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EAN : 9782862312347
157 pages
Maurice Nadeau (26/09/2014)
3.38/5   8 notes
Résumé :
Digues de ciel est le récit de voyages dans les grandes villes du Canada et des États-Unis – d’Halifax à Vancouver, de New York à la banlieue de Los Angeles, en passant par le Colorado et le Kentucky. Textes écrits au présent et dans la rue, notations sur les lieux, la vie ordinaire et sa part de merveille. C’est aussi une réflexion « en situation » sur ce qui, dans ces paysages urbains, suscite l’écriture et sur la place de la poésie dans le monde moderne. L’auteur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Je n'ai pas du tout était intéressé par se livre ou l'auteur, avec une très belle plume quand même, déverse des mots que le du moment paysage lui inspire.
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critiques presse (1)
Culturebox
08 décembre 2014
"Digues de ciel", le troisième livre d’Alexis Gloaguen aux éditions Maurice Nadeau réunit des récits de voyage dans les villes du continent nord-américain illustrés par des aquarelles de Nono, récits écrits en prose poétique, c’est-à-dire dans une forme libre, enrichie par les métaphores de la poésie.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Le matérialisme nord-américain - logé au cœur de la pensée collective - s'explique peut-être par une curieuse connexion de la langue anglaise, où le mot free signifie à la fois «libre» et «gratuit». Pour le français, la liberté est plutôt intérieure, car fonction de la conscience - ou politique. Tout le monde sait que le pouvoir de l'argent augmente le pouvoir sur les choses. Néanmoins, la liberté est séparée de l'économie par une différence de dignité. Sauf dans les cas de famine, on ne meurt pas pour le pouvoir d'achat : on y voit une commodité, non un idéal.
L'âme anglo-saxonne peut-elle échapper à cette nuance de dictionnaire et lutter contre la confusion qu'induit un seul mot pour deux horizons ? Une publicité pour une compagnie aérienne nous propose - grâce à un plan de fidélité - de «voler libres pour toujours», c'est à dire gratuitement de temps à autres. Soudain le fait de dépenser moins d'argent augmente la sensation de liberté. L'économie du moindre dollar est victoire, jubilation : réalisation. D'où le fait, chez les Canadiens, de marchander sans vergogne et de se battre pied à pied pour s'ouvrir le coin de ciel bleu d'une jouissance inversement proportionnelle au prix. La réduction est demandée comme un droit - mais sans baisse de générosité chez le vendeur ! La joie est chiffrée. Le désir de liberté - cette grande libido qui voudrait capturer la vie - est reporté sur l'argent. l'Éden est dans la gratuité. Le seul amour véritable est associé aux billets, le génie ou la justesse d'esprit sont des capitaux à réaliser. Le fait de payer incline à une certaine férocité des rapports, comme si dans l'échange il y avait, clandestinement, un gagnant et un perdant, une recherche de domination et la volupté de réduire en esclavage.
La qualité d'une œuvre finit par tenir à ces recettes. La liberté est d'autant moins comprise comme la direction même de la pensée, la recherche du savoir, la jubilation de comprendre. L'accent est rarement mis sur le plaisir volatil de l'analyse, bien séparé des questions d'intendance, dont d'autres cultures ne méconnaissent pas, pour autant, l'importance.
Ne noircissons pas cependant : s'il est peu d'accent mis sur le spirituel, il ne manque pas d'esprit impressionnants dans la vie courante. Le fait d'être peu encouragé à penser engendre une révolte qui porte loin. Et, si tant est que l'on valorise la gratuité, rien n'empêche d'arriver un jour à la poésie et à la subtile fraîcheur du rêve : sans valeur comptable, elles relèvent du miracle. Enfin, même si la relation à la richesse est omniprésente, elle ne détourne pas forcément de la tolérance et de l'harmonie : on est aimable avec le client potentiel, on le reste dès lorsqu'il n'achète pas car on l'aperçoit comme libre de l'emploi de son argent. Le matérialisme se transcende en sainteté ordinaire, l'amour et l'intelligence prévalent. Il n'en va pas toujours de même dans les pays où l'individualisme de la pensée incline au mépris.
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Se désintéresser de la poésie, c'est abandonner les folies qui nous sauvent.
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L'âge érode l'innocence. Les mains tendues s'étiolent dans la routine. Il semble y avoir dans le naufrage des illusions un destin organique de l'esprit. L'âme s'empâte, cède parfois à la mystique de l'argent, à ce dernier report d'amour, à cet ensablement. Elle rend l'air irrespirable au lieu de s'y ébattre comme en son milieu.
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Le peintre, le musicien, le danseur et le cinéastre agissent de maniére visible. Le poète voyage comme le virus de rêve. (Page 19)
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D’une vie aux lisières de l’impossible…


Extrait 2

En sera-t-elle bridée ou suspecte ? Non, car l’écriture est toujours
dérobée, comme il se doit. Elle est une échappée. Elle peut rejoin-
dre les perspectives d’un lieu : le ciel du Colorado est incomparable
et Denver, sous sa fausse langueur, révèle l’envers des choses. Elle
marque surtout le miracle des situations.

Elle est moment de plaisir dans un monde où tout glisse entre les
doigts. Et cette joie cristallisée est vécue dans l’instant où elle se
rend accessible comme la mélodie qui nous entourait.
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