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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En 2021, je découvrais la langue de Julien Gracq avec le Rivage des Syrtes. Une magnifique découverte! du coup, quand La Maison aux mêmes éditions Corti fut édité, je n'ai eu qu'une envie, me replonger dans l'univers de l'auteur!

Là où le style m'avait subjugué avec le premier, je dois avouer qu'ici c'est toute l'atmosphère qui s'en dégage qui m'a habité dans ce court roman.

On est pendant l'Occupation. Un aller - retour hebdomadaire en bus, passe devant une demeure, la maison, qui occupe tout l'imaginaire du narrateur au point qu'un jour, il décide de faire une halte et d'aller à la rencontre de celle - ci...

C'est court et pourtant le texte happe le lecteur au point de l'aspirer dans celui-ci! Un texte qui finit par brouiller nos repères pour nous offrir un instant d'intemporalité! La dernière fois que j'ai eu cette sensation, c'était avec le grand Meaulnes d'Alain - Fournier qui est toujours resté un roman à part pour moi, justement à cause de la puissance de l'atmosphère... de cette magie que seuls de tels livres et auteurs savent vous offrir!

Si je devais avoir un regret à exprimer, c'est que c'est si court! On voudrait y rester plus longtemps...
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Bref récit lu d'une traite durant une nuit insomnieuse, précédant un enterrement. Dans cet anti-Château d'Argol, la tristesse et la douceur de Gracq sont contagieuses. Avec lui, l'écoute mobile des sons transitoires ("craquements de branches, sifflement faible du vent dans un pin isolé") nous égare le long d'une "route tout entière feutrée et épiante", "oreille collé contre la lisière des bois".

Gracq nous conte une histoire de maison endeuillée et de "femmes séchées vives par une catastrophe dont les cheveux blanchissent en une nuit". Doux et lancinant.
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Ecrit dans les années 40, ce texte est une publication posthume d'un très court récit que l'auteur avait relégué dans un tiroir, occupé qu'il était à d'autres romans et biographies. Les amoureux de Julien Gracq en seront ravis. Ils retrouveront tout ce qui fait le charme de son écriture, ses longues phrases, son vocabulaire recherché, sa poésie un peu sombre et mélancolique.

Inspiré de ses trajets en car de Varades à Angers, alors qu'il enseignait en lycée, le récit s'articule autour d'une maison mystérieuse repérée depuis la route. L'auteur, intrigué, curieux, l'approche. Il parcourt à pieds des chemins – un peu comme s'il s'offrait le luxe de l'école buissonnière-, se perd, avant de la trouver, enfin. le texte se termine sur une sorte d'épiphanie tout à fait inattendue.

Il y aurait peut être une interprétation psychanalytique possible, la maison délabrée figurant l'existence vide et monotone de l'auteur au moment de l'écriture, et finalement, une rencontre qui vient l'habiter et l'envahir complètement? Peut être ne s'agit-il que d'un fantasme? Julien Gracq, très secret, interdit à jamais toute explication certaine.

Peu importe, ce qui compte, c'est la beauté du récit, sa finesse et son élégance, son intemporalité aussi.
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En 1942, Julien Gracq enseignait à Angers et vivait en dehors de la ville. Il se rendait donc en car pour ses trajets à l'instar du narrateur qui passe quotidiennement devant une maison qui le fascine. Celle-ci est isolée, dans une sorte de bosquet, très à l'écart de la route et d'un style peu courant. Un jour, l'homme entreprend de voir de plus près l'édifice semblant abandonné. Là le récit prend corps, toute la poésie de l'écriture de Gracq se déploie en nous entrainant dans une végétation dense, un peu hostile, on s'y croirait. Tous les sens sont en éveil. Après moultes difficultés, l'homme contourne la maison et une surprise l'attend. La fin est un peu abrupte. Est-ce la raison pour laquelle cette histoire n'a été éditée qu'en 2023 et bien après le décès de l'auteur ?
Lien : http://objectif-livre.over-b..
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Julien Cracq, auteur exigeant que j'essai d'appréhender, mais pas sans mal !
Avec ce court texte inédit, l'approche est plus facile et permet de mieux saisir le travail.
Par contre, je suis mécontent du rôle de l'éditeur qui nous vend ce court texte de moins de trente pages à 15 euros, dans une édition type "livre de poche".
L'ajout de copies des manuscrits d'origine n'apporte rien de plus au lecteur, qui devraient être un peu plus respectés !
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Je sors de mes sentiers battus pour m'aventurer dans une forêt ronceuse et touffue dans laquelle s'éclaire une clarière et se niche la dite maison. C'est un charme qui opère, une magie blanche et exotique à mes sens, je me laisse prendre.

Très belle entrée en matière pour ceux qui veulent tremper un doigt de pied dans le fleuve Gracq sans se risquer de trop dans le courant.
Lien : https://www.tristan-pichard...
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Narration romanesque brève comme en une miniature de roman ou poème en prose d' aventures inspiré des Màrchen , contes romantiques Symboliques allemands , à la dimension fantastique ou merveilleuse , ' l ' inquiétante étrangeté '.

Une bizarrerie formelle architecturale entr ' aperçue , entre masure délabrée et fortin, entraîne une expédition pédestre de Reconnaissance , en pleine époque de l ' occupation allemande.

Au cours de la Reconnaissance , on se trouve introduit lecteur par le truchement du narrateur - protagoniste , involontairement et et soudainement, en plein merveilleux féerique énigmatique.
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Texte posthume, une nouvelle de 35 pages avec de belles marges.
Il y a longtemps que je n'avais pas vu une couverture aussi laide (vernis brillant)
Ces quelques pages ont pu prendre la forme d'un livre grâce à l'insertion de 2 versions du manuscrit (même nombre de pages) (escrocs)
Après les premières pages j'ai eu envie de crier "remboursez!"
Puis, continuant ma lecture j'ai trouvé que c'était un bel exercice d'atelier d'écriture : étirer au maximum la description d'un paysage en utilisant tous les sens et émotions associées.
Et puis, vers la fin une poésie un peu baudelairienne.
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