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3,97

sur 847 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Regards croisés des damnés des tranchées lors de la première guerre mondiale...
Définitivement adepte des romans de Laurent Gaudé, ce livre ne fait pas exception.
On y lit l horreur de la guerre dans l esprit de ces soldats qui ont vécus le pire. L'empathie de l auteur est au service du lecteur, pour l immerger dans ce qu il y a de plus atroce et de plus absurde, lui faire toucher du doigt l'impact à vie de cet enfer pour les survivants.
Un roman hommage, pour ne pas oublier, et ne pas reproduire l'absurdité d'une guerre sans sens et sans humanité.
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Un témoignage sur la première guerre mondiale avec le point de vue de plusieurs soldats.
Un rythme rapide donné par le découpage en cours récits qui se succèdent, et tient le lecteur en haleine.
Des témoignages du front, sans filtre, nous faisant vivre la souffrance, le maigres espoirs, la solidarité, les doutes, la soumission….
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Nous avons tous vus des films et lus des livres sur la der des ders mais je n'ai jamais eu autant le sentiment d'être proche des poilus que dans ce livre.
Nous avons sous nos yeux les pauvres hères voués à une mort certaine. Laurent GAUDE nous adresse un long cri de désespoir, de peur et de douleur. « cris » est écrit sous la forme de témoignages des quelques vivants et des morts de cette boucherie. L'écriture précise de Laurent GAUDE nous fait ressentir l'odeur des gaz, du sang des baïonnettes, la douleur des balles dans notre corps.
Un livre indispensable pour tout le respect que nous devons à nos aïeuls combattants à leur corps défendant dans cette guerre absurde.
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Ce roman se déroule pendant la première guerre mondiale. C'est l'histoire de Jules et ses compagnons de guerre, de ses compagnons d'infortunes doit-on dire. Ces treize hommes envoyés à la mort, tous perdus, effrayés. Ces compagnons enterrés dans les tranchées livrés à la bestialité de cette guerre. Des hommes qui n'en sortiront pas vivants ou complètement détruits, perturbés à jamais. Laurent Gaudé nous livre le témoignage d'un rendez-vous avec la mort, la folie et la peur. C'est un texte intense, précis, concis. C'est poignant comme un cri de désespoir. On vit page après page le cauchemar, l'horreur vécue au quotidien par ces treize hommes. Les textes sont d'un réalisme édifiant, A lire.
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Je continue l'exploration de cet auteur, qui m'attire de plus en plus.
Cris ou l'horreur de la guerre
Cris ou la musique dramatique et le rythme effréné des obus
Cris ou l'angoisse de l'attente
Cris ou la douleur physique, la douleur de l'isolement, la douleur de la désertion, la douleur dans tous ses termes
Cris ou l'amitié, la fraternité
Cris, à lire absolument!
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Partez avec les poilus vivre dans les tranchées, être confronté aux bombardement et aux combats en corps à corps. Rentrez aussi dans la tête de ses hommes pour partager leur pensées, leurs cauchemars.Confrontez vous au froid, à la pluie, à la boue et bien sûr à la mort.Perdez la raison et vieillissez chaque jour de plusieurs années dans cette guerre dont on ne peut pas s'extraire . Remarquable et effrayant.
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La peur, celle qui prend aux tripes, celle qui donne envie de fuir loin, loin des combats et des bombardements. Parce qu'il y a cela aussi, des bombardements, des dizaines d'obus qui retournent le paysage, pétrifient les hommes et coûtent la vie à nombre d'entre eux. Il y a l'angoisse, de ne jamais s'en sortir, de voir le camarade à qui on tient s'effondrer, nous quitter et nous laisser seul face à l'horreur de la guerre. Mais il y aussi l'angoisse plus insidieuse, celle qui détruit tout et par laquelle la guerre s'imprime au fer rouge dans l'esprit des hommes. L'angoisse qui rattrape les soldats en permission, qui les emprisonne dans la noirceur des combats, où qu'ils soient. Parce qu'évidemment, tout cela ne se fait pas sans une atmosphère sinistre et pesante où la lumière ne filtre pas, où la boue et la crasse viennent entacher les espoirs des soldats.

Ces soldats, ils se nomment Jules, Boris ou encore Ripoll et leur quotidien c'est la vie dans les tranchées. Appelés en aide lors de la première guerre mondiale pour défendre la France face à l'envahisseur allemand, ils sont impliqués dans des combats où, avant de penser à la patrie, on pense à soi. On essaye de se battre le plus dignement possible, d'affronter les ennemis avec tout le courage et la force que les précédents assauts ont bien voulu nous laisser. Lorsque les espoirs et les chances de survivre sont réduits à néant, alors on essaye de mourir du mieux que l'on peut. En essayant de se faire entendre, de faire savoir aux autres que nous étions là. En essayant d'emporter avec soi les dernières bribes de beauté de la vie. Car c'est aussi cela Cris, ce sont des soldats qui, malgré la violence et la dureté du quotidien, tentent de voir la beauté qui persiste dans la nature ou dans la camaraderie.

Avec Cris, Laurent Gaudé a fait le choix de structurer son récit en cinq parties qui semblent reproduire un schéma de guerre. Ce simple découpage nous permet déjà de prendre conscience du caractère vicieux de la guerre. La première partie s'intitule « La relève de la vieille garde » et le choix du terme « relève » montre bien la continuité et le cycle sans fin des combats. Les hommes remplacent au front d'autres hommes qui seront amenés à eux-aussi remplacer d'autres camarades de première ligne. Les titres suivants sont tout aussi évocateurs et nous immergent progressivement dans le combat et dans sa fin tragique.

