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sur 605 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un tambour férocement felinien qui a la gravité d'une amère et triste introspection à l'échelle d'une nation…mais dont le roulement ne tient pas le rythme et les promesses.

La lecture commune que nous avons faite sur ce livre incroyable de Günter Grass m'a considérablement enrichie et apporté et, en même temps, décortiquant tous ensemble inlassablement, de façon passionnante et minutieuse, cette oeuvre, a relégué mes sensations premières, instinctives, un peu au second plan.
Personnellement, je n'ai pas besoin de tout comprendre d'un livre. J'accepte ses zones d'ombre, et si le livre m'a touchée, interpellée, ces zones floues peuvent même constituer le petit grain de sel, le petit gout de reviens-y, suffisamment excitant, pour être tentée de le relire un jour, le temps permettant d'avoir davantage de recul et de maturité sur l'oeuvre.

Le fait de passer au scalpel ce livre si connu de l'auteur allemand, Prix Nobel de littérature, m'a donné l'impression d'en sortir tous les organes, alors soupesés, passés de mains en mains, coeur, foie, intestins, inspectés telle une mécanique de précision. Je me suis retrouvée avec un ensemble de morceaux triturés, boursouflés, vidés de leur élan vital à force d'être sondés, que je n'ai pas réussi ensuite à remettre correctement en place, ne parvenant plus à les faire contenir dans l'ensemble originel. C'est seulement en laissant décanter que j'ai réussi bon an mal an à recoudre l'oeuvre qui contient à présent une large cicatrice que je caresse de temps à autre pour la lisser. Quelle est la peau première de ce livre pour moi ? L'ai-je aimé ? Pas aimé ? Qu'est-ce que j'en retiens, quelles sont les premières images qui apparaissent lorsque je pense au Tambour ? Les premières sensations ?

Tout d'abord, celle d'une idée de base fabuleuse qui m'avait tant séduite en visionnant l'excellent film, Palme d'or de Cannes en 1979 : un enfant de trois ans, Oscar, décide de s'arrêter de grandir, de stopper sa croissance en maquillant ses intentions en accident le jour même de ses trois ans. Il ne désire alors que taper inlassablement sur son tambour qui devient comme un appendice accroché à lui. Il est par ailleurs doté d'un cri vitricide dès que quelqu'un tente de lui retirer son instrument.
L'interprétation est multiple, riche, mouvante. J'y vois notamment le refus de l'univers des adultes et de leurs bassesses, de leur tromperie dans ce monde où même le noyau familial est une mascarade, où l'école est un moule source officielle de bourrage de crâne, où la population dans sa grande majorité adhère au fascisme ; un attachement viscéral à l'innocence pour cet enfant qui ne sait pas vraiment qui est son père, père putatif et amant de sa mère se côtoyant dans une sorte de ménage à trois. L'instrument est un moyen de communication en lieu et place des mots, si faibles pour décrire la réalité, tambour cependant qui disperse et trouble l'entourage et le cri, animal, sauvage, symbole de détermination et de puissance, de révolte, de colère aussi peut-être tant Günter Grass semble être en colère contre l'époque, contre lui-même. Un cri exutoire qui brise. Qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler, par résonance, la Nuit de Cristal, nuit du pogrom anti-juin du 9 novembre 1938 ;
D'enfant, le personnage deviendra un nain, un gnome, doté d'une bosse, montrant l'impossibilité de rester innocent, les facettes sombres de ce personnage, sans doute à l'image de Günter Grass, ressortent comme ils peuvent, déformant le petit être, le transformant en monstre, atteint de plus d'un délire mystique se prenant pour Jésus. Transformations physiques et délires psychiques mettant à nu l'auteur même. Peut-être. J'aime à le penser, je le ressens tout du moins ainsi. Son cri devient peu à peu un rire hargneux, celui d'un gnome lâche, méprisant les hommes, à la personnalité repoussante. Cet aspect de la psychologie du personnage, trouble et confuse, est fascinant si on établit le parallèle entre Oscar et Günter. Oscar est-il une mise à nu de l'auteur ? Dans toute sa volonté, vaine, de rechercher son innocence en cette période de l'histoire et de n'y trouver que la petitesse ? L'ambivalence de Oscar n'est-elle pas le reflet de cette de G.Grass, qui se voudrait innocent et rebelle, qui n'est que lâche et égoïste ?

Si on veut être plus précis et pragmatique concernant l'histoire, le petit Oscar Matzerath est né en 1924, dans une famille d'épiciers en produits exotiques d'un faubourg de Dantzig. Quand il se met à rédiger ses souvenirs, il a trente ans. Depuis 1945, il a légèrement grandi et mesure 1,21 m. Mais, en contrepartie, il se trouve pourvu de cette bosse dans le dos. Après avoir connu le sort des réfugiés de l'Est, il s'est installé à Dusseldorf. Soupçonné d'avoir participé à un assassinat, il a finalement été transféré dans un asile psychiatrique. C'est là, enfermé, qu'il rédige ses mémoires qui racontent, du haut de sa taille d'enfant de trois ans, sa voix de stentor et son tambour, ses aventures, parfois comiques, parfois abjectes, crapuleuses, démoniaques, sensuelles, épiques.

