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EAN : 9782764814406
Libre Expression (01/06/2020)
4.01/5   168 notes
Résumé :
« Sous l'eau, elle semblait flotter. Maintenant, son vêtement lui colle à la peau comme une algue encombrante. Sous l'eau, elle aurait pu devenir du corail. On aurait fait des bijoux avec ses ossements. Mais elle a décidé de remonter vers la surface. »Quand Joaquin Moralès est appelé à enquêter sur la disparition d'une capitaine de homardier, il hésite : son fils vient tout juste de débarquer chez lui, soûl comme un homme qui a tout perdu. Mais lorsque le corps d'An... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (36) Voir plus Ajouter une critique
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Très charmée par « Nous étions le sel de la mer » pour lequel j'ai eu récemment un joli coup de coeur, je me suis tournée vers « La mariée de corail », deuxième tome de la trilogie gaspésienne de Roxanne Bouchard avec confiance, ce qui n'est pas si simple me concernant lorsqu'il s'agit de roman policier, en lisant très peu et étant davantage sensible à l'ambiance, à la plume, à la poésie qu'à l'intrigue en tant que telle. La jeune auteure s'est-elle laissé influencer par certaines critiques reprochant à son premier tome d'être trop poétique, ou trop teintée d'humour, l'accent étant mis sur la gouaille canadienne ? Je me le demande car force est de constater qu'elle a opéré un sensible changement de cap ici, axant davantage son livre sur l'intrigue et beaucoup moins sur ce qui faisait sa singularité dans l'opus précédent dans lequel la beauté le disputait à l'humour. Pourtant il semble faire davantage l'unanimité sur Babélio que le premier tome, une fois n'est pas coutume, je suis clairement à contrecourant, mon ressenti cependant lors de cette lecture est très personnel, surtout ne vous fiez pas seulement à mon retour, ce d'autant plus que je ne suis pas une lectrice de polar, ce livre a su plaire et a fait l'objet de très beaux retours !

Ma lecture a été teintée d'ennui et si, par moment, quelques fulgurances ont refait surface, abreuvant une soif quelque peu inextinguible en matière d'ambiance poétique et de plume singulière, l'enquête, qui n'a rien de très originale, qui manque même de rythme et qui est très proche du tome précédent, a été centrale et non un prétexte comme dans le tome précédent. de plus, Roxanne Bouchard a distillé des ingrédients semblables, à savoir la mort en mer d'une femme au caractère fort, la présence sur terre de femmes également au caractère bien trempé que les hommes jalousent ou admirent selon leur degré de misogynie, femmes qui vont donner du fil à retordre à l'enquêteur Morales en plein questionnement existentiel et qui ne se sent pas trop à sa place ni au sein de son couple, ni au sein de cette communauté où les rancoeurs larvées, les querelles secrètes entre familles, ou au sein même des familles, laissent ensuite place à une rancune tenace, voire à de véritables vendettas.

Nous suivons donc la seconde enquête du commissaire Joaquin Moralès, homme d'origine mexicaine venu s'installer récemment en Gaspésie. L'été avait été marqué par la disparition de Marie Galant, objet du premier tome, cette fois c'est Angel, pêcheuse de homard, qui a disparu en mer alors qu'elle célébrait quelques heures plus tôt son anniversaire de mariage dans une brasserie du hameau, et avait ainsi revêtu, comme chaque année depuis dix ans, sa robe de mariée. Son mari la raccompagne à la maison pour ensuite retourner faire la fête à la brasserie, et ce malgré la déception de sa femme qui préfèrerait que son homme reste avec elle. Lorsqu'il revient au petit matin, sa femme n'est plus là, son homardier non plus. Ce dernier sera retrouvé quelques heures plus tard sans Angel. Et le corps de cette dernière, sans vie, sera repêché peu de temps après. Elle avait été lestée avec l'ancre de son bateau. S'agit-il d'un suicide comme tous les indices, depuis le noeud auquel le corps est accroché jusqu'à l'absence de contusions et de traces de défense, le laissent penser ? D'un meurtre perpétré suite à une vengeance ou à une jalousie ?

