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La perspective Nevsky est une nouvelle de Nicolas Gogol .Il s 'agit d 'une grande avenue longue de 4 , 5 km .Elle est magnifiée par l 'auteur et d 'ailleurs , il dit d 'elle :"Il n 'a rien de plus beau que la perspective Nevsky ,tout au moins à Pétersbourg ; et dans la vie de la capitale, elle joue un rôle unique". l''auteur la décrit à différents moments de la journée et opère à la manière d 'un photographe en nous donnant à chaque période de la journée l 'animation de cette avenue et les passants qui la traversent en débutant par les marchands , les commerçants , les fonctionnaires ,...et ainsi nous reconnaissons les diverses corporations .Une
capitale bien animée dès la levée du jour jusqu 'à la tombée de la nuit .Une capitale bien colorée et pleine de vie .
C 'est dans La perspective Nevsky que deux jeunes amis: le lieutenant Pirogov et l 'artiste-peintre Piskariov rencontrent deux jeunes femmes .Ils décident de les aborder séparément mais malheureusement le peintre
connut un sort tragique tandis que l 'autre ...?
Une très belle nouvelle écrite par un grand écrivain du
genre et on relève en lisant les nouvelles de Gogol qu 'il
nous rappelle un autre grand écrivain français : Guy de
Maupassant .



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Comédie humaine
La nouvelle commence par un formidable éloge ironique de l'incontournable perspective Nevski. Puis heure par heure, nous voyons défiler sur la célèbre avenue pétersbourgeoise les nécessiteux, serveurs, mendiants, ouvriers, moujiks, écoliers, précepteurs, gouvernantes... dont Gogol brosse le portrait en un ou deux détails mordants. Puis passent les militaires, les fonctionnaires réduits à leurs favoris noirs ( Affaires étrangères) ou roux ( pour les autres), puis défilent les moustaches, les chapeaux, les fichus, les robes...A quatre heures, l'avenue se vide. Mais au crépuscule, elle recommence à s'agiter. Jeunes célibataires, fonctionnaires frétillants et vieillards respectables courent après ces dames aux joues plâtrées . Gogol s'attarde alors à suivre les pas de deux cas intéressants qui marchent de concert.
Le premier c'est Piskariov un jeune peintre qui croit voir dans la brune qui les précède la Madone du Perugin. L'autre c'est Pirogov, un lieutenant vaniteux, assuré de conquérir la blonde. L'aventure de Piskariov nous plonge dans un climat onirique entre rêve et réalité. Le peintre poursuit un idéal et va se heurter à la vulgaire réalité. L'aventure de Pirogov relève de la farce. Le lieutenant vaniteux va se cogner au grotesque mari prussien de la blonde. Gogol reprend ensuite la main pour nous faire la morale: "tout n'est que mensonge ! tout n'est que songe ! "
" Oh ! ne vous fiez pas à la perspective Nevski !"
Mais lisez ce chef d'oeuvre !
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Dans cette nouvelle, Gogol nous invite à découvrir la perspective Nevski, cette grande avenue de Pétersbourg où les différentes classes sociales déambulent au gré du jour et de la nuit.

Le matin, vous y observerez des commerçants qui s'activent et qui regardent les mendiants se réveiller.

La journée, vous y trouverez des fonctionnaires, des gradés, des femmes qui contemplent les boutiques et qui se laissent contempler.

La nuit, la perspective Nevski devient le théâtre masqué de la débauche et des filles de petites vertus.

À travers deux portraits, le premier d'un jeune artiste idéaliste et naïf, le second d'un lieutenant fier et orgueilleux, Gogol dépeint avec ironie le pouvoir qu'exercent les femmes sur les hommes, mais surtout le portrait d'une époque.

