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4,25

sur 471 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
"Bonjour les Babélionautes! Aujourd'hui, on va parler d'un roman de Valentine Goby, Murène.

Or donc, dans les années 1950, François, 22 ans, est gravement brûlé par un arc électrique. Ses deux bras sont perdus, il faut les amputer! Après une longue période de soins douloureux, le jeune homme doit tout réapprendre: marcher, manger, s'habiller... vivre et même faire du sport.
Alors...

-Troisième critique en trois jours, tu as mangé du tigre, dis-moi... Ha ha! du tigre*! Vous l'avez, les gens?

-Je suppose que ces vacances à Feuillygnac me font le plus grand bien! Mais revenons au roman! Alors...

-Naaaaan, c'est moi qui commenceuh!

-D'accord! Rholàlà, quel caractère...

-Il y a plein de choses que je n'ai pas aimées! Les énumérations, pour commencer.

-Ah bon? Moi j'ai trouvé ça sympa!

-Moi pas! Ca peut être intéressant au début, mais au bout de cinquante mille**, j'en ai eu marre, ras la théière! L'effet de surprise n'existe plus et la lassitude s'installe! La répétition du procédé m'ennuie!

Ensuite, j'ai trouvé que le rythme ne roulait pas terrible!

-Alors Méchante Déidamie, je suis en désaccord. Toute la partie soins a besoin d'être longue.

-Mais je te parle pas de ça, bananasse! J'attendais beaucoup de la découverte du sport et j'ai trouvé que la découverte du club de sport manque de... de... de force, de puissance!

-M'enfin, Méchante Déidamie, on ne peut pas fabriquer du shônen à chaque occasion...

-Sans parler de shônen, on aurait pu avoir un dialogue un peu plus, je sais pas, moi! Dynamique? Marquant? Bref, autre chose que décevant!
Et encore autre chose qui m'a énervée! L'autrice se permet d'intervenir dans l'histoire.

-Méchante Déidamie, tu devrais peut-être dire "la narratrice"...

-Non, madame, je sais ce que je dis, j'ai bien voulu dire "l'autrice"! Elle se met en scène dans l'histoire pour te rappeler que tous les choix et malheurs de François sont bien réfléchis par elle. Et là, c'est la perdition: je me sens projetée hors du roman comme l'aviateur qui s'éjecte de sa machine, sauf que moi, je n'appuie sur aucun bouton.

Autant je pouvais être indulgente dans L'anguille, autant là, dans Murène, où le procédé se prolonge, je ne peux pas. Et mon immersion, hein? Elle est toute cassée, mon immersion!

-Et ensuite?

-C'est tout! Allez, je m'en vais, c'est l'heure de me vautrer sur le canap'.

-Alors, de mon côté, je tiens à saluer le magnifique travail de documentation qui a été nécessaire pour rédiger ce roman! Les soins accordés à François et tous les passages consacrés à l'appareillage m'ont beaucoup impressionnée! J'ai beaucoup aimé aussi tout l'aspect détresse profonde et reconstruction progressive, que j'ai trouvé traité avec justesse, sans désinvolture. On vit les souffrances de François.

J'ai beaucoup aimé aussi le retour à la maison après les soins, comment petit à petit il trouve des trucs pour s'adapter et se faciliter la vie. Ces passages-là m'ont passionnée, je dois bien le dire!

Tu parlais de phrases qui cassaient l'immersion, mais d'autres passages m'ont fait vibrer! Les descriptions dans la montagne, par exemple, oh là là, mon petit coeur a palpité!

Les persos secondaires n'ont pas manqué de m'émouvoir non plus.

-Moi, je regrette qu'on n'en sache pas plus sur le p'tit jeune né sans bras. En voilà un perso qui aurait mérité d'être un peu plus approfondi! J'étais frustrée, on n'en sait pas assez sur lui!

-Tu n'avais pas mieux à faire, là? Genre te la couler douce sur des coussins?

-Tu disais trop de trucs positifs, ça m'a fait revenir.

-Bon! Donc, nous avons trouvé Murène bien écrit...

-AHEM!

-... sauf les fois où le texte énerve Méchante Déidamie, et hélas mal équilibré dans son rythme... cependant, il traite de façon intéressante et documentée la condition d'une personne en situation de handicap dans les années 1950-1960.

-Pas parfait...

-... mais pas inintéressant ni complètement raté, je tiens à le souligner! Je compte bien essayer d'autres romans de Valentine Goby."