« La femme flotte entre deux eaux, un mètre et demi sous la surface, les bras ouverts, les paumes de ses mains tournées vers le ciel comme si elle tentait de prendre son envol. Sa chevelure enrobe la tête, danse dans l'onde telle une méduse. Sa robe blanche, dans la transparence sombre des eaux, se déploie autour d'elle, camoufle ses jambes, ses pieds. Elle ressemble à un ange s'élevant des profondeurs de la mer ».

Heureusement, quelques passages sur la Gaspésie en ce début d'automne (l'enquête court sur quelques jours de fin septembre à début octobre) permettent de retrouver les paysages marins grandioses qui avaient fait le sel du tome précédent. Je m'y suis raccrochée comme on s'accroche à une bouée.
Ensuite, l'enquête prend de l'épaisseur au fur et à mesure des pages, je me suis sentie réellement bien qu'au tout dernier tiers du livre car alors les conditions de vie des pêcheurs, influencées par l'évolution des réglementations sur la pêche, sont bien expliquées et constituent une trame importante pour élucider la mort de la jeune femme.
Par ailleurs, la relation entre Joaquin Morales et son fils, Sébastien, trentenaire en plein questionnement existentiel comme son père, est bien amenée, touchante et authentique et interroge sur la transmission filiale.
Enfin, notons une carte de la Gaspésie en début d'ouvrage qui permet de visualiser les différents endroits, les biens nommés Cap-des-Rosiers, Rivière-au-Renard, Cap-aux-Os ou encore Coin-du-Banc-Percé…

« Quand le gouvernement a fermé la pêche à la morue, la moitié des pêcheurs du coin ont perdu leur source de revenus. le bateau, le permis, l'équipement, ça coute cher…Quand tu travailles d'arrache-pied, comme tes pères pis tes grands-pères l'ont fait avant toi, que t'es pauvre depuis tellement de générations que tu peux retracer l'arbre généalogiques de ta misère jusqu'au navire qui a débarqué ton ancêtre en Amérique ; que tu viens d'hypothéquer ta maison jusqu'au balcon, pis ton chien jusqu'à la queue pour mettre ton bateau à flot, t'as besoin que la saison commence. Imagine : le gars est accoté dans les dettes, la banque lui court après pis il attend juste ça, que la pêche rouvre. Mais elle rouvre pas ».

Comme dans Nous étions le sel de la mer, les femmes occupent une place importante dans le livre. A la fois fortes, indépendantes, libres, mais aussi objets de convoitise et de misogynie, ce focus incessant où l'auteure répète maintes et maintes fois qu'il est difficile d'être une femme dans un milieu d'homme a fini par me lasser. Ce message sans cesse proclamé semble entrer en contradiction avec les allusions permanentes sur leur physique de la part du commissaire et de son fils, je n'ai finalement pas compris où voulait en venir l'auteure, brouillant son message entre féminisme revendiquée et femme objet fantasmée.


Une enquête prenant réellement son envol au dernier tiers du livre, les deux premiers tiers de l'enquête manquant de rythme, une ambiance contemplative et poétique moins prononcée que lors du premier tome, des personnages un peu moins charismatiques et moins attachants, un message sur les femmes un peu lourd, redondant et flou, la sororité laissant place à de l'agacement, ce livre m'a ennuyée comme le font souvent sur moi les polars manquant de singularité. Il faut dire que j'avais tellement été enthousiaste avec « Nous étions le sel de la mer », que j'ai mis la barre bien trop haut…Dommage pour moi.

