Contes et Légendes de la Meuse

En découvrant l'existence de cet ouvrage, j'ai été séduite, non pas par l'immonde bête Faramine de la couverture, mais par la promesse de belles histoires sur mon département d'élection depuis quatorze années.
Si la bête en question est aussi moche que cruelle (et gloutonne comme on peut le constater), le livre lui-même est de belle qualité, avec couverture cartonnée, papier d'un ton légèrement jauni, belles gravures en illustrations intérieures. Pour un prix si modique de 5€ et quelques (prix librairie et non d'occasion)! Comment résister?

J'en viens maintenant au contenu. Jean-Claude George aime la Meuse. Cela se sent et se ressent à chaque page, à chaque phrase. On trouve dans ces presque 450 pages des contes surprenants, des paysans pleins du bon sens qui les qualifie souvent... et d'autres d'une bêtise crasse, des histoires pieuses... plus ou moins, des légendes, autour de la vouivre dont la rivière Woëvre qui parcourt le territoire tient son nom ou des  vertus de la mandragore. le diable est très présent, forcément, ainsi que les sorcières ou prétendues telles, guérisseuses, rebouteuses et autres détentrices de savoirs anciens.
Superstitions et histoires racontées aux veillées se tiennent la main. L'auteur y ajoute son grain de sel. Et beaucoup d'humour. C'est aussi des pages d'Histoire des duchés de Lorraine et du Barrois qui prennent vie sous sa plume. le quotidien d'une Meuse rurale et sylvestre jaillit sous nos yeux aussi vivement que la mirabelle s'écoule dans les gosiers de bon nombre de personnages.

Je me suis fort divertie à la lecture de ces récits, j'ai ri à certaines fiauves, historiettes ou anecdotes qui reviennent au fil du livre, j'ai découvert maintes histoires, j'ai appris pas mal de choses. J'ai beaucoup apprécié le style de l'auteur, vif, dynamique, émaillé de traits d'humour et de quelques phrases en patois. Jean-Claude George manie les mots avec élégance et délectation et c'est plaisir de le lire. J'en ressors avec une affection encore grandie pour la belle Meuse et un appétit toujours plus grand pour les bonnes histoires joliment conteés.