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EAN : 9782359103571
106 pages
Ankama Editions (15/11/2012)
3.69/5   16 notes
Résumé :
Une rumeur macabre hante les rues de Bolton, une ville côtière de la province australienne envahie par des créatures bleues aux tentacules étranges. Le corps de l’un de ces aliens aurait été retrouvé sur la voie ferrée. Un trio d'adolescents un peu paumés partis pour sécher les cours se retrouve pris dans une curieuse et morbide expédition qui les mettra face à leurs propres peurs...
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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A travers les yeux de trois adolescents en décrochage dans une ville sur le déclin sur la côte est australienne, Grant nous entraine dans une quête quelque peu initiatique sur la fin (l'absence) d'innocence, les relations et l'amitié.
C'est parfaitement assumé de la part de l'auteur mais cette histoire m'a rappelé par bien des aspects l'excellente nouvelle 'Le corps' de Stephen King, connue également par son adaptation cinéma très réussie : 'Stand by me'.
L'histoire est désabusée et tragique, c'est intéressant à lire et c'est plus profond que ce que le premier coup d'oeil ne laisse penser.
J'ai cependant été beaucoup moins touchée par la dimension 'extraterrestre' de l'histoire.
Graphiquement, c'est assez spécial avec un dessin tout en ondulation assez dynamique avec un côté très décoratif dans les décors. J'ai bien aimé.
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Blue est une fausse histoire autour du surf. Pour Pat Grant, c'est surtout l'occasion de revenir sur sa jeunesse et d'évoquer les sentiments que lui a inspirés l'atmosphère de Bolton au cours de son enfance, puis de son adolescence.


Bolton est une ville champignon d'Australie. Elle doit tout à l'artificialité des discours politiques et de la propagation du rêve américain. Aujourd'hui, alors qu'il est adulte, Christian retrace la genèse de l'élaboration de cette ville. A la fierté laborieuse de ses parents a succédé l'ambiguïté d'une période au cours de laquelle les véritables autochtones se sont vus peu à peu envahir par des homoncules tentaculaires à la peau bleue. Malpropres, bruyants, vulgaires, ils sont accusés d'être la cause de la décadence amorcée de Bolton. Cette période, Christian l'a vécue lorsqu'il entrait dans l'adolescence. Entre fascination pour la déchéance et haine viscérale pour ces nouveaux arrivants, le trouble se traduit, chez lui et ses amis, par un accident de train survenu au cours de la nuit. Explosé sur les rails de la voie ferrée, le cadavre d'un homoncule bleu continue à répandre ses membres alentours.


Le surf devient un prétexte pour s'approcher des rails et pour observer le cadavre. Christian, Verne et Muck se montrent aussi bourrins devant cette hécatombe que lorsqu'il s'agit de pousser chacun dans ses retranchements face à l'affront des vagues du Pacifique. En évoquant cette pudeur qui rejette l'aveu de la faiblesse et qui provoque l'évènement de la mort, Pat Grant parvient à transformer les fanfaronnades malhonnêtes de ses personnages pour révéler le trouble, la terreur et les interrogations qu'elles dissimulent.


Blue traite de l'enfance sur le mode fantastique. La narration fait s'alterner des rythmes plus ou moins lents, des réflexions mélancoliques puis des dialogues crus, argotiques et d'une mauvaise foi attendrissante. Parfois, ce sont uniquement des visions qui reviennent à Christian. Des paysages fourmillants de détails s'inscrivent alors sur plusieurs pages et parviennent, dans la continuité de ses évocations, à faire revivre le sentiment de nostalgie qui survient dès lors que l'on pense au passé. On comprend que le souvenir laissé par le passé dépend pas de son caractère bon ou mauvais –s'il est possible de trancher aussi clairement- mais de la quantité d'incompréhensions qu'il aura laissées derrière lui.


