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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je remercie chaleureusement l'équipe de Babelio et les éditions de L'Herne. Grâce à eux j'ai enfin découvert Elisabeth Gaskell. Je ne sais absolument pas comment j'ai pu ignorer le nom de cette contemporaine de DIckens pendant si longtemps, c'est un mystère...

Ce gros roman de plus de 600 pages est demeuré inachevé en raison du décès de la romancière. L'éditeur a néanmoins ajouté quelques lignes pour nous permettre de connaître le dénouement de cette histoire.

Si on aime Charles Dickens et Jane Austen, on ne peut être qu'enthousiaste devant l'oeuvre d'Elizabeth Gaskell qui se trouve être à mi-chemin entre ces deux univers.

L'écrivain nous fait entrer dans l'intimité de la famille Gibson. le père est un médecin de campagne veuf (homme de bon sens et à l'humour sarcastique) qui élève seul sa fille Molly, jeune personne douce, aimable a priori un peu fade qui sait faire preuve d'une belle indépendance de caractère en quelques occasions. le lecteur va les suivre durant quelques années. Molly devient une jeune fille, elle va connaître les premiers élans du coeur, tandis que son père décide de se remarier avec une veuve frivole et coquette, elle-même mère d'une jeune fille, Cynthia, de l'âge de Molly. La vie de Hollingford, cette petite bourgade du début du XIXème siècle, est réglée sur celle des occupants de Cumnor Towers, le château des aristocrates locaux.

Le roman est autant une étude de moeurs qu'une histoire d'amour et fourmille de ces mille et un détails de la vie quotidienne qui nous apprennent beaucoup sur la vie des classes moyennes à l'époque victorienne. J'ai longtemps regretté de ne pas avoir connu cette époque, néanmoins je ne l'idéaliserai pas non plus, compte tenu du portrait brossé par Elizabeth Gaskell.

Bien sûr, lorsqu'on est une jeune fille, la vie peut-être délicieuse : les promenades dans la campagne anglaise si charmante, les après-midis passés autour d'un thé, les soirées à jouer aux cartes, les brefs séjours à Londres ou chez des amis plus fortunés... mais il y a le revers de la médaille. Tout est si codifié en société... s'habiller pour telle occasion, respecter une certaine heure pour les repas (impossible de songer à manger quand on a faim, oh non), le décorum, la façon dont vous parlez à une personne, le strict respect des convenances, sans compter que dans une petite bourgade comme Hollington, tout se sait. Vous êtes épiée par vos voisins si complaisants, votre toilette est sujette à commentaires, vous ne pouvez fréquenter un homme ou parler à une tierce personne sans que la moitié de la ville soit au courant. Ne courez pas, ne riez pas trop fort, souriez sans cesse, acquiescez plusieurs fois dans une conversation... et vous serez estimée. Quel fardeau cela devait être pour certaines femmes. Cette constante surveillance, cette maîtrise de soi indispensable. L'auteur parvient fort bien à restituer tous ces petits désagréments à travers plusieurs personnages.

Un autre point, non moins important, est abordé : l'argent. On sait déjà, depuis Jane Austen, qu'un domaine ne pouvait échoir à une fille et que l'hériter devait nécessairement être un homme. S'il n'y avait pas de fils, on allait chercher un neveu ou un cousin éloigné. La principale préoccupation de toute jeune fille n'ayant pas de frère, était de trouver un mari possédant des revenus suffisants. A travers le personnage de Cynthia, l'auteur évoque les problèmes qui pouvaient se poser aux jeunes filles pauvres mais capables de se maintenir dans un certain milieu social : les contraintes et les sacrifices, les faux-pas et les erreurs étaient sans doute plus courants qu'on ne l'imagine.

Mais les hommes étaient-ils mieux lotis ? Parmi les intimes de la famille Gibson se trouve le Squire Hamley et sa famille. Il a deux fils qui vont à l'université. L'un, Roger, semble être d'une intelligence moyenne mais sait s'occuper du domaine familial et montre du bon sens, l'autre, Osborne, est un jeune dandy, élégant, à qui tout semble réussir, d'une sensibilité et d'une érudition supérieures... Les événements démentiront ces apparences. le fils aîné dépend encore de son père pour subsister à ses besoins, situation inconfortable, et rarement évoqué dans les romans se situant à l'époque victorienne.

