Les filles de Salem

Quelle belle façon de rendre hommage à toutes ces victimes de l'obscurantisme et des croyances.

On perçoit bien la place des femmes à cette époque par rapport à celle des hommes.
La peur de tout ce qui est inconnu et qui diffère du peuple de Salem est vu comme quelque chose de diabolique.

L'auteur retranscrit toute cette histoire et les émotions avec justesse. Il n'en fait pas trop car il n'y en pas besoin, les événements décris étant déjà horribles.

J'ai également beaucoup aimé les graphismes et les grandes planches de dessins ainsi que les métaphores dessinées pour représenter les croyances. Une réalité déformée par la religion.

Lorsque je suis tombé par hasard sur cette adaptation graphique des fameux procès de Salem, je n'ai pas hésité un seul instant à me le procurer et je dois bien admettre que le destin est bien fait tant j'ai adoré ma découverte de cette revisite percutante et pertinente.

Il faut dire qu'en plein re-visionnage de Salem, la série également inspirée de ces faits réels, j'ai trouvé une saveur particulière à l'oeuvre de Thomas Gilbert. À l'aide d'un coup de crayon délicieusement vif et saisissant, dont vous pouvez retrouvez un aperçu ici, ce dernier offre une vision violente et sanguinolente du calvaire qu'on vécu les femmes – et certains hommes – de ce superstitieux et maudit village. Si, comme moi, vous connaissez déjà les grandes lignes de cette funeste tragédie, cette lecture ne vous apprendra rien de plus mais vous fera vivre un voyage percutant au sein d'une bourgade manipulée par l'opinion publique et dirigée par un homme d'église bien plus entrain à la prospérité qu'à la charité.
Avec brutalité mais réalité, l'auteure met en avant les tristement célèbres portraits dévoilés lors de ces événements. Ainsi, j'ai pris plaisir à retrouver certains protagonistes clés et essentiels à l'avancée de cette intrigue encore incomprise de nos jours de par ses origines inconnues et bien floues encore. le lecteur fera ainsi la connaissance des amies Betty et Abigail, semblant la cause de ce tourment mais aussi la rencontre de l'esclave et étrangère Tituba ainsi que celle du maléfique et diabolique révérend Parris. A travers ces personnages, Thomas Gilbert dévoile et présente l'histoire d'un peuple pauvre et encadré par une fois pieuse, ne laissant place aux traditions païennes et autres superstitions de l'époque. Ainsi, les comportements de cette bourgade sont régis par la parole de dieu et dictés par la foi qu'ils ont envers le tout-puissant. En ce sens, le lecteur se veut témoin d'une déchéance orchestrée sous forme de manipulation et autres manigances afin de taire certains secrets et certains autres pêchers réalisés par ses mêmes accusateurs de sorcellerie.

Ainsi, c'est une pertinente critique des moeurs que réalise l'auteur et ce, avec finesse et profondeur. Je ne m'attendais pas à découvrir une oeuvre aussi vive et dynamique, à la construction délicieuse à parcourir. Les premières pages apportent une certaine clarté et épuration dans leur réalisation qui s'effacera au fil des chapitres pour laisser place à une effrayante noirceur, apportant une certaine dualité à cette oeuvre. le bien contre le mal, le jour contre la nuit mais aussi la bonté contre la cruauté et tant d'autres encore. Je me suis languis de cette décadence visuelle et scénaristique et j'ai été plus que réceptif à la rédemption apportée par ce dernier en fin d'ouvrage. Avec un certain style et une certaine poésie, ce dernier rend un subtil hommage à ces êtres innocents torturés et tués sur de simples commérages et sous le poids du pouvoir en place à l'époque. Mieux encore et bien que subtilement représenté, Les Filles de Salem ne manque nullement d'ésotérisme et j'ai également apprécié l'appropriation que s'en est fait Thomas Gilbert. Ici et là sont dissimulés quelques notions essentielles à cet art ancestral et je n'aurais pas été contre un certain approfondissement de la part de celui-ci. Néanmoins, l'orientation réalisée par ce dernier et profondément psychologique se veut percutante et pertinente et je n'en attendais pas moins de cette lecture aux dessins irréprochables et vivifiants.

