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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Anatomie d'un crime est construit comme ces films des années 80-90. On commence par la fin, très très pas joyeuse, et puis on reprend et on déroule le fil, dès le début de la fin.
Ce n'est pas un polar.
Plutôt un entremets.
Un constat.
L'impasse qui se profile et la catastrophe qui s'affine page après page.
Où tout ce qu'on a lu jusque-là d'Elizabeth George paraît en comparaison protégé, élégant presque, à la violence et déchéance filtrées.
Un hors série qui a toute sa place dans le cycle.


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La force du destin

Je crois qu' "Anatomie d'un crime" n'est pas le livre préféré des lecteurs d'Elisabeth George et ça peut se comprendre.

Il faut dire qu'avec ses 760 pages, il a de quoi dérouter les habitués des enquêtes du couple Linley/Havers, ces derniers n'apparaissant d'ailleurs que très brièvement, à la fin. Ce n'est pas un roman policier, le dénouement final est sans suspense et l'histoire est accablante.

Et pourtant, ce livre procède d'une démarche très intéressante.

Le précédent roman policier d'Elisabeth George "Sans l'Ombre d'un témoin", se terminait par un drame : la jeune épouse enceinte de l'inspecteur Linley était assassinée sur le pas de sa porte, par un gamin sans motifs apparents.

"Anatomie.." se veut une étude des événements qui ont conduit à cette tragédie.
C'est donc un retour en arrière qui nous amène à suivre le jeune Joel et la famille Campbell dans sa chute prévisible tant elle cumule de handicaps.

L'écrivain américain expose chaque facette de ce qui façonne un destin : déchéances physiques, conditions sociales, économiques, ethniques...Chaque pas rapproche les Campbell du mur contre lequel ils vont se fracasser.

E. George décrit sans complaisance la vie dans les quartiers pauvres de Londres, la spirale de la pauvreté et de la misère morale, dans une sorte d'Assommoir contemporain. le découpage londonien en territoires communautaires avec des populations qui se frôlent sans se rencontrer est particulièrement bien rendu.

Mais il ne s'agit pas seulement d'une charge manichéenne contre le système. le dévouement de certains acteurs sociaux, assistantes sociales, associations, flics compréhensifs...est également souligné.

En l'occurrence, la force d'attraction du trou noir de la misère sera plus forte que tout et chacun se trouvera dépassé et impuissant devant l'issue inéluctable.

E. George aurait pu se contenter d'écrire un best-seller de plus, avec son art consommé de raconter des histoires policières.
Elle a choisi un autre chemin.
Je trouve que c'est à la fois courageux et réussi.

