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Nathalie Mège (Traducteur)
EAN : 9782258079632
360 pages
Presses de la Cité (20/05/2010)
4.29/5   130 notes
Résumé :
Brillant professeur à Harvard, Alice Howland adore sa vie, qu'elle partage entre les cours, la recherche et sa famille. Peu de temps avant son cinquantième anniversaire, elle s'étonne de ses trous de mémoire, de plus en plus fréquents. Sans doute est-ce le stress. Mais, un jour, Alice se perd dans son quartier en faisant son jogging, et décide de consulter un médecin. Le diagnostic est sans appel : elle est atteinte d'un Alzheimer précoce. À mesure que ses souvenirs... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (35) Voir plus Ajouter une critique
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Alice Howland est une femme comblée. Mariée avec John, éminent chercheur, depuis des années, mère de trois grands enfants et un boulot qu'elle adore. Diplômée d'un doctorat de psychologie, elle est titulaire d'une chaire à Harvard depuis 25 ans, enseignant la psychologie cognitive tout en menant des recherches en linguistique et donnant des conférences partout dans le monde. Seule ombre au tableau à ses yeux : sa fille cadette, Lydia, qui veut devenir comédienne quand les deux aînés ont suivi de brillantes études de médecine et de droit. Un matin, alors qu'elle faisait son jogging habituel, subitement, elle ne se repère plus. Paniquée, il lui faudra un certain temps pour enfin reconnaître les rues. Malheureusement, ses trous de mémoire deviennent de plus en plus fréquents. Si elle n'en parle pas à John, elle décide tout de même d'aller consulter son médecin généraliste. Après avoir écarté les syndromes de la ménopause, effectué bilans sanguins et IRM, il l'oriente vers un neurologue...

Tragique diagnostique que celui posé sur Alice, à tout juste 50 ans, un Alzheimer précoce. Pour cette femme dynamique, passionnée par son métier, le monde perd peu à peu de ses couleurs. Consciente de ce qui lui arrive, elle sait que ses petits trous de mémoire s'aggraveront et redoute le jour où elle ne pourra plus reconnaître l'homme qui partage sa vie depuis tant d'années. Ce récit, intime et profond, dépeint avec un réalisme incroyable et beaucoup de tendresse ce que vit Alice, au jour le jour. Ses angoisses, ses peurs, ses colères, ses doutes, son impuissance devant cette maladie qui, elle le sait, la rongera petit à petit. Lisa Genova, diplômée en neurosciences et tenant une chronique sur le site de la National Alzheimer's Association, maîtrise parfaitement son sujet, sans jamais être larmoyante.
Un roman d'une grande justesse et bouleversant...

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Paradoxalement, ce roman qui illustre la perte de la mémoire risque bien de laisser de profondes traces dans celle du lecteur. Beaucoup plus angoissant qu'un thriller, dont on sait bien qu'une fois la dernière page tournée, la vraie vie viendra chasser les ombres funestes. Et dans les jours qui suivent, le moindre lapsus, la moindre faute d'étourderie prennent une autre dimension.
Car lorsque les premières bévues arrivent, Alice ne s'affole pas : la fatigue, la ménopause, la pression d'un travail passionnant mais très exigeant (elle est titulaire d'une chaire de psychologie à Harvard) sont autant d'alibis provisoires, jusqu'au jour où elle se perd dans son quartier, et où les mots semblent s'effacer de son lexique personnel. le doute s'installe, de plus en plus anxiogène, jusqu'au jour ou le diagnostic est établi, véritable coup de massue pour cette femme de cinquante ans brillante et reconnue dans son milieu professionnel. Pas besoin de lui faire un dessin : elle sait ce qui l'attend.
Même si les réactions de l'entourage proche ou professionnel sont évoquées et analysées, c'est tout de même la maladie vécue de l'intérieur qui est décrite, (pas à la première personne, ce qui conduirait vite à quelque chose d'incompréhensible, dès que les dégâts neuronaux sont suffisamment importants) , la longue descente vers l'enfer, la culpabilité d'avoir mis au monde des enfants porteurs de la mutation, l'aggravation inéluctable, les faux espoirs des traitements (aucun ne peut à ce jour, prétendre stabiliser et encore moins réparer les dégâts que cause la maladie d'Alzheimer).

Très bien documenté, le roman est un remarquable récit qui nous plonge au coeur de la souffrance inhérente à ce type de pathologie.

Julian Moore a reçu un oscar pour son interprétation d'Alice. Un film ne peut sans doute pas témoigner avec la même force du chemin de douleur des patients atteints, surtout lorsqu'ils sont jeunes au moment du diagnostic, mais il est tentant d'aller apprécier la performance de l'actrice.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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J'ai décidé de lire ce roman, dans un premier temps, car il a été adapté au cinéma et sortira bientôt sur nos écrans (sous son titre initial, Still Alice). de plus, j'adore les actrices qui ont été choisies, comme Julianne Moore et Kristen Stewart. J'ai donc donné sa chance à Lisa Genova, sans regrets !