Au sein de ces cinq parties, chaque soldat est amené à prendre la parole pour évoquer ce qu'il vit, ses sentiments ou ses réflexions. le tout forme une sorte de narration chorale qui nous transmet cette idée que l'armée, avant d'être une unité confrontée aux mêmes difficultés et aux mêmes horreurs, c'est surtout un ensemble d'individus. Des individus qui essayent de faire de leur mieux à leur échelle pour gérer leur quotidien et les événements auxquels ils font face. Dès lors, le récit nous offre un large panel de profils de soldats qui révèlent des manières différentes d'appréhender la guerre.

Ce qui est également intéressant, c'est que ces soldats sont éloignés de l'idée romanesque du soldat sans peur que l'on peut trouver dans de nombreux écrits. En effet, il y a la fois, ceux qui parviennent à transformer leur peur en une force bestiale pour vaincre leur adversaire. Mais il y a également ceux que la pression des combats pousse à un point de non-retour et pour qui la folie devient inévitable.

Autre point fort de ce choix de narration, c'est qu'il permet à l'auteur d'évoquer les différents postes et destins des soldats pendant la guerre. Il y a ceux qui se battent mais il y a aussi le soldat en permission, le médecin ou encore le soldat gazé abandonné sur le champ de bataille. Ainsi, tout en préservant l'individualité des soldats, Laurent Gaudé montre aussi que le sort qui attend ses personnages a été celui de dizaines de milliers d'hommes engagés dans la guerre et à qui il rend hommage.

Cet hommage sonne d'autant plus juste que le récit est empreint de réalisme. En effet, Laurent Gaudé décrit la barbarie vécue par les soldats de la première guerre mondiale de manière assez crue, brutale mais fidèle. Il gravit peu à peu l'échelle des horreurs en montrant bien que, pour ces soldats, il n'y avait pas d'illusion à se faire et peu d'espoir à avoir.

Malgré cette brutalité, l'auteur a fait tout un travail sur la psychologie des personnages qui contribue à donner une certaine touche de poésie au texte. Face à une violence qui dépasse l'entendement, les soldats essayent tout de même de rendre leur quotidien vivable en cherchant les dernières bribes de beauté dans le monde. Ainsi, Laurent Gaudé intègre dans son texte de nombreuses figures de style associées à un vocabulaire lyrique qui viennent quelque peu contrebalancer les horreurs qui les accompagnent.

À cela s'ajoute une certaine part de fantastique. Celle-ci semble naître de cette situation qui dépasse l'entendement et qui plonge les soldats dans la folie. Toute une partie de l'histoire reste mystérieuse même aux yeux du lecteur. Elle semble matérialiser l'absence de réponse face aux interrogations des soldats sur cette guerre.

Enfin, avec Cris, se pose la question du devoir de mémoire et du moyen le plus juste de rendre hommage à tous ces hommes engagés dans une guerre effroyable. le titre de l'ouvrage résume à lui seul toute l'ambivalence du sujet : ce ne sont pas les cris, chaque soldat souhaite que l'on connaisse son propre cri mais en même temps ce sont les cris de milliers de soldats dont on doit se souvenir.
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Mon premier livre de Laurent Gaudé. Un livre très prenant dans style unique d'écriture. Un expérience bouleversante d'intensité et de pression qui nous projette dans un état second. Une excellente expérience sous fond de première guerre mondiale. Cette oeuvre est une référence.
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Comme toujours, les mots de Gaudé touchent, heurtent, sonnent juste avec une telle puissance... J'adore l'auteur. Chaque fois, il nous transporte dans un univers, nous le fait vivre, le fait résonner en nous. J'ai senti l'odeur de la mort, de la terre avec ces hommes dans les tranchées. J'ai senti leurs peines, leurs peurs, leurs folies. J'ai entendu les cris, les tirs, les obus tombés. Complétement immersif. Et ça marque. L'horreur de la guerre. le désir que ça se termine. La perte des compagnons. La rage. Gaudé est un grand écrivain.
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Un roman historique puissant qui transporte le lecteur dans l'enfer de la Grande Guerre. Dès les premières pages on est saisi d'effroi. Pas de dates, ni de lieux précis, mais une plongée immédiate dans l'horreur.

C'est une histoire d'hommes que Laurent Gaudé nous raconte ici, celle d'un petit groupe de soldats perdus dans les tranchées, entre deux lignes de front. Simples poilus, caporal, jeune officier inexpérimenté, médecin, … il les suit l'un après l'autre et nous fait partager leurs pensées, leurs sentiments, leurs interventions et leurs traumatismes.
Les paragraphes, tels des petits monologues intérieurs, sont très courts, ils se succèdent rapidement, le rythme est haletant. le lecteur a l'impression d'être sur le champ de bataille et de vivre au coeur du combat, avec chaque individu, dans des conditions abominables.

Attente stressante précédant les assauts, la peur au ventre, pour regagner des positions, fusils et baïonnettes, tirs d'obus assourdissants, gaz asphyxiants, combats corps à corps, lance-flammes, courses haletantes… Les blessés et les morts se comptent par milliers dans la boue et le sang. Victimes des décisions stratégiques aléatoires des généraux, les soldats obéissent à des ordres parfois contradictoires, mais luttent avec courage et solidarité pour que cette tuerie s'arrête enfin. Les rares rescapés sombrent dans la folie et le délire et ils n'en peuvent plus d'entendre ces cris : ceux des blessés précipités brusquement dans la mort, celui du gazé qui agonise, abandonné tout seul dans son trou et ceux encore plus traumatisants de l'homme-cochon, peut-être un soldat fou qui hurle dans le no man's land, et qui symbolise la guerre et la destruction.

Ce livre bouleversant écrit magistralement par Laurent Gaudé est court mais poignant. Je n'ai pas pu m'en détacher et je le recommande vivement.
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