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Claude Seban (Traducteur)
EAN : 9782253062660
507 pages
Le Livre de Poche (01/02/1993)
3.75/5   118 notes
Résumé :
Retrouver le " rouleau de Thot ", un papyrus rédigé de la main même du dieu qui confère le pouvoir sur la mort et la résurrection : tel est le rêve du prince Kâemouaset, fils de Ramsès II, érudit, médecin et magicien.
Inlassablement, il fouille la nécropole de Saqqarah, violant les sépultures et troublant le repos des momies. Mais on ne cherche pas impunément à se hisser au rang des dieux, et la vengeance de Thot sera terrible. Fresque historique et conte mag... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Ce fut avec une certaine fébrilité que je me jetais un jour sur « le Tombeau de Saqqarah », découvert au hasard d'une foire aux livres.
Pensez donc ! Un ouvrage dont le personnage principal n'est autre que le prince Khâemouaset, un des hommes les plus remarquables de l'antiquité egyptienne, fils de Pharaon, prêtre de Ptah, érudit, médecin, magicien, et déjà au IIIème siècle avant J-C devenu le héros romancé du cycle de Setné (dont le Tombeau de Saqqarah s'inspire librement).
Les premières pages nous plongent littéralement dans l'ambiance (ou dans la tombe plutôt, ce qui n'est pas peu dire). Nous suivons donc la quête quasi obsessionnelle de Khâemouaset pour retrouver le fameux Rouleau de Thot, dont on dit qu'il a été écrit de la main même du dieu et qu'il confère un pouvoir sur la résurrection.
Dès le départ on est frappé par l'ambigüité du personnage ; si le prince Khâemouaset est un précurseur, un visionnaire, un érudit qui se plait à restaurer les monuments érigés par ses ancêtres et met un point d'honneur à s'investir corps et âme dans la perpétuation de leur oeuvre, il est totalement dépourvu de scrupules lorsqu'il s'agit de violer des sépultures pour assouvir son obsession, tant et si bien que même les précautions rituelles, religieuses ou morales dans lesquelles il se drape paraissent être de fausses excuses et des alibis hypocrites. Cela en fait un être finalement très humain auquel il est immédiatement possible de s'identifier.
Humain, Khâemouaset l'est aussi à travers ses relations avec sa famille ; son fils Hori, sa fierté, complice de ses expéditions, débrouillard et promis à un avenir radieux ; son épouse Noubnofret, femme de tête qui dirige parfaitement sa maison et peut se targuer d'être une des rares à tenir tête au Prince ; et enfin sa fille Sheritra, quelque part enjeu entre le père et la mère, fille mal-aimée pour son physique ingrat mais à l'esprit vif et perspicace. On s'aperçoit que tout prince, prêtre qu'il est Khâemouaset se retrouve avec des problèmes familiaux, professionnels qui nous sont familiers et l'on s'immerge immédiatement dans son quotidien, d'autant plus que l'auteur excelle à nous plonger dans la vie de l'Egypte sous Ramsès II avec des descriptions d'une précision exceptionnelle.
Advient alors ce qui pourrait passer pour un événement anodin au cours d'une réception mondaine mais dont on ne comprendra la réelle signification qu'à la dernière page du roman. On se demandera longuement qui, quoi, qu'est-ce, pourquoi mais la révélation viendra nous frapper de plein fouet dans un twist final à couper le souffle.
Cet événement signe le lent glissement de l'histoire vers une atmosphère résolument plus fantastique mais également oppressante. L'auteur distille peu à peu un sentiment de malaise, contre lequel on aimerait pouvoir mettre en garde Khâemouaset qui de son côté semble aveuglé par une forme d'hybris qui le pousse à ne pas prendre en considération des signes évidents.
Et c'est là que je trouve un certain point noir dans la narration : les signes s'accumulent, les coincidences sont frappantes, il n'y a que peu de place au hasard et pourtant… rien. Aucune réaction du héros. Si on avait à faire à un paysan borné, un jeune héros naïf, cela paraitrait plausible, mais Khâemouaset est un des esprits les plus brillants de son temps or il ne voit, n'entend rien… Qu'il soit aveuglé par son arrogance, puis par la passion, pourquoi pas, pendant un temps mais au fur et à mesure de la lecture, il devient particulièrement irritant, voire caricatural. C'est le deuxième point noir que je voudrais mettre en exergue.
