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Lu lycéenne. Je découvrais avec bonheur l'univers de Giono.
La Provence, la simplicité des choses de la vie, les intrigues amoureuses, les bons et mauvais bougres, les braves gens, la solidarité... Et comment oublier l'interprétation de Fernandel, en amoureux transi !
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C'est l'Amédée qui raconte, le soir où dans un bar de Manosque il a croisé l'Albin avec sa pierre dans le coeur, le regret d'avoir laissé Louis, avec toute sa pourriture, emmener Angèle et la vendre à Marseille.

Tous les deux, saisonniers agricoles, c'est pas avec des mots qu'ils racontent, c'est avec le bruit du vent la nuit dans les platanes, avec l'odeur de feuille humide, avec la lune sur la joue de la montagne et Albin, c'est avec la musique de son 'monica' qui guérit les coeurs.

Et ce qui rend Amédée encore plus immense, c'est qu'il ne laisse pas rentrer Albin dans son hameau de Baumugnes avec une pierre qu'il portera toute sa vie, pas plus au début qu'à la fin où il refuse de la laisser dans le coeur des parents d'Angèle, Clarius et maman Philomène.
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Deuxième volet de la trilogie de Pan, "Un de Baumugnes" de situe entre "Colline" et "Regain".
Ce titre a l'accent provençal évoque le lieu d'origine d'Albin, un jeune journalier brisé de tristesse, que le vieil Amédée va prendre en amitié à la Buvette du Piémont.

C'est l'histoire du jeune homme qu'il raconte, celle d'un amoureux timide qui traîne sa déception de ne pouvoir aimer ouvertement Angèle, travaillant de ferme en ferme sans jamais remonter dans sa montagne, à Baumugnes.
Contrairement à ce que j'ai lu sur la quatrième de couverture ou dans les résumés, Angèle ne s'est pas laissée séduire par Louis, un type De Marseille qui n'avait d'autre ambition que de la mettre sur le trottoir. Louis a violé la fille aimée par Albin pour la rendre docile et la prostituer c'est pourquoi il est inconsolable.
Cela trouble Amédée qui décide d'enquêter sur cette Angèle que "l'Albin" de Baumugnes aime tant. Pour la retrouver, il va se faire engager à la ferme de la Douloire, chez les parents de la jeune fille.

Avec une écriture qui traduit un langage parlé rural et très imagé Jean Giono magnifie la nature mais surtout les hommes qui travaillent la terre. Il est question de foulaisons et de paysannerie provençale.
Si les personnages d'Albin et d'Amédée sont bien campés je trouve encore une fois que Giono traite assez mal les femmes de ses romans. Alors que l'histoire d'amour est centrale elle est surtout racontée du point de vue des hommes sans vraiment de compassion pour la jeune fille violée et prostituée. Il est donc intéressant de voir que "Un de Baumugnes" marque le début d'une collaboration entre Jean Giono et Marcel Pagnol qui réalise, en 1934, une adaptation sous le titre d'"Angèle" qui semble mettre en avant le rôle féminin mais que je n'ai pas encore vu.


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Pas mon préféré de Giono. Impression d'un livre au ventre amolli. Cela dit, cette écriture, cette langue a ce don rare de me faire sourire de plaisir. Presque rire, sans le chercher. J'en perds ainsi parfois le fil de l'histoire. Il est probable que ce soit cette écriture et ce sourire chaleureux qu'elle procure qui amollisse ma concentration-cerveau. Et c'est fort bien ainsi.
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Moi qui vit dans les collines de Manosque depuis plusieurs années, il m'aura fallu tout ce temps pour découvrir Giono avec la trilogie Pan. Impardonnable.
Avec ce deuxième volet, cette fois ce ne sont plus tout à fait les collines immédiates de Manosque, mais plutôt la plaine autour des deux rives de la Durance, à l'époque indomptée, entre le Rousset et Oraison, en bas de la montagne de Lure, je subodore se trouver le chemin montant à Baumugnes près de Gap.
J'aime beaucoup ce conte, mêlant histoire paysanne et poésie des paysages provençaux.
Les temps sont rudes, les paysans et les moeurs aussi. Giono nous livre la nature humaine à l'état brut: sauvage, bonne et mauvaise, essentielle.
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**RETOUR DE LECTURE****

Un peu comme l'amour, les coups de coeur livresques surviennent sans crier gare, souvent à la lecture d'un livre qui ne présage en rien de sa préciosité et de sa magnificence. Toutefois, en ouvrant Un de Baumugnes de Jean Giono d'une main assurée, j'étais certaine d'y trouver mon compte. Habituée à l'écriture de Giono, c'est tout naturellement que j'ai lu ce roman, ayant en tête Un roi sans divertissement et Jean le Bleu que j'avais appréciés.