« Ce dont je ne venais pas à bout avec mon tambour, je le tuais par ma voix. »

Une idée de base très originale donc. A la fois allégorique et symbolique. de l'auteur, du peuple allemand tout entier qui fut en grande majorité nazi. Associée, qui plus est, à une puissance évocatrice foudroyante. le livre contient une foultitude de scènes burlesques, d'images proprement inoubliables et fascinantes, très sensorielles pour certaines, écoeurantes pour d'autres. Prenons en trois. Parmi plein d'autres.
Je pense tout d'abord à la mère d'Oscar, Agnès, qui n'a jamais réussi à choisir entre l'amant attentionné et le bourgeois, entre le Polonais bienveillant et l'Allemand nourricier, entre l'idéalisme et le pragmatisme. Ses hésitations vont la mener au suicide par la nourriture, se servant dans l'échoppe familiale en sardine à l'huile qu'elle englouti avec les doigts, en harengs qu'elle mange crus, elle qui déteste le poisson, dégout qui avait été porté à son comble dans la scène proprement dégoutante des anguilles dans la charogne d'une tête de cheval…
Autre scène d'une sensualité troublante, celle de la poudre effervescente que le petit Oscar dépose dans le nombril d'une jeune femme, Maria, lapant ensuite le petit trou, scène troublante d'un érotisme sombre et gênant, où l'on comprend à demi-mot qu'acte charnel il y eu. Ou encore la scène des furoncles pressés sur le crâne d'un fabricant de pierres tombales, autant de cauchemars éveillés qui sont comme des coups de jus fait au lecteur pour le marquer et l'impressionner.

Et puis, ce livre, corné, annoté de toute part, aux multiples passages soulignés, surlignés, oui, il suffise que je l'ouvre au hasard pour tomber par exemple sur cette description, ce genre de description de personnages dont je raffole tant (je l'ai vraiment ouvert au hasard et je vous donne le passage sur lequel je viens de tomber, une description de la fameuse Maria) :
« de même que la tête de Maria, que l'on pouvait prendre dans une seule main, présentait des joues pleines, des pommettes saillantes, des yeux généreusement découpés de chaque côté du nez installé dans son creux, d'une extrême discrétion, son corps de mensurations plus petites que moyennes était pourvu d'épaules un peu trop larges de seins rebondis qui commençaient déjà sous les bras et d'un postérieur opulent correspondant au bassin, lequel, à son tour, était porté par des jambes trop minces, mais robustes qui, au-dessous de la toison pubienne, laissaient passer le regard.
Peut-être Maria avait-elle à cette époque les jambes légèrement cagneuses. Il me semblait aussi que ses mains toujours rougies, en contraste avec sa silhouette aux proportions adultes et définitives, avaient quelque chose d'enfantin avec leurs doigts boudinés. Elle n'a pu jusqu'ici tout à fait renier ces battoirs. Ses pieds, en revanche, qui se fatiguaient à l'époque dans de gros souliers de marche, un peu plus tard dans les petits escarpins de ma pauvre maman, d'une élégance démodée et qui ne lui allaient pas davantage, ont peu à peu perdu malgré les chaussures malsaines de deuxième main leur rougeur et leur bizarrerie enfantines et se sont adaptés à des modèles récents d'origine ouest-allemande ou même italienne ».


Scénario original aux multiples interprétations donc, images saisissantes, descriptions étonnantes, je retiens également bien entendu cette tranche d'histoire que nous offre l'auteur. Par truchement autobiographique, le tambour appréhende, avec le regard, les sensations de l'auteur, donc selon un point de vue éminemment singulier et personnel, unique, un demi-siècle d'histoire allemande, de 1900 à 1950. Singulier dans le sens où il nous montre la montée du fascisme en s'appuyant sur une vision d'enfant, et donc teintée d'absurde et de grotesque, voire d'humour, mais noir, très noir, l'humour. du haut de ses 94 centimètres, il observe, caché sous les tables, les tribunes, il est témoin privilégié du désordre du monde, ce d'autant plus qu'on ne fait pas attention à un enfant si jeune. Notons que l'art du camouflage semble être une caractéristique familiale, l'existence même d'Oscar tient au fait que son grand-père, fuyard, se soit caché un jour sous les multiples jupes de sa grand-mère…Ce mélange de la grande Histoire et des tribulations picaresques de la famille est plaisant et donne du rythme et de la coloration au récit.


