Voir le jour, un jour, éclore,
de feuille de flore,
en peau de faune, en point de coccinelle ou derme de bambin
Une petite fleur éveillée à la lumière, l'azur pour témoin, la lune en garde des songes
Sous les regards ravis s'arrêtant devant la beauté de la création affamée
qui s'épanouit sous les doigts qui caressent.
Bourgeon en croissance,
une feuille, deux feuilles en naissance,
deux couettes de verdure,
Je grandis.
Une galette donnée quand vient le jour
des petits bouts appétissants que suçote la rose et le pissenlit.
Réchauffe le coeur et nourrit les racines,
sèvre la fleur rouge, violette, jaune et bleu
Mère azur n'oublie aucun de ses petits.
Je t'aime, un peu, beaucoup,
en fleurs sauvages, en fleurs des champs,
passionnément, à la folie,
en bouquet de roses ou coquelicot cueilli,
Pour couronner les rois et célébrer les reines.
Un jour, le soir tombe,
Sur mon coeur les pétales déposées,
la trace de la rosée, le pli du vent tourmenté, l'odeur de la poussière soulevée,
une graine d'amour en souvenirs s'est planté.
: "
Voir le jour" de
Emma Giuliani est un bel objet. Vraiment. Tant dans son état en pop-up délicat que dans son évocation poétique sur le fil de la Vie.
Ce livre animé en format de poche tout en hauteur est garni de petits volets en formes de pétales de fleurs dont les couleurs viennent égayer les petits moments de la vie, qui défile et suit son cours à chaque page tournée.
Une fragilité technique et métaphorique épurée, en économie de mots choisis, qui séduira les lecteurs de tous âges.
"Vaste", "chaleur", "donner", "mélanger", "réconcilier", "déclarer", "adieu", "résister", des mots-clé qui s'associent aux fleurs qui se découvrent, illustrent parfaitement l'entière universalité de l'album, restituent la beauté et la fragilité d'une nature éphémère , plurielle, qui se développe et se nourrit dans l'interaction.
Un ouvrage frais, une nouvelle pépite de Chez Les Grandes Personnes à découvrir.