Or, rien ne pouvait me préparer à la lecture de ce récit court, mais si bouleversant. Dès les premières pages, j'ai été tenue en haleine par cette histoire, qui m'a fait passer par toutes les émotions possibles et qui m'a tiré une petite larme à la fin.

À mon sens, ce roman représente le mieux la posture de cet auteur prolétarien, dont l'écriture s'est révélée être une manière de transcender sa condition sociale et humaine.

En outre, lire du Giono, c'est se prendre une claque. Ça vous ramène à l'essentiel, à la nature, à la simplicité, à l'entraide.

Dans Un de Baumugnes, le personnage principal vient en aide à Albin, qui est tombé amoureux d'Angèle, salie par Louis, qui en a fait sa prostituée. Toutefois, au malheur survient Archimède, un héros sans le vouloir, un homme qui a vécu et qui est sensible à la misère humaine ; un homme qui s'exprime comme il pense ; un homme qui avec son franc parler paysan vous saisit tout entier, vous empoigne le coeur et ne le lâche plus. Cette écriture authentique et sans fioritures témoigne de l'âme poétique de Giono, à laquelle vous ne serez probablement pas insensible.

Ainsi, il m'a semblé traverser l'odyssée du malheur pour atteindre ce qui a de plus beau chez l'être humain : la fraternité et l'amour qui pansent les plus vilaines blessures. Alors, mesdames et messieurs, asseyez-vous, saisissez ce roman et laissez-vous entraîner jusque dans les hauteurs et les étoiles.
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Quel plaisir de lire Jean Giono! Après "un roi sans divertissement", "le hussard sur le toit" et le premier tome de cette trilogie "Colline" j'ouvrais avec grand plaisir ce deuxième volet. Encore une fois je n'ai pas été déçu. Giono a cette faculté d'écrire par énigmes, de laisser des images dans la pensée du lecteur, images ornées de sublimes paysages provinciaux que traversent de mystérieux personnages. Ces personnages, le lecteur apprend à les connaître au fil de l'histoire et découvre leurs rôles et leurs caractères en captant les quelques indices disséminés discrètement par son auteur dans les pages qui composent le récit. Ces indices ne sont pas nombreux et encore moins explicites car la touche lacunaire de Jean Giono, qui en est sa signature, est un véritable art qui plonge le lecteur dans une étrange sensation où chaque page, chaque paragraphe, chaque phrase, aussi anodins qu'ils puissent paraître sont en fait des renseignements forts sur le contexte de l'histoire que le lecteur se doit de recomposer. Chaque lecture d'une oeuvre de Giono me transporte car sa prose est suffisament précise pour nous permettre de sentir l'âme de son récit mais également parfaitement évasive pour laisser l'imagination vagabonde du lecteur la reconstruire selon son entendement. Giono maîtrise l'art du "non-dit" et chacune de ses lignes force notre imaginaire, parfois à la limite du fantastique ou du magique, à recomposer l'histoire baignée d'une douce poétie. Un grand bravo M. Giono.
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Eh bien me voilà tout retourné. Je referme ce deuxième tome de la trilogie de Pan avec une belle émotion et les yeux humides. Je n'avais jamais lu Giono, j'avais un gros à priori , j'imaginais un auteur et une littérature ré-gionaux, deuxième à priori soit dit en passant. Et j'ai mis le nez dans Colline, énorme claque, et maintenant ce "un de Baumugnes".
Giono tisse son histoire avec une langue. Elle en est le sang, l'identité profonde. Il n'écrit pas dans le style des gens du coin. Cela n'a rien à voir. Il invente une langue qui invente un monde. Giono est un poète, un poète de l'espèce antique, dont le Père est Homère. Pas uniquement parce qu'il est pétri des mythologies grecques, cela, tout le monde peut le faire. C'est par le souffle, l'ampleur du souffle, la hauteur du point de vue, l'étendue du regard. Sa générosité aussi ; il nous prend par la main, il nous accompagne, nous lecteurs qui entrons en sympathie avec lui.
Tout simplement, lumineusement remarquable.
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Albin, un jeune du village de Baumugnes s'est loué pour les travaux des champs. Ainsi il a rencontré Louis, une crapule et croisé une belle jeune fille qu'il a à peine eu le temps d'aborder. Et voilà que tout se précipite car Louis sans scrupule trouve la jeune fille, la séduit, l'avoue à Albin puis file pour une nouvelle vie : exploiter les atours d'Angèle qui n'a que 15 ans pour de l'argent.