La structure du livre m'a grandement interpellée également, même si elle est de facture classique car chronologique, mais pourtant ces trois parties m'ont décontenancée et c'est bien là que le bât blesse. Trois parties, trois intérêts totalement différents me concernant. Un descrendo si regrettable.
La première relate l'enfance d'Oskar et la montée du fascisme dans l'entre-deux Guerres jusqu'au pogrom antisémite de novembre 1938, et c'est la partie qui m'a éblouie. A la fin de la lecture de cette partie, je voyais un chef d'oeuvre entre mes mains, un cinq étoiles, haut la main.
La seconde partie décrit la guerre et se termine avec l'entrée des troupes soviétiques à Dantzig en 1945. Si elle est riche, passionnante, avec certaines scènes incroyables (je pense notamment à celle où l'on voit Oscar et sa famille dans un train de la mort), elle comporte quelques longueurs qui déjà ont quelque peu douché mon enthousiasme ressenti avec tant de force lors de la première partie.
Enfin la troisième partie, portant sur l'Allemagne occidentale d'après-guerre et des tentatives d'intégration sociale d'Oscar, m'a décontenancée, la lecture fut une véritable lutte, je m'endormais littéralement dessus, n'arrivant pas à capter mon attention, les images percutantes des deux premières parties n'étant quasiment plus présentes, je n'avais rien pour me raccrocher. C'est bien cette troisième partie qui abaisse considérablement la note que j'attribue à ce livre par ailleurs incroyable.
Oui, le tambour est un monument et mon ressenti s'est hissé à cette hauteur totalement dans le premier livre, un peu moins dans le second livre et pas du tout dans le troisième à côté de laquelle je suis passée.


Quant à la plume, mis à part les longueurs évoquées, elle est d'une belle complexité, alimentée par une alternance entre le « Je » et le « Il » montrant combien le narrateur n'assume pas tout à fait ce qu'il écrit et mettant en valeur toute la complexité d'Oscar. Günter Grass raconte « d'une manière réaliste des choses fantastiques », au moyen d'une plume inventive, torrentielle, crépitant d'images insolites, libre mais qui s'essouffle, mille fois hélas, au fil du roman.

Livre foisonnant, aux interprétations multiples, doté d'une puissance évocatrice incroyable, j'ai vraiment regretté cette troisième partie qui n'apporte pas grand-chose, selon moi, à l'ensemble et qui est venu ternir considérablement mon plaisir de lecture.
C'est le livre des tiraillements d'un être, d'un vociférateur pessimiste, égoïste, dénoué d'humanité, à l'image sans doute des tiraillements de l'auteur, et au-delà des peuples parfois, comme le peuple allemand lors de la guerre et du massacre juif, voire de l'espèce humaine. Nous pourrions aussi, mais mon retour serait encore plus long qu'il ne l'est déjà, faire le focus sur l'analyse psychanalytique qui transparait dans le livre, ne serait-ce par exemple dans la volonté d'Oscar de tuer le père dans la scène si mémorable de l'attaque de la Poste de Dantzig...Cet aspect est passionnant.
Revenir aux sensations premières à froid me permet d'avoir envie de retourner à cette oeuvre qui m'a tant troublée lors de cette lecture commune. La cicatrice, déjà, s'estompe peu à peu, la décantation laissant place essentiellement à ce que j'ai aimé et qui m'a fait grande impression malgré ma déception croissante.
Oui, me concernant, les sensations doivent primer sur l'analyse lors d'une première lecture…Alors, qui est partant alors pour une seconde lecture dans quelque temps, hein, Sonia, Sandrine, Anna, Marie-Caroline, Anne-Sophie, Bernard, Delphine, Jonathan, Patrick, Isabelle ??