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Réveillée par le bruit de l'eau, Angel Roberts prend peu à peu conscience de ce qui l'attend. Appuyée à la cabine de pilotage de son homardier, une corde enserrant ses mollets, la jeune femme glisse lentement vers la poupe, saisie par le froid de l'eau qui, peu à peu, imbibe le tissu de sa robe de mariée. Puis, immobile à la surface, elle se tourne vers le ciel, regarde la lune... avant de sombrer définitivement...
Ce dimanche 23 septembre, Joaquin Moralès, sergent au poste de police de Bonaventure, reçoit deux appels. le premier, aux aurores, d'une agente qui l'informe que son fils, Sébastien, l'attend au poste de New Richmond. Une fois sur place, passé son étonnement de le savoir en Gaspésie, il peine à croire à son excuse d'expérimentation culinaire. Toutefois, c'est avec joie qu'il l'accueille chez lui, l'heure des explications pouvant attendre... le second de sa cheffe, la lieutenante Marlène Forest, qui l'informe d'une disparition mystérieuse et que le poste de Gaspé a besoin de son aide. Si Moralès s'occupe plutôt des homicides, il ne peut refuser cet ordre, surtout lorsqu'il apprend que c'est une femme qui a disparu en mer, le jour de son dixième anniversaire de mariage. C'est ainsi que le sergent prend la route de Gaspé où l'attend Érik Lefebvre avec qui il fera équipe...

