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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"La beauté se planque partout à qui sait la voir." : voilà une bonne raison de voyager !
Cédric Gras est allé sur tous les continents, il a sillonné quantités de territoires. Il a croisé des êtres humains de toutes sortes, s'est confronté à une impressionnante variété de modes de vie.
De ce qu'il a vu, de ceux qu'il a rencontrés, il garde des souvenirs forts qu'il partage ici.

Cédric Gras est intelligent et cultivé, il ne voyage pas "idiot", il ne se contente pas de superficialité et les nombreuses idées qu'il avance dans ce texte sont pour la plupart très intéressantes.
À l'occasion, il se lance dans des aphorismes, à l'instar de son ami Sylvain Tesson avec lequel il a partagé de nombreuses aventures : "Le tourisme c'est quand on raque, le voyage quand on radine."
Eh oui, le voyage n'est pas fait de luxe, du moins pas de luxe matériel, mais il est fait de simplicité, de vécu authentique et de découvertes.

Ce livre n'est pas un guide touristique. Ce n'est pas un récit de voyages.
C'est un essai, une succession d'observations et de réflexions.
Mais avant tout, Cédric Gras écrit sur l'évolution du voyage au fil du temps.
Désabusé, il constate avec tristesse que notre époque n'a plus rien à offrir aux aventuriers. Tout a déjà été découvert sur terre, pas le moindre petit recoin nouveau à se mettre sous la dent : "Je suis un voyageur en retard" regrette-il.
Oui, plus aucune terra incognita sur notre planète qui a déjà été sillonnée de long en large dans ses moindres recoins, mais cela n'empêche pas d'y faire de merveilleux voyages, à condition de bien savoir observer et comprendre ce que l'on voit.

Très intéressant, Les saisons du voyage n'est cependant pas exempts de défauts, la fin en particulier m'a paru un peu décousue et en-dessous du reste de l'ouvrage.
Mais cela n'empêche pas l'ensemble de rester une excellente lecture, agréable et intelligente.

Dans la même catégorie, je ne peux m'empêcher de mentionner l'indétrônable Petit traité sur l'immensité du monde de Sylvain Tesson, véritable coffre au trésor que je rouvre régulièrement et que je recommande à tous ceux qui ne l'ont pas encore lu.
Vive la lecture qui nous offre en toutes saisons de si merveilleux voyages !
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De temps en temps, je fais ma valise et je pars en voyage avec Cédric … Enfin ça c'était dans le monde d'avant, bien sûr. Alors aujourd'hui Cédric et moi on discute au coin du feu (foutu printemps qui n'arrive pas). de tout, de rien, mais surtout de voyages, bien sûr. du tourisme qui dénature tout, les paysages, les peuples et leur hospitalité, leurs mentalités. de la liberté, si essentielle et pourtant si insaisissable et si douloureuse à gérer. Des raisons qui nous poussent encore à prendre la route, à l'heure où tout a été découvert. Je perçois alors beaucoup de tristesse dans sa voix, celle d'être né à une époque où il n'y a pas plus de terra incognita. Et puis on parle aussi de nos plus beaux voyages et de nos plus belles rencontres, ceux que les livres nous ont offerts.

C'est un livre pour guérir de l'envie de voyager, et donc peut-être idéal à découvrir dans ce monde nouveau fait d'immobilité et de solitude. Sauf que cet essai est aussi imprégné de nostalgie et de désillusions, et donc une lecture peut-être pas si indiquée en ces temps moroses. Ou alors à condition d'avoir tiré un trait sur le monde d'avant.
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Qu'est-ce que le voyage? Pourquoi voyager? Cédric Gras, l'éternel bourlingueur, se pose, l'instant d'un récit, pour décortiquer ce besoin viscéral de quitter et de revenir. « Ceux qui ont l'espace dans le ventre et qui butinent le nectar du monde » trouveront à s'y repaître et ceux qui ne partent pas comprendront un peu mieux les premiers.
« La Terre, vaste salle des pas perdus » arpentée joyeusement dans la jeunesse et plus sérieusement à l'âge mûr, Cédric Gras en rend compte magnifiquement dans ce recueil qui est plus qu'un compte-rendu de voyages mais bien une réflexion sensible sur la frénésie du tourisme et ses effets sur les beautés de ce monde. L'auteur nous invite à voyager autrement qu'à la vitesse de l'éclair, à s'arrêter aux lieux le temps d'appréhender l'autre et pourquoi pas, apprendre les rudiments de sa langue. Aller voir autre chose que l'attendu.
Écrit avant la pandémie, Saisons du voyage arrive à point alors que l'humanité a des fourmis dans les jambes et souhaite renouer avec les horizons lointains.
Un très bel ouvrage à posséder afin de pouvoir relire et savourer les phrases joliment tournées de Cédric Gras.
« Nous ne sommes peut-être qu'une espèce de rupture dans l'évolution, un de ses plus marquants visages. Et cela aussi c'est un vertigineux voyage… »
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Heureux qui comme Cédric Gras a fait de beaux voyages et s'en retourne chaque fois avec usage et raison pour vivre moult aventures le reste de son âge.

« Saisons de voyage » est un vaste recueil des déambulations de l'écrivain lorsqu'il a commencé à partir par monts et par vaux pour découvrir le monde et ceux qui le peuplent. Car l'intérêt principal de lire Cédric Gras – sans oublier la fine plume qui caracole sur les cimes de la langue française – est de voyager pour communiquer sous d'autres cieux en rejetant toute velléité touristique de carte postale et de selfie d'autosatisfaction. Parcourir le monde mais sans cette multitude, sans ce marketing tributaire de la mode et qui fait que l'industrie touristique finit par se moquer du monde.

L'écrivain voyageur se transforme en caméléon pour une immersion sans luxe dans les terres eurasiennes ou sur les sommets andins. Quitte à se retrouver dans des situations alarmistes mais dont il tire à chaque fois des leçons de vie. Attiré par les grands espaces qui s'éveillent vers les rayons d'Orient, le récit est surtout placé sur les vagabondages de l'Europe de l'Est, de la Mongolie et vers le toit du monde, en particulier le Tibet. On découvre aussi des descriptions, un ressenti qu'il est difficile de lire ailleurs comme, par exemple, pour l'Albanie. On est loin des narrations de crime organisé et d'islam intolérant, de pays à bout de souffle, Cédric Gras y a vu autre chose, un pays qui respire l'air marin, une jeunesse qui caracole et une terre qui n'a pas le lourd héritage d'années de guerre comme son voisin kosovar.

La richesse des descriptions et l'authenticité qui découle de pages en pages fait que d'aucuns peuvent avoir l'impression de connaître ces territoires sans pourtant y avoir posé le moindre pied. Mais il suffit d'imaginer Cédric Gras sous une tente avec des Mongols, tentant un dialogue improbable, recevant l'accueil des gens qui naviguent dans les mêmes conditions depuis des siècles. Souvent avec satisfaction, parfois avec des déconvenues, déconvenues inévitables surtout dans des pays ayant souffert ou souffrant toujours de régimes passablement autoritaires. Et même parfois pour l'écrivain, une reconduite à la frontière est inévitable… Mais reste la beauté des terres pas encore standardisées dans un monde mondialisé à l'extrême. Qu'elles puissent encore perdurer et que l'on sache inventer un tourisme respectueux, qui ne saccage pas les peuples racines, qui se plie aux normes locales et non l'inverse, qui tende vers les rencontres et qui arrête la « potemkinisation « de la planète. En cela, ce livre de Cédric Gras est un bréviaire, une « lecture du livre du monde ».
Lien : https://squirelito.blogspot...
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