J'ai donc adoré redécouvrir les procès de Salem au travers du coup de crayon vif et saisissant de Thomas Gilbert. Ce dernier offre une vision débordante de cruauté mais surtout de vérité quant aux moeurs et traditions de l'époque, portées par un peuple endoctriné par la foi aveugle envers leur seigneur. Par raison ou folie, ces derniers porteront les travers d'une société perdue et esseulée cherchant à tout prix un coupable à leurs malheurs.
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On connait tous plus au moins l'histoire des sorcières de Salem. Comment un village de Nouvelle Angleterre en proie à une folie collective a sacrifié ses jeunes filles au nom de la religion.
Dans « Les filles de Salem », l'auteur ne s'attarde pas sur le procès mais sur la montée de la psychose au sein de cette petite communauté. Comment tout un village a succombé à la folie d'un révérend persuadé de sauver ces âmes perdues.
« Les filles de Salem » est une très belle BD.
Une BD qui nous parle de fanatisme, d'intolérance, de féminisme et de peur. Et même si cette histoire se passe en 1600 ces thématiques sont tristement toujours d'actualité en 2019.

C'est un heureux hasard qui fait que j'ai lu cette bande dessinée en même temps que Peyton Place de Grace Metalious. L'histoire se passe au même endroit, la Nouvelle Angleterre, mais à trois siècles d'intervalle. Les deux oeuvres se font étrangement écho, par le côté féministe qui s'en dégage : des femmes vivent leur vie comme elles l'entendent et ça en défrise plus d'un.e !

Dans cette bande dessinée, le personnage principal est Abigail Hobbs, une jeune habitante de Salem Village, où elle vit avec son père et sa belle-mère. La vie des colons n'est pas simple entre les récoltes qui pourrissent et les altercations avec les Amérindiens. Mais la jeune fille ne manque de rien d'essentiel et vit une enfance plutôt heureuse en compagnie de ses amies et de sa famille.

Toutefois, les années passant, le climat général du village se dégrade. Plusieurs mauvaises récoltes exacerbent les tensions, les esprits s'échauffent petit à petit et le pasteur déglingué jette de l'huile sur le feu en voyant l'oeuvre de Satan dans les malheurs qui s'abattent sur les habitants. L'influence de l'homme d'Église gagne tellement de terrain qu'à cause de son fanatisme religieux, plusieurs habitants, notamment des femmes (mais pas que) seront accusés de sorcellerie et pendus avec l'approbation quasi générale du village.

L'histoire est librement inspirée de celle des sorcières de Salem. L'atmosphère est extrêmement bien rendue, à la fois grâce au dessin mais aussi grâce à la narration. J'ai vraiment été plongée dans la Nouvelle Angleterre de l'époque et j'ai ressenti avec force la peur et l'angoisse des habitants habilement et abjectement entretenues par le pasteur. L'auteur a très bien réussi à instiller une atmosphère de suspicion générale de la population, hantée par la peur d'une catastrophe à venir et prête à croire n'importe quoi et n'importe qui pour y échapper. le crescendo est parfaitement maitrisé et la fin m'a clouée sur place alors que bien évidemment je la connaissais déjà.

Je recommande chaudement la lecture de cette BD, certes difficile mais très réussie !

Quel livre révoltant! En même temps, il fallait s'en douter avec ce titre. Mais cette violence reste toujours aussi surprenante.

Les illustrations nous mettent tout de suite dans une ambiance sataniste, diabolique. La recherche constante du diable, la recherche de coupables à punir pour sauver l'humanité. Et quoi de mieux que de punir ces femmes qui osent vivre différemment? Quoi de mieux que de punir des femmes qui nous condamneront tous à l'enfer? Merci à toutes ces personnes qui les ont dénoncées... vous nous avez tous sauvé. Voilà comment un fou, sous couvert de la religion, va faire régner la terreur dans sa petite ville. Voilà comment des choses simples de la vie peuvent être diabolisées au point de condamner des femmes. Une représentation forte de la folie des hommes, à lire absolument.

Thomas Gilbert reprend un fait divers maintes fois traitée, réinterprétée, qu'on connait sous toutes les coutures. L'histoire de plusieurs jeunes femmes accusées de sorcellerie dans un petit village de de la côte est des actuels Etats-Unis.
Le dessin est beau, les personnages partagés entre désirs de liberté et peur de l'autre. On plonge avec plaisir dans cette histoire pleine d'une belle nature avant que le mal & la nuit prennent le pas sur le bien. L'homme est cruel et l'auteur de la Bd ne lésine pas sur les effets pour bouleverser la vie de ces créatures. Un roman graphique audacieux, surprenant, sanglant et bouleversant de réalisme.

Prenant, dérangeant, glauque,

Cette BD garde en haleine durant tout le long de l'histoire. Les dessins peuvent choquer les plus sensibles, j'ai moi-même grincé des dents à plusieurs reprises.