Molly est l'élément central, le fil conducteur entre tous ces personnages. Douce et réservée, elle sait se faire apprécier non seulement de son voisinage mais aussi de Lord et Lady Cumnor (qui se croient perpétuellement obligés de mettre le nez dans les affaires du bon peuple de Hollingford) et du Squire Hamley, homme bourru aux idées fort étroites mais généreux. J'avoue que j'ai pensé plus d'une fois au personnage de Lady Catherine de Burgh dans Orgueil et préjugés, même si Lady Cumnor est bien moins tranchante. A noter également, quelques considérations politiques sur les Tories et les Wighs qui expliquent en partie l'antagonisme entre Hamley et les Cumnor.

J'ai particulièrement apprécié les nuances apportées aux personnages, aucun n'étant ni tout noir ni tout blanc, à l'image de la coquette Mrs Gibson, ou du séduisant mais vil Mr Preston. Certes, on pourra peut-être reprocher à Molly de représenter la jeune fille parfaite, qui n'a que de bons côtés et possède presque toutes les qualités, mais l'agacement qu'elle pourrait susciter est finalement gommé par quelques unes de ses décisions qui la rendent plus faillible.

Je suis donc tout à fait ravie de ma découverte, je crois qu'Elizabeth Gaskell va figurer en bonne place dans ma bibliothèque car maintenant, je souhaite découvrir ses autres romans.
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Femmes et filles d'Elizabeth Gaskell est le deuxième roman que je lis de cette écrivaine après Nord et Sud dont j'avais déjà apprécié l'analyse psychologique et sociale. Comme le titre l'indique, le livre offre une galerie de portraits de femmes et de filles qui révèle de la part de l'auteur une finesse de plume, une acuité du regard et une vive intelligence dans la peinture de la société victorienne d'une petite ville de la province anglaise. Elizabeth Gaskell refuse tout manichéisme et sait peindre d'un trait précis et pourtant subtil toutes les nuances de l'âme humaine.

Le personnage principal est Molly Gibson, fille du médecin de la ville, une jeune fille douce et gentille, "docile" comme disent les gens autour d'elle, qualité éminemment recommandable pour une femme dans la société victorienne! Ce qui ne l'empêche pas d'avoir du caractère et de savoir, à l'occasion, affronter l'opprobre générale si elle est consciente de son bon droit. Courageuse donc, altruiste, elle a un petit rien de méchanceté qui lui permet parfois de prendre plaisir à avoir raison sur ses détracteurs. Face à elle, sa belle mère, la second épouse de son père et la fille de celle-ci, Cynthia, sont des personnages plus négatifs.
Hyacinth Clare, Mrs Kirkpatrick du nom de son premier mariage, devient donc Mrs Gibson. Elle est le type de la femme de condition modeste qui ne doit sa fortune qu'à sa beauté. Pour le reste, elle est sotte et superficielle, inculte, snob, monstrueusement égocentrique, incapable d'amour vrai mais très habile pour défendre ses intérêts. Si Elizabeth Gaskell ne l'aime pas, elle ne l'accable pas. A travers elle, elle peint les humiliations que doit subir une femme sans fortune, engagée comme gouvernante dans une noble famille, à la merci des sautes d'humeur, des revirements de sa patronne et devant avaler en silence toutes les vexations. Malgré ses défauts, Hyacinth Clare sait faire preuve de dignité quand elle essaie de cacher sa pauvreté, ses dettes et raccommode ses toilettes pour se rendre présentable.
Cynthia sa fille, qui n'a jamais reçu d'amour de sa mère, est un curieux mélange de qualités et de faiblesses. Son charisme et sa beauté agissent sur tout son entourage et lui ouvrent les coeurs, mais son désir de plaire, sa coquetterie désespèrent maints jeunes gens et la mettent dans une situation épouvantable aux yeux de la société. Elle est parfois égoïste, légère, vaniteuse mais elle peut être aussi dévouée et sincère.
Autour des trois personnages centraux, il y a les vieilles filles, les miss Browning, un peu ridicules mais attendrissantes qui veillent sur Molly comme sur leur fille, Mrs Hamley, la charmante et languissante épouse du squire, la redoutable et autoritaire Lady Cumnor et sa fille Harriet, l'insubordonnée qui refuse d'obéir aux règles imposées aux femmes mais peut se le permettre parce qu'elle est fille de lord. Et puis, autour de toutes ces femmes, des hommes, qui sont les pères, les fiancés, les maris, les soupirants, les amants, les amis, ce qui permet de brosser un tableau complet des classes sociales de l'époque (l'action se situe dans les années 1820 alors que Gaskell écrit à la fin de sa vie en 1865; elle n'aura pas le temps de terminer son roman). La condition féminine dans toutes les couches sociales est ainsi évoquée par une écrivaine qui possède à la fois une culture et un esprit indépendant et a donc le possibilité de dénoncer et de critiquer le pouvoir dominateur exercé par les hommes sur l'éducation des filles, leur mariage, leur place dans la société. Elizabeth Gaskell est donc une femme à l'esprit critique, à la conscience sociale affirmée et ce n'est pas étonnant que certaines de ses oeuvres aient fait scandale..
C'est aussi une excellente écrivaine qui sait par touches légères et ironiques montrer les défauts et les faiblesses de ses personnages, les hiérarchies sociales, les travers d'une grande noblesse encore féodale et tyrannique, ceux aussi d'une bourgeoisie vaniteuse, prise entre son admiration pour les grands de ce monde et son mépris des plus humbles, microcosme obéissant à des règles précises, à des conventions, des préjugés, société corsetée dans ses principes, ses certitudes religieuses et sa bonne conscience. le trait est parfois acéré qui décrit les mesquineries de la vie provinciale, la méchanceté, la médisance, la jalousie. Mais il est pourtant adouci par l'humour et la tendresse que Gaskell porte à ces personnages!
Un très bon roman!
Lien : http://claudialucia-malibrai..
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le quotidien de la timide mais franche Molly Gibson change du tout au tout lorsque son père, médecin de campagne, se remarie avec une femme vaine et à l'esprit étroit. Mais tout n'est pas perdu car Molly découvre en sa belle soeur une jeune fille fascinante et une amie inattendue. Entre les visites chez les aristocrates des environs et les rapports avec la petite gentry locale, Molly fait de son mieux pour agir selon ses valeurs, en amitié comme en amour.