*Pour ceux qui ne passent pas régulièrement: on vient de critiquer le premier tome du Tigre des neiges.
**Comprenez: "beaucoup".
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J'apprécie beaucoup les livres de Valentine Goby, pas tous mais une grande majorité. Autant ses histoires, la documentation qui sous-tend ses ouvrages et son écriture.
Pourquoi ai-je lu L'Anguille avant murènes ? Alors que murènes a été écrit avant (en tout cas publié) l'autre ?
Le hasard.
J'ai été très déçue.
D'abord parce que justement L'Anguille et murènes parle de la même chose dans une grande, longue partie. Pas de bras, rognés jusqu'aux épaules. Donc pas d'épaules non plus. Donc pas de prothèse possible. Deux personnages handicapés, lourdement, et qui s'en sortent grâce à leur volonté, grâce à des rencontres formidables.
Je me suis sentie volée par le sujet.
Les personnages de murènes m'ont laissé froide. Que l'auteure veuille ne pas tomber dans un sentimentalisme mièvre, je peux le concevoir. Mais débiter des termes techniques à longueur de lignes devient sans intérêt, autant aller consulter une fiche technique.
Et puis malheureusement, l'écriture.
Un chapelet de phrases non verbales, de répétitions de synonymes, d'images, plus ou moins heureuses, qui vident littéralement le lecteur du sens même de sa lecture. Quand tout est énoncé, quand tout est répété, sans verbe, voire sans ponctuation, lecteur, j'ai tout épuisé, je ne peux plus rien entrevoir, rien imaginer, rien pour rêver. Ce style incite de plus à une accélération de la lecture, ce qui fait que j'ai expédié tout cela en à peine deux jours.
Une déception, la forme a vidé le fond.

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Murène, c'est une lecture qui me laisse un sentiment de « paradoxal », si j'ose dire...

D'un côté, le texte est fort, beau, poétique ; le thème aussi ; un jeune homme parisien de 22 ans, François Sandre, a un accident sur une voie ferrée dans les Ardennes. Il est découvert à demi-mort et calciné dans la neige de l'hiver 1956. S'ensuivront de longs mois à l'hôpital où François sera amputé des deux bras.
Ce tragique évènement aboutit à un changement de vie profond ; on fait quoi, concrètement quand on n'a pas de bras ??? Passé le choc des proches, c'est l'abattement et le désarroi qui tapissent le quotidien de François. La chirurgie reste limitée, François est comme un mutilé de guerre.
Puis, il y aura les hauts : des rencontres poignantes, des systèmes qui permettront à François de se débrouiller, l'adhésion à l'Amicale du sport pour les handicapés, la promesse qu'il se fait pour devenir champion de natation dans les années 60. C'est une belle histoire.

D'un autre côté, ma lecture a été pénible car le texte, malgré sa qualité, est redondant et l'action traîne du coup en longueur. Il n'y a pas beaucoup de dialogues. le handisport aurait mérité une place plus large au vu de l'exploit - sans doute plus fort à l'époque qu'aujourd'hui car l'appareillage n'était que peu développé – et il n'arrive que dans le dernier quart du livre. Dommage...
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Après son accident en février 1956 dans les Ardennes, François Sandre, 22 ans, n'est juste « pas mort, parce que vivant ce n'est pas sûr ». Amputé des deux bras, il va devoir réapprendre à vivre avec son handicap et tenter de réinventer un avenir qu'il imaginait bien plus heureux.
Après une reconstruction physique éprouvante, vient la réadaptation à la vie quotidienne, le tissage de nouveaux liens sociaux et surtout, la recherche d'une motivation pour continuer à vivre.
Et puis un jour, en visitant un aquarium, François décide de devenir « murène » et apprend à nager. Il découvre alors le monde du sport pour handicapés qui est en train de se développer grâce à quelques passionnés et va se lancer dans la natation de compétition en participant aux grandes épreuves internationales.
En parallèle de la guerre d'Algérie et des manifestations populaires pour son indépendance, nous assistons à la naissance de premiers Jeux Paralympiques qui vont contribuer à faire accepter le handicap au sein de notre société.
Ce roman est un témoignage émouvant et une belle preuve de courage et de dépassement de soi. Il m'a intéressée pour la prise de conscience qu'il apporte face à la difficulté de vivre avec un handicap. L'histoire du handisport est également très instructive et c'est pour moi une découverte surprenante.
L'écriture de Valentine Goby est superbe, colorée et imagée, elle est d'une grande sensibilité et même parfois très sensuelle. Pourtant j'ai trouvé le sujet trop difficile et si j'ai éprouvé beaucoup d'empathie pour le personnage et ses amis, je ne me suis jamais vraiment passionnée pour le roman lui-même que j'ai lu plus comme un documentaire.
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François, jeune homme de vingt-deux ans, est électrocuté dans les Ardennes et, retrouvé à demi-mort, il est hospitalisé. On l'ampute des deux bras. le livre raconte le long cheminement du jeune homme vers une renaissance qui passe par le handisport. Souffrances physiques et mentales sont décrites avec beaucoup de justesse, dans une langue poétique pleine d'adresse et de belles surprises. Ce roman commence sur un terrifiant constat mais se termine sur une note d'espoir.
C'est indéniablement un texte de qualité mais quelque chose, à sa lecture, m'en a tenu un peu éloignée et je n'ai pas toujours été aussi émue que ce qui pouvait être attendu.
Une belle surprise, néanmoins.
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Dire que la vie de François Sandre bascule lors du rigoureux hiver 56 est un euphémisme. Ce beau jeune homme athlétique, joyeux, solaire, amoureux fou d'une énergique rouquine -Nine- dont il a récemment fait la connaissance, doit être amputé des deux bras suite à un accident qui le laisse de longs mois entre la vie et la mort.
"Murène" est le récit du long et douloureux parcours qui l'amènera vers sa reconstruction.