Même si l'intrigue est rédigée à la troisième personne, Alice est au coeur de son histoire et du processus de découverte de sa maladie. Avec elle, on assiste aux premiers symptômes, aux doutes, mais aussi aux rendez-vous médicaux. Elle n'a que 49 ans, aussi sa généraliste ne prend même pas le temps de penser à un Alzheimer précoce : c'est cette naïveté, ce manque d'informations, qui doit laisser passer de nombreux cas entre les mailles du filet. C'est terrifiant. L'auteure a mené un énorme travail de recherche (confirmé dans les remerciements) afin que son roman soit le plus réaliste possible. Pour cela, je la remercie.

L'écriture retranscrit très bien cela, et joue même avec l'évolution de la maladie : les phrases qui se répètent, les personnages qui ne sont plus reconnus.. On a parfois l'impression de vivre le calvaire d'Alice, et après avoir tourné la dernière page, je ne dois pas être la seule à avoir ressenti un peu de paranoïa au moindre trou de mémoire !

Si j'ai été très émue (vraiment), une petite curiosité me pousse à me demander : quelle aurait été l'histoire d'Alice si elle n'avait pas eu de famille aimante autour d'elle ? Personne pour la surveiller quand elle se perd ? Si son couple n'était pas aisé et n'avait pas accès aux médecins, aux traitements ? Son histoire est tragique, mais elle aurait pu être bien pire quand on y réfléchit.

C'est une lecture que j'ai adorée et qui m'a touchée, aussi j'ai hâte de voir l'adaptation au cinéma, et je me demande si la fin a été conservée. Cela a été ma petite déception, car Alice ne parvient pas à tenir son objectif (je ne dirai pas lequel). Cela ajoute cependant une vraie dose de réalisme, en montrant que la perte des capacités cognitives peut même faire oublier son projet de (fin de) vie.
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Alice, la cinquantaine, vit la vie dont elle a toujours rêvé. Un job prenant, passionnant, qui l'amène à voyager régulièrement, et dans lequel elle est connue et reconnue. Un couple épanoui, des enfants qui suivent leur voie. Quand elle peine à trouver un mot, quand elle souffre d'un blanc en plein discours qu'elle a pourtant prononcé de nombreuses fois, elle se dit que c'est un signe de fatigue, lié à sa vie trépidante. Quand elle se perd dans son quartier pendant un jogging, elle s'inquiète davantage, va jusqu'à envisager une tumeur. Mais lorsqu'on lui diagnostique un Alzheimer, elle tombe des nues, et son entourage avec elle. Elle est trop jeune, pour perdre la mémoire, pour voir disparaître ses souvenirs, pour arrêter de travailler. Son mari a d'ailleurs tendance à remettre en question le diagnostic, à espérer une erreur. Peu à peu, elle accepte la situation, trouve des techniques pour contourner ses difficultés, pour ne pas annoncer encore à ses collègues la terrible nouvelle.

C'est d'autant plus terrible, qu'Alice est parfaitement consciente de ce qui va lui arriver. Titulaire d'une chaire de linguistique à Harvard, sa vie repose sur la langue, dont elle connaît à fond le fonctionnement, et elle sait qu'elle va perdre ce langage. Elle sait que, si elle perd actuellement la capacité à se souvenir du contenu des cours qu'elle doit donner face à ses étudiants, elle qui était jusqu'à présent tellement appréciée, sa déchéance ne s'arrêtera pas là. Elle sait qu'elle n'aura pas l'occasion de lire tous les livres qu'elle a mis de côté, année après année, "pour plus tard", parce que ce plus tard n'arrivera jamais, parce qu'elle va perdre cette capacité à lire, à se souvenir d'un paragraphe pendant qu'elle lira le suivant. Elle sait que même si elle prend soin de lister chaque matin tout ce qu'elle doit accomplir pendant la journée (jusqu'à "aller donner cours" et "prendre les médicaments"), elle finira par oublier de consulter cette liste. Elle sait que viendra un jour où elle ne reconnaîtra plus son mari ni ses enfants. Elle sait que viendra un moment où elle sera incapable de s'occuper d'elle-même, de s'habiller, de manger. Elle sait tout cela, mais elle ignore quand cela se produira, combien de temps il lui reste.

C'est terrible, quand on y pense, cette épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Se lever chaque matin en se demandant si c'est la dernière fois qu'on reconnaît l'homme couché à côté de soi. Se coucher le soir en ignorant si on s'effondrera le lendemain en apprenant, à 30 ans de distance, la mort d'un proche.

