- Au bout du compte, personne ne s'en sort, siffla Nogusta. On naît, on vit, on meurt. Tout ce qui compte, c'est la façon dont nous menons notre barque. Et même ça ne dure pas longtemps. L'Histoire nous oublie. Elle oublie tous les hommes, à la fin.
- Les forces du mal sont en train de se réunir, et tous les espoirs reposent dans les mains de trois vieillards. Ça me ferait presque croire en la Source. Nous avons ici affaire à un sens de l'humour d'ordre cosmique.
- Eh bien, mon ami, moi, j'y crois. Et si j'avais dû choisir trois vieillards pour sauver le monde, j'aurais pris les mêmes qu'Elle. Nogusta gloussa.
- Moi aussi, mais ça prouve bien l'arrogance de ces vieillards.
-L’ennemi a mis en ouvre des forces contre vous ,auxquelles vous n’avez encore jamais eu à faire face. On les appelle les Krayakins. Ce sont des guerriers suprêmes, mais ils ne sont pas immortels. Les lames peuvent les blesser ,mais pas les tuer. Ils ne craignent que deux choses :le bois et l’eau.(L’enfant se tourna vers Kebra) Si tu les touches au cœur ou à la tête ,tes flèches peuvent les tuer. Tes compagnons devrons se fabriquer des armes en bois , des pieux , des lances , ce qu’ils trouveront.
- Pourquoi est-ce si important pour un cheval qu'on lui brosse la robe? murmura-t-il à l'archer.
- Le brossage ne sert pas que pour la robe, répondit Kebra. Ce cheval a froid et il est fatigué. Le brossage favorise la circulation du sang et tonifie les muscles.
- Tu as de la chance, Antikas. Si le coup avait été porté cinq centimètres plus bas, tu aurais perdu un oeil.
- Bizarrement, plus je m'entraîne, plus j'ai de la chance, dit-il.
Il n'y a qu'une chose de certaine dans la vie, mon garçon, c'est que tu n'en sortiras pas vivant.
-Aucun homme ne "veut" mourir. Mais si l'idée de la survie te vient en tête au cours du combat, la mort est certaine. Pendant une bataille, il est vital pour un guerrier de se séparer de son imagination. "Et si je me fais poignarder, et si je me faisais estropier, et si je mourrais?" Ces pensées affaiblissent les talents d'un guerriers. L'ennemi va venir. Et nous allons les tuer. C'est la seule chose sur laquelle tu dois te concentrer.
- Je lui brise le cou? demanda Bison.
-Comme c'est fascinant, marmonna Antikas. Un singe qui parle.
-Ah, fit Antikas dans un grand sourire. Je vais mourir, alors. Eh bien, pourquoi pas? Je ne l'ai encore jamais fait. Cette nouvelle expérience me plaira peut-être.
Quand on est fort, les ricanements des autres ne nous atteignent pas. Comme son père disait: "un lion est toujours suivi de chacals".