Cette nouvelle très cinématographique est très fluide et c'est là tout le génie de Gogol, puisqu'en réalité son écriture est très maîtrisée et très travaillée.
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Quelle magnifique nouvelle ! du grand art ! Et sans aucun doute un court résumé de ce qu'est capable de faire Nikolaï Gogol.
L'auteur possède véritablement un sens de l'écriture unique. Et je soutiens cette idée quand je vois comment il peut réussir à décrire sans répétitions ni lourdeur un lieu, un paysage, un personnage. Souvent les auteurs se bloquent dans leurs descriptions arrivant à des paragraphes inégaux et inutiles, mais ici c'est tout le contraire.
La Perspective Nevski est très souvent parcourue dans les romans de Dostoïevski, je pense notamment à Raskolnikov dans Crime et Châtiment et Goliadkine dans le Double, mais sa description n'est pas aussi développée car elle n'a pas une grand place dans l'histoire. Ici au contraire chaque détail, heure par heure est mis en valeur et on se représente un tas de personnages très différents qui marche, plus ou moins futilement. On s'invente une histoire sur chaque passant et c'est ce que fait admirablement bien l'auteur.
Deux histoires très courtes sur tout d'abord un peintre poursuivant une femme d'une grande beauté mais qui s'avère être une prostituée. Mais convaincu le contraire les pensées sur cette femme se multiplie. Un récit haletant, magnifique et dramatique ! Et l'autre un lieutenant qui séduit la femme d'un Allemand.
Deux visions incomparables de l'amour pour une nouvelle séduisante et d'une grande finesse.
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"La perspective Nevski" est l'une des cinq nouvelles du recueil des "Nouvelles de Pétersbourg". J'apprécie beaucoup les descriptions d'une rare qualité qu'on trouve dans cette nouvelle.
Gogol nous livre ici une nouvelle tragicomique, avec un style d'une grande beauté… C'est magique !...
Même si ce n'est pas ma nouvelle de Gogol préférée, je dois admettre que l'histoire est intéressante. Elle montre à mes yeux tout le pouvoir de la littérature, pour faire vivre des lieux et des personnages.
Une bonne nouvelle de Gogol !...
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« La perspective Nevski » de Nikolai Gogol est une nouvelle écrite en 1835 qui très cinématographique. Pour moi, elle évoque le cinéma pour trois raisons :

D'abord parce que c'est un clin d'oeil de Cédric Klapisch dans le film « Les Poupées russes » de 2005 qui m'a donné envie de lire « La perspective Nevski ».
Klapisch filme la rue au drôle de nom avec un traveling qui permet de suivre de dos le pas cadencé d'une très belle jeune fille. Ce plan est l'illustration du thème inspiré par la rue de Saint-Pétersbourg : l'illusion de la perfection.

Ensuite parce que la rue se nomme littéralement « avenue de la Neva » mais qu'elle a été baptisée « La perspective Nevski » en l'honneur d'Alexandre Nevski, héros national. Ce dernier est une référence pour moi car « Alexandre Nevski » est un film épique soviétique réalisé par Sergueï Eisenstein en 1938 avec une musique composée par Sergueï Prokofiev. C'est l'histoire d'un prince pacifique d'un peuple de pêcheurs qui va prendre le commandement d'une armée pour repousser les hordes barbares qui ont envahi son pays, la Russie du XIIème siècle.

Enfin parce que Nikolai Gogol va raconter ce qui se passe dans La perspective Nevski comme si les scènes étaient filmées.
Tout d'abord, il va décrire le déroulement d'une journée sans changer de position. La perspective Nevski est l'avenue principale de la ville de Saint-Pétersbourg, longue de 4,5 km. Gogol fait donc un plan fixe large. Vont se succéder des groupes de personnages : gros propriétaires de magasins, mendiants, travailleurs, moujiks, fonctionnaires, précepteurs, gouvernantes, tous témoins d'une époque, le 19ème siècle et merveilleusement caricaturés.
Puis il va diriger sa focale sur 2 hommes.
Le peintre Piskariov va suivre une belle femme brune et se rendre compte que c'est une prostituée. N'étant pas un homme de débauche mais un puriste il va vivre son amour en rêve en s'aidant d'opium et d'alcool puis sombrer de désillusion.
Son ami, le lieutenant Pirogov va suivre une femme blonde mariée à un allemand. Vaniteux, il va tenter de séduire l'ingénue et se faire humilier par le mari vengeur.
Les deux hommes sont leurrés et leurs aventures dans la Perspective Nevski permettent à Gogol d'écrire un épilogue sur l'aspect illusoire et trompeur de ce que l'on voit « Oh ! n'ayez jamais nulle confiance en ce que vous y voyez ! ».

C'est un texte qui est vraiment très bien écrit mais il y a un bémol pour qu'il soit parfait. La vision des femmes à l'époque me fait dresser les cheveux sur la tête : les femmes sont pûtes ou sottes et leur rôle est de faire le ménage. Pour preuves ces extraits : « les murs nus et les fenêtres sans rideaux témoignaient de l'absence d'une maîtresse de maison soigneuse. » ou « D'ailleurs, la bêtise ajoute un charme de plus à une jolie femme. Je connaissais, en effet, de nombreux maris qui étaient extrêmement satisfaits de la bêtise de leur épouse : ils y voyaient l'indice d'une sorte d'innocence enfantine. », et je n'ai pas l'impression que ce soit du deuxième degré. Il faut admettre que, pour les hommes, ce n'est pas beaucoup mieux : ils sont stupides fonctionnaires quand ils ne sont pas peintre neurasthénique ou officier prétentieux. Mais c'est vrai aussi que Gogol excelle dans la caricature !