Spoilers légers.

Je n'ai pas senti la moindre lenteur dans ce très long roman. L'intrigue est très ancrée dans le réel, et on a finalement que peu de "romanesque" ; c'est définitivement un des charmes du livre. Les personnages sont parfois envahis par les émotions, parfois raisonnables, toujours conscients de leur place dans la société et des règles sociales qu'ils respectent souvent et enfreignent parfois. Comme dans la plupart des romans d'Elizabeth Gaskell, le temps passé à décrire l'environnement et la société dans laquelle évoluent les personnages permet de tout naturellement faire avancer l'intrigue : on comprend pourquoi certains secrets doivent le rester, pourquoi Molly doit souvent sacrifier ses désirs personnels, pourquoi certains personnages se méprisent ou s'apprécient.

Les personnages, justement, sont excellents, tous très nuancés avec leurs qualités et leurs défauts (la vaine et égoïste belle mère essaie, à sa manière, d'avantager Molly, l'amoureux brutal et manipulateur éprouve une passion sincère et fini par céder à la raison, le père adoré est souvent trop distant, etc...) Les petits ridicules de tout ce beau monde sont évoqués avec une indulgence touchante, et les motivations derrière chaque action sont logiques et cohérentes sans forcément être explicitement exprimées, ce qui ajoute du naturel à l'ensemble.

Je déplore bien sûr la fin un peu abrupte du fait du décès prématuré de l'auteure, mais elle était suffisamment proche du dénouement et à suffisamment bien mené son histoire pour que l'on ait aucun mal à s'imaginer les quelques scènes manquantes.

Dans l'ensemble, un excellent livre que je ne peux que recommander.
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C'est une histoire comme je les aime, qui se déroule dans l'Angleterre rurale des années 1820. On y côtoie toutes sortes de gens, de l'aristocrate aux simples habitants de la campagne, en passant par les domestiques et les paysans. C'est ce que j'apprécie dans ces romans: on apprend à connaître les us et coutumes de l'époque, les mentalités de personnes de toutes les classes.

