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Giacomo Foscari tome 1 sur 1
EAN : 9782369810070
200 pages
Rue de Sèvres (11/09/2013)
2.71/5   21 notes
Résumé :
L’histoire prendre place en 1966 à Tôkyô. Giacomo Foscari est un italien, né à Venise, qui travaille comme professeur à l’université. Un jour, il va rencontrer au café Palma un jeune serveur prénommé Shûsuke Koga. Suite à cette rencontre, Giacomo va commencer à se souvenir de l’époque d’avant guerre, en Italie, lorsqu’il était adolescent.
En parallèle à ça, on va suivre la vie quotidienne mouvementé de Shûsuke.
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Giacomo Foscari est né en Italie, pendant la période de l'entre-deux guerre. Fils d'une famille aisée, il grandit aux côtés de son père, riche industriel. Lorsque la deuxième guerre mondiale éclate, Giacomo est en pleine adolescence. La chute de leur train de vie ne l'affecte pas en revanche la montée en puissance du fascisme le met à mal. le régime attise les haines et déchire le pays, faisant naître la suspicion et la méfiance au sein des familles et creusant un fossé de plus en plus important entre les différentes classes sociales.

Plus tard, dans les années 1960, Giacomo obtient un poste de professeur d'Université à Tokyo. Il part enseigner l'histoire occidentale à de jeunes tokyoïtes. Il garde quelques liens en Italie, il cherche notamment à y promouvoir la littérature japonaise. En parallèle, il sensibilise certains de ses amis japonais aux airs d'Opéra chantés par La Callas.

Cet homme n'a de cesse que de construire des passerelles entre ses deux cultures : celle qui l'a vu naître et celle qu'il a adoptée.

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Avant toute chose, je voudrais parler de cette rentrée littéraire 2013 qui s'accompagne d'un événement qui malheureusement est devenu assez rare dans le paysage éditorial puisqu'il s'agit du lancement d'une nouvelle maison d'édition : Rue de Sèvres. Rattachée au groupe L'Ecole des loisirs qui fêtera bientôt ses 50 ans, ce nouvel acteur de l'édition a déjà annoncé la couleur :

- Un suivi constant et une attention particulière accordés aux projets artistiques retenus,
- Une politique éditoriale axée sur le qualitatif et non le quantitatif,
- Un catalogue qui s'enrichira, à terme, d'une cinquantaine de titres par an.

Rue de Sèvres a donc choisi le mois de septembre 2013 pour démarrer son activité et le programme de ses sorties est aussi ambitieux qu'alléchant. Rue de Sèvres souhaite redonner sa place aux auteurs souvent étouffés par le poids des contraintes éditoriales, des délais trop courts, de l'absence de suivi de leur projet… L'éditeur axe tout sur la proximité et disponibilité avec ses auteurs mais également avec les autres acteurs de la chaine du livre, à commencer par les libraires. Avec un album de lancement réalisé par Zep (Une histoire d'hommes dont je vous parlerais très prochainement), le nouvel éditeur nous gratifie également – ce mois-ci – du tome d'ouverture de la série Giacomo Foscari de Mari Yamazaki.

Mari Yamazaki, un nom que vous avez déjà eu l'occasion de croiser puisque l'année dernière (en mars 2012), les lecteurs francophones avaient l'occasion de découvrir sa série Thermæ Romæ, une série qui compte actuellement cinq tomes et dont le personnage principal, un architecte de la Rome antique, trouve un passage à travers le temps qui lui permet d'arriver au XXIe siècle.

Quant à moi, n'ayant pas encore découvert Thermæ Romæ, c'est l'occasion de me sensibiliser au style de cette auteure.

Le scénario s'appuie sur un homme qui s'est visiblement approprié le meilleur de chaque culture afin d'y trouver son propre équilibre. A sa manière, il construit des passerelles entre deux modes de vie radicalement opposés. D'une part l'Italie et sa fureur de vivre, sa générosité, son allégresse et son histoire antique de laquelle il a hérité [legs familial depuis plusieurs générations] une statue de Mercure. de l'autre le Japon et ses croyances, son art de vivre, ses traditions… Tout cela offre à cet homme un sentiment d'unicité parfaitement traité dans le récit.

Le scénario s'échappe régulièrement vers le passé, ses souvenirs de la guerre reviennent constamment. Sa mémoire des faits/des émotions semble intacte à tel point qu'on le sent tiraillé, coupable de quelque chose. L'introspection à laquelle il se livre est de tout moment. C'est grâce à cette souffrance qui s'exprime que j'ai pu investir cet homme.

Il m'aura pourtant fallu tout un moment pour me situer à l'égard du personnage principal. Un homme posé, cultivé, intègre, fidèle en amitié, sensible et à l'écoute de ce qui l'entoure. Il écoute, observe et intellectualise ce qu'il vit. Mais c'est également un homme introverti qui n'exprime ni ses sentiments ni ses émotions. Son savoir-vivre et au savoir-être en société sont irréprochables, une rigueur qui ne lui pèse pas mais par ailleurs, il se passionne pour l'histoire, la mythologie et l'opéra. L'auteur utilise ces deux aspects de sa personnalité pour passer d'une ambiance à l'autre, joue avec ce rythme narratif qui nous emporte entre passé et présent, instants de plaisir et moments sérieux.