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A bien des reprises, et dès le départ de ma lecture, j'ai souffert d'inattention. Mes yeux décryptaient et faisaient défiler mécaniquement des mots, je déchiffrais, tout en pensant à autre chose. Faute d'une langue consistante qui ne parvenait pas à rendre ma lecture confortable et fluide, faute d'un contenu très dense et détaillé qui ne stimulait pas mon intérêt. Je faisais l'effort de relire au départ, d'illustrer les logorrhées de Grass / Amsler et Porcell (auteur et traducteurs) et puis j'ai cessé de me débattre avec mon livre, parce que je lis avant tout par plaisir. Et puis aussi, parce que j'ai réalisé qu'un tri se faisait de lui même entre un flux de mots surabondants à mon goût, et des images fortes et marquantes émergeant de celui-ci. Comme l'huile se sépare physiquement de l'eau et remonte en surface.
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J'étais ainsi telle une conductrice sur une voie rapide, qui avance à vive allure, dans ses pensées et dont tout à coup l'attention se fige car au loin il y a quelque chose sur la route, un plastique? La dépouille d'un animal renversé? Alors je prends conscience du paysage, et aussi de la voiture qui est en train de me doubler, un monospace noir avec trois enfants agités à l'arrière; je prends pleinement conscience que je suis en train de conduire et tous mes sens se figent sur la dépouille (?) de laquelle je m'approche rapidement. Déjà je discerne du rouge, bientôt des viscères, de la peau et des poils mélangés à l'asphalte, j'ai un haut le coeur en croisant ce qui reste du pauvre renard qu'il me semble reconnaître, je suis tout à fait éveillée à ma conduite à présent.
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C'est à ce genre de sensation que je comparerais les images de l'auteur. D'un entrelacs de mots torturés, parfois étranges, comme ces sculptures de ficelles et de plâtre du personnage de l'infirmier Bruno, émerge tout à coup une image si puissamment singulière, obscène, écoeurante, absurde, grotesque ou sensuelle qu'elle captive.
Des images issues des mémoires d'Oscar qu'il rédige depuis l'hôpital où il est enfermé, et étroitement surveillé par Bruno. Des mémoires qu'il convoque en battant un tambour de fer blanc et rouge (il en a le droit quelques heures par jour); énième réplique d'un instrument maintes fois usé, et dont il ne s'est quasiment pas séparé depuis qu'il est enfant. Ce tambour est alors son mode d'expression. Devenu l'auteur de ses mémoires, le tambour lui permet la restitution exacte de ses émotions passées, et de ce qu'il a vécu. Il choisit ainsi de nous en partager certaines, ou au contraire de les annihiler à coups de tambour rageur.
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Comme le dit Volker Schlöndorff, le réalisateur du film « Le tambour », « Oscar (...) possède deux qualités (…): le refus et la protestation. Il se refuse au monde au point de ne même plus grandir. (…). Il proteste si fort que sa voix brise le verre. » . Oscar est en effet un être tout à fait particulier, qui prend la décision le jour de l'anniversaire de ses trois ans, alors que sa mère lui fait le cadeau attendu du tambour promis lorsqu'elle l'a mis au monde, de ne plus jamais grandir, déjà rompu à l'exercice d'une observation dépourvue d'illusions du monde des adultes. D'autre part, bien qu'il choisisse à ce moment-là de ne s'exprimer, et de ne communiquer que dans la limite des capacités d'un enfant de trois ans, il découvre que son cri a la faculté de briser le verre à l'envi. Sachant que cet enfant naît entre les deux guerres, en 1924, à Dantzig qui est un lieu d'implosion de la deuxième guerre mondiale, il aura bien des raisons, en plus de sa nature à protester et à se faire entendre, d'user des tambours, et de faire éclater du verre.
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Cependant, ne prenez pas trop vite Oscar sous votre aile de lecteur empathique, ému par cette métaphore poétique, cette volonté accomplie, qui relève quasiment d'un réalisme magique, de ne jamais grandir, tant le monde des adultes n'a rien d'attirant. En effet, sous cette détermination hors du commun, derrière ces beaux et grands yeux bleus qui semblent à jamais lointains, se niche le cynisme, l'opportunisme, la lâcheté , la raillerie et le calcul d'un enfant qui a la maturité d'un adulte souvent mal-aisant, voire pervers. le petit Oscar, à trois ans, décide ainsi de se jeter dans des escaliers pour simuler une cause médicale à une incapacité de grandir, il se félicite également de faire porter le chapeau à son père putatif, qu'il méprise.
