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3,94

sur 273 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quel portrait de femme étonnant nous livre là Guinevere Glasfurd ! Au point qu'on en oublie totalement presque Descartes. Franchement, pour moi, l'attrait principal de Les mots entre mes mains ne fut pas de connaître les tenants et aboutissants de la liaison du grand philosophe avec une servante, lors d'un de ses exils aux Pays-Bas ; mais bien de partager avec Helena Jans, la vie des femmes de son époque et de sa condition. Et que dire de cette quête des mots et du langage, cette opiniâtreté à vouloir s'approprier l'écriture à la plume avec toutes les difficultés matérielles que cela supposait : comment se procurer l'encre, le papier ? Comment ne pas gâcher le peu qui a été donné ? Et ce geste de lisser la plume entre ses doigts juste avant de la tremper dans l'encrier et de commencer à écrire… Et tout cela, en secret, avec la peur d'être découverte car au XVIIème siècle, c'était sacrilège de vouloir instruire les filles, même de bonne famille, alors que dire des servantes…

"– « Qu'est-ce qu'il a, ton bras ?
– C'est rien.
– Non, c'est pas rien ! » Elle remonte ma manche. « de l'écriture ? Il y a des mots sur ta peau. Partout ! »
Elle essaie de s'expliquer cette éruption étrange, frotte dessus avec son pouce.
« C'est arrivé comment ?
– Je les ai écrits »."

Une enfant va naître des amours de Descartes et d'Helena. le philosophe va alors gérer cette situation en grand-homme (au regard bien sûr de son époque) avec le souci premier d'éviter le scandale pour continuer ses recherches et son oeuvre, tout en conciliant sa paternité et sa relation avec Helena. Ce qui forcément, ne sera pas simple : on ne peut disposer des êtres comme des choses et son ancienne servante n'a pas l'intention de jouer le rôle qu'il compte lui assigner.

"Mais s'il ne remarque pas que je m'en vais, je ne sais plus dans quel monde je suis désormais : un monde qu'il a organisé pour son plaisir – à l'encontre des règles et de celles que je suivais jusqu'alors ? Serais-je surprise si je me réveillais un jour pour découvrir que, finalement, la Terre tourne et que Dieu a disparu ?"

Helena veut un avenir pour sa fille. Cette enfant va la pousser à établir cette fameuse liste (que je vous laisse découvrir) et qui va être le fil rouge de sa vie…

Guinevere Glasfurd nous plonge vraiment dans l'univers de cette époque ; que ce soit le monde des lettres et des sciences du XVIIème, les enjeux et les tâtonnements des recherches de Descartes et leur réception auprès des savants du monde occidental, la condition féminine, le parcours d'un livre de sa rédaction à l'objet imprimé jusqu'à sa diffusion… tout est juste et crédible !

Le seul reproche que je ferai, c'est le rythme du récit qui aurait mérité d'être un peu plus soutenu, surtout dans la première partie, mais là, je chipote ! Car ce rythme colle malgré tout bien à l'histoire.

Et pour finir sur une jolie note, j'ai aimé ce clin d'oeil à Virginia Woolf :

"J'ai une chambre à moi.
Je ne compte plus les jours".
Lien : https://page39web.wordpress...
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On connait beaucoup de choses sur René Descartes, son Discours de la Méthode en a fait l'un des fondateurs de la philosophie moderne, mais finalement, on ignore presque que tout de sa vie personnelle, amoureuse.
"Les mots entre mes mains" a l'ambition de combler ce vide, d'utiliser la force de l'imagination pour reconstituer, à partir de bribes d'archives, des pans de vie du philosophe.

Le résultat est solide et cohérent. le résultat est convaincant, je suis bluffée.

Helena a bel et bien existé.
Elle savait bel et bien écrire.
Et elle a bel et bien eu une fille avec Descartes.

Voilà trois des lignes directrices de ce roman, voilà les trois lignes directrices d'une femme bien différente de celles de sa condition à l'époque. Tout opposait Descartes et Helena : leur situation, leur religion, son travail à lui, son travail à elle. Tout les opposait, mais pourtant... un enfant est né de son union, une petite fille que Descartes a reconnue.

L'auteure construit avec la rigueur d'un chirurgien ce qui a pu se produire entre eux. L'amour, la passion, les difficultés et autres obstacles, l'obsession, la tendresse... J'ai énormément aimé les risques que Guinevere Glasfurd a décidé de courir, L Histoire est passée au service du roman et elle nous dresse un portrait passionnant et fidèle de l'époque. L'écriture sied parfaitement à la trame, elle ne tombe pas dans une langue qui aurait pu sembler archaïsante, mais offre un langage suffisamment travaillé pour nous emmener dans un voyage dans le temps. Entre ces lignes, entre ces mots, nous sommes là, avec Descartes et ses explorations pour sa Méthode, avec Helena et ses questionnements, avec Descartes et Helena unis par leur amour. Entre ces lignes, j'ai vibré, ressenti de la fureur face à l'injustice, et j'ai été attendrie...

L'ouvrage refermé, j'ai senti la curiosité de me plonger dans la vie de Descartes pour démêler le vrai de l'imagination, et la frontière est mince, très mince.