Tout ça, Albin le confie à Amédée, un home déjà âgé qui se loue aussi pour le travail de la terre. Celui-ci décide de l'aider.

Il lui demande de gagner une ferme de sa connaissance pendant qu'il ira, lui, à la ferme où vivait la jeune Angèle pour se louer.

Pendant de longs mois, Amédée va gagner la confiance des parents d'Angèle et sentir le poids d'une culpabilité. Mais nulle trace de la fille.

Dans une langue poétique, chantante, qui décrit aussi bien la nature que les êtres humains, Giono nous mène sur un chemin de pierres qui roulent, de rivière farouche, de champs qui garantissent la peau dure et le pain. Et il faudra du temps pour qu'enfin Amédée perce le mystère de la petite tasse à pois bleus.

Le terroir fait l'homme, et Albin va le prouver, car une fois parti avec Angèle et avec Amédée, ce dernier va le convaincre de faire les choses comme il faut. Question d'honneur ! Oui, car il est de Baumugnes, Albin : une femme pour la vie.

Dans une langue matinée de vieux français provençal, de références à la terre, Giono raconte des thèmes universels dans une ambiance aux mots charnus qui donnent du relief à tout ce qui est nommé.

Un bonheur de lecture.




























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Un de Baumugnes
Jean Giono (1895-1970)
Publié en 1929, ce magnifique roman de Jean Giono fait partie de la trilogie de Pan avec « Regain » et Colline » que j'ai par ailleurs commentés, une oeuvre triple dont l'inspiration est née de la terre et de l'âme populaire. L'action se situe comme de coutume sur les plateaux crépitant de soleil et de solitude de Haute Provence dominant le ronronnement de la Durance non loin de Manosque.
Tout commence à la Buvette du Piémont où Amédée, un vieux journalier en fin de foulaison à Marigrate, remarque un jeune garçon triste et taciturne qui, la boisson faisant, se confie à lui avant de quitter le village les travaux finis. C'est Albin, un jeune homme clair comme l'eau, qui tombé amoureux de la belle Angèle Barbaroux, belle à crier au péché, se l'est vue ravir par un garçon de mauvaise vie, un certain Louis dont l'intention est clairement de la faire travailler sur les trottoirs de Marseille. Albin foudroyé par la beauté d'Angèle :
« …Elle était sur l'autre bord de la Durance…C'était bien elle. Je la reconnaissais à la forme juste de son geste. Elle avait troussé son jupon et elle était nue de toutes ses cuisses ; sans corsage, elle était nue de ses seins roux comme de grosses prunes et, ainsi faite, elle pataugeait dans l'herbe et l'eau en chantant. »
Trois années ont passé et Albin est toujours inconsolable. Amédée, tel un père, décide alors de contrer le destin, se rendre à la Douloire, la ferme des Barbaroux où restent Clarius le père, un être fruste et sauvage, Philomène une mère accueillante et Saturnin l'homme à tout faire.
« Ça sentait le champ de maïs ténébreux…Ça sentait la résine et le champignon et l'odeur de la mousse épaisse. Ça sentait la pomme sèche. » Amédée loue ses services, «il est de la terre, il aime la terre lourde de blés, avec des cyprès contre les bastidettes, avec des touffes de chênes verts, avec de l'herbe roussie par le soleil et des ruisseaux vides où coule, à la place de l'eau, le bruit des charrettes, le parfum du thym et le rire des gardeuses de chèvres. »
Amédée a sa petite idée et s'engage alors dans une aventure dont le final est assez hallucinant après des jours de tranquillité agreste et bucolique au milieu des thym et sarriette.
Albin est de Baumugnes, la montagne des muets, le pays où on ne parle pas comme les hommes. Parlant à Amédée :
« Baumugnes, c'est moi. C'est fourré dans ma peau : les choses solides, de la couleur et du goût des herbes, du chant des arbres, du grincement des maisons de bois dans le vent glacé, et des choses, comme qui dirait des choses d'air, ça qui fait que le coeur tremble de joie, ou s'alentit, adoloré, de ce que le bruit, le parfum ou la couleur porte en plus de sa chose propre. »
Déjà on remarque le style original pour ne pas dire originel de Giono, un style poétique adapté au terroir mettant en lumière la richesse de la terre et les travaux qui s'y rattachent, une terre riche de secret et de violence, terroir où les passions sont silencieuses, un style surprenant et authentique. Un hymne à la liberté et à la gloire des vivants, un appel au bonheur dans la pudeur et la dignité, malgré la rudesse et la rusticité des sentiments qui souvent cachent une tendresse émouvante avec un bel élan d'amitié quasi filiale entre Amédée et Albin.
Un chef d'oeuvre.
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