Les premières pages nous plongent aussitôt au coeur d'un drame puisque l'on assiste à la mort d'Angel Roberts sur son homardier avant qu'elle ne rejoigne les profondeurs marines dans sa robe de mariée. Et nous voilà ferrés. D'autant que l'on retrouve avec grand plaisir Joaquin Moralès (déjà croisé dans « Nous étions le sel de la mer ») qui devra, pour résoudre cette étrange disparition, quitter Caplan et le poste de Bonaventure et rejoindre la baie de Gaspé. Capitaine d'un homardier, Angel Roberts, qui fêtait son anniversaire de mariage vêtue de sa robe, chez ses beaux-parents puis dans une auberge, à Rivière-au-Renard, a disparu entre le moment où son mari, Clément Cyr la ramène chez eux dans la soirée et le lendemain matin. Si son homardier est très vite retrouvé par son aide-pêcheur, ses deux frères, eux aussi dans la pêche, et son père, son corps sera, malheureusement, retrouvé peu après. S'agit-il d'un meurtre ou d'un suicide, comme le laissent supposer les premiers éléments ? Au cours de son enquête, Joaquin Moralès devra faire preuve de patience et de tact face à cet univers rugueux et masculin qu'est la pêche. Peu à peu se dessinent les portraits d'Angel, femme courageuse, libre et têtue, de sa famille, des hommes âpres, rudes et rancuniers, et de son mari, un homme en apparence accablé par le chagrin. Des portraits finement et profondément dépeints, tout comme ce monde de l'industrie de la pêche et ses enjeux économiques ainsi ce coin de Gaspésie au coeur duquel Roxanne Bouchard nous emmène. Une région qui prend réellement vie et âme sous sa plume poétique et ancrée. Si l'enquête est captivante et originale, l'auteure étoffe son roman en décrivant la relation entre Joaquin et son fils. Une relation faite de silence, de questions tues, de gestes timides et de regards évocateurs. Un magnifique et intelligent mélange des genres qui, au gré des pages, nous étreint, nous émeut, nous berce, nous saisit et nous emporte...
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Tabarnak ! la Roxanne Bouchard c'est une satanée manieuse de mots, un genre de poétesse quoi ! Ce n'est pas étonnant qu'elle soit lauréate de différents prestigieux prix littéraires au Québec.
Je me suis vraiment régalé avec ce polar marin du bout du monde en Gaspésie (à l'embouchure du Saint-Laurent, sur la rive sud si vous situez !). Déjà, il faut dire que j'affectionne beaucoup cette région du monde et encore plus le langage fleuri des autochtones.
La mariée de corail correspond à la deuxième affaire du sergent enquêteur Joaquim Moralès (déjà à l'oeuvre dans Nous étions le sel et la mer, roman multi-primé) installé en Gaspésie suite à un projet de déménagement conclu avec son épouse Sarah. Toutefois, il a l'esprit chiffonnée car elle tarde à le rejoindre et pour d'avantage lui chambouler la tête, son fils aîné Sébastien, débarque chez lui sans sa compagne. Ce dernier travaille dans la restauration et prétexte, curieusement, comme motif de son arrivée, vouloir réaliser de nouvelles expériences culinaires.
Notre héros rumine toutes ces situations, quand il doit quitter son poste habituel de Bonaventure pour aller aider ses collègues de Gaspé, suite à la disparition avec son bateau, d'une jeune capitaine d'un homardier. Pour l'épauler il est accompagné d'une équipe hétéroclite, une standardiste bien peu courtoise et des adjoints Erik Lefebvre, bureaucrate plus qu'homme de terrain et Simone Lord, physiquement charmante mais individualiste et au caractère très étroit. Lorsque l'on retrouve l'embarcation à une quinzaine de kilomètres ainsi que le corps de la disparue notre affaire se transforme en suicide ou homicide ?
Roxanne Bouchard montre un art avéré pour mener de front cette histoire policière passionnante sur ce littoral, aux effluves d'algues et d'iode, peuplé de marins taiseux où les vieilles chicanes entre familles se font jour et un véritable roman où se dessinent les portraits de protagonistes aux vies cabossées. On se trouve immergé dans ce monde si difficile de la pêche, entre vocation et écoeurement : « Des fois je me demande pourquoi je suis devenu pêcheur ! On est à la merci de tout le monde : du gouvernement qui décide, des acheteurs qui veulent pas payer ………. Regardez-moi, j'ai un diplôme en biologie marine, mais je suis endetté comme mes ancêtres, les mains dans la graisse, devant un enquêteur habillé ben propre qui me demande comment ma vie m'a sali ».
En alternance, l'auteure nous dévoile des pans de vie de la famille Moralès, les difficultés dans la vie de couple du père et du fils que l'on pressentait, cette difficulté de dialoguer ensemble, leurs interrogations sur leurs vies mutuelles. Laissons s'exprimer Sébastien : « il pense à ce que son père cache derrière ses années d'enquêtes. Il se demande s'il ressemble à ces enquêteurs de romans qui sont hantés par les désordres du monde, les cris, les crimes, les yeux fixes des victimes, les blagues vulgaires des agents, la cruauté des assassins. Il songe à ce que son père a dû voir et tenter non pas de réparer, mais de comprendre, de résoudre et qui, au fond, ne résout rien. A tout ce dont il ne parle pas. Son père est un silence qui ne s'ouvre pas, qui s'entrebâille à peine ».
Ah j'oubliais ! cerise sur le gâteau, les descriptions des paysages marins, des jeux de lumières sur l'océan selon les variations de la météorologie et soudain miracle gicle un jet d'eau précurseur de l'apparition inoubliable d'une baleine.
Un vrai moment de bonheur de lecture dont je remercie les Editions De l'Aube.
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Du gros bonheur lire Roxanne Bouchard. C'est poétique, c'est imagée, c'est authentique. Deuxième enquête de Joaquim Morales dans cette Gaspésie vivante de l'histoire de ses familles de pêcheurs. Dans cette Gaspésie où la mer est le personnage principal qui se le joue tantôt calme, paisible, tantôt déchaîné, meurtrier.
La seule femme capitaine d'un homardier est retrouvée noyée dans sa robe de mariée à des lieux de son bateau à la dérive.
La mariée de corail c'est aussi l'histoire de ses personnages. Des hargnes, des colères refoulées, des vendettas, des batailles pour prendre sa place et toujours cette mer qui module le cours de la vie. La mariée de corail nous parle tout simplement mais en beauté de divorce, de séparation, de manipulation, de loyauté, d'amitié, nous parle, de...bref, de la vie et Roxanne Bouchard manie la plume comme le capitaine son bateau, avec énormément d'adresse.
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« Partons, la mer est belle! » Embarquons pour une enquête policière sur l'océan des pêcheurs de homards et de crevettes.

Un coup de coeur pour ce polar, où se mêlent la Gaspésie des pêcheurs et des touristes, les rancunes familiales et les histoires de couples.

Bien sûr, il y aura une victime, une femme disparue dans sa robe de mariée qu'elle portait pour célébrer son anniversaire de mariage. C'est une femme forte, qui est capitaine de son propre homardier. Il n'y a pas beaucoup de femmes dans ce milieu et elle en a bavé pour réussir. Est-ce qu'elle en aurait eu assez et décidé de mettre fin à ses jours?