Si la rencontre avec Tbouboui, Sisenet et Harmin marque la rupture narrative et ouvre sur cet atmosphère délétère qui envahit le roman et qu'elle est dans les premiers temps fascinante et exaltante, elle devient à un moment donné totalement ridicule. J'ai énormément de mal à concevoir que Khâemouaset puisse être complètement aveuglé par une femme, aussi belle et érudite soit-elle, qu'il devienne un être libidineux, totalement soumis à ses pulsions et qu'il ne parvienne pas à se défaire d'instincts primaires pour réfléchir, prendre du recul. L'exemple le plus flagrant reste quand même que même Hori parvient à se défaire de l'emprise de Tbouboui avant son père et que malgré son amour pour Harmin, Sherithra accepte d'entendre les arguments de son frère. A côté d'eux, leur père, le plus grand des magiciens est, pour reprendre l'expression de Tbouboui, totalement « tenu par les couilles » tant et si bien que de héros charismatique, il en devient horripilant.
A cet égard, le troisième et dernier point noir serait pour moi la fin… La résolution du problème, qui laisse un goût amer, de bâclé. Alors que le problème avait mis tant de temps à s'installer, que l'emprise était irrévocable et que l'ambiance malsaine avait atteint son point culminant, en une demi-douzaine de pages à peine Khâemouaset reprend ses esprits et se débarrasse de la menace avec un seul et unique rituel !
Fin… Oui c'était assez frustrant et on aurait simplement eu envie de lui demander de se réveiller plus tôt…
Mais heureusement l'épilogue survient et c'est une excellente –ou très mauvaise selon le point de vue duquel on se place- surprise qui vient nous rappeler le fondement même de ce roman qui apparait presque comme un conte philosophique ; les hommes ont une place, les dieux une autre, il n'est pas bon de se laisser guider par son hybris et de se croire leur égal. Les dieux ne sont jamais cruels, ils sont justes, même dans les épreuves auxquelles ils soumettent leurs dévots mais au final il semble que les mortels refusent de voir ce qui est pourtant évident.
De ce fait, ce roman est pour moi en demi-teinte ; si la description de l'Egypte antique, l'ambiance malsaine et la leçon philosophique ont été de grands moments de lectures, je reste un peu plus dubitative concernant le traitement des personnages, le rythme de l'intrigue. Il n'en reste pas moins que « le Tombeau de Saqqarah » est un très bon ouvrage que n'importe quel amateur de l'Egypte devrait lire au moins une fois afin de se forger sa propre opinion.
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Une éternité que je n'avais pas lu Pauline Gedge et j'ai ouvert ce livre avec une certaine impatience. Et j'avoue qu'en le refermant, mon avis est plutôt mitigé.
La mise en place est longue, loooooooooongue, et on en voit pas le bout. Puis l'action est longue, loooooooooongue, et on en voit pas le bout. Puis le dénouement est ... trop rapide ! En quelques pages, la conclusion est faite.
Par contre, j'ai aimé me retrouver auprès de ces hommes et femmes au temps de cette civilisation flamboyante.
Cette plongée dans l'Egypte antique mêlant histoire et fantastique me laisse finalement un peu déroutée.
Bref, cette lecture ne m'a pas enthousiasmée et même déçue.
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Le 4è fils de Ramsès est un prince érudit, respecté à travers toute l'Egypte pour ses connaissances, entouré d'une famille unie et heureuse, mais plein d'arrogance. Il cherche avec acharnement ce fameux rouleau de Thot, censé être écrit de la main même du dieu et donner la vie éternelle. Jusqu'ici, ses fouilles se sont révélées infructueuses. Sa dernière découverte est tout aussi décevante que les précédentes, à part un parchemin cousu à la main même d'une momie et qu'il ramène chez lui. Incapable de traduire ce parchemin, il lit à voix haute ce qui semble être des incantations sans en saisir le sens. A partir de là, un sentiment de malaise ne le quitte plus, les horoscopes qu'il établit pour sa famille deviennnent désastreux, et une femme aussi mystérieuse que fascinante apparaît, faisant naître chez lui une obsession et une passion violentes qui l'entraînent peu à peu vers la déchéance.
Ses enfants Hori et Sheritra vont tenter de dénouer l'intrigue et briser la malédiction qui semble s'être abattue sur leur famille. Mais n'est-il pas déjà trop tard ? Car la vérité qu'ils finissent par découvrir est aussi terrifiante qu'implacable...

