C'est l'histoire d'Oscar Matzerath. L'enfant qui refuse de devenir un adulte pour échapper à la bétise du monde. C'est aussi le portrait de cette bétise humaine à travers les heures terribles de la seconde guerre mondiale. C'est enfin, un portrait métaphorique de l'auteur lui-même (on s'en rend compte en lisant
Pelures d'Oignons).
Le livre commence dans un hopital psychiatrique, en Allemagne, dans les années 50. Un étrange personnage nommé Oscar Matzerath, depuis un lit à barreaux ressemblant à un lit d'enfant entreprend de raconter sa vie. On ne sait pas trop s'il rédige son histoire avec un stylo où à travers les battements de son tambour de tôle émaillé rouge et blanc (un jouet pour enfant) qui ne le quitte jamais.
Pour commencer son histoire, il remonte à celle de sa grand-mère Anna Bronski, au début du siècle, qui, au milieu d'un champ de patates dans la région de Danzig, cacha sous ses quatre jupes l'incendiaire Koljaichek qui tentait d'échapper à la maréchaussée. Caché sous les jupes l'incendiaire lui fait un enfant pendant qu'elle parle aux gendarmes. Cet enfant, une jeune fille nommée Agnès sera la mère de notre héros.
A la fin de la première guerre mondiale, Agnès épouse Matzerath un allemand, épicier à Danzig, mais est la maitresse de son cousin Jan Bronski, un polonais.
De ce ménage à trois nait Oscar Matzerath. le jour de sa naissance, Oscar ne veut pas quitter le ventre de sa mère où il se trouve bien. Mais la nature le force à en sortir. Son père (officiel Matzerath, car le véritable géniteur est probablement Jan Bronski) dit que quand il sera grand il reprendra son épicerie. Cet avenir tout tracé déplait souverainement à celui qu'on nommera Oscar. Car à peine né, il sait déjà ce qu'il ne veut pas être. Sa mère dit que le jour de se trois ans, elle lui offrira un tambour de tôle. Cette perspective fait accepter à Oscar son entrée dans l'espèce humaine.
Le jour de ses trois ans, il reçoit
le tambour et il décide que désormais il ne grandira plus et restera aux yeux de tous un enfant de trois ans (ce qui ne l'empèchera pas de mûrir intellectuellement).
On assiste alors aux évenements marquants des années 30 et 40, la montée du nazisme puis la guerre sous le regard cynique et à travers les manipulations de cet adulte camouflé dans le corps d'un enfant.
Le superbe film de Volker Schlondorff est fidèle au livre jusqu'à la fin de la guerre, moment où Oscar décide de grandir à nouveau.
Le livre va plus loin, avec la destinée d'Oscar "grand".
Un livre superbe, drôle et cruel.
A lire en parallèle avec
Pelures d'Oignons, l'autobiographie de l'auteur qui éclaire bien des choses.