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Dans cette nouvelle, l'auteur dresse une peinture très vivante de La Perspective Nevski, une artère de la Russie impériale. On croise toute sorte de personnages, hauts en couleurs, des femmes, des hommes, des gradés, des fonctionnaires, des écoliers, de religieux et puis des gens un peu éméchés, tout dépend de l'heure à laquelle on observe la perspective...

Petit à petit, l'auteur porte notre regard sur deux personnages en particulier. L'un est tenté de suivre une femme, qui apparaît de petite vertu... la déception est grande et porté par ses illusions, son monde s'effondre alors qu'il tente de sauver les apparences.

Dans l'ensemble, on pourrait dire qu'il ne se passe rien dans ce roman. Bien sûr, c'est faux, comme toujours chez Gogol, les sentiments des personnages et l'ironie prennent place et tissent un fil dramatique vers une issue des plus tragiques.

Avec une grande maîtrise, la Russie nous est contée dans cette courte nouvelle.
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La Perspective Nevski
Nikolaï Gogol, 1836

Dans mes rêves les plus fous, je ne savais pas qu'il y avait un peu de Gogol, bon un peu dis-je à travers le sort de la jolie brune ..

Dans mes rêves les plus raisonnables, je ne savais pas qu'il y avait un peu de Gogol, un peu dis-je, à travers le sort du peintre, à comparer à celui de l'autre protagoniste, le lieutenant ..

Dans ce chef d'oeuvre de Gogol, sorte d'allégorie gogolienne où s'illustre tout son désespoir qui commence par un menu qui nous tient en haleine : le destin de Piskariov le peintre, timide et rêveur, et celui de Pirogov, le lieutenant cynique et entreprenant, qui tombent amoureux respectivement d'une belle brune et d'une belle blonde.. On a bien compris -point besoin d'être grand clerc - que Gogol va rapprocher ces deux destins non pas pour humaniser le récit mais pour y ajouter une tonalité cruelle, insupportablement injuste.

Pour l'un le rêve d'amour s'achèvera tragiquement, pour l'autre l'aventure prendra l'allure d'une farce ..

Pour Gogol, rire de son malheureux sort de ne pouvoir allier dans son idéal féminin recherché, la beauté et la pureté, est certes une force, mais a une odeur de tombe.

Ce tragique est époustouflant. A lire absolument
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Encore un petit plaisir que la lecture de cette nouvelle où Gogol nous parle de la plus grande avenue de Pétersbourg, la plus célèbre aussi !

Il dissèque cette Perspective Nevski et ses passants dont la condition sociale change avec les heures de fréquentation ! Ses descriptions des personnes qui l'empruntent sont d'une minutie rigoureuse et humoristique, on sent bien une certaine moquerie derrière les mots !

Il s'intéresse plus particulièrement à deux jeunes hommes qui se sont laissé prendre par le jeu des ombres et des lumières de l'avenue. le premier est naïf à souhait, limite niais, et un charmant visage le chamboule profondément, telle que sera sa déconvenue !

Le second, un militaire tout en crânerie et faconde, croit qu'il peut tout obtenir d'une femme, belle mais sotte. Sans profondeur ni sérieux, avec une pirouette, il se sortira de sa déception sans peine !

Gogol est caustique à souhait, comme s'il n'était que spectateur et jamais acteur !

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A l'image de son titre, cette histoire fait référence à l'illusion, telle la perspective de l'objectif d'une caméra, d'un appareil photo ou d'un oeil humain, tout n'est qu'illusion des apparences, illusion de ce que l'on veut donner comme image aux autres et bien souvent aussi, illusion de ce que l'on veut se donner à paraître à soi-même...On assiste avec cette nouvelle à deux tranches de vie, deux destins croisés ayant pour dénominateur commun la recherche de l'amour provoqué par la simple apparence de la beauté féminine, mais les conclusions vont se solder par de biens tristes désillusions... Cette belle avenue peut aussi faire penser à une autre bien française celle-ci...Reste à savoir si dans la vie tout n'est vraiment qu'illusion, en tout cas, on peut en penser que plus la notion de voir pour être vu est présente, plus on perd en authenticité et en définitive, en humanité : il n'y a qu'a se balader dans n'importe quel quartier commerçant d'une grande ville un samedi après-midi pour en être convaincu...
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Que l'on m'apporte mon ..........?............. Les soirées sont fraîches à Saint Petersbourg, et voyez- vous... d’ailleurs... selon moi... je le crois encore bon... sauf un peu de poussière... Eh ! sans doute il a l’air un peu vieux... mais il est encore tout neuf... seulement un peu de frottement... là dans le dos...

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