Est-ce un hasard si récemment, à l'occasion de la sortie du tome 1 de Pil (autre série de Mari Yamakazi lancée en avril 2013 chez Casterman), Jiro Taniguchi avait tenu ces propos dans la préface : « Je crois que Mari Yamazaki appartient à cette espèce d'auteurs qui ont assez de génie pour être capable de tout raconter en bande dessinée » ?

Peut-être pas…

Pour avoir lu quelques ouvrages de Taniguchi, il me semble de Giacomo Foscari partage de nombreux points communs avec certains de ses personnages comme par exemples le fait de regarder très souvent en arrière pour comprendre le présent, de mesurer ses propos et d'intérioriser ses sentiments. Mais ce n'est pas tout. Les deux mangakas développent tout autant la construction de leurs personnages centraux que le contexte dans lequel ils évoluent, ils accordent autant d'attention au fond qu'à la forme du récit. D'ailleurs, le dessin de Mari Yamazaki est d'une finesse et d'une précision incroyables. On perçoit le mouvement d'un corps, l'amplitude d'un geste, l'intensité d'un regard aussi bien que la pression que le vent impose sur le feuillage d'un arbre ou le bruit délicat que fait un pétale de fleur de cerisier.

Et si je mets en parallèle le travail de Taniguchi et celui de Yamazaki, c'est parce que et je suis assez sensible au fait de pouvoir accéder à une telle richesse dans la narration.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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Le projet était interessant, de nous emmener entre l'Italie des années 30 avant le fascisme et le Tokyo des années 50 et la plume de Mari Yamazaki – auteure de la célèbre série Thermae Romae que je n'ai jamais lu, est plutot élégante.
Par ailleurs, j'aime beaucoup la maison d'édition, Rue de Sèvres, nouvelle branche de L'école des loisirs, consacrée à la belle bande-dessinée.
Malgré cela, le résultat, trop lent et qui manque d'aspirités et de rebondissement déçoit un brin. On attend le tome 2 pour se faire une idée plus précise.

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Giacomo Foscari est issu d'une riche famille vénitienne qui remonte à l'ère romaine. Il a hérité d'une statue de Mercure, un dieu romain exerçant une certaine fascination. On va découvrir la biographie de ce personnage alors qu'il est maintenant assez âgé et qu'il vit au Japon où il a enseigné. le lecteur va partager sa vie entre sa jeunesse à Venise et sa fin de vie au Japon. Il y a surtout l'histoire qu'il va traverser entre une Italie qui succombe au fascisme avec l'ère Mussolini ou un Japon en voie d'occidentalisation après son isolement nationaliste. Bref, c'est un autre regard qui forme un témoignage intéressant.

Je n'ai pas trop aimé le forçage de l'auteur pour faire des liens plus qu'improbables entre la société romaine et celle de l'archipel nippon. Cela se présente comme une oeuvre bi-culturelle pour souligner une alliance de coeur. Au-delà de cet aspect, il y a une romance un peu bizarre car composée de non-dits.

La fin de ce premier tome va se concentrer sur un personnage féminin qui a subi une enfance difficile. On dévie totalement sur autre chose. Bref, l'équilibre du récit intimiste semble être rompu. Il va falloir voir si la suite arrive à donner une direction précise. L'auteure s'est d'ailleurs fait connaître récemment par sa série Thermae Romae.