Inspirée de faits réels, on plonge dans une pression religieuse qui s'abat sur le village de Salem où des jeunes femmes recherchent la liberté.

L'ambiance est oppressante autant que dans le film The Village. Elle donne l'impression d'être surveillée et on en ressort bouleversée après une lecture en apnée.

Amateurs d'horreur et d'ambiance glauque, allez-y !

Comme tout le monde, j'ai entendu où lu les légendes sur la ville de Salem et de sa chasse aux Sorcières.

Dans cette BD, on retrouve Abigail, une jeune femme qui au détour d'une balade quotidienne en forêt va rencontrer un indien au visage noir. de cette renco très va s'ensuivre une série d'événements dramatiques qui ira jusqu'à conduire 19 femmes à être pendues pour sorcellerie et sur dénonciation de membre apeuré du village.

J'ai vraiment apprécié découvrir cette BD, au dessin pas forcément gracieux mais très sympa. L'histoire est prenante, bien que les dessins soient glauque par moment.

XVIIe siècle. Salem est un paisible village entouré de champs et de bois. Abigaïl y mène une existence paisible jusqu'à ce que le révérend de la paroisse déclare la chasse au Malin ouverte.
 
Bande dessinée passionnante retraçant le grand procès des sorcières de Salem. L'auteur s'attache ici à nous faire découvrir la vie des femmes du village, le poids de la morale à cette époque, la manipulation des foules exercée par l'Eglise à des fins de lucre. On ne lache pas cette brique avant la fin et on s'interroge sur le caractère toujours très actuel de cette chasse aux sorcières. A lire !

Sujet largement remis au goût du jour par Arthur Miller ou Mona Chollet, le procès des sorcières de Salem ne cesse de faire couler de l'encre ces dernières décennies tout en rappelant la symbolique de ce fait historique. Dans cette continuité, l'année 2018 a été marquée par la sortie de la bande dessinée Les filles de Salem écrite et illustrée par Thomas Gilbert aux éditions Dargaud. le sous-titre de l'album Comment nous avons condamné nos enfants esquisse déjà les coloris pourpres d'une histoire tragique.

Salem, 1692. Abigail Hobbs a toujours été une adolescente sans problèmes dont l'enfance fut tranquille au sein du cocon familial. A l'aube de sa quatorzième année, elle fait la connaissance de Mikweh, un jeune abénaki avec qui elle se lie d'amitié dans le secret des forêts environnantes. Très vite, on les surprend, la nouvelle fuite portant Abigail au centre des préoccupations du village. Serait-elle une sorcière ? Aurait-elle fait un pacte avec le Diable ?

Sous ses illustrations, Thomas Gilbert a su laisser renaître la triste histoire du procès de Salem et par extension, toutes les autres liées à la chasse aux sorcières. L'auteur propose une narration interne, Abigail Hobbs, qui raconte son histoire et celles des autres jeunes filles à travers ses yeux d'adolescente. C'est un plongeon irrémédiable au coeur même des pires émotions ressenties par ses personnages et forcément, de nombreuses questions fusent. Est-ce cela que de se savoir condamné à mort lorsque l'on est innocent ? Cette interrogation révèle une pensée intemporelle qui, bien au-delà d'un procès vieux de cinq siècles, rejoint toutes les injustices raciales, genrées ou religieuses de notre temps.

Les filles de Salem rassemble les pensées les plus tristement célèbres pour leurs apparitions fréquentes dans l'Histoire, notamment l'obscurantisme, l'extrémisme et le machisme, d'une certaine manière. Elles constituent le roc des fausses accusations qui séviront toute l'année 1692, l'absence de preuves et invariablement une peur profonde de l'autonomisation féminine. Cet évènement complexe semble soudain bien plus abordable à travers l'album de Thomas Gilbert. Son empathie presque vulgarisatrice face au sort d'Abigail Hobbs et de toutes les autres femmes torturées et tuées à Salem donne à la bande dessinée toute sa prestance et sa gravité. Un hommage certain à ces dix-neuf innocents.

Les illustrations assez épurées tout en étant très réalistes suivent une certaine continuité philosophique face au procès : le désarroi de se voir dépourvu d'éléments pour se sauver soi-même si ce n'est que par la liberté de sa propre pensée, une mise à nu funeste accentuée par une prédominance de tons sombres. L'agenais propose une vue de l'intérieur originale qui porte très haut une symbolique qui aura eu un impact foudroyant sur l'histoire des Etats-Unis.
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