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le même père qui adhère au parti nazi, passe tous ses dimanches à ses rassemblements, et emmène le fiston assister aux premières synagogues brûlées, aux premières boutiques dévastées et taguées « porc juif » lors de l'historique Nuit de Cristal de 1938. Oscar nous raconte ces événements avec la naïveté et le détachement d'un enfant qui n'est qu'un témoin : il a alors 14 ans peut-être en effet ne comprend-on pas tout à cet âge là, de plus quel allemand en comprend réellement la portée, à ce moment là de l'Histoire?. Il n'y décèle pas de cruauté ni d'injustice, n'a pas d'opinion sur ce point-là, bien qu'on lui connaisse de grandes capacités d'analyse par ailleurs. Simplement, il tape de plus belle sur son tambour, parce que le magasin de jouets où on lui fournissait ses instruments a été saccagée, et qu'il a besoin de tambours. Il ne manifeste que peu de peine ou d'intérêt pour le sort de Markus le propriétaire juif du magasin.
le personnage de Grass est en réalité bien difficile à décrire : un adulte dans un corps d'enfant, ayant des particularités cognitives et physiques extraordinaires? Un adulte dans un corps d'enfant qui par un subterfuge relevant d'une sorte de magie noire passe au travers de situations périlleuses? Un enfant dont l'hypersensiblité est si forte qu'elle a crée un blocage de croissance? Un psychopathe qui se sert de son apparence d'enfant pour éprouver sans crainte tout son dégoût et son détachement envers un monde duquel il refuse de faire partie ?
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Je me suis heurtée à cette imprécision par rapport au personnage principal, ce qui en limite l'identification et la crédibilité, d'une part. Part accentuée par l'usage aussi bien du « je » assumé, que du « il » observé, qu'emploie Oscar pour conter son histoire, comme si on avait affaire à un personnage dissocié, y compris dans un même passage: « Je m'endormis sur les capitons de Tuschel et, quand je me réveillais des matelots chantaient toujours ou déjà de nouveau : Pilote monte la garde...Mais Oscar s'endormit derechef, ravi de voir en s'assoupissant que sa maman vibrait tellement au Fantôme, (...) » p97 Editions du Seuil 1961.
Cette difficulté à cerner un personnage insaisissable rend d'autre part le propos de l'auteur difficile à extraire.
Nous nous sommes en effet, en lecture commune de ce livre, constamment demandés, par exemple, si Grass ne parlait qu'au nom d'Oscar, ou parfois en son propre nom, à moins qu'il ne faille en faire une lecture plus vaste au nom de tout le peuple allemand du pendant et de l'après-Shoah.
Si Grass est considéré par certains comme l'un de ceux qui mena le peuple allemand sur le chemin du repentir, ou de l'exploration d'une certaine « incapacité à faire son deuil » de la société allemande de l'après-guerre, notamment au travers de ce roman, j'hésite à suivre cette voie. Il y a notamment dans ce livre un chapitre qui se nomme « la cave aux oignons » et qui a été l'un de mes préférés, un petit bijou de l'absurde. Après guerre, en Allemagne, imaginez un club, où vous payez pour que l'on vous distribue une planche, une couteau et des oignons à hacher menu jusqu'à ce que torrent de larmes s'en suive. Pour éprouver un chagrin collectif, car les larmes irrésistiblement produites par les oignons initient un vrai chagrin qui tend au désespoir ! On pourrait croire à une image fort pertinente, quasi poétique (enfin avec Grass, un semblant de poésie disparaît très vite sous des fluides nauséabonds) d'un peuple qui peine à la prise de conscience d'une horreur collective. Mais avec cet auteur, le chemin vers la réalité d'une nature humaine complexe n'est jamais si évident, et alors qu'il fait étalage de ce qui fait pleurer les clients, jamais ou presque la guerre n'est citée. Ils pleurent plutôt sur des amours incomprises ou inabouties.
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Aucune chance, ou plutôt malchance, que vous trouviez dans ce livre ce à quoi vous vous attendiez. A l'image du petit Oscar que j'imaginais, avec en tête l'affiche du film de Schlöndorff, comme un petit être ballotté, et victime d'une époque, alors que sa détermination rageuse lui permet de traverser une époque trouble à l'abri du vase clôt de sa propre morale, de son propre fonctionnement.
de même, si l'on tient vraiment à extraire un consensus moral à ce roman, bien qu'un repentir, ou une blessure attendus semblent parfois apparaître effectivement en filigrane, il est davantage question je crois de travailler la mémoire d'Oscar en restant le plus sincèrement proche possible de ce qu'elle fut, de 1924 à 1954, sans l'alourdir ou la pervertir avec l'analyse et les pensums construits avec le recul. Un produit brut, avec en supplément bonus toute la singularité du regard d'un être à part, un être à l'imaginaire par moments si puissant qu'il en fera votre réalité le temps d'un livre.