Quant à l'enquêteur, c'est Joaquin Morales, d'origine mexicaine mais qui a passé sa carrière dans la police de Montréal et s'est s'établi en Gaspésie pour répondre à un souhait de sa femme qui n'est pas venue le rejoindre. Au moment où démarre l'enquête, il reçoit la visite inattendue de son fils qui semble aussi avoir des problèmes de couples et de grands silences à surmonter avant de parler à son père.

L'auteure a une belle écriture pour décrire avec autant de bonheur la banalité des filets de pêche que la complexité des relations humaines, la cruauté de l'amour ou la beauté du soleil qui se lève sur la mer.
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critiques presse (4)
LaPresse
28 mai 2021
La romancière Roxanne Bouchard a remporté le Prix excellence de la Crime Writers of Canada pour La Mariée de corail. L’œuvre publiée chez Libre Expression a été couronnée meilleur roman policier en langue française.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Grâce à «La mariée du corail», couronné meilleur roman policier en langue française, l’autrice québécoise Roxanne Bouchard est la récipiendaire d’un Prix d’excellence remis par l’association Crime Writers of Canada (CWC), remis jeudi.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LeJournaldeQuebec
29 juin 2020
Passionnée par les gens de la mer, la talentueuse Roxanne Bouchard propose cet été une deuxième enquête de son irrésistible détective Moralès dans son nouveau roman, La mariée de corail. L’intrigue se déroule dans les environs de Gaspé, dans le monde de la pêche commerciale. Un bonheur de lecture, où il y a autant de tension que de poésie.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LaPresse
22 juin 2020
Roxanne Bouchard ramène cet été l’enquêteur Joaquim Moralès, la Gaspésie et les histoires de pêche dans La mariée de corail, polar maritime aux effluves d’algues et de mer, peuplé d’hommes taiseux et de femmes courageuses.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (75) Voir plus Ajouter une citation
Cyrille Bernard m'a dit que le passé était fait de souvenirs séchés et durcis posés sur le comptoir de la cuisine. Il a dit que ces instants-là, dilués dans l'eau salée des chagrins, revenaient parfois à la surface de la mémoire et qu'ils écorchaient tout, à mesure qu'ils remontaient.
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Depuis qu’il est en Gaspésie, la mer lui monte dans les veines. Froide et dure, boréale et spectaculaire.
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Elle tourne la tête, aperçoit sur l'onde les éclats lumineux que la lune dépose jusqu'au bout de la mer. Effrités près du homardier, ils s’opacifient en touchant l'horizon. Ceux qui habitent la terre en parlent comme d'un sentier d'argent, d'une route pavée de sequins mouvants, d'un tapis ornés de mille fulgurances. "Ils sont romantiques, disait sa mère. Il n'y a ni route ni argent dans les reflets que la lune couche sur l'océan. Essaie de les saisir et tu verras : ils te couleront entre les doigts ! La lune est menteuse et la mer est un leurre".
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Le bruit mouillé qui réveille Angel Roberts, c'est celui de l'eau qui se déchire sous le poids d'une cage qui tombe. C'est une trappe à homards, elle en est certaine ; elle a entendu des milliers de fois l'éclat de la mer qui se fend et se referme sur le piège, ce son chuitant comparable à celui d'un voile qu'on met en lambeaux.
(Incipit)
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Depuis presque une semaine déjà, Cyrille Bernard n'a pas quitté son lit, alors il se fait un devoir d'aller lui raconter la mer. Les goélands qui plongent dans l'eau glaciale, qui font éclabousser dans le soleil paresseux des gerbes d'eau qui ressemblent à des éclats de givre. La vague qui se bat contre le gel matinal en s'ébrouant. Les remous de plus en plus rares des bateaux qui rentrent à la maison. Les petites plages anonymes désertées par les derniers estivaliers. La grisaille qui arrive à mesure que le jour perd des minutes au profit de la nuit. Le silence qui envahit la grève.
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