Un livre à découvrir et à savourer...
Lien : http://lelivrevie.blogspot.f..
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Les mots entre mes mains raconte un pan de la vie de René Descartes, philosophe français exilé aux Pays-Bas pour ses pensées qui remettaient en cause les certitudes de la toute puissante église catholique. il n'était pas question d'émettre un doute sur l'organisation de l'univers. On connait peu de choses sur sa relation avec une jeune servante hollandaise avec laquelle il eut une fille, Francine. Cette relation était évidemment très compliquée au XVIIe. Il a cependant protégé et subvenu aux besoins de la mère, Héléna et de sa fille. Cet aspect de la vie de Descartes est peu connu et peu documenté. L'auteure s'est basée sur les quelques documents d'archives attestant la lien entre Descartes et Héléna. le roman exploite ces maigres éléments pour en faire un roman tout à fait plaisant qui nous fait parcourir les Pays-bas au XVIIe siècle.
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Une belle biographie romancée se déroulant aux Pays Bas et nous présentant la vie d'une jeune domestique au service d'un libraire. Helena ou une vie de jeune fille qui tombera amoureuse du philosophe Descartes et pour laquelle la ligne de vie de l'époque n'est pas tout à fait heureuse, la classe sociale de chacun de nos personnages s'avérant incompatible aux yeux de la société du XVIIe.
On n'oubliera pas que la personnalité affirmée de notre Helena fait d'elle un personnage haut en couleurs et sa capacité à savoir lire et écrire relève notamment la situation sociale de la jeune fille.
J'ai vraiment apprécié l'atmosphère feutrée qui se dégageait de ce roman, le portrait de chacun des personnages a été très bien travaillé aussi et je ne regretterai pas d'avoir passé un temps fou à savourer ce beau roman.
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Amsterdam, 1634. Helena est placée comme servante chez un libraire anglais, M. Sergeant. Contrairement aux autres servantes et femmes de son époque, elle sait lire et écrire et va continuer de parfaire son instruction avec les moyens dont elle dispose. M. Sergeant va loger chez lui l'écrivain français René Descartes, curieux de nouvelles expériences mais très décrié pour ses idées en avance sur son temps. Contre toute attente, Descartes et Helena se rapprochent mais une telle relation entre deux personnes de condition sociale très différente est très mal vu. Aussi, quand la jeune femme tombe enceinte, elle est mise à l'abri chez Mme Anholts, loin d'Amsterdam. L'écrivain et la jeune femme se retrouveront-ils et pourront-ils vivre leur relation au grand jour ?

J'ai beaucoup aimé ce roman historique qui se passe au XVIIème siècle aux Pays-Bas et qui romance une partie de la vie de René Descartes. Ce roman est original, le fait de situer l'intrigue dans l'Europe du XVIIème siècle est intéressant et instructif. On voit les progrès, par exemple en sciences, qui commencent à émerger au milieu des réactions protectionnistes de l'époque.
Au début de ma lecture, j'ai été surprise par les changements chronologiques entre les différents chapitres : le roman commence en 1635 puis recule jusqu'en 1632 avant de repartir en 1636 ; ce point m'a paru un peu compliqué mais l'auteur voulait sans doute retenir l'attention de ses lecteurs.
Le livre est extrêmement poignant notamment à son extrême fin, je n'imaginais pas ce qui allait se produire et j'ai été très touchée par le drame vécu par les deux personnages principaux, à tel point que je n'arrivais pas à lâcher le livre avant de savoir le dénouement.
Par contre, à la lecture de la 4ème de couverture, je pensais que l'auteur allait plus insister sur la soif d'apprendre de son personnage principal féminin à une époque où les filles ne savaient ni lire ni écrire, finalement cet aspect est assez peu mis en avant mais ça ne m'a pas dérangée outre mesure.
J'ai appris que Guinevere Glasfurd avait écrit une suite aux Mots entre mes mains, si je la trouve dans la médiathèque de ma commune, je la lirai probablement.
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L'histoire d'une relation ancillaire interdite avec un homme de renommée.
Pourquoi une relation interdite ?
Parce qu'il s'agit d'une servante et qu'elle n'est pas du même rang que Monsieur.

Quel malheur si l'affaire se révélait !
Monsieur serait déshonoré.
Les rumeurs iraient bon train.

Mais qui est ce Monsieur ?
C'est le mathématicien, physicien et philosophe René Descartes.
Il séjourne alors aux Pays-Bas et vient d'achever son Traité du monde et de la lumière. Ses idées, basées sur l'héliocentrisme, sont alors très controversées (Galilée vient d'être condamné pour sa théorie sur le mouvement de la Terre), ce qui le freinera et il n'osera pas le publier, de peur des représailles.

A ces idées dérangeantes, il ne faudrait pas ajouter le scandale d'une relation avec sa domestique et dont un enfant serait né. Ô jamais, grand jamais.
Pour vivre heureux, vivons cachés.
Surtout que de leur relation est née une petite fille.