L'intrigue pourrait ennuyer bien des lecteurs et lectrices, mais pas moi. Je l'ai lu relativement vite (malgré son grand nombre de pages) et sans aucune lassitude. L'histoire est faite de petites intrigues, de petits mystères, de ragots et quelques scandales qui rend la vie campagnarde de cette époque plus intéressante qu'elle en a l'air.
En effet, quoi de mieux que de révéler la nature humaine dans toute sa beauté et ses travers? Elizabeth Gaskell est particulièrement douée à ce jeu-là. A travers des faits de la vie de tous les jours, assez banals quand on y pense, elle parvient à montrer l'étrange palette d'émotions et de réactions que nous pouvons avoir. C'est ce qui m'a empêché de m'ennuyer. La diversité et la profondeur des personnages rendent le récit extrêmement vivants et réalistes. On passe du temps à détailler, scruter la personnalité de chaque personnage, et cela m'a toujours captivé d'étudier à ce point ce que nous sommes. de plus, l'écriture de l'autrice rend les choses très faciles pour nous, lecteurs et lectrices. J'ai eu l'impression de connaître des personnes intimement, comme si j'avais fait connaissance avec eux moi-même directement. de plus, les dialogues et descriptions des personnages ont parfois des pointes d'humour, de dérision qui m'ont fait sourire plus d'une fois. C'est souvent le cas pour la belle-mère de Molly, qui est tournée en ridicule, à mon plus grand plaisir, je dois l'avouer! Ces passages sont des petits plaisirs. Par contre, certains autres sont un peu plus sérieux et on sent une certaine critique, surtout vis-à-vis de la façon de se comporter en société à cette époque. C'est le cas par exemple de la superficialité des apparences qui prend parfois le pas sur l'honnêteté, de la cruauté du qu'en-dira-t-on qui se base sur des jugements simplistes et très rapides, et parfois sur des malentendus. L'autrice raconte aussi la difficulté pour une jeune fille de trouver sa place lors d'un remariage – et finalement cette partie-là reste encore valable aujourd'hui, et l'inconstance des sentiments.

Certains personnages sortent du lot, comme Molly, qui est en quelque sorte le fil rouge du livre, et dont on suit la vie et l'évolution. Son personnage est tellement attachant – même si je peux reconnaître qu'elle est presque la perfection incarnée ce qui peut frustrer à certains moments – qu'il est très facile de suivre l'histoire et s'intéresser à son devenir. Cynthia ressort aussi car elle a une personnalité atypique qui tranche avec celle de Molly. Elle est très secrète sans en avoir l'air, et on ne cesse de se demander si elle a vraiment bon fond ou si ce n'est qu'une façade.

La fin est un peu étrange car il manque un chapitre. L'autrice est en effet décédée avant d'avoir pu écrire le chapitre final, ce qui laisse à chacun(e) la liberté d'imaginer la fin comme il ou elle le souhaite. Personnellement je l'imagine plutôt positive.

C'est un roman qui plaira aux amateurs du genre, aux fans de Jane Austen ou des soeurs Brontë. Une belle écriture, quelques touches plus légères, et une galerie de personnages qui offre une sacrée diversité.
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Dernière oeuvre de l'auteur, inachevée à sa mort. le roman paraissait en feuilleton dans une revue. Cela dit, la plus grande partie du livre a été écrit par l'auteur qui a laissé un plan pour le dernier chapitre qu'elle n'a pas eu le temps de rédiger. Et de toute façon, on se doute bien de la fin, même s'il nous manque quelques péripéties finales.

Nous sommes dans une petite ville de l'Angleterre du début du XIXem siècle. le personnage principal, Molly, est la fille du médecin du lieu. Son statut social intermédiaire, lui permet de fréquenter un peu tous les habitants de l'endroit, ce qui permet à l'auteur, de brosser, une fois de plus, un portrait sociologique du microcosme d'une petite ville, avec ses puissants et ses moins fortunés. Et des codes sociaux de l'époque, dont elle est à la fois une très fidèle descriptrice et une critique subtile.

Il y a bien sûr des histoires d'amour et de mariage, le remariage du père de Molly, et ensuite les frémissements de Molly elle-même et de sa demie soeur, Cynthia. Mais je vous laisse les découvrir si vous souhaitez lire le livre, et sinon, et bien tant pis pour vous. Je trouve qu'elles mettent admirablement en évidence un certain nombre d'hypocrisies et de préjugés de l'époque, et de toutes les époques d'ailleurs.

