginant la tête de Miss Matty; qu'est-ce que j'ai pu savourer chaque petite soirée et chaque visite mondaine à boire du thé, jouer aux cartes ou écouter les ragots tout en imaginant leur air digne et un peu emprunté ! L'auteur décrit avec brio chaque petit évènement : on a l'impression de voir les images défiler sous nos yeux, de voir les faits et gestes de chaque personnage, de partager un brin de leur vie simple et monotone.
Mais Elizabeth Gaskell critique légèrement les moeurs de son époque : impossible d'être admis dans une certaine frange de la société sans venir d'un certain milieu ! La structure sociale est basée sur les convenances, l'apparence et la dignité. J'ai souri en pensant à tous les subterfuges de certaines de nos chères dames pour dissimuler leur pauvreté.
Le style d'écriture est agréable, très doux mais de temps en temps ironique. Ce fut un vrai moment de plaisir: beaucoup (alors là beaucoup beaucoup) de sourires, des anecdotes qui m'ont fait suffoquer de rire, quelques larmes de tendresse aussi vers la fin devant la générosité et l'amitié. Lorsque j'ai refermé le livre j'ai senti mon coeur se serrer car Miss Matty, Miss Pole, Miss Smith et toute la troupe me manquaient déjà !
A lire ? Absolument pour les amateurs de la littérature anglaise ! Et si jamais vous connaissez quelqu'un capable de m'envoyer dans le passé, pitié contactez-moi pour qu'il m'envoie à Cranford !
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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Dieu que ce petit roman est drôle, rafraichissant, délicieux en somme ! les petites dames de Cranford ne sont pas banales, c'est le moins qu'on puisse dire!
J'ai du relire 2 fois certaines phrases pour arriver à comprendre le pourquoi du comment, car il faut avouer que certaines actions et réactions ne sont pas simples à comprendre pour un esprit moderne ... mais peut être suis je la seule à avoir cette impression .. en tout cas, un véritable régal, une pure merveille de littérature !
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Dans le petit village de Cranford, les dames de la bonne société mènent la danse, que les choses soient claires. Les convenances sont très importantes et forment, avec l'amitié, le socle de cette société féminine.

La narratrice n'habite pas Cranford. Elle y séjourne régulièrement chez des amies, et se tient au courant de tout ce qui s'y passe. Chaque chapitre raconte une de ces histoires, et nous plongeons avec délice dans les petites ou grandes affaires de cette sémillante société. On y est à cheval sur les principes et les convenances. Les ragots s'y colportent plus vite que la lumière et il est difficile de ne pas savoir ce qui se passe chez le voisin, encore moins de garder quelque chose secret.

Mais ce n'est pas un monde de cancans. Les liens qui unissent les protagonistes sont forts, on y trouve une grande entraide. Les difficultés des uns et des autres sont traitées avec beaucoup de compassion.

J'ajouterai que ce livre est doté d'un certain optimiste (on dirait aujourd'hui que ces dames pratiquent la pensée positive), et de prémisses de féminisme (les hommes ne sont pas les plus indispensables pour ces dames ;-) ).

L'atmosphère est feutrée, on s'y sent comme dans un petit salon, une tasse de thé et des gâteaux à la main.

« Cranford » est un petit bijou de littérature anglaise ! Je vous le recommande.
Lien : http://chroniqueslitteraires..
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Si vous vous demandez ce que sont devenues les héroïnes de Jane Austen, passé l'âge de courir les bals et d'espérer un mari : restent-elles coquettes, frivoles ? quels sont leurs loisirs, une fois la soixantaine venue, une fois l'époux tant convoité descendu dans la tombe ? conservent-elles intacts leur coeur d'artichaut et leurs rêveries matrimoniales, leurs sentiments les portant vers de jeunes veufs encore gaillards ou vers des aventuriers enrichis de retour au pays ?
(...)
Visitez Cranford. Que les choses soient claires : dans la ville imaginée par Elizabeth Gaskell, il ne se passe rien. Les seules distractions y sont le jeu de cartes, le choix méticuleux d'une nouvelle coiffe, les lettres (écrites dans tous les sens de lecture possibles pour économiser le timbre), parfois, par exceptionnel, la venue d'un magicien. Cranford semble régi par des règles absolument contraires à celles du reste du monde, et l'on peut rêver de s'installer dans un monde où la mode a conservé un bon quart de siècle de retard (par curiosité esthétique), où la concurrence économique n'existe pas (Cranford, cette utopie), où les hommes n'ont aucune espèce d'influence et peuvent être regardés de haut parce que leur nom ne sonne pas « convenable »… Mais le plaisir naît de l'ironie de la narratrice. Celle-ci est pleine de tendresse pour les habitudes de Cranford, mais son récit faussement naïf révèle avec humour les croyances absurdes, les bêtises, les petits mensonges convenables de toutes ces dames. Pas pour s'en moquer d'ailleurs, pour montrer un monde finalement plein de bonté et de délicatesse, un monde harmonieux. Et elle sait ménager quelques ruptures de ton comme le récit du destin du « pauvre Peter », un garçon un peu trop facétieux…
Lien : http://rosealu.canalblog.com..
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J'ai lu du 05/06/2017 au 22/06/2017.
J'adore Gaskell et la littérature classique anglaise du XIXème siècle. Alors quand j'ai vu ce livre à la médiathèque, je me suis immédiatement jetée dessus. Malgré mon temps indispo (j'ai pris 17 jours pour le lire), je l'ai dévoré, j'étais prise dans l'histoire même si il se passe pas de choses extraordinaires. Ce livre est plus une chronique racontant une ville où il y a 95% de femmes entre la visite d'un magicien, la faillite d'une banque... Bref, juste les aventures d'une ville. J'adore les personnages qui sont assez développés et ayant différentes personnalités, vies. Personnellement, j'ai préféré la narratrice Mary, Peter et miss Matty.
Pour conclure, un pur régal pour mes yeux et une écriture au top.
A lire de ce pas.

Ma note : 10/10
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Découverte de l'oeuvre d'Elizabeth Gaskell et un joli ressenti à l'achèvement d'une lecture charmante.

Cranford est un village où il ne se passe pas grand chose dans le quotidien des personnages de ce roman, des dames (un peu) âgées qui passent le plus clair de leur temps à s'inviter pour le thé, oui ça fait cliché c'est vrai et c'est assumé.

Le roman m'a tout de suite interpellée tant la condition féminine a évolué. Personne n'oserait écrire aujourd'hui que la page des amours est définitivement tournée à cinquante ans et que l'oisiveté est de mise pour une femme de cet âge à notre époque.

Mais la lecture est incroyablement plaisante même s'il semble qu'un million d'années sépare cette époque de la notre. L'histoire est parfaitement narrée, c'est un bonheur de lecture pour les amateurs de littérature victorienne.

L'amitié est le thème principal du livre. Force est de constater que celui-ci est décortiqué avec une tendresse incroyable. C'est à mes yeux le point fort de ce roman, suranné et délicat. D'autres thèmes sont évoqués, dont celui de la pauvreté, de la précarité des ces femmes qui usent de mille stratagèmes pour masquer un manque de richesse. On y parle aussi d'amours passés et de deuil.

Cranford raconte une autre époque, une autre vie, et comme il est bon de s'y réfugier.




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