L'amour étant plus fort que tout, Monsieur partagera finalement le même toit qu'Helena. Mais elle gardera son statut de servante.
Decartes a choisi la maison où ils se rendront, Helena, leur fille et lui. Une petite demeure isolée, dans la campagne hollandaise.

Mais pourquoi Monsieur s'est-il autant épris d'Helena ?

Helena, c'est une femme hors du commun, autodidacte et surtout, qui s'intéresse à l'écriture et à la lecture.
Une femme, de basse condition, qui s'instruit et contourne, dans la mesure du possible, les obstacles qui empêchent sa progression.
Elle a même créé un abécédaire. Lorsqu'elle le présente au libraire, il en reconnaît le talent.
Mais dès qu'il apprend qui est son auteur, il refuse catégoriquement sa mise en vente.
Qui achèterait un abécédaire écrit par une femme domestique ?

Helena a trouvé auprès de Descartes, la possibilité d'avoir du papier et de l'encre. Il lui fournit pour qu'elle puisse d'exercer.
Cela la satisfait mais cette liberté d'écrire l'a parallèlement enfermée dans une relation de soumission.
Descartes part parfois du jour au lendemain, sans plus laisser de nouvelles à Helena, puis réapparaît ensuite.
Elle reste là, dans l'attente et l'incertitude et n'a que peu d'issue. Quel sort réserve-t-on aux femmes domestiques avec un enfant illégitime ?
Pour s'être éprise d'un homme de talent, elle qui rêvait d'évasion, se retrouve enfermée dans une vie de femme dépendante.
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Passionnant !

J'ai mis du temps à lire ce livre. Pas parce qu'il ne m'intéressais pas, au contraire, mais pour mieux m'imprégnier de l'atmosphère, de l'époque et de l'évolution lente mais certaine d'Helena.

Car ce roman est surtout celui de la vie d'Helena, une servante hollandaise, au contact de Descartes.

Je pourrais même dire que Descartes n'est pas si important que cela il pourrait s'agir de n'importe quel homme éclairé, instruit ,riche et étranger. C'est ce que j'ai le moins aimé dans ce livre : on n'en découvre pas plus sur cet homme. Comme Helena on ne fait que l'entrevoir, quand on pense le connaître il nous échappe.

L'auteur s'est inspirée d'une qui a réellement existé, une petite fille abandonnée par sa mère trop pauvre pour l'élever et qui se retrouve servante pour un libraire.

Lorsqu'elle arrive dans la grande ville qu'est Amsterdam elle ne connait pas grand chose de la vie mais peu à peu elle va apprendre à se connaître, découvrir le monde et s'instruire. Mais surtout elle rencontrer le "monsieur" un homme qu'elle n'appellera jamais par son prénom mais dont la vie est liée à la sienne d'une façon que je vous laisse découvrir.

Je m'attendais à une histoire d'amour, qui me permettrai d'en apprendre plus sur Descartes, de découvrir une autre partie de sa vie. Et finalement je me retrouve avec un livre sur une héroine forte que la vie n'épargne pas et qui évolue comme elle peut malgré tout les obstacles posés devant elle, son sexe et sa classe sociale étant les plus gros....

En bref,un roman surprise qui m'a dérouté et dont j'ai aimé l'héroine et l'époque ainsi que le pays où il se déroule. A découvrir.
Lien : http://lemondedeparaty62.ekl..
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SUPER
Un roman qui ne laisse pas indifférent
L'histoire d'une servante qui a un enfant oui c'est courant mais le père c'est René Descartes alors c'est différent
Pour ma part j'ai découvert Descartes je me suis attachée à tous les personnages
Premier roman de cet auteur à suivre
Pour moi c'est un coup de coeur en plus style trés clair facil à lire et pas mélo
Je vous le conseille
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Un beau roman historique qui donne la part belle à l'amour qui surgit entre deux êtres dissemblables : Helena, jeune servante employée chez un libraire à Amsterdam et René Descartes, philosophe recherchant la solitude nécessaire à ses études et à ses écrits. Une rencontre qui aura une importance capitale car de celle-ci, découlera une suite d'événements majeurs aptes à changer une vie à jamais. C'est le premier roman de Guinevere Glasfurd et, souhaitons-le, pas le dernier. J'ai beaucoup aimé le déroulement de cette histoire, tout en douceur, d'une écriture fine et subtile, laissant toute la place à l'imagination et à l'émotion. Une description saisissante de la société hollandaise du XVIIe siècle et un portrait touchant d'une femme de basse classe, confrontée au savoir et au pouvoir des hommes de son temps.
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Belle histoire d'amour entre une servante et Descartes alors que tout les oppose bien sûr! La personnalité complexe de la jeune femme, sa lutte quotidienne pour apprendre tout en remplissant ses taches domestiques, sa curiosité intellectuelle pleine de bon-sens font d'elle un personnage très attachant. de plus derrière l'anecdote amoureuse se profilent le travail du philosophe et ses difficultés à se faire publier. L'auteur recrée bien l'atmosphère de cette époque avec le poids de la religion et la place d'inférieure laissée aux femmes.
Une écriture agréable mais quelques longueurs dans la première partie peut-être. Un premier roman à découvrir !
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