Nocturne

Si on ne me l'avait pas offert, l'aurais-je acheté ? C'est un non négatif.
La faute à une vilaine couverture recto-verso tenant bien plus du récit de midinette énamourée que du mythe vampirique censé foutre un minimum les jetons. Une lecture clairement typée ado, soit, qui aurait tout de même pu proposer quelque chose de beaucoup plus accrocheur.

Alienor Gauthier est une jeune écrivaine de 26 ans qui publie ici son tout premier roman. Totalement subjuguée par Rice, Hambly et consorts, c'est tout naturellement qu'elle s'essaye au genre avec Nocturne.

Très honnêtement, je m'attendais à bien pire.
Si le canevas apparaît minimaliste - un vampire et ses proies malgré tout envoûtées par la bête - , cette courte histoire se lit sans déplaisir.
Encore une fois, les personnages manquent cruellement de consistance et le scénario tient sur un ticket de métro mais malgré tout, l'auteur parvient à intriguer et c'est bien là l'essentiel.

Une lecture rapide et facile qui mériterait de trouver son juvénile public.
Une toute jeune auteure encore à mille lieues de ses modèles qui devrait toutefois susciter la curiosité pour peu que ses prochains romans soient beaucoup plus étoffés .

Voilà un tout petit livre, de 168 pages, écrit très gros et avec double interligne (il pourrait tout-à-fait être proposé aux mal-voyants et cela c'est un plus), qui se découpe en quatre parties dont la première forme presque un tout à elle seule, une sorte de nouvelle, avec un dénouement.

Pour résumer sans trop dévoiler, il s'agit d'une entreprise de séduction menée par un vampire mal dans son cercueil auprès de jeunes et sensibles mignonnes. Enfin, jeunes, pas toutes ! L'éternel jeu de la séduction déploie tous ses pièges, sortilèges et réussit, plus ou moins. Un brin d'humour et d'inattendu nous amuse quand le séducteur est un peu malmené. Pour autant, c'est vrai qu'il est d'un charme désuet (et pour cause...) ce Darius qui inonde ses conquêtes de roses blanches ou roses selon le message à délivrer. Attraction – répulsion, histoire connue.Peu de rebondissements ni de tentative vraiment réussie dans l'approche psychologique des personnages, la panoplie habituelle du vampirisme n'est pas là non plus (ni ail, ni pieu dans le coeur!), tant pis, on se contentera de pathétiques tentatives pour neutraliser le monstre. Quant au final, il est tellement attendu qu'on aurait pu l'écrire dès le début !

Bref, sur le fond, c'est plutôt maigre. Quant à la forme, il faut s'attacher le poignet pour ne pas saisir son crayon et corriger les fautes qui ne peuvent plus être des « coquilles » à ce niveau ! Voilà qui est tout de même navrant si on pense (et on le pense!) que ce livre s'adresse à des ados en mal de sensations. J'ajouterais que le prix (14 euros) me semble très élevé pour un tout petit texte mal ficelé, pas relu, avec, de surcroît une couverture (1 et 4) racoleuse et sans grâce. Désolée, mais pour moi, c'est un essai raté pour cette jeune auteure qui aura intérêt à travailler davantage.