Les cow-boys sont fatigués

Certains romans valent plus par leur ambiance que par leur scénario, c'est le cas de celui-ci.
En effet l'intrigue tient en une phrase : Un chimiste, fabriquant d'amphétamine pour un gang québécois, voit son passé peu glorieux, et qu'il croyait oublié dans l'anonymat, resurgir à la suite du meurtre d'un gros trafiquant.
Ce qui est intéressant dans ce polar, c'est donc l'atmosphère. Sombre comme il se doit, mais blanc sale et froid poisseux car nous sommes à l'extrême nord du Québec au début de l'hiver. L'humour n'est pas absent, mais il est à la fatalité et à l'amertume. La violence est présente, mais cernée de frimas et de givre. L'écriture est dynamique par l'emploi de la 1ère personne du singulier de Rozie, le héros-narrateur.
Mais ce qui fait le charme de ce bouquin c'est sa langue. Une sorte d'argot québécois bourru mais imagé. Suffisamment discret pour ne pas nuire à la compréhension de l'histoire, et assez présent pour lui donner son caractère. Florilège : « Tu veux-tu te venger ? », « quel est le fun de passer des jours et des nuits sur le gros nerf parce qu'on c'est gâté la pinotte », « Les polices sont venues, il m'a dit ... Ils cherchent une plotte à qui j'ai vendu un char », « le tatoué, c'est un chum à nous », « j'étais en criss », « Tu vas me mettre dans le trouble » ... Astheure et icitte, astie ! Tabarnak ! ...
Puis, il y a aussi quelques expressions philosophico-drolatiques : p. 10 « Comme disent les gens d'ici, mon chien vivait sur du temps emprunté ». Et cette citation p. 130 « parfois je pense aux bouddhistes et à leurs histoires de karma et de réincarnation. Ce monde-là, s'il a ses beautés, à aussi ses ignominies. Je ne suis pas sûr de vouloir y refaire un passage (...) si un dieu existait, il ne nous aurait jamais permis d'être aussi cons».
Je remercie les Éditions du Seuil et la Fabuleuse M.C.B. pour cette bonne petite lecture, originale et bien torchée, à lire emmitouflé dans une couette. Allez, salut.

Je trouve la couverture sublime et c'est vraiment elle qui m'a donné envie de me plonger dans cette histoire.
Rozie vit à côté de son labo de fabrication d'amphétamines. Il travaille pour des gens peu recommandables et aimerait raccrocher. Malheureusement pour lui, rien ne sera simple et son passé ne va pas tarder à ressurgir.
C'est un thriller qui nous emmène en voyage tant par les descriptions de la nature, que par le ressenti du climat glacial mais aussi grâce à la langue de là bas... D'ailleurs en parlant de cela, elle a été un frein à ma compréhension. J'habite en France et je pense être passée à côté de quelques scènes. Peut-être que certains éclaircissement auraient été nécessaires pour moi.
Je pense qu'il est à conseiller aux amateurs du genre qui ne sont pas des novices de ce dialecte.

"Les Cowboys sont fatigués" de Julien Gravelle est un livre qui m'a laissé perplexe.
Si je devais le résumer en un mot, je dirais "fatigant".

Le thème est intéressant, car il nous plonge dans le monde des cowboys canadiens, mais j'ai eu du mal à comprendre l'intrigue.
Les personnages se mélangent et il est difficile de savoir qui est qui.
Le style d'écriture de l'auteur n'a pas facilité la lecture pour moi. J'ai trouvé l'écriture confuse et ennuyeuse. Les descriptions sont longues et il est difficile de suivre le fil de l'histoire.
En outre, le décor, qui aurait pu être un point fort du livre, n'est pas assez développé. J'aurais aimé que l'auteur nous transporte davantage dans les grands espaces canadiens.
Quant aux personnages, j'ai eu du mal à m'y attacher. Ils manquent de profondeur et j'ai eu l'impression qu'ils étaient tous interchangeables. Je n'ai pas réussi à ressentir d'empathie pour eux, ni à m'identifier à eux.

En conclusion, je ne recommanderais pas ce livre, sauf peut-être pour les amateurs de westerns qui ont déjà une solide connaissance du genre et cherchent des récits aux limites (parce que là , les chevaux sont remplacés par des pick-up eux aussi fatigués et la ruée vers l'or s'est transformée en ruée vers la dope).
Pour ma part, j'ai trouvé cette lecture fastidieuse et je ne suis pas sûr d'avoir tout compris.

Rozie est un personnage très attachant, un anti-héros dans son genre : celui qui voudrait sortir grandi des épreuves mais qui ne fait que des mauvais choix et qui est englouti par son passé comme dans les tragédies classiques.
Bienvenue dans le grand nord, au bout du bout du bois, un environnement hostile qui permet difficilement d'être maître de son destin : la survie prévaut, la pensée suit (parfois).
Pour un lecteur français de France, attention : le joual domine largement dans ce roman, ce n'est pas toujours facile à comprendre pour qui ne l'a jamais expérimenté!

Au départ, tout allait bien. le livre a une jolie couverture, un titre prometteur.. Je me suis mis en selle, je suis parti au petit trot... Et impossible d'atteindre le galop... Je n'ai pas accroché du tout, le récit était confus, compliqué et le vocabulaire québecquois aurait nécessité des traductions en marge... Je pense que ce livre est réservé à un public qui manie la langue.
Rozie a un laboratoire d'amphétamines et fournit des gens peu recommendables... Un jour, il décide de se ranger mais rien ne va se passer comme il le souhaite.. Son passé va ressurgir...
Vous l'avez compris, j'étais aussi fatigué que les cow-boys à la fin de la lecture !