Genesis : le défi des étoiles est le premier tome d'une saga de space-opéra mettant en scène deux personnages : Noemi, une Génésienne dont la planète a fait sécession de la Terre, et Abel, un humanoïde resté prisonnier d'un vaisseau abandonné durant trois décennies.
Le résumé m'attirait beaucoup, notamment avec le thème de l'intelligence artificielle, malheureusement j'ai été plutôt déçue par cette lecture. Il y a pourtant de bons éléments, mais surtout de moins bons.
Commençons par les points positifs : j'ai bien aimé le personnage d'Abel, ainsi que son « humanisation » progressive, et la dualité constante entre sa programmation et son libre-arbitre. Même si son évolution se déroule sans grand suspens, elle est sympathique à suivre. Qui plus est, je l'ai trouvé assez drôle (parfois malgré lui), notamment avec sa promptitude à vouloir faire don de son corps pour diverses raisons. Comme le dirait Noemi : « La prostitution est-elle ta solution à tous les problèmes ? »
J'ai également apprécié l'idée de départ, une planète en guerre contre les Terriens qui, après avoir pollué et ravagé leur propre monde, menacent de faire subir le même sort à ceux qu'ils ont colonisés dans l'espace, en voyageant à travers des trous de ver.
Ce qui m'a déplu, c'est déroulement de l'histoire. Quand j'ai vu qu'il y avait cinq planètes, j'ai grincé des dents en appréhendant le fait qu'on les visite toutes une par une, pour X ou Y raison, alors que seules trois avaient initialement leur importance (Genesis, Kismet et Cray). Et… Bingo, ça n'a pas loupé.
Si encore elles avaient été exploitées correctement, cela ne m'aurait pas vraiment dérangée, mais on ne fait que les survoler sans avoir l'occasion de les découvrir. En fait, dans ce roman, l'action ne s'arrête jamais. On passe d'un lieu à l'autre, d'une planète à l'autre, mais hormis de temps en temps pour s'attarder sur les sentiments des personnages, il n'y a pas de pause dans le récit. Il ne se passe jamais plus de quelques pages sans qu'un rebondissement ne survienne.
Pire, ils semblent parfois sortir de nulle part, tout comme les solutions ont tendance à surgir de façon « deus ex machina » : l'arrivée de Virginia au moment opportun, la sécurité de la prison qui se renforce pile à minuit (ce que personne n'a visiblement pris la peine de vérifier/évoquer avant de se lancer dans une opération-récupération)…
Tout s'enchaîne à un rythme haletant, au point qu'il m'est arrivé d'oublier certains éléments en route. Je me suis aussi interrogée sur la cohérence générale à plusieurs reprises, et je ne suis pas convaincue. Pourquoi Abel, à la vue de son importance, a-t-il été abandonné, et pourquoi n'a-t-on pas tenté de le retrouver ? Comment la Queen a-t-elle pu être mise à jour avec un semblant de conscience ? Par qui ? Mansfield pouvait-il le faire à distance ? Et s'il est capable de cela, pourquoi n'a-t-il tout simplement pas pris le contrôle du Daedalus, puisqu'il le peut ?
Ce ne sont que quelques éléments parmi tant d'autres, mais globalement, ce roman m'a laissée tantôt perplexe, tantôt sur ma faim (voire les deux à la fois). D'ailleurs, la fin n'arrange rien à cela, je n'ai pas vraiment compris l'intérêt de conclure le récit de cette manière, que je n'évoquerai toutefois pas plus en détail afin d'éviter de spoiler.
J'aurais peut-être pu me laisser tenter par le second tome, par simple curiosité, mais puisque la saga n'a pas été intégralement traduite en français, je ne vois pas l'intérêt de poursuivre ma lecture si c'est pour ne jamais avoir le fin mot de l'histoire. À la place, je pense que je vais plutôt imiter Abel et revoir Casablanca…
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