Un grand merci @Patlancien de nous avoir invité à faire cette lecture commune, à débattre, et à tâcher de percer le mystère du tambour.
https://www.babelio.com/groupes/1443/Lecture-Commune-Le-Tambour-de-Gunter-Grass-22-Fe






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Il m'aura fallu attendre plusieurs jours pour poser ces quelques mots sur cet immense roman qu'est le tambour.
Avec ce recul, je ne sais toujours pas comment l'appréhender dans son étrange ambivalence.
J'ai eu le sentiment tout au long de ma lecture de tenir dans les mains un monument, mais qu'à regret mon ressenti ne parvenait jamais à se hisser à cette hauteur.
Ce livre m'est tombé des mains non pas tout de suite mais plus tard, presque au-delà du tiers du texte.
Structuré en trois livres, le roman est d'une densité incroyable ; si j'ai été subjugué par la lecture du livre I, les choses ont commencé à se gâter à l'entame du livre II, s'agissant du livre III n'en parlons pas, je n'étais plus dans le récit…
Ce que j'aime découvrir dans un roman, - l'étonnement, le souffle, le rythme, les respirations entre les personnages, la capacité qu'a l'écrivain de créer un pouvoir d'évocation -, me semblaient bien présents dès les premières pages.
Le reste de ma lecture fut pour moi un profond ennui, percevant la puissance narrative du texte mais ne sachant vraiment jamais où Günter Grass voulait m'entraîner.
Tout avait pourtant bien commencé, lorsque la grand-mère du narrateur, jeune paysanne, fait la connaissance de manière insolite avec celui qui deviendra le mari de celle-ci, par conséquent le futur grand-père, celui-ci poursuivi par la maréchaussée trouvant son salut en se réfugiant sous les jupes amples de la jeune femme. Je crois bien que pour ma lecture il m'a manqué un tel salut…
Il me restera pourtant longtemps encore en mémoire des scènes, des images, des odeurs inoubliables…
Je me suis demandé tout au long de ma lecture qui était vraiment Oskar Matzerath, ce petit garçon qui hérite d'un tambour offert par sa mère à l'âge de trois ans et qui le même jour décide de ne plus grandir pour ne pas ressembler aux adultes. Oskar Matzerath devient alors le narrateur d'une histoire autobiographique confuse, témoin lucide et cynique de la folie, figure christique traversant le récit dans les convulsions qui emportent l'humanité.
Ce texte est obscène comme la guerre peut l'être, comme peut l'être le régime qui a engendré la seconde guerre mondiale. Ce roman dit cela, de manière picaresque et truculente, la montée du nazisme, son apogée, sa chute, l'innommable, la barbarie humaine, à partir de scènes de la vie ordinaire d'une ville de Pologne et de ses faubourgs, Danzig…
Je ressors de cette lecture avec bien des interrogations ? Même si je ne cours pas après les récits lisses de certitudes, - j'adore volontiers me perdre sans boussole dans les méandres, les digressions et les malentendus d'un récit -, ici j'aurais tout de même aimé savoir à quel endroit j'étais parvenu.
L'écriture singulière du roman qui est sans nulle doute sa force est-elle issue de la folie ?
Faut-il voir en Oscar Matzerath un personnage aliéné, cela expliquerait l'alternance des pronoms personnels entre le JE et le IL, parfois dans la même phrase ? Cela produit un perpétuel balancement entre le sujet et l'objet du récit, cela crée une double impression entre récit subjectif et objectif. Est-il témoin de l'Histoire, récusant tous les autres témoignages ? Mais le fait qu'Oscar Matzerath se défausse sans cesse du texte qu'il écrit lui-même pourrait expliquer l'aliénation du personnage, rendant impossible la manière de distinguer le vrai du faux.
Oscar Matzerath serait-il par analogie la représentation du peuple allemand se défaussant sur une tentative de lucidité, incapable d'assumer son Histoire, son destin solennel ?
Cette schizophrénie de l'écriture figurerait-elle donc celle d'un peuple allemand à la fois complice du pire totalitarisme qu'est connu le XXème siècle et sidéré de découvrir l'innommable au lendemain de la guerre, incapable de poser des mots, à la manière de ces habitants qui vivaient tranquillement à la périphérie des camps de concentration sans se poser la moindre question ? Il faut alors inventer une écriture à la démesure de cette sidération et ce fut Günter Grass, lui-même déchiré durant toute sa vie par cette ambivalence, qui s'y attela.
Alors Oscar Matzerath se donne la liberté de se mettre en retrait du monde, en décidant de ne plus grandir dès l'âge de trois ans, rythmant au son des roulements de tambour, dans un jeu musical et cynique, la montée du national-socialisme, l'adhésion presque unanime d'un peuple aux valeurs de ce régime, qu'il décrit dans la banalité et la candeur ironique et cruelle qui font le quotidien des peuples qui se mettent docilement à genoux devant leur tyran, révélant des-dessous peu reluisants d'une société qui s'en arrange bien, les ambitions malsaines, le silence, l'allégeance, la complicité, plus tard la culpabilité.
Et si Oscar Matzerath ne nous racontait rien d'autre qu'une scène d'une tragédie shakespearienne ?
« La vie n'est qu'une ombre qui passe, un pauvre acteur qui se pavane et s'agite durant son heure sur la scène et qu'ensuite on n'entend plus. C'est une histoire dite par un idiot, pleine de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien. »
Dans ce récit qui prend parfois l'allure d'un mythe, j'aurais aimé être renversé dans le vertige de ce désastre, comme je le fus dans Voyage au bout de la nuit.
Il y a en effet dans le parcours initiatique d'Oscar Matzerath, ce personnage qui se confond peu à peu avec son jouet, l'obsession d'un tambourinage qui devient sa bouche, sa parole, ses gestes et rythme son parcours, dépassant le simple récit autobiographique.
Tout ceci aurait pu rendre ma lecture vertigineuse et incandescente… J'ai cherché en vain à revenir dans l'inspiration des jupes de la grand-mère mais le vent les avait déjà emportées dans la folie humaine.