Blue se conclut par un court essai de Pat Grant qui confirme ces impressions :


« Dans une certaine mesure, il se peut que toute narration traite de la mémoire, mais la bande dessinée semble reliée avec plus de force aux vocabulaires juvéniles de l'être et de la connaissance que n'importe quelle autre forme d'écriture. Plonger dans l'espace narratif que l'art de la bande dessinée met à notre disposition –en tant que dessinateurs, mais aussi en tant que lecteurs –nous permet de retourner à un état d'adolescence ou de préadolescence en contournant les filtres analytiques et historiques avec lesquels nous, en tant qu'adultes, traitons les données sensorielles. »


Et en effet, Blue contourne tous ces filtres. Il laisse son lecteur décontenancé, sans qu'il ne soit possible pour celui-ci d'en expliquer les raisons précises. Il est difficile de trancher : Blue est-il un triste rêve ou un doux cauchemar ? …

Lien : http://colimasson.over-blog...
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J'adore ce style de graphisme, genre doodle (griffonnage) et univers du surf, rétro et schématique, avec une trichromie subtile, noir, gris violacé et bleu. C'est plein d'inventions graphiques et de délires loufoques. Et il y a l'histoire teintée de fantastique, avec l'arrivée de ces être tentaculaires, inquiétants dans une petite ville côtière de l'Australie. C'est une sorte d'allégorie, Pat Grant revient sur des éléments de son passé, à Bolton, ville champignon créée pour servir une industrie, puis transformée en station balnéaire, au dépend de ses premiers habitants, abandonnée l'hiver, remplis d'étrangers l'été. A travers une anecdote marquante pour les jeunes de Bolton, un inconnu écrasé par le train, Pat Grant propose une critique de la société, drôle, iconoclaste, tout est à prendre au second degré, c'est en même temps trash et léger, élégant et affreux. Dans l'histoire, il ne s'y passe en réalité pas grand chose, c'est une journée d'école buissonnière, mais l'aspect fantastique en porte à faux avec les anecdotes autobiographiques apporte une dimension universelle au récit, avec un large éventail de problématiques, adolescence, racisme, économie… Difficile d'englober tout ce que recèle cette oeuvre à la première lecture, Des petits riens qui racontent tout un tas de choses. Bref, j'ai adoré.
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L'histoire se passe à Bolton, ville fictive de la côte Est australienne.

Bolton est une ville-champignon qui s'est construite autour de son usine. Attractive à plus d'un titre pour les ouvriers qui pensaient y trouver une sorte d'Eldorado qui devait leur assurer un avenir heureux. Alors que le rêve commence à s'écorner, Christian, Verne et Muck, du haut de leurs 13 ans, préfèrent passer leurs journées à surfer plutôt que d'aller à l'école. C'est aussi à cette époque que « les gens bleus » commencent à s'installer à Bolton.

« - Comment on est censé les appeler ?
- Je sais pas. Juste « les gens bleus ».
- C'est pas un peu raciste. Ou quoi ?
- Peut-être. Mais ils sont bleus. Comment ça peut être raciste si c'est vrai ?
- Ils sont comme les négros ?
- Nan. Les négros sont différents. Les gens bleus sont plus comme les rebeus. Ou les bouffeurs de curry.
- Connerie ! Ce gamin avait rien à voir avec un bouffeur de curry. Il ressemblait plus à un nabot-rigène ».

A travers le quotidien de ces trois « potes », Pat Grant nous parle du racisme. Mais ce constat-là, on le fait tardivement. Tout d'abord parce que les deux premières histoires courtes – sorte de préambule au récit principal qui suit – nous égarent un peu sur les intentions de l'auteur. Recueil de nouvelles ? Non… petite mise en jambes (je dirais) qui ne sert qu'à situer l'ambiance et le ton de l'histoire, ainsi que ses personnages.

Je n'ai qu'un seul grief à l'égard de cet album : le franc parler de cette petite bande de jeunes qui à la longue lasse un peu. L'argot utilisé est souvent graveleux mais assez significatif de gamins en pleine puberté et qui ne cherchent finalement qu'à impressionner leurs pairs.