Un parcours qui s'apparente à un deuil, dont il emprunte les étapes (du déni à l'acceptation, en passant par de terribles phases de renoncement ou de rage), auquel s'ajoute la torture de douleurs physiques dont l'auteure décrit l'atroce palette de manière quasi-clinique, des sensations permanentes d'intense inconfort aux souffrances si insupportables qu'elle en deviennent une source de terreur, en passant par les efforts surhumains pour résister à la tentation d'augmenter les doses de morphine. Elle ne nous épargne pas non plus le spectacle des humiliations qu'engendre la dépendance, ce sentiment que le corps ne nous appartient plus, et qu'il nous a trahi.

"Sa verge pisse à leur demande dans un tuyau, comme si de rien n'était. le corps fonctionne. Collabo."

Et puis il y a l'apprentissage des nouveaux gestes pour remplacer ceux qui sont définitivement perdus, dont s'allonge chaque jour la liste : se brosser les dents, caresser (un tissu, un animal, une chevelure…), ramer, porter sa soeur sur ses épaules, prendre une femme dans ses bras... le deuil n'est pas que celui des membres perdus : la métamorphose du corps et le handicap conséquent font de l'individu un autre, imposent le réajustement à une nouvelle existence qui tourne dans un premier temps autour de tout ce qui est devenu impossible. Au point que parfois, aux yeux de cet homme indépendant, casse-cou, manuel, la mort aurait été préférable.

Le chemin est long, pénible, aux petites victoires succèdent les grands moments d'abattement et de dégoût. Il mène pourtant peu à peu à une possible réconciliation avec la vie et avec soi-même. Grâce à d'autres dont la force loyale empêchent l'effondrement total -retenons au passage deux de ces personnages lumineux dont l'auteure a le secret : l'infirmière Nadine et la jeune soeur Sylvia- puis grâce au sport, lorsque l'impensable (dépasser la tentation de la solitude, de la honte face à l'obscénité des efforts accomplis par des corps mutilés, incomplets) devient un projet à la fois intime et collectif, et l'occasion d'évoquer les prémisses du handisport.

Valentine Goby s'empare de ce sujet douloureux -et casse-gueule- avec cette efficace vivacité qui caractérise son écriture, cette attention acérée qu'elle porte au réel, et cette apparente facilité à saisir et retranscrire le sel de l'instant. Ce sont paradoxalement ces qualités qui m'amènent à exprimer un (très) léger bémol -je chipote, je chipote…-, lié à la vague impression que l'aspect impeccable du texte laisse parfois transparaître la technique stylistique, au dépens d'une certaine intensité.

A lire tout de même, bien sûr !
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Un avis très contrasté.
J'ai parfois eu des difficultés à rentrer dans le texte. Un récit parfois trop scientifique, parfois un narrateur changeant difficile à identifier. Puis dans la dernière partie une orientation de l'histoire à laquelle je n'ai pas adhéré.
Et au contraire à certains moments, j'ai été embarquée. Par la description très réaliste du quotidien, des sentiments, des émotions. Par le cheminement du personnage. Par l'histoire de l'handisport.
Au final un sentiment très mitigé, mais du positif en restera.
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Ce livre est intéressant car j'ai découvert tout un environnement qui m'est totalement étranger MAIS !!!

Un jeune homme suite à un très grave accident électrique est amputé au niveau des deux épaules en 1956 .
Ses ressentis de «non-être » , de désespoir , puis la progression de son humeur en dents de scie sont bien décrits. J'ai lu l'année dernière : le lambeau de Philippe Lançon ( que j'ai trouvé admirable, de sens , de style , tout ) et on retrouve des similitudes de pensées.

Mais le style de Valentine Goby , en tout cas pour ce livre , pffffff est pesant. Les phrases, longues, très longues, parfois sans ponctuation réelle m'ont pesé, vraiment. À chaque page , il y a des descriptions à n'en plus finir . Au début c'est nouveau mais tout le temps, tout le temps, je trouve ça trop .
Et aux deux - tiers du livre , cela bascule sur les explications du début du sport pour les handicapés, dans les années 60 . Et toujours cette litanie d'explications, alors certes le sujet a manifestement été très travaillé et a été l'objet de beaucoup de recherches mais du coup j'ai commencé à décrocher de l'histoire.
J'ai fini le livre mais impression mitigée .
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