Un grand merci à notre ami Pat (@Patlancien) de nous avoir proposé cette lecture commune qui a suscité bien de riches échanges. Merci aux autres aventuriers de l'équipage : Anna (@AnnaCan), Anne-So (@dannso), Chrystèle (@LaHordeDuContrevent), Delphine (@Mouche307), Isa (@Isacom), Jonathan (@JonathanLecuyer), Marie-Caro (@mcd30), Sandrine (@HundredDreams), Sonia (@indimoon) …
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Je me suis attaqué avec modestie à ce monument de la littérature mondiale et je n'ai pas été déçu, des morceaux de bravoure en pagaille (la parade nazie, l'attaque de la poste, l'arrivée de l'armée rouge, et plein d'autres encore), quelques passages néanmoins difficiles à comprendre peut-être dû à ma méconnaissance de la culture et du folklore allemands. L'histoire allemande balayée sur un demi-siècle à travers la vie d'un éternel enfant sous la forme au final d'un conte.
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Un sacré bouquin ! Impressionnant : par sa dimension ( + de 600 pages ! ), par son originalité et ses "morceaux de bravoure ". J'avais été - comme la majorité des gens - impressionné par le film de Schlöndorff ( qui a réussi à mettre en image ce personnage incroyable) vu à sa sortie en 79 - aussi, au début de la lecture je pensais que ce serait un tableau de l'époque (en gros des années 1920 jusqu'au début 50) en un lieu (Dantzig) concentrant les éléments-clefs de l'arrivée au pouvoir des Nazis, leur emprise du territoire (qui n'a cessé de changer de mains au cours de l'Histoire), le tout vu par un "éternel" enfant s'exprimant essentiellement en tapant sur un tambour-jouet "qui dissolvait le Mal en rythme". Et c'est bien cela, certes, mais pas seulement, pas toujours. Je pense que ce livre est l'autobiographie inventée d'un personnage on ne peut plus original (et attachant je trouve, contrairement à certain(e)s critiques ici), mais une autobiographie qui a des liens avec la vie de Günter Grass (le lieu, de nombreux éléments de sa vie et l'époque, presque, puisque Günter Grass était né un peu plus tard que son personnage). Je pense, une fois fini, qu'il faut le lire ainsi : l'autobiographie d'un personnage de fiction, un personnage unique qui ne prétend pas à décrire L Histoire, même métaphoriquement. Si on veut absolument interpréter, je dirais que la piste psychanalytique me semble la meilleure mais l'intention d'inventivité purement littéraire est au moins autant importante. C'est remarquablement écrit (et traduit) et très original, comme peut l'être la perception d'un enfant. Il y a ainsi toutes sortes de surprises et de scènes fortes, pas mal d'humour, d'ironie et d'émotion aussi je trouve. Et je trouve que le récit et le personnage principal sont imprégnés d'une grande mélancolie. La vie de ces personnages est bouleversée par L Histoire. Et si Oscar s'exprime sans cesse par son tambour c'est peut-être qu'il manque de mots pour dire ses émotions face à tout ce qu'il voit.. Difficile (en tous cas pour moi) de comprendre cet Oscar, complexe : fidèle, en amitié et en amour, et fuyant ceux qui transigent. Comme un ange qui comprend les autres mieux qu'ils ne se comprennent eux-mêmes.. J'ai commencé à le lire dans la version "2 tomes" du Livre de Poche puis, ne trouvant pas le tome 2, ai continué avec l'édition de poche du Point. Et je trouve que ce sont les 2 premiers tiers du roman qui sont les plus passionnants (le tome 1 donc) mais il faut le lire jusqu'au bout car on a envie de savoir ce qu'il se passera après, même si il y a moins de scènes fortes et plus d'introspection - le personnage avance en âge - dans le dernier tiers.
Il y aurait de nombreuses métaphores à explorer - notamment en regard de le vie réelle de G.G. - et je pense qu'il y a des études là-dessus, de nombreuses savoureuses citations à extraire. J'aurais beaucoup d'autre choses à en dire mais les longs avis me découragent.. Un livre fort !
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Voilà un sacré pavé à digérer. Non pas qu'il soit indigeste. Disons qu'il est long, dense , touffus et qu'il faut être un sportif de la lecture pour arriver au bout de l'ouvrage et l'apprécier dans son intégralité. Donc si le lecteur sportif est en forme, il prendra un plaisir fou.
Ma forme étant fluctuante en ces jours – nous sommes à l'époque déjà inscrite dans L Histoire comme étant « le temps du coronavirus » - j'ai eu des hauts et des bas, mais, étant d'un naturel plutôt optimiste sinon enjoué, je ne me souviendrai que des hauts.
Oscar, le narrateur (mais pas toujours), a cessé de grandir à l'âge de trois ans, et sera le témoin de la vie de la société de Dantzig de 1924 à 1951, l'observant comme les bouffons royaux observaient les cours princières autrefois, usant de son tambour comme ces derniers agitaient leurs grelots. L'histoire mouvementée de cette ville, ville libre, puis allemande et enfin polonaise, est présente, en arrière-fond, à peine ébauchée.