En revanche, le style graphique de Pat Grant m'a séduite. Les trois couleurs utilisées (noir / bleu / marron) créent une atmosphère sereine et agréable. On profite ainsi pleinement des illustrations et on y voit passer avec plaisir les trognes déformées des personnages. le graphisme fourmille de détails divers : les tags sur un mur, les affiches publicitaires, les vagues… l'écume. Beaucoup de mouvement dans cette expression graphique et beaucoup de rondeur qui atténuent finalement la gravité des événements. le format à l'italienne permet quant à lui de profiter de superbes illustrations panoramiques.

Enfin, le scénario en deux temps où les événements et la manière dont on les découvre sont influencés par la présence de Christian, personnage principal du récit. L'espace narratif se consacre majoritairement au quotidien atypique de cet adolescent. En effet, si le point commun de ces jeunes est leur attrait pour le surf… on les voit finalement très affairés à s'occuper à toute sorte de passe-temps sauf au surf ! Courageux mais pas téméraires, ces gamins boutonneux ont développés un sens aiguisé de l'esquive et de l'excuse bidon. La voix-off offre quant à elle une toute autre portée aux dialogues. Plus mesurée et teintée de nostalgie, elle donne un regard plus mature sur les événements. Les apparitions furtives de Christian alors qu'il est adulte nous donnent un éclairage sur l'évolution de la vie à Bolton et nous permet de comprendre que l'arrivée des étrangers, les « gens bleus », ne s'est pas faite sans heurts dans la communauté. Un clivage ethnique d'autant plus exacerbé qu'aujourd'hui, Bolton est frappé de plein fouet par la crise économique (chômage, précarité, insalubrité…).

Dans les bonus de l'album (à lire absolument !), Pat Grant affirme l'influence que Stand by me (Stephen King) a eu sur son histoire. Celle-ci puise aussi bien dans un registre fictif que dans les anecdotes autobiographiques.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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« Blue » est un roman graphique plutôt intéressant et assez hypnotique à sa façon de part son propos et son style graphique assez particulier.

L'auteur, Pat Grant, est un australien « il vit dans une maison en bois au bord de l'océan » et visiblement aime le surf. On aurait pu donc croire que « Blue » serait une histoire « plus légère », mais ce n'est pas tout à fait le cas.

L'histoire est racontée par Christian. Il est aujourd'hui adulte et vit toujours dans la ville de Bolton sur la côte est australienne. A l'origine, au début, il n'y avait qu'un Spot de surf à cet endroit, puis une usine est venue s'y installer et a construit une ville pour ses employés, c'était un peu le lieu des nouveaux départs et c'est ici que Christian a passé sa jeunesse. Mais aujourd'hui, les choses ne sont plus comme avant...

Au travers du périple de trois adolescents (dont Christian) séchant les cours, Pat Grant nous livre un très beau récit qui tout en simplicité parvient à parler les thèmes de la tolérance et du racisme qu'il n'aborde pourtant pas directement, car ici tout tient de l'évocation. Il n'y a pas de prise de partie, juste la nostalgie d'une époque révolue et sa vision de sa ville aujourd'hui très loin des « années dorées » où l'usine fonctionnait encore.

Un récit qui ne paye pas de mine mais dont on ressort différent !

Par contre je me permets un petit « coup de déception », car l'édition originale a été publiée sous licence Creative Commons BY-SA, or Ankama, l'éditeur français n'a pas joué le jeu de cette licence libre et a du négocier une licence de type « copyright » avec l'auteur pour cette édition française (même si aucune précision n'est portée à ce sujet).

Je trouve cela dommage, d'autant que d'autres éditeurs prouvent qu'il est possible d'éditer des livres sous CC By-Sa, certains qui ne font que ça comme In Libro Veritas, et d'autres comme Eyrolles pour la biographie de Richard Stallman par exemple.

