A la fin de sa journée de travail, Jim Cassidy regagne son domicile situé dans un quartier populaire de Philadelphie. En arrivant chez lui, il trouve un appartement dévasté. Des meubles ont été cassés, le sol est jonché de bouteilles vides et plus inquiétant encore, il aperçoit des traces de sang. Il craint qu'il ne soit arrivé un malheur à sa femme. Mais son angoisse prend fin lorsque Mildred fait son entrée dans le logement. Une dispute débute qui tourne très vite à l'affrontement. Il faut dire que le couple entretient une relation des plus tumultueuses. Mais Cassidy est fasciné par le corps de son épouse, une femme sensuelle qui sait jouer de ses atouts avec provocation. Elle le tient son homme, elle en a bien conscience, et ce malgré les querelles et les empoignades. Cassidy semble poursuivi par une sombre fatalité, lui à qui tout souriait au départ et qui se retrouve à trente-six ans contraint de passer ses soirées dans un bar de seconde zone en compagnie d'ivrognes invétérés. Bénéficiera-t-il d'une deuxième chance et si oui, saura-t'il la saisir?
Un anti-héros tourmenté dont l'existence a été brisée par une injustice, un quartier miteux de Philadelphie à proximité des quais, une femme fatale, des relations amoureuses torturées, et de l'alcool, de l'alcool et de l'alcool... et oui, nous sommes bien dans un roman de Goodis.
Sans trop en dire pour ne rien révéler de l'intrigue, j'avoue avoir été déçu par le cours pris par l'histoire à compter du chapitre XI. Une alternative venait d'être ébauchée, le récit était devenu plus dynamique et… pfiou, tout s'estompe et on se dirige vers une fin confuse. Comme dans les autres romans de Goodis, on suit le parcours d'un personnage en « crise » qui s'achève par un retour à la normale. Même si ici, on peut se demander si cette sortie de crise est une bonne nouvelle ou non.
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Il apercevait l’éclat argenté du fleuve qui brillait au soleil, les pentes d’un vert étincelant, en toile de fond, et la côte du New-Jersey. C’était le genre de paysage que beaucoup de gens essayaient de fixer sur la toile ou de prendre en photo. Mais personne ne pouvait le voir avec les yeux de Cassidy. Il le percevait avec une telle intensité qu’il croyait avoir le goût du nectar à la bouche. Il éprouvait à ce spectacle le sentiment grisant, exaltant, de savoir qu’après tout, et en dépit de tout le reste, il y avait là une véritable raison de vivre.
Il y a longtemps que j’ai perdu le sens des valeurs morales. La seule chose en laquelle je crois aujourd’hui, c’est une simple règle d’arithmétique, et rien de plus. C’est qu’on peut tous survivre et s’en tirer si on obtient deux quand on additionne un et un.
Cet interlude de silence ressemblait au calme étrange qui règne sur le pont d’un navire en train de couler lentement, alors que les passagers, avec une gravité inhabituelle, montent dans les canots de sauvetage. Ils ne se préoccupaient pas les uns des autres.
Le seul désir qu’il ressentait, c’était ce besoin lancinant qui battait en lui au rythme des trombes d’eau qui giflaient les vitres, un besoin exacerbé par la vision de ce corps épanoui, pulpeux, qui se trouvait dans la même pièce que lui.
On y est venus tous seuls. Parce qu’on le voulait bien. Parce qu’on savait que c’était exactement ce qu’il nous fallait et qu’on y serait bien. Comme des porcs, attirés par la boue, parce que c’est doux, c’est confortable …
La Collection Cinéma Cinémas : épisode 7
Sommaire : - Ferreri tourne "I love you"- Fragments d'un
scénario : Eurstache- Cassavetes : "Loves streams"- Trois camarades- Apparitions : le ciel est à eux- Rencontre : Ben Gazzara- Petits papier : Pascale Ogier- Sur les traces de...
David Goodis1. Ferreri tourne I love youà 22:30:43:00 - 00:01:57:00Reportage consacré au tournage du film "I love you" de Marco FERRERI dans les studios...