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sur 827 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Gaudé prend le parti pris du regard des hommes du front, celui des descriptions à travers leur vision... La guerre à l'intérieur des têtes.

Les descriptions erratiques, imaginaires sont éloignées du naturalisme de la guerre et sublimées par le texte auquel je n'ai pas adhéré.

Le style est vivant, ciselé mais je suis passé à côté de ce cri choral.
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Premier roman de Laurent Gaudé que je lis, c'est peu de dire qu'il ne me laissera pas un souvenir impérissable.
Dans ce court récit, l'auteur ne dit vraiment pas grand chose qui n'ait pas déjà été dit sur ce conflit, et il le dit avec considérablement moins de classe que beaucoup d'autres, dans une série de phrases courtes, parfois d'un à trois mots. Presque télégraphique. Comme ça. Oui. Vous m'avez compris.
Il choisit une structure inhabituelle, un peu comme une pièce de théâtre, faisant parler alternativement des personnages qui sont tantôt éloignés les uns des autres, tantôt proches, ce qui aurait pu être intéressant. Mais tous ces personnages disent peu ou prou la même chose et parlent de la même manière.
Plus problématique encore à mon sens, ce roman estampillé "historique" accumule les contre-vérités sur le conflit, ce qui est tout de même assez dommage pour un récit qui, semble-t-il, est maintenant étudié au lycée.
Avec la poursuite de ce "fou", nu au milieu des lignes, il laisse entendre que le no man's land était un lieu où on pouvait jouer au loup en plein jour sans se faire immédiatement allumer. Avec ces multiples assauts à la baïonnette, il laisse entendre que celle-ci était l'arme majeure et ultime de ce conflit, alors qu'elle était inutilisable dans les tranchées et que les armes de corps-à-corps de façon générale furent responsables de moins d'1% des pertes. Les invraisemblances s'accumulent jusqu'à l'indigestion dans la dernière phase, lorsqu'un soldat français s'occupe d'en soigner un autre alors que sa ligne est débordée par l'assaut allemand, et qu'un autre réussit même à tuer le porteur d'un lance-flammes boche et à se l'approprier.
Tout ce que je retiendrai de ce court opus, hors ses défauts, c'est une certaine atmosphère de folie et d'apocalypse.
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J'ai trouvé l'idée de la polyphonie excellente et par endroit très efficace. Mais laurent Gaudé ne creuse pas ses personnages, ceux-ci reste superficiels, tout comme le sujet est sans surprises, voir empli de clichés. Il semble ne rien apporter par lui-même, avoir pioché à gauche et à droite pour finalement nous livrer des évidences. Qui sont ces hommes ? Quel est leurs passé ? Ou est l'émotion que certain auteurs savent faire partagée ?
Sans parler de certaines inventions plutôt ridicules (voir le "robinson").
Sur le même sujet, il y a forcement mieux. Un auteur "minimaliste".

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Je ne partage pas du tout le sentiment d'ensemble des utilisateurs et utilisatrices de Babelio au sujet de ce livre de Laurent Gaudé. Je me suis laissé entraîné pendant une centaine de pages, puis j'ai décidé de lâcher ma lecture. Alors que le format poche contient un peu moins de deux cent pages, cela est mauvais signe.


Ne croyez pas que c'était par pure fainéantise. Disons que l'idylle entre "Cris" et moi était mal embarquée dès le début. En effet, un auteur qui utilise une écriture sèche et rapide dans TOUTES les circonstances et pour TOUS les personnages, je n'appelle pas ça du génie ou du talent ou une capacité de synthèse. J'appelle ça, grande gueule que je suis, une écriture assez pauvre et manquant de finesse. Voilà pour le premier (gros) hic.

L'autre maintenant. Je ne demande pas forcément de l'originalité. Je peux aimer certains livres, films ou disques convenus, pour peur que cela soit bien fait et efficace. Or, en ce qui concerne ce roman, je retrouve la sempiternelle grille de lecture apposée à la première guerre mondiale. Les mêmes idées, les mêmes retranscriptions, les mêmes sensations ressassées encore et encore, toujours les mêmes depuis les premiers exposés au collège. Et comme l'écriture ne passe pas, cela ne peut pas marcher pour moi.