Voilà un long roman (trop long?), picaresque, exubérant, où règne l'absurde, le grotesque et le bancal. A chacun de le lire sous l'angle qui lui sied.
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Oscar a cessé de grandir depuis le jour où il est tombé dans l'escalier de la cave le jour de ses trois ans. Alors qu'il voit le monde et raisonne avec maturité d'un adulte. Son tambour est son mode d'expression courant et gare á celui qui l'en empêche, par un cri , sa colère détruit toutes les vitres environnantes. En effet Oscar est vitricide.
Ce conte surréaliste débute dans un champ de pommes de terre ou la grand mère d,'oscar vient au secours d'un incendiaire poursuivi par la police en le cachant sous ses jupes. Et de cette rencontre survient un bébé : la mère d'Oscar. Déjà les origines de l'enfant sont troubles comme l'identité de son propre géniteur : est-ce Mazterath ou bronski.
Est il allemand ou polonais la question se pose puisque l'action se passe a Dantzig qui a changé tour a tour de nationalité pour devenir internationale entre les deux guerres.
Le roman a un intérêt géopolitique que tisse très malicieusement l'histoire de cet enfant qui ne grandit pas.
Comment ne pas finir dans un hôpital psychiatrique quand l'histoire joue autour de vous tout ce qu'il y a de pire...de Staline a Hitler.
Mais l'amour d'une mère, l'inspiration artistique et une volonté vitricide sauvent Oscar de la schizophrénie. Après tout s'il se prend! Parfois pour dieu c'est parce qu'il est un génie . C'est la jonglerie entre le je et la 3eme personne qui nous le revele.
Le désir de vivre des personnages au milieu des tourments donnent de belles scènes épicurienne avec repas gastronomique s et plaisir sexuel envers et contre tout. Certains passages sont d'un érotisme fou et il n'y a pas de sexe!
On jongle entre eros et tanathos au fil du roman. C'est savoureux et parfois drôle.
Un livre qui donne envie de rester enfant pour approcher l'art et la vie au plus prêt.
C'est un livre qu'il faut lire à voix haute pour savourer le rythme. Et on arrive au jazz!
Il y a aussi de magnifiques moments picturaux : dans l'atelier d'art ou sur les plages de Normandie. N'oublions le talent de Günter grass pour le dessin.
Un magnifique roman du XXeme siècle qui se savoure comme un festin!
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J'aime bien comment c'est écrit, c'est ce genre de texte qui me donne envie de continuer à lire les oeuvres littéraires: "J'observai et j'écoutai un papillon de nuit qui s'était égaré dans la chambre. de taille moyenne, poilu, il il courtisait les deux ampoules de soixante watts, jetait des ombres qui, disproportionnées à l'envergure réelle de ses ailes, couvraient, remplissaient, élargissaient d'un mouvement spasmodique la pièce et son attirail de meubles. Quant à moi, j'analysai surtout, plutôt que le jeu de lumière et d'ombre, le bruit qui s'élevait entre le papillon et l'ampoule: le papillon jacassait comme si il avait hâte de se vider de son savoir, comme si il ne devait plus avoir le temps de boire aux sources lumineuses, comme si son dialogue avec la lampe était la dernière confession du papillon"
Livre un peu ardu à lire mais si beau.
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Quel formidable souvenir que la lecture de ce livre, vers mes 19 ans. Riche et palpitant: je me souviens du petit oscar et son "trommel", sa mère qui ne peut pas manger de poissons , d'escalier, des jupes de la grand-mère. Les images se mêlent à celles du film éponyme.
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Dans la catégorie du narrateur peu fiable, laissez moi vous présenter Oscar. Refusant de grandir depuis ses trois ans, ce drôle de lascar traverse les bouleversements de la Seconde Guerre Mondiale, tambourinant sur une série de petits tambours pour enfants dont le premier lui fut offert par sa mère, le jour de ses fameux trois ans où il décida de stopper sa croissance en un complot destiné à faire accuser son père putatif.
Déjà à l'époque un fameux lascar...
Le tambour fait partie de ces livres complètement impossibles à résumer ou faire appréhender de façon correcte tant ils forment une expérience à part. Foisonnant, très riche, doté d'un humour tordu et complètement amoral, à la fois étrangement fantastique et allégorique, on a jamais vu un gamin comme celui-là et c'est heureux, et très réel, parce que Dantzig dans ces années-là, comme une bonne part de l'Europe, était destinée à bien des avanies. Cela vous a un petit côté picaresque qui enchante, mais ne rend pas pour autant la lecture toujours très facile. Il m'a fallu un certain temps pour arriver au bout, et à vrai dire bien cinquante pages pour m'habituer au style et si je suis bien contente de cette lecture, je suis aussi fière d'être arrivée au bout !

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