Sur la forme, ce n'est pas trop mal entre finesse et subtilité avec un trait souple. La lecture à la tonalité douce-amère est par ailleurs assez agréable. On apprendra des choses assez intéressantes. Bref, on est quand même séduit entre les cerisiers en fleurs et le timbre magique de Maria Callas. C'est un manga au-dessus de la moyenne.
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Après sa série Thermae Romae, Mari Yamazaki confirme sa position très particulière à égale distance entre le manga traditionnel et l'attachement à la civilisation romaine, voir au-delà italienne.
Dans ce premier tome, elle attache ses pas à ceux du professeur Foscari, héritier d'une famille d'aristocrates vénitiens, parti vivre et enseigner à Tokyo. Dans une alternance d'aller-retour entre hier et aujourd'hui, entre l'Italie et le Japon, Giocomo et un de ses élèves évoquent autant l'ascension de Mussolini que les mouvements sociaux des mégapoles japonaises dans les années 1970, s'attardent sur l'émotion de la voix de la Callas, l'influence des dieux quelles qu'en soient les origines, la beauté d'une sculpture romaine ou celle de cerisiers en fleurs. Des rues de Venise aux bas-fonds de Tokyo, la jeunesse joue, se bat, goûte avec violence ou douceur aux prémices de l'amour.
Si les dessins ne sont pas forcément très originaux, ils ont néanmoins beaucoup de charme.
De plus, Mari Yamazaki sait rendre ses héros attachants.
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Les premières pages de ce manga s'ouvrent sur Giacomo Foscari enfant. Nous sommes dans les années quarante, en Italie. le petit garçon admire la statue de Mercure, objet précieux qui se lègue traditionnellement de père en fils depuis plusieurs générations. Et puis, on fait la connaissance d'Andréa, qui a sensiblement le même âge que Giacomo ; joueur, bagarreur, chapardeur, vif, beau comme un dieu et libre comme l'air. Les années passent, Andréa part combattre le fascisme qui fait rage, le livre de Montale et le stylo donnés par Giacomo dans les mains.
Foscari quittera son pays pour enseigner l'histoire au Japon. La culture, la mentalité, la magnificence de la nature et les gens de là-bas lui plaisent. Mais l'Italie de son enfance ne s'est pas effacée de sa mémoire. Il continue d'écouter avec passion La Callas chanter et son père, sa mère et Andréa surgissent régulièrement dans ses rêves. Les souvenirs s'entremêlent parfois. Un jeune homme, Shusuke, lui fait étrangement pensé à son ami d'enfance. le stylo de son père, comme un symbole se retrouvera d'ailleurs sur lui puis sur une femme mystérieuse qui semble dissimuler en elle une profonde douleur...
Le personnage de Giacomo Foscari apparaît au lecteur comme quelqu'un de taciturne et méfiant. Triste, nostalgique ? On a du mal à cerner sa personnalité et sa quête dans ce premier livre. On imagine que l'auteure a délibéremment esquissé ce personnage de cette manière pour attiser notre curiosité.
Il y a de la douceur et de la sensibilité dans le trait de Mari Yamazaki – auteure de la célèbre série Thermae Romae. Avec humanité, elle évoque tour à tour les cerisiers en fleurs, la cruauté des hommes, les blessures de l'âme, l'amour, l'amitié, la guerre, le désir... en revanche, on reste forcément sur notre faim avec moults interrogations en suspens, on espère que le prochain livre lèvera un peu le voile sur Giacomo Foscari, personnage jusqu'ici insaisissable.
Quelques mots pour préciser que ce manga est publié par Rue de Sèvres, nouvelle branche de L'école des loisirs, dédiée à la bande-dessinée.
Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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critiques presse (4)
Telerama
07 novembre 2013
Dans cette fresque où l'on croise quelques grandes figures du monde artistique de l'époque (notamment Mishima ou Kobo Abe, très bien croqués), le tempo est lent et le propos subtil, les ambiances priment sur l'action, à la manière des meilleurs mangas de Jiro Taniguchi. Une excellente surprise.
Lire la critique sur le site : Telerama
BDGest
04 octobre 2013
Le dessin de Mari Yamazaki, fin, expressif, rend agréablement l’atmosphère singulière de ce récit à la tonalité douce-amère. Les sentiments y sont bien restitués et résonnent particulièrement dans des décors réduits au minimum, l’édition se révèle de belle facture et, si le sens de lecture occidental n’apportera rien aux mangavores, il permet, en revanche, à un public plus large, voire réfractaire, d’accéder facilement à la BD nippone. À découvrir.
Lire la critique sur le site : BDGest
BoDoi
23 septembre 2013
Oui, ce premier livre de Giacomo Foscari est une très belle photographie. Qui se contemple, qui peut faire rêver, et probablement pas beaucoup plus, mais c’est déjà suffisamment rare pour être apprécié.
Lire la critique sur le site : BoDoi
ActuaBD
19 septembre 2013
Récit intimiste, ce nouveau roman graphique joue la carte de la finesse et de la subtilité pour nous faire entrer dans l’univers de cet antihéros humble et réservé.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Quand je suis arrivé dans ce pays, l’attention que portent les gens au moindre être vivant m’a surpris. Les Japonais prêtent attention aux plus petits insectes qu’on ne regarde même pas en Europe. C’est un univers si éloigné de la Rome antique ou de la Renaissance qui ont construit leur civilisation sur l’idée de la suprématie humaine sur le monde. Pourtant, Rome a aussi connu une époque où la nature était vénérée. La maison de Livie, la femme d’Auguste, le premier empereur romain, était décorée de fresques représentant la nature
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Le monde de nos ancetres est vraiment extraordinaire, tu dois en être fier, Giacomo!!
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Un homme qui n'aime pas l'Italie est toujours plus ou moins un barbare.
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« Souviens-toi de moi, n'a de teintes plus gaies ni plus claires que l'espace jeté entre toi et moi » Montale.
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« Les jolies femmes manquent d'équilibre, c'est dommage... Leur corps et leur mental sont trop liés. Elles ne s'en libèrent pas. »
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Videos de Mari Yamazaki (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Mari Yamazaki
Après le succès colossal de THERMÆ ROMÆ, voici la nouvelle série de Mari Yamazaki : OLYMPIA KYKLOS !
Entre Grèce antique, berceau des Olympiades, et les JO de Tokyo en 1964... une comédie sportive à travers le temps et l'espace.
https://bit.ly/OlympiaKyklosT1
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