Pour les anglophones, le récit complet est disponible en ligne à l'adresse http://www.boltonblue.com/
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critiques presse (4)
Actualitte
21 février 2013
On se laisse happer par ces personnages étrangers [...] et, plus encore, par ce dessin tout en rondeur, qui donne à voir le mal et la laideur sous leur plus beau jour. Puis par ces couleurs aussi, nuances de bleu sur un marron foncé, qui, sous leur simplicité apparente, confèrent à tout le livre une atmosphère... décalée.
Lire la critique sur le site : Actualitte
BDSphere
13 février 2013
(...) Trois adolescents, pas très finauds, sèchent les cours pour aller surfer. Au détour d’une rue, ils croisent un de leurs camarades qui se vante d’avoir vu le cadavre d’un jeune homme écrasé par un train. (...)
Lire la critique sur le site : BDSphere
BDGest
09 janvier 2013
Multipliant les sujets, le scénario ne prend jamais de profondeur quant à ses intentions, à l’instar de ces surfeurs regardant les vagues sans avoir le courage d’y aller. Seuls ceux ayant connu cette période pourront se sentir réellement concernés par l’histoire.
Lire la critique sur le site : BDGest
BoDoi
05 janvier 2013
En mêlant souvenirs personnels, réflexions sociales et conte aux accents fantastiques, Pat Grant produit un album original et élégant, doté d’un graphisme et d’un découpage qui évoquent parfois Dave Cooper et Chris Ware. Toutefois, on regrette le manque d’intensité dramatique de son scénario [...].
Lire la critique sur le site : BoDoi
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Regardez-les. Assis là dans la rue, en train d’aspirer des nouilles. Puis, quand ils ont fini, ils partent sans ramasser leurs ordures. Ils rachètent tous les biens immobiliers. Ils sont pratiquement propriétaires de toute la ville, maintenant. Ça ne veut pas dire qu’ils savent comment s’en occuper. Regardez autour de vous. Les arbres sont crevés. Les parterres de fleurs sont pleins de mauvaises herbes et de bouteilles brisées. Cet endroit est une décharge. Vous savez que j’ai grandi ici, hein ?
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Tout ce qui est dans ma bande dessinée Blue, c’est des conneries. Par exemple, il n’y a pas de ville du nom de Bolton. Du moins pas sur la côte est. Et ce n’est pas là qu’il y a eu des visites d’étrangers bizarres à la peau bleue. […] Mais en même temps, tout est vrai. J’ai bien volé des cigarettes à mon père. J’ai bien séché les cours pour aller faire du surf avec mes amis. Et il y avait bien un chemin broussailleux qui passait au-dessus du ruisseau, sous la voie ferrée et descendait jusqu’à la plage ».

-Postface de Pat Grant : Généalogie du crétin : Images, souvenirs et comics de surf australiens-
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Tout ce qui est dans ma bande dessinée « Blue », c'est des conneries. Par exemple, il n'y a pas de ville du nom  de Bolton. Du moins pas sur la côte est. Et ce n'est pas là qu'il y a eu des visites d'étrangers bizarres à la peau bleue. Et je ne suis pas un râleur de droite qui travaille en tant que peintre. Mais en même temps tout est vrai . J'ai bien volé des cigarettes à mon père. J'ai bien séché les cours pour aller faire du surf avec mes amis. Et il y avait bien un chemin broussailleux qui passait au-dessus du ruisseau, sous la voie ferrée et descendait jusqu'à la plage.  (p.87)
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A 13 ans, on ne choisit pas ses amis. Si j’avais rencontré Verne et Muck quelques années plus tard, j’aurais gardé mes distances. Verne avait une gueule bizarre. Et Muck était un petit salopard. Ils n’étaient pas vraiment cool. Mais j’ai passé ma jeunesse à glander avec ces deux-là. C’était les seuls jeunes qui séchaient les cours autant que moi. C’était les seuls à avoir des parents assez nazes pour les laisser faire sans rien dire.
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Dans une certaine mesure, il se peut que toute narration traite de la mémoire, mais la bande dessinée semble reliée avec plus de force aux vocabulaires juvéniles de l’être et de la connaissance que n’importe quelle autre forme d’écriture. Plonger dans l’espace narratif que l’art de la bande dessinée met à notre disposition –en tant que dessinateurs, mais aussi en tant que lecteurs –nous permet de retourner à un état d’adolescence ou de préadolescence en contournant les filtres analytiques et historiques avec lesquels nous, en tant qu’adultes, traitons les données sensorielles.

-Généalogie du crétin : Images, souvenirs et comics de surf australiens-
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