Seules réserves : une cinquantaine de pages en trop sans doute et un manque d'explications sur la manipulation dont fait l'objet le jeune Joel.
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J'ai trouvé ce tome vraiment marquant et différent des histoires auxquelles nous a habitué l'autrice. J'ai déjà lu plusieurs des livres de cette saga et j'en ai d'autres dans ma PAL. Mon erreur étant de les avoir lu dans le désordre. Celui-ci fait une sorte de jonction entre la vie maritale et parfaitement heureuse de l'inspecteur Lynley et les tomes suivants où on le retrouve veuf. Ici pas d'enquête policière, le schéma est inversé on remonte aux origines du crime. Comme beaucoup de lecteurs, j'ai éprouvé de la compassion pour ces jeunes enfants que la vie n'épargne pas, la tante ne comprend trop tard ce qu'elle aurait du faire pour les aider. Beaucoup de bonnes intentions mais parfois ça ne suffit pas. Joël est parfois d'une maturité effarante avec des responsabilités qui n'incombe normalement pas à un enfant de cet âge, mais je l'ai trouvé également très naïf à d'autres moments, il ne semble pas comprendre qu'il n'a été qu'un jouet dans les mains du caïd du coin. Ce livre m'aura donné vraiment de continuer à lire les autres tomes de la série mais dans l'ordre cette fois.
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Un roman original qui tient bien plus du roman social que du policier. Bien écrit et prenant, mais déconseillé les soirs de déprime : l'atmosphère est pesante, le roman s'attachant à retracer avec précision la lente descente aux enfers d'une fratrie, et en particulier du cadet, Joël. Malgré quelques longueurs, on s'attache aux personnages, et on attend avec fatalisme de découvrir les circonstances ayant menées Joël au fameux crime annoncé dès le début du roman.
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Souvent un roman policier commence par un crime et on essaie de remonter vers son origine pour trouver les coupables et comprendre ce qui a pu se produire. Ici c'est l'inverse. On suit celui qui sera le coupable (et pas forcément le criminel). Plongée cynique dans les mauvais quartiers londoniens où on accompagne le parcours d'une famille aux prises avec leur environnement et leur histoire. Il n'y a pas d'espoir dans ce roman noir où seuls ceux qui abandonnent face à une réalité trop difficile ou ceux qui ne la voient pas ont une chance de s'en sortir. Dans ces quartiers où la police est absente quand elle n'est pas complice, les caïds sont les seuls maîtres et un jeune garçon de 12 ans ne peut que sombrer. Chaque fois qu'il fait un geste pour se sortir de ces sables mouvants ils s'enfonce. Un roman social et fataliste plus que policier.
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Je pensais lire un roman policier. Mais non c'est un roman social. Très bien mené, captivant jusqu'à la fin on s,attache aux personnages, surtout à Joel, 12 ans. Je me suis même venue à souhaiter qu'il s,en sorte, malgré tous ses problèmes familiaux. Mais il semble que ce ne fut pas le cas .De la misère à l'état pur dans un Londres d'aujourd'hui.
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Le seul lien de ce roman avec les enquêtes Lynley/Havers habituelles de George est composé par un vaste flash-back qui revient sur les circonstances du meurtre de la femme de Lynley. C'est un roman noir plutôt qu'un policier : on suit la vie difficile, semée d'embûches de Joel, un gamin métis de 11 ans d'une banlieue de Londres. Son père est mort, sa mère en internement psy, sa soeur Ness de 16 ans se came et a des fréquentations louches. Elle finit par devenir la maîtresse de The Blade, un mafieux local. En même temps Joel doit protéger son petit frère Toby, retardé. Abandonnés par leur grand-mère la fratrie se retrouve dans un nouveau quartier, hébergés par Kendra, leur tante, qui sera vite dépassée par les événements malgré toute sa bonne volonté. Joel est contraint de chercher la protection de The Blade, qui en fait se servira de lui pour se venger de sa soeur qui lui a fait perdre la face en le quittant.C'est donc un long mélodrame, un portrait sans concessions de l'angleterre dure aux pauvres et démunis, mais que j'ai lu avec intérêt.
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Jusqu'au dernier moment, Joel, le personnage principal, pense qu'il pourra choisir. Jusqu'au dernier moment, le lecteur est pris avec lui dans un engrenage aussi noir qu'efficace qui s'explique en partie par les origines du jeune et de sa fratrie ( un quartier défavorisé).
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ou comment se trouve piégé un brave p'tit bonhomme par la délinquance londonienne. Par à vrai dire un polard... mais quel engrenage!
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Je suis Elisabeth George depuis son premier livre traduit, le meilleur, Enquête dans le brouillard .
Le meilleur car c'est là qu'elle campe ses personnages et qu'elle fait très bien comprendre les aprioris ( souvent justifiés, mais pas toujours...) à propos des classes sociales. C'est très finement analysé. Et Enquête dans le brouillard posait très intelligemment beaucoup de problèmes, dont celui de l'inceste.
C'était la première fois que Linley et Havers travaillaient ensemble, et la rencontre de deux mondes.
Et il y a une partie de ce livre qui décrit le quotidien de Barbara Havers, la misère affective qu'elle connait sur le plan familial ( ce qui expliquera plus tard son attachement à son équipe de travail, même si au départ elle ne les supporte pas..), sa culpabilité incessante, c'est un très beau personnage, Barbara Havers,très ambigu, et je crois qu'il faut , pour le voir, lire ce premier épisode !

Bien sûr, dans les suivants, j'ai souvent trouvé des longueurs. Mais peu importe, les thèmes abordés étaient toujours intéressants, et j'adore les personnages récurrents, je m'y attache!

C'est pour cela que je lui en voulais beaucoup , je vais mettre un spoiler, sinon ça va râler

Et je me suis demandé quel était son but... et voici donc Anatomie d'un crime .
Je n'ai jamais considéré les romans d'Elisabeth George comme des romans policiers, mais plutôt comme des romans de société, très descriptifs donc de différents milieux sociaux ( elle est particulièrement convaincante dans le personnage de Barbara Havers).
Ici, il s'agit d'une dissection ( le titre original est What came before He shot her, mais la traduction française, Anatomie d'un crime dit bien ce qu'elle veut dire) d'un destin à peu près-et tragiquement- tracé d'avance. Et c'est très bien vu, tout y est, sans manichéisme d'aucune sorte.
Sauf que c'était reparti.... Si elle ne me sortait pas , et rapidement, ce pauvre jeune et gentil Joël de ce bourbier , j'allais encore lui en vouloir...

Ca vient, mais c'est long.. et le dernier n'est pas encore traduit, ils savent que j'attends des nouvelles, moi?
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