Pauline Gedge réussit le tour de force de bâtir un thriller haletant où la magie et le surnaturel se mêlent sans aucune fausse note. Elle revisite un conte écrit pendant l'époque ptolémaïque sur Les tribulations magiques de Setni-Khaemouaset et de son fils Sa-Ousir et se le réappropie totalement.
Par contre, je ne suis pas sûre que ce livre plaise à tout le monde car l'auteure prend le temps de planter le décor et les personnages et certains lecteurs pourraient lui reprocher de faire traîner les choses en longueur. Personnellement, c'est justement cela que j'ai adoré : prendre le temps de m'immerger totalement dans la civilisation égyptienne. Les descriptions sont si précises et évocatrices que l'on a l'impression d'entendre l'étoffe de lin se froisser contre notre corps, de respirer le parfum des lotus et des encens, de sentir la brûlure du soleil égyptien sur notre peau... le livre fourmille de détails sur le quotidien de ces anciens Egyptiens, nous faisant vivre à leur rythme nonchalant et sensuel.

J'ai eu un véritable coup de coeur pour ce livre et je prends plaisir à le relire régulièrement d'autant plus que la fin est magistrale et saisissante !
Lien : http://parthenia01.eklablog...
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Il n'y a pas que Christian Jacq pour conter l'Egypte...

Envoutant. Enivrant. Etrange. Mystérieux. Sensuel.

Un conte aux frontières de la magie, entre le désert sec et poudreux, et le Nil bienfaiteur. Prévoir du temps, car une fois qu'on a mis le nez dans l'histoire, difficile de s'en extirper avant la fin.

Faut-il le lire ? OUi oui oui. Les amateurs de Christian Jacq : abandonnez le pour ce livre sans regret.

Les non-amateurs d'Egypte ancienne : plongez-y et bienvenue dans un monde fantastique et dangereux...Méfiez-vous de certaines rencontres...
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Pauline Gedge est une auteure merveilleuse pour qui aime les récits historiques ou se passionne pour l'Égypte antique. Ses romans sont toujours un véritable coup de coeur, riches en émotions, en découvertes historiques, en personnages flamboyants et en exotisme.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
La fraîcheur de l'air frappa agréablement Kâemouaset. Il entra avec précaution dans le tombeau, conscient comme toujours qu'il était le premier à fouler le sol de sable gris depuis que, bien des siècles plus tôt, le cortège funèbre avait remonté les marches devant les balayeurs pour retrouver avec soulagement le flamboiement du soleil et le vent brûlant du désert.
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C’est une femme énergique, aimante et incroyablement têtue, se dit-il en s’engageant dans le couloir qui conduisait à ses appartements. Car si elle avait cédé sur l’ameublement du hall de réception, elle avait si bien pris sa revanche dans le reste de la maison que Kâemouaset avait parfois l’impression de se trouver dans la boutique d’un commerçant. Une multitude de trésors, de bibelots et d’objets venus de tous les coins du monde encombrait les pièces. Noubnofret, qui avait reçu la meilleure des éducations, les avait certes disposés avec goût, mais ils n’en donnaient pas moins un sentiment d’étouffement à son mari qui aspirait aux espaces paisibles et dépouillés du passé.
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Baal et Astarté étaient à la mode à la Cour, et les noms sémites abondaient jusque dans les familles purement égyptiennes, quelle que fût leur classe sociale. Les mariages interraciaux étaient fréquents. L’ami le plus cher et le plus écouté de Pharaon était un Sémite maigre et silencieux du nom d’Ashahebsed. En courtisan éprouvé, Kâemouaset avait l’habitude de dissimuler ses sentiments et le faisait avec aisance. Il avait souvent eu affaire à cet homme, qui préférait à présent être appelé Ramsès-Ashahebsed, et s’était borné à l’insulter légèrement en refusant de lui donner ce nom de « Ramsès » ailleurs que sur des documents.
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Le hall de réception où l’on accueillait et recevait les invités était une salle spacieuse et fraîche, au sol revêtu de carreaux blancs et noirs ; sur les murs enduits de plâtre étaient peintes des scènes de famille où l’on voyait Kâemouaset et les siens chasser le gibier d’eau dans les marais, pêcher ou se détendre dans les jardins à l’ombre de leur parasol. Au moment de la construction de la maison, Kâemouaset avait insisté pour que l’on utilisât les blancs, noirs, jaunes, bleus et rouges de l’ancien temps. Il avait également tenu à ce qu’on n’installât dans la pièce que quelques meubles simples en cèdre du Liban, incrustés d’or, d’ivoire et de lapis.
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Les dernières lueurs du soleil le suivirent, jetant de longues langues de flammes qui paraissaient si denses qu’on avait l’impression de pouvoir les ramasser et les caresser. Elles ne pénétraient toutefois pas jusqu’au cercueil, enfoui profondément dans la petite salle et, pour que sa palette soit éclairée, Penbuy s’arrêta sur le seuil. Kâemouaset franchit la ligne presque palpable qui séparait le couchant des ténèbres éternelles du repos et regarda autour de lui. Les esclaves avaient bien travaillé. Tabouret, chaise, tables et lit avaient retrouvé leur aspect primitif et la place qui avait été la leur pendant des générations.
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