Papyrus, tome 13 : Le labyrinthe

La série "Papyrus" de l'auteur belge Lucien de Gieter sent la bonne volonté et la bonne humeur, car il applique à l'Egypte antique les archétypes du Héros aux mille et un visages ! Il puise très joliment dans les mythes, les légendes et les contes pour construire une séduisante Egypte Fantasy, magnifique terre d'aventure où l'on croise à parts égales démons et merveilles !
Et de tome en tome, la différence entre le très sympa et le très bon se fait à peu de choses finalement, et la plupart d'entre elles sont liés au cahier des charges des bandes dessinées de l'époque où la série à débutée : si vous n'êtes pas allergique aux BD franco-belges old school, et aux partis pris jeunesse c'est du tout bon !


Dans ce tome 13, intitulé "Le Labyrinthe", la série "Paryrus", dédiée à la l'Egypte antique, fait un détour par la civilisation minoenne en reprenant les classiques de la mythologie grecque : la faute, le châtiment, et le choix à effectuer entre la quête de vengeance et la recherche de la paix…
Mélos le prince de Crète envoyé en ambassade en Egypte est victime de son orgueil/hybris en voulant dompter Apis le taureau sacré… Pour compenser la terrible perte, Papyrus et Apis précèdent en Crète la dépouille mortelle du prince crétois momifiée avec tous les honneurs dus à son rang. Mais le roi de Crète en deuil cède à la colère, et offre Papyrus, seul rescapé du naufrage de son navire, à l'appétit du Minotaure… Nous avons donc une relecture du mythe de Thésée avec une très sensuelle acrobate muette, un madrépore titanesque transformé en labyrinthe et une créature marine hybride faisant office de prédateur… Tout cela me fait penser aux créations de Pierre Christin et Jean-Claude Mézières pour la saga SF "Valérian et Laureline", ce qui pour moi a renforcé le côté plaisant de l'ensemble.
Après le prince c'est le roi qui est châtié pour son orgueil, et la princesse Ariane doit faire face à son destin…

Dans cette treizième aventure de Papyrus, Lucien de Gieter continue sa relecture de l'histoire antique et, par la même occasion, de la mythologie égyptienne (et, dans ce cas-ci, grecque). Et donc à partir de l'histoire rabâchée de Minos et son dédale, il nous propose une nouvelle vision des différents éléments. Et nous rencontrons le Prince au Lys, Ariane et son fil, les squelettes des victimes sacrifiées et, bien entendu, le Minotaure. de plus, nous nous promenons dans une reconstitution du palais minoen de Cnossos, très respectueuse de ce qui est présenté en Crète. Si bien que cette aventure « exotique » se laisse lire sans aucun déplaisir, même si l'intervention finale de Zakros sent très fort le Deus ex machina.
Il est également intéressant de souligner les citations des fresques du palais, du rapprochement des cultes égyptien et crétois pour le taureau, animal emblématique par excellence dans le monde méditerranéen de l'époque.

j'ai bien aimé :)