Au final, je ne comprends pas les éloges que reçoit ce roman. Je veux bien lui distinguer un minimum de qualités, mais je ne suis pas à même de comprendre l'engouement à son sujet alors qu'il me parait plutôt adapté à un public jeune. En effet, "Cris" me semble adapté en tant que première approche de la guerre de 14-18. Mais rien de plus.
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J'ai terminé Cris de Laurent Gaudé, qui malheureusement souffrira de mes 2 précédentes lectures.
La voix d'Oscar Lalo m'a beaucoup plu dans Les contes défaits, tant et si bien que j'ai souvent chuchoté en lisant pour faire courir sur mes lèvres la mélodie de ses mots.
Je pensais trouver les mêmes qualités chez Gaudé mais son phrasé très court, très répétitif, haché, comme des tirs de Maxim, n'aura pas eu chez moi l'effet escompté.
Bien sûr, il sait écrire, le texte contient de quoi s'émouvoir et même de prendre quelques notes, ce qui ne m'arrive pas à chaque lecture, loin s'en faut, mais à trop démontrer le malheur et la tragique solidarité de ces jeunes soldats embourbés dans les boyaux des tranchées de la Grande guerre, avec autant d'emphase, j'ai eu l'impression que l'auteur était sorti de ses brodequins pour se regarder écrire, et cela m'a un peu sortie moi-même du contexte, pourtant prometteur.
Je garde surtout en tête l'excellent Fratricide de Patrice Quélard, qui ne sera lui, probablement jamais étudié au lycée comme son homologue, parce que trop dense, trop complet, trop réaliste, trop juste.
Quand l'un survole les différents points de vue de manière unilatérale, l'autre se positionne à hauteur d'hommes, glaçant de cruauté et de réalisme, mais débordant d'humanisme.
Le livre de Gaudé se présente comme un court roman choral dans lequel chaque protagoniste, du soldat au sergent, du permissionnaire au gazé crevant dans le trou d'un obus du no man's land, prend la parole et nous révèle à brûle pourpoint sous forme de minis monologues, ses états d'âme.
Il est bien dommage qu'ils s'expriment tous d'une même voix, sur le même ton, qu'il soit artisan, palefrenier, venu d'Afrique ou d'ailleurs.
Quand Quélard enrichit son récit et nuance les propos de chacun en fonction de son origine et de son intelligence émotionnelle, Gaudé est un monolithe.
Quand Gaudé met le focus sur une bataille sanglante, sur une ligne perdue dans le quotidien de la guerre, Quélard nous offre plusieurs points de vue, moult histoires dans l'Histoire et davantage d'humanité que dans ce trop court récit de Gaudé dont il ne me restera finalement pas grand chose.
À faire parler de manière si brève et d'une même tonalité tous ces protagonistes, ces témoignages, post-it collés sur un mémorial de douleur et de tragédies, il nous protège certes de l'oubli, mais ne nous permet pas d'approfondir ni la réflexion, ni les émotions.
J'ai néanmoins acquis Eldorado, curieuse de voir si le style et la construction changeront dans un genre différent.
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On savait déjà que la guerre rend fous tous ceux qui ne le sont pas déjà, mais Laurent Gaudé nous le rappelle lourdement. Il parle des combats, des bombardements incessants et des corps mutilés lors des assauts contre les tranchées ennemies. Mais il insiste particulièrement sur le côté psychologique, et tous les personnages du roman ressortent complètement fous de la tragédie qu'ils ont vécu.
Ce roman est glauque, même si l'auteur voulait faire passer un message antimilitariste, il pouvait le faire avec un texte plus abordable.
Ce livre est interdit à toute personne un tant soit peu fragile, je l'ai terminé dans la soirée, je me demande si je ne vais pas faire de cauchemar cette nuit.
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