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368 pages
HACHETTE & Cie. (01/01/1914)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Et il va sans dire que je n'ai pas eu la prétention, en ces deux volumes, de mesurer l'effort total d'une génération, qui, si elle n'a peut-être pas été très heureuse, a du moins beaucoup travaillé, dans les ordres les plus divers, pour réparer les ruines que lui ont léguées ses devancières. .Mon enquête, de propos très délibéré, a été purement littéraire.

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Et enfin il a appris aussi peu à peu, sinon à se bien connaître lui-même, tout au moins à prendre conscience de ce pour quoi il n'était pas fait. Et il n'était pas fait pour écrire toute sa vie des romans naturalistes. A force de vivre avec les gens, on finit par s'apercevoir qu'on ne leur ressemble pas. D'autre part, ses insuccès répétés, — ses heureux insuccès, — allaient achever d'éclairer sur sa méprise l'auteur de Palmyre Veulard. Une fois, deux fois, on peut bien accuser son éditeur d'un échec; sept fois de suite, c'est difficile, et quand on a un peu de bon sens, mieux vaut s'en prendre à soi même qu'à son libraire ou au public. Rod était modeste, et il ne manquait pas de bon sens; il devait vaguement sentir d'ailleurs qu'il y avait en lui quelque chose de différent des autres, une personnalité, peut-être encore embryonnaire, mais qu'il s'agissait de dégager et de développer. Cette personnalité, il ne serait peut-être pas impossible, en cherchant bien, dans ses premiers romans, d'en entrevoir les premiers linéaments. Il semble qu'elle ait assez vivement frappé Maupassant, qui disait de son jeune confrère : " Grandi parmi les protestants, il excelle à peindre leurs mœurs froides, leur sécheresse, leurs croyances étriquées, leurs allures prêcheuses. Comme Ferdinand Fabre racontant Ies prêtres de campagne, il semble se faire une spécialité de ces dissidents catholiques, et la vision si nette, si humaine, si précise, qu'il en donne dans son dernier livre, Côte àCôte révèle un romancier nouveau, dune nature bien personnelle, d'un talent fouilleur et profond ".

Edouard Rod. II
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L'un des biographes les mieux avertis et les plus pénétrants d'Edouard Rod, M. Paul Seippel, observe que, dans le canton de Vaud. la Réforme n'a jamais été un fruit naturel du sol, mais une importation bernoise, imposée par la politique et maintenu par la force, et il attribue à cette longue habitude historique le peu de goût qu'a toujours manifesté l'écrivain pour les minorités religieuses dissidentes, pour les hérétiques, quels qu'il fussent. — un Père Hyacinthe, même un Lamennais, — et sa sympathie pour toutes les religions d'autorité, en particulier pour le catholicisme. On pourrait tout aussi bien expliquer ces tendances par de vieilles hérédités catholiques que l'action toute matérielle, et subie plutôt qu'acceptée, d'une Réforme étrangère n'aurait pu complètement abolir. Ouoi qu'il en soit, et sans qu'il y ait eu, semble-t-il, dans son cas, de crise bien douloureuse , quelques lectures philosophiques aidant, l'esprit de son père finit par l'emporter en lui sur les croyances maternelles.

Edouard Rod. I
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Ce n'était certes pas encore un écrivain de bien grand avenir que le « pauvre petit Vaudois » qui, à vingt et un ans, un matin de septembre 1878, débarquait à Paris de l'express de Bâle, avec la ferme intention de « se vouer à la carrière des Lettres ». Mais s'il était fort ignorant d'une foule de choses, notamment de la littérature française contemporaine, il était laborieux, plein d'une grande bonne volonté et d'un ardent désir d'apprendre. Il avait une personnalité déjà intéressante, complexe, où l'inquiète sensibilité maternelle s'unissait à la souple intelligence, au robuste sens pratique hérité de son père; sa candeur et sa timidité ne l'empêchaient pas d'utiliser ses expériences, de saisir au vol les occasions favorables. (...)
Il avait enfin un commencement de culture cosmopolite, et, par-dessus tout, une passion pour les Lettres véritablement touchante dans sa naïveté même. Avec tout cela, et un peu de chance, on pouvait réussir : il réussit.

Edouard Rod. I
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A Bonn, à Berlin, il suivait des cours universitaires, s'ouvrait à la pensée et à la vie allemandes, amassait entre temps des impressions de nature et d'art. Les minuties de l'érudition germanique le rebutaient ; mais il lisait avec ravissemment les poètes. les lyriques, Heine surtout; il découvrait Schopenhauer qui n'eut pas de peine à le convertir au pessimisme, et cela bien avant qu'on ne parlât sérieusement du philosophe en France. Enfin et surtout, il s'enivrait de Wagner. On ne saurait, je crois, s' exagérer, — et M. Seippel l'a très bien vu, — l'influence exercée par cette prodigieuse musique sur la sensibilité, sur l'intelligence et sur l'œuvre d'Edouard Rod.

Edouard Rod. I
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Il disait lui-même qu'il n'aurait su calculer le nombre d'heures de profonde jouissance qu'il devait à Wagner. Ce fut une révélation, une véritable initiation religieuse. A cet art complet qui nous prend par les sens comme par le cœur, par la pensée comme par le rêve, qui s'adresse à l'homme total, et qui semble littéralement " remplir nos besoins ", comme eût dit Pascal, il se livra tout entier, et pour ne plus se reprendre. Il a été hanté toute sa vie, — et plus d'un de ses romans en porte la trace, — par le rêve d'art de l'auteur de Parsifal. Sa conception de l'amour, — du douloureux, tragique et adorable amour, — lui vient en droite ligne du drame wagnérien.

Edouard Rod. I
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