Martin Milan, tome 1 : Mille ans pour une agonie

Un vieux maharadjah, qui veut échapper à la mort, se fait construire une machine pour se faire congeler. Et il décide de faire accompagner pour ce voyage par Martin Milan que la chance semble poursuivre, pour conjurer le sort. le dessin est assez classique, dans le style franco-belge, les gags et jeu de mots se suivent, dans la veine des Achille Talon, grâce en particulier à ce personnage bien imaginé de la mort, qui n'est vue que par le vieux maharadjah et que celui-ci fait chasser par sont valet à coup de Fly Tox. Drôle, sympathique, c'est une série que j'aimais retrouver chaque semaine dans le journal Tintin dans les années 70. Une lecture qui a un petit parfum de madeleines de Proust...

Martin Milan a la main de Vichnou sur l'épaule droite (énormément de chance) et le prince de Falehpa, qui lutte contre la mort, l'adopte comme le plus efficace de tous les talismans.
Il veut l'emmener avec lui, congelé dans une machine, à la recherche des siècles où l'homme aura vaincu la vieillesse...
Cet album de Godard est le premier d'une deuxième série parue chez Dargaud, qui fait suite à une première vague de cinq albums parus aux éditions du Lombard.
Le personnage est sympathique et le récit est plus profond qu'il n'y parait, on prend énormément de plaisir à suivre les aventures de cet aviateur et de son coucou "le vieux pélican".

Le titre est assez évocateur du ton de l'oeuvre - quoi qu'à première vue on ne saisisse pas le ton sarcastique avec lequel il convient de le prononcer.

Martin Milan, c'est avant tout un personnage : loufoque, pince-sans-rire, héroïque mais avec une empathie profondément humaine. Martin Milan, c'est un univers, mi-onirique mi-cauchemardesque, qui joue de la frontière entre la vie et la mort. Martin Milan, c'est enfin un humour tour à tour noir et enfantin.

"Mille ans pour une agonie", c'est un des meilleurs albums de la série, et une bonne porte d'entrée dans l'univers de l'auteur. Sans trop en dire, c'est la rencontre d'un pilote incroyablement chanceux (notre héros) et d'un veillard richissime persécuté par... La Mort, elle-même. Malgré son côté féminin, cela ne rappelle-t-il pas un peu Terry Pratchett ?

Tour à tour, l'histoire s'enchaîne, mêlant des moments surréalistes, des répliques cultes, des inventions farfelues et des dilemmes incroyablement humains.

Le vieil homme et la mort...
Encore un magnifique récit des aventures du pilote d'avion-taxi, grave et profond, mais léger et plein d'humour.

Je l'avoue : j'ai une faiblesse pour Martin Milan, pas seulement la BD mais aussi le héros en lui même.

C'est d'ailleurs son caractère particulier mélange de sarcasme, de flegme, d'héroïsme, d'humour et de bonté qui porte les histoires étranges qu'il ne manque jamais de croiser.