C'est très romanesque et très malicieux, un vrai plaisir de lecture. le roman aurait sans doute gagné à être un peu remis en forme par l'auteur avant une publication en volume, il y a quelques petites incohérences, et je pense qu'il aurait été souhaitable de resserrer un peu la trame. Mais c'est encore une fois, un très grand bonheur, et vraiment une grande réussite, du niveau de Nord et Sud. Dommage que la mort précoce de l'auteur ne lui a pas permis de poursuivre l'écriture d'autres livres, car elle semble être arrivée au sommet de son talent.
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C'était la première fois que je lisais un roman d'Elizabeth Gaskell, je ne savais pas à quoi m'attendre mais je croyais que j'aurais une histoire assez mouvementée alors que le déroulement de Femmes et filles est assez calme, il ne se passe pas grand chose, les femmes et filles se rendent visite entre elles et c'est l'occasion de papoter et de se complimenter. Mais l'ensemble est vraiment bien menée même si les discussions sur les habits et autres m'ont un peu ennuyée. Au début, j'étais assez agacée par le comportement de Mrs Gibson mais finalement, je ne l'ai pas trouvée méchante seulement... très intéressée dans ses paroles pour elle ou sa fille sans avoir l'air d'y paraître. le Dr Gibson a l'air assez autoritaire mais avec beaucoup de bonté et d'humour. Je pourrais continuer longtemps comme ça... le défaut c'est que les personnages ont l'air un peu figés dans leur rôle. J'ai bien ri par moments mais la façon de lancer des rumeurs m'a un peu irritée. Malheureusement, ça devait être le cas à l'époque. Encore une chose à redire, certain(e)s tombent malades mais finalement, on ne sait pas ce qu'ils ou elles ont, ça restait parfois assez flou de ce côté. Bon, mais j'ai quand même passée un bon moment avec ce livre, j'ai souri, ri, été irritée. J'ai bien envie de lire d'autres romans de Gaskell.
Et aussi dommage pour la fin... mais c'est la vie...
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Il m'a enfin été donné de découvrir la plume d'Elizabeth Gaskell avec celui qui fut son dernier roman. Son auteur étant morte de manière brutale en novembre 1865, Femmes et filles demeura inachevé, et cela est d'autant plus frustrant qu'il manque à peine un chapitre pour en clore l'histoire...
Mais que cette frustration n'empêche pas les lecteurs d'ouvrir ce livre, car alors, ils se priveraient d'un bijou.

Femmes et filles qui se déroule dans l'Angleterre rurale des années 1820 met en scène une héroïne qui répond au doux nom de Molly. Une jeune personne droite, au caractère entier, fidèle à elle-même et à ceux qu'elle aime. Autour d'elle, gravite un ensemble de personnages tous différents et passionnants, qui participent à la construction de ce portrait de la société de l'époque.

Premier constat, ce roman se mérite et je me suis demandée si j'allais en venir à bout. Il est vrai que le texte est très long et que le format que j'avais entre les mains n'était pas aisément manipulable.
Deuxième constat, la langue est délectable et j'ai alors décidé de prendre tout mon temps pour savourer pleinement ce récit, ce que je ne regrette pas un instant. Je profite d'ailleurs de ce billet pour rendre tout l'hommage qu'elle mérite à Béatrice Vierne, la traductrice, qui a fait un travail formidable. Je n'ai pas lu ce roman dans sa langue originale, mais cette version traduite en français est remarquablement écrite.

Dans Femmes et filles, Elizabeth Gaskell, à travers l'histoire de cette jeune Molly, dépeint une société et ses travers d'une façon qui m'a semblé résolument moderne. On nous y parle d'amour, d'amitié, de constance dans les sentiments, des positions sociales des uns et des autres, de sciences, de littérature, de la maladie... ce roman aborde une multitude de sujets et nous offre une vision drôle et cynique à la fois.

Imaginez un instant que vous prenez le thé dans un salon du château de Cumnor. Les jeunes femmes sont assises bien droites dans leurs fauteuils, leurs tenues impeccables. Démarre alors une conversation où il est question des dernières rumeurs concernant les villages alentours. On y découvre ainsi les secrets les plus intimes de certains habitants. Il y est questions de scandales, de demandes en mariages accordées puis retirées, d'inconstance... Sur fond de révélations surprenantes, on entend le bruissement des robes de taffetas et le tintement des tasses. Vous êtes dans l'Angleterre victorienne.

Inutile de vous dire combien j'ai aimé ce livre, vous vous en doutiez, j'imagine. Un roman remarquable de lucidité sur une époque qui me fascine. L'écriture est admirable, subtile. Un régal, un de ces textes qui faut déguster avec lenteur pour en savourer toute l'essence.

Je compte bien, après cette première lecture, continuer de découvrir l'univers de Mme Gaskell, mais toujours en prenant mon temps.

Une belle, une très belle rencontre.
Lien : http://oceanicus-in-folio.fr..
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Femmes et filles a le problème classique que je trouve aux romans parus originellement sous forme de feuilleton : l'intrigue traîne beaucoup en longueur. Par contre, si je n'avais pas vu dans la postface qu'il était inachevé je ne l'aurais jamais deviné car la fin est satisfaisante.

Il y a quand même des qualités à ce roman, à commencer par la modernité de l'intrigue dans les rapports au sein d'une famille recomposée. J'ai d'ailleurs beaucoup ri avec le personnage de la nouvelle Mrs Gibson, délicieusement détestable et qui passe d'une veuve humble, aimable et accommodante à une seconde épouse assez autoritaire, imbue d'elle-même et qui se plaint constamment.
Les différentes intrigues (notamment amoureuses) sont plaisantes à suivre, tout comme le portrait d'une petite société de la campagne anglaise que dépeint ici Elizabeth Gaskell.
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'ai passé un très bon moment de lecture parmi la famille Gibson et son voisinnage.
Il est vrai qu'au début j'ai tout de suite pensé à Jane Austen, que j'aime énormément. Mais ce roman de Gaskell est plus aboutit, moins léger que peut être l'oeuvre d'Austen. J'ai appris plein de choses sur les moeurs de l'époque, sur le système politique. Ce n'est pas qu'un livre sur les rélations amoureuses entre jeunes gens.
Les personnages sont très fournis, les physiques et leur caractères sont très bien décris par l'auteure. D'ailleurs tellement j'arriverai à bien me les représenter qu'il m'est arrivé de m'énerver toute seule contre Mrs Gibson que j'ai trouvé vraiment antipathique et superficielle!!
Mais c'est justement cette galerie de personnages que j'ai aimé (le squire, Roger, Molly, Docteur Gibson) et moins aimé (Mrs Gibson, Mrs Cummor, Mr Preston) qui m'a tant plu.
Sans parler des intrigues que j'ai beaucoup apprécié, mais je n'en dirai pas plus ...
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Je souhaitais le lire depuis plusieurs années et c'est maintenant chose faite... Molly me manque déjà...
Molly est l'héroïne de ce roman. Nous parcourons quelques années d'enfance puis d'adolescence en sa compagnie. Fille du médecin local (Hollingford en Angleterre), la demoiselle est orpheline de mère. Ce qui n'est pas très gérable pour le docteur lorsque sa fille grandit. Il intercepte une lettre d'un de ses élèves à la demoiselle et décide alors de l'éloigner. Molly passe quelques temps chez Mr et Mme Hamley... Et apprend que son père se remarie !
Décision d'abord très mal acceptée par Molly, qui voit en Hyacinthe Gibson une rivale plus qu'une mère. Je vous rassure, Molly n'est pas maltraitée. C'est une brave fille et elle prend finalement bien les choses. Surtout que sa demi soeur, Cynthia, devient pour elle une véritable amie.
Ce roman n'est pas simplement l'histoire paisible d'une famille bourgeoise anglaise mais aussi une belle histoire d'amour. Roger Hamley et son frère Osborne font battre le coeur des demoiselles...
C'est aussi un regard sur une société britannique très hiérarchisée et mondaine, dans laquelle il est important de paraître.
Le rythme est lent, tranquille mais pas pour autant pénible. Les événements surviennent à point, avec plus ou moins de surprise et de bouleversements.
J'ai beaucoup aimé cette excursion anglaise, cette gentille Molly qui est adorable, émouvante, sincère sans être agaçante ; cette superbe Cynthia qui ne peut s'empêcher de flirter ; cette exaspérante Mme Gibson ; cette bonne pâte de Hamley père ; le charmant Gibson... Une fresque attachante et des personnages charmants.
Lien : http://pralinerie.blogspot.c..
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