En une centaine de pages,
Arthur de Grave met deux-trois coups de pieds dans la fourmilière du tout-entrepreneurariat, du fantasme start-upien et du projeeeeeeeeeeet présidentiel. Pas la foi de résumer, ça donne trop la nausée, puis 100 pages, franchement, ça se lit quasi tout seul. D'autant plus que le style est léger.
Mais qu'on n'aille pas croire que l'humour vienne noyer le propos. Les arguments sont solides et les explications claires. Et si parfois un peu de sobriété n'aurait pas été à mon sens superflue, l'ouvrage a le mérite de se livrer avec cynisme et intelligence : deux des meilleures armes pour combattre l'utopie libérale – surtout quand l'espoir nous fait défaut. Car il ne s'agit pas tant de taper sur les start-up en elles-mêmes (Jupiter nous en garde !), que de s'interroger sur la culture – politique, sociale et économique – qu'elles sous-tendent.
J'aurais bien écrit plus, mais à chaque fois que je pense « Start-up Nation », j'ai les sourcils qui se froncent, la bouche qui se tord, l'estomac qui se serre, un grognement dans la gorge et des insultes au bord des lèvres. Heureusement qu'il y a des gens plus patients, prêts à nous expliquer presque tranquillement les tenants et les aboutissants. Bref, Start-up Nation. Overdose bullshit c'est pas encore la révolution, mais c'est un premier pas vers la compréhension, et c'est déjà pas mal.
Lien :
https://auxlivresdemesruches..