Pour autant, ce roman ne tombe pas dans le pathos. Bien sûr, le sujet est difficile et le récit est émouvant, et même très émouvant, mais il n'a pas pour vocation de faire pleurer dans les chaumières. Il est réaliste, car très bien documenté (l'auteur connaît visiblement son sujet) et nous plaçant aux côtés d'Alice, même si les réactions de son entourage sont également évoquées. J'ai trouvé l'écriture très touchante, très proche de la réalité d'Alice, nous permettant de vivre ses angoisses, ses incompréhensions, ses colères face à ce qu'elle considère comme une infantilisation, alors qu'elle estime ne pas encore en avoir besoin, son courage et son besoin de se prendre en main malgré tout.

C'est un roman qui fait gonfler une petite boule dans la gorge, qui serre le coeur au détour d'une phrase, qui mouille les yeux parfois. Alice est attachante, forte face à cette maladie qui s'abat sur elle et qui finira par l'abattre. Elle tente de la surmonter, de la contourner, d'envisager le moyen de quitter elle-même la scène avant d'en perdre totalement la capacité. Et oui, là, difficile de ne pas avoir le coeur serré. Difficile de ne pas être horrifiée à l'idée qu'un jour je pourrais ne plus reconnaître mes enfants. Difficile de ne pas penser à celle qui est passée par là, quand j'étais encore trop jeune pour comprendre tout ce que cette maladie impliquait, tout ce qu'elle avait dû ressentir, au début, quand elle était encore consciente de ce qui lui arrivait et de comment cela allait évoluer, tout ce qu'ils ont dû ressentir en la voyant partir, peu à peu, en voyant son esprit, ses souvenirs, son identité, la quitter. Existe-t-il pire situation que celle-là, on où sait qu'on va perdre tout ce qui fait ce qu'on l'on est, tout ce qui fait la personne que l'on est devenue au fil des ans, et où on ignore le moment où cela se produira...

Bref, c'est un très très beau roman, sensible et intéressant, que j'ai beaucoup aimé, vraiment beaucoup, malgré son sujet difficile.
Lien : http://margueritelit.canalbl..
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L'histoire nous parle d'Alice Howland, professeur douée et passionnée d'Harvard qui développe un Alzheimer précoce à l'âge de 50 ans. L'auteur, diplomée en neurosciences, nous faire vivre la dégénérescence de son héroïne de l'intérieur et waw qu'est-ce qu'on en apprend des choses. Je trouve que ce point de vue permet d'affiner de manière importante notre vision de la maladie et d'en comprendre les complexes méandres.
L'histoire est bien écrite, une écriture simple mais efficace.
J'ai adoré ce livre, je l'ai trouvé prenant et oui, il m'a arraché plus d'une larme!
La seule déception que j'ai eue concerne l'approche (de loin et sans l'évoquer noir sur blanc) de l'euthanasie. Est-ce que c'est parce que l'auteure est d'origine américaine? Je ne peux pas en dire plus sans déflorer l'intrigue...
Un livre que je vous conseille si vous êtes curieux ou si vous aimez pleurer en lisant....
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Emotionnellement lasse, intellectuellement vidée, Alice s'affala face au Dr Davis....Elle venait de passer un temps fou, une vrai torture, à subir des tas de tests neuropsychologiques...Les mots, les informations, les questions qu'on lui avait posées et ses réponses lui avaient fait l'effet de bulles de savon, de celles que les enfants soufflent au bout de petites baguettes en plastique par une journée venteuse : elles s'éloignent très vite dans des directions étourdissantes, il faut énormément d'efforts pour les suivre. Et si, un certain temps, on parvient à en conserver certaines dans son champ de vision, elles finissent invariablement par éclater, par disparaître, explosant sans cause apparente pour regagner le néant et l'oubli, comme si elles n'avaient jamais existé.
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- C'est tragique, j'ai appris qu'un papillon ne vivait que quelques jours.
- Sa vie est courte, mais ce qu'il faut retenir c'est qu'elle est magnifique.
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Maintenant, personne ne me demande plus mon avis, ni mes conseils. Ça me manque. J'étais curieuse, indépendante, sûre de moi. Ça me manque de ne plus être sûre de rien. On n'est pas tranquille quand on n'est sûr de rien.
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L'Alzheimer était comme l'océan sur cette plage : irrésistible, féroce, destructeur. Et elle n'avait aucune digue dans le cerveau pour protéger ses souvenirs et son esprit du massacre.
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Le soleil près de plonger dans l'Atlantique paraissait énorme dans le ciel rose et bleu. Elles dépassèrent un homme agenouillé sur le sable qui visait l'horizon avec son appareil photo, tâchant de fixer cette beauté évanescente avant qu'elle ne s'enfuie.
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Vidéo de Lisa Genova
Still Alice (2014), un film dramatique américain réalisé par Wash Westmoreland et Richard Glatzer d'après le roman Still Alice. Trailer.
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