Tout besoin qui ne peut recevoir de satisfaction réelle oblige à croire.
Édouard n’avait pas coutume de se refuser quoi que ce fût (…) – qu’est-ce qui pouvait au monde s’opposer à ses désirs ?
On a beau faire, on se figure toujours que l’on voit. Je crois que l’homme rêve uniquement pour ne pas cesser de voir. Il se pourrait bien que la lumière intérieure se répandît un beau jour hors de nous-mêmes, en sorte que nous n’aurions besoin d’aucune autre.
Jusqu’ici, tout, dans ma vie, n’était que prélude, attente, temps passé, temps perdu, jusqu’à ce que je l’aie connue, aimée, aimée de tout mon être.
Il s’est opéré une séparation, une nouvelle combinaison, et l’on se croit désormais autorisé à employer l’expression d’affinité d’élective, parce qu’on dirait en effet qu’une relation a été préférée à l’autre, que l’une a été choisie plutôt que l’autre.
Personne ne peut errer impunément sous les palmiers, les mentalités changent inévitablement là où les éléphants et les tigres sont chez eux
L'homme heureux n'est pas fait pour diriger les heureux ; il est dans la nature humaine d'accroître d'autant plus ses exigences envers soi et les autres, qu'on a reçu soi-même d'avantage. Seul, le malheureux qui s'est relevé sait nourrir pour soi et pour d'autres le sentiment qu'on doit savourer avec délices même un bonheur modeste
Le cheveu le plus fin projette une ombre.
Edouard s'écria avec feu et avec une conviction profonde :
"Il suffit d'aimer du fond du coeur un seul être, pour que tous les autres nous paraissent aimables."
Odile baissa les yeux, et Charlotte regarda devant elle. Le capitaine prit la parole et dit :
"Il en va à peu près de même pour les sentiments d'estime et de respect. On ne reconnaît ce qu'il y a d'estimable au monde que lorsqu'on trouve l'occasion d'exercer ces sentiments sur un objet."
Je dois noter une remarque du jeune artiste : tout comme chez l'artisan, on peut, chez l'homme adonné aux arts plastiques, reconnaître, avec la plus grande netteté, que l'homme est surtout incapable de prendre pour lui ce qui lui appartient tout à fait en propre. Ses ouvrages l'abandonnent, comme